Re: Les dinosaures
Posté : 27 oct.09, 22:45
Merci Hamza,Hamza a écrit :Le Coran ne dit pas que le soleil se couche dans une source boueuse mais que Dhu-l-Qarnayn le vit se coucher dans une source boueuse.
“Et alors ? qu’est-ce que ça change ?”
Ca change beaucoup de choses, nous allons le voir…
Dès le XIè siècle chrétien, Ibn Hazm (mort en l’an 1064 de l’ère chrétienne / an 456 de l’ère hégirienne), écrivait : “Dieu a informé que le soleil vogue dans une orbite [Coran 36/40] et qu’il est un flambeau placé dans l’espace céleste [Coran 25/61]” “Si donc [ce verset 18/86 voulait dire] que le soleil disparaît dans une source dans la terre, comme le prétendent les ignorants, ou dans la mer, alors (cela voudrait dire que) le soleil a quitté (le lieu qui lui est assigné) dans le ciel et est sorti de son orbite. Or ceci est faux, car contredisant la parole de Dieu [= les versets 36/40 et 25/61]“ (Al-Fissal fi-l-milal wa-l-ahwâ’ wa-n-nihal, tome 1 p. 357). Il est donc évident que ce verset 18/86 ne peut pas vouloir dire que le soleil se couche réellement, de surcroît dans une source, puisque d’autres versets, les 36/40 et 18/86, disent qu’il a une orbite et qu’il est placé dans l’espace céleste. Et cet écrit de Ibn Hazm est d’autant plus intéressant que ce savant est connu pour faire preuve d’un littéralisme très prononcé dans sa lecture du Coran et de la Sunna.
En fait, quand Dieu dit que Dhu-l-Qarnayn (Je ne sais pas réellement à qui ce rapporte ce personnage, Cyrus II, Alexandre Le Grand, ou encore un autre personnage) “vit le soleil se coucher dans une source boueuse” (Coran 18/86), il décrit ce que les yeux de Dhu-l-Qarnayn ont alors vu : le soleil se couchait à l’horizon d’une mer qui avait l’apparence d’une source boueuse (ou bouillante, nous allons y revenir). Mais ça ne veut pas dire que le soleil plonge réellement dans la mer.
L’épisode auquel ce verset coranique 18/86 fait allusion se déroule pendant la campagne vers l’ouest menée par Cyrus II (probablement): “Alors il suivit une voie. Puis, quand il eut atteint le couchant du soleil, il vit celui-ci se coucher dans une source boueuse, et, auprès de celle-ci, il trouva un peuple …” (Coran 18/85-86). Comme l’a écrit as-Syôhârwî, ces versets relatent la campagne que Cyrus II mena jusqu’à conquérir la Lydie. Poussant jusqu’au littoral de l’Asie mineur, que borde la mer aujourd’hui dite Egée, il regarde celle-ci au moment d’un coucher de soleil ; plutôt que de s’offrir à ses yeux comme ce qu’il est, une mer, le plan d’eau qu’il regarde ressemble, à cause de la présence de multiples îlots, à un ensemble de bassins ; avec l’agitation de la mer, on dirait même une source, avec l’eau qui monte et qui descend au milieu d’îlots dressant leurs pitons hors des flots. Il vit donc le soleil se coucher dans ce qui ressemblait à un bassin, à une source (cf. Qassas ul-qur’ân 3/158). C’est d’après une lecture – la plus répandue – qu’il s’agit d’une “source boueuse” (”‘aynin hami’ah“) ; as-Syôharwî l’explique en disant que l’eau n’était réellement pas claire (Qassas ul-qur’ân 3/158). D’après une variante de lecture – Ibn Âmir, Hamza, al-Kissâ’ï, Abû Bakr ‘an ‘Âssim –, il s’agit de lire : “‘aynin hâmiyah“, ce qui signifie : “source bouillante”. Ce sens est également valable, dans la mesure où l’agitation de la mer, à quoi s’ajoute le reflet du soleil rougeoyant au moment de son coucher, peuvent faire ressembler une portion de mer se trouvant entre des îlots à une eau bouillante.
La même chose peut être comprise à propos de cet autre verset coranique : “Il a fait descendre du ciel une eau puis a fait sortir par son moyen toutes sortes de fruits comme nourriture pour vous” (Coran 2/22). Vingt autres versets (cf. Anwâr ud-dirâyât) disent la même chose : la pluie descend du ciel. Des détracteurs s’écrieraient : “Aujourd’hui on sait que ça ne descend pas du ciel mais du nuage…” Evidemment. Mais un autre verset existe qui dit aussi : “Avez-vous considéré l’eau que vous buvez ? Est-ce vous qui l’avez fait descendre du nuage ou est-ce Nous ?” (56/68-69) ; voir aussi 78/14. Les versets du premier groupe sont donc à comprendre à la lumière de ceux du second: comme le disent ceux-ci, c’est du nuage que la pluie tombe; mais du point de vue de l’homme qui se trouve sur terre, sous l’averse, la pluie lui semble “tomber du ciel” ; cela a donc été la formulation coranique dans les autres versets. (Il est vrai, cependant, que certains ulémas, par manque de connaissances en sciences temporelles, ont fait la démarche inverse: ils ont lu les versets du second groupe à la lumière de ceux du premier: selon eux, c’est réellement du ciel que la pluie descend, mais avant d’arriver sur terre elle passe par le nuage, ce qui ralentit son cours et son débit: Hâshiyat us-Sâwî, cité dans Anwâr ud-dirâyât, p. 14. Bien évidemment, d’un point de vue scientifique, cette explication-là n’est pas plausible. C’est l’autre démarche qui est correcte.)
Ici il est intéressant de relever que ce que Ibn Hazm a écrit à propos du verset 18/86, de l’objection faite à son sujet aux musulmans et de la réponse qu’il a fournie, prend place dans un Chapitre concernant les objections que des ignorants parmi les non-musulmans font à ceux des musulmans qui sont faibles [en connaissances islamiques] (”Dhikru fussûl ya’taridhu bihâ jahalat ul-mulhidîn ‘ala dha’afat il-muslimîn“) : il y a mentionné notamment la sphéricité de la terre et l’objection faite à ce sujet par rapport à quelques versets du Coran où Dieu dit qu’Il a étalé la terre pour le (bénéfice des) humains ; et quelques autres points. Comme quoi, près de mille ans après, il y en a qui sont toujours à exploiter le même filon pour essayer de détourner les musulmans dotés de peu de connaissances…
On pourrait objecter à cette formule de Ibn Hazm la remarque suivante : Comment peut-il parler d’“ignorants”, alors qu’il s’agit parfois de personnes dotées de grandes et vastes connaissances en sciences diverses ?
Mais en fait la réponse est simple : ces personnes sont savantes dans les affaires temporelles, mais capables de raisonnements déroutants par leur simplisme dans les affaires relatives à Dieu, à Sa révélation, à l’au-delà, au monde invisible, à ce qui est bien et à ce qui ne l’est pas. “‘Uqalâ’ fi-d-dunyâ, aghbiyâ’ fi-d-dîn” (”ils sont intelligents dans les affaires temporelles, mais non dans les affaires religieuses“), selon la formule que Abu-l-Hassan ‘Alî an-Nadwî a employée à propos des ‘Âd (Qassas un-nabiyyîn, tome 2). Car il y a de quoi rester réellement sidéré devant l’incapacité dont certains font preuve quand il s’agit de comprendre la plus petite nuance à propos d’un texte issu d’une révélation divine, alors même qu’ils sont parfaitement capables, à propos de n’importe quel texte d’auteurs tels que Pascal, Voltaire, Rousseau, Kant, et d’autres, de concilier certains passages avec d’autres, en nuançant le propos ici et en le généralisant là, d’effectuer des recherches historiques poussées pour justifier telle formulation par rapport au contexte de l’époque, etc. Mais dès qu’on leur met un texte issu d’une révélation divine sous les yeux, leur raison ne fonctionne plus : ils deviennent littéralistes et trouvent toutes sortes de problèmes.
C’est en fait parce qu’ils ne sont pas impartiaux. Et parfois ils savent bien qu’ils ne le sont pas, et ils cherchent des failles: dès qu’ils trouvent un verset qui parle par exemple de combat, ils le brandissent en s’exclamant : “Vous voyez, voilà ce que ça dit !”. D’autres fois ils se prétendent impartiaux (“Je l’avais ouvert en toute bonne foi quand j’avais commencé à le lire, mais ensuite…”) alors que l’éducation qu’ils ont reçue (de parents, de maîtres ou de la société dans sa majorité) les a tellement imprégnés que, inconsciemment, ils ne le sont pas.
Si Dieu a voulu que le Coran constitue, en soi, “une guidance pour les hommes” (Coran 2/185), pour tous les hommes, Il a aussi voulu que les hommes choisissent d’y croire, et donc qu’ils réussissent, à son sujet aussi, une certaine épreuve. C’est bien pourquoi, si d’un côté Il y a mis des passages qui prouvent l’origine du Coran, de l’autre Il y a également et délibérément placé quelques éléments qui constituent en quelque sorte des “épreuves”, pouvant rebuter celui qui ne persévère pas, qui ne fait pas des recherches avec l’esprit et le coeur réellement ouverts à Dieu. Il dit : “Il égare de nombreuses personnes par son moyen [= le Coran], et Il guide de nombreuses personnes par son moyen. Et il n’égare par son moyen que les fâssiqûn” (2/26) (ce dernier terme, issu de la racine FSQ, qui signifie étymologiquement “sortir” – “fassaqat ir-rutabatu min qish’rihâ” –, désigne celui qui a choisi de se démarquer de ce que lui souffle son coeur : “kharaja an mâ alzamahu-l-’aql wa-qtadhat’hu-l-fit’ra”). Il dit également : “Et il est en qui (…) même s’ils voyaient toutes sortes de signes, ne croiraient pas” (6/25). Ceci exactement comme pour la croyance en Dieu.
Wallâhu A’lam (Dieu sait mieux).
En fait je n'accordais pas trop d'importance à cette histoire. Je savais que les musulmans avaient bien une explication (ou des explications) à cette histoire. Mais je ne savais pas la quelle. Maintenant que j'en ai une, je vais très sérieusement me pencher là-dessus. Et, très sincèrement, j'aimerais vraiment être convaincu.
Ce qui m'intrigue avec les musulmans c'est qu'ils s'amènent avec leur textes et leurs interprétations et ils les exposes. Si tu es convaincu, tan mieux. Sinon alors tu es un ignorant incapable de comprendre. Et ils ajoutent que les incroyants ignorants, Dieu lui même les empêche de comprendre et de retrouver le droit chemein. Il s'engagent dans un débat où il est impossible que tu puisses les convaincre de ton point de vu. Le but de cette analyse approfondie que je vais mener, n'est pas de convaincre mais uniquement de vérifier avec sincérité le bienfondé de ces propos.
Je reviendrait pour poster les résultats mon analyse.