"Cinq ans après une libération, le taux de retour en prison d’anciens détenus, tous délits et crimes confondus, est en moyenne de 41 %. Mais en ce qui concerne les homicides, le chiffre tombe à moins de 0,5 %, et pour les agressions sexuelles sur mineur à 1 %. L’information prend le contre-pied les déclarations de Nicolas Sarkozy qui, durant la campagne présidentielle, avait dénoncé un taux de récidive « considérable ». La semaine dernière encore, la garde des sceaux Rachida Dati réaffirmait l’engagement « prioritaire » de l’État sur le sujet et comparait la récidive à un «fléau».
"La probabilité que son enfant soit agressé par un récidiviste est quasi nulle"
« Forcément, cela influence la population, regrette Pierre Tournier. Je me rappelle avoir écouté une émission radio, après le meurtre de la petite Julie pour lequel le multirécidiviste Pierre Bodein avait été condamné en première instance. À l’antenne, un père de famille témoignait du fait qu’il ne laisserait plus sortir sa fille seule. Si, à chaud, sa réaction est normale, elle est déraisonnable et disproportionnée. La probabilité que son enfant soit agressé par un récidiviste est quasi nulle. »
Les statistiques du chercheur n’appellent pas de contestation de la part de la chancellerie, dont les propres chiffres confirment la rareté de la récidive criminelle, même à partir d’une autre approche. Dans son bulletin Infostat, le ministère de la justice publiait ainsi en 2004 une étude démontrant que seuls 2,2 % des condamnés pour homicide et 1,3 % des violeurs avaient déjà un antécédent criminel. Toutefois, pour Guillaume Didier, le porte-parole de Rachida Dati, « ce ne sont pas des chiffres à la marge. Ils sont trop importants. Derrière, il y a des victimes. »"
ça vient du site Lacroix :
http://www.la-croix.com/article/index.j ... &rubId=788 (pour ceux qui veulent en lire plus)
Au niveau de la sécurisation de la société, le taux de récidive est donc extremement faible, pas suffisant pour justifier une exclusion permanente (perpétuité ou peine de mort) étendue à l'ensemble des criminel sexuels sur mineurs.
Au niveau de la stabilisation sociale, c'est une autre histoire, comme le dit l'article, il y a des victimes. Cependant, savoir que la personne est punie est souvent suffisant. Cela permet de faire le deuil et de reprendre le cours de sa vie (sauf bien sur pour les victimes mises ensuite à mort qui sont une extreme minorité).
Un système de bracelets GPS portés par ces délinquant lors de leur libération pourrait s'avérer suffisant pour limiter les risques de récidives.
J'ajouterai que contrairement à ce que l'on peut penser, une politique de dissuasion par la terreur peut avoir des effets inverse et limiter les possibilité de prévention. Le criminel sexuel potentiel risque de ne pas chercher d'aide si son trouble, en l'occurence des tendances pédophiles, est trop stigmatisé, par crainte du jugement de l'autre. Seul face à ce trouble, il a plus de chance d'y succomber. J'ai lu il y a quelques années un article sur une experience allemande qui invitait les personnes à tendances pédophiles à se déclarer pour recevoir une aide psychologique et médicale. Malheureusement je n'ai pas trouvé d'article suivant les résultats de cette experience, ces resultat aideraient beaucoup, dans un sens ou dans l'autre.
De plus, je me mefie terriblement de réactions comme celles de SaN, principalement pour deux raisons:
- traiter un autre être humain de monstre est dangereux : le classer comme inhumain c'est renier le risque de succomber soi-même à de tels pulsions. Ces criminels, aussi horribles soient ils, sont les mirroir qui mettent en reliefs nos cotés les plus obscurs. Renier l'existance de cette obscurité me parrait dangereux.
- plus une réaction populaire à un crime est forte, plus le risque d'erreur judiciaire est important, la police devant trouver un coupable pour calmer l'opinion. Beaucoup citent le procès outreau pour mettre en accusation la justice française. C'est oublier la terrible pression médiatique et populaire qui a pesé sur l'ensemble de la procédure. L'opinion est tout aussi responsable de cet immense gachis que la justice.
Il ne faut pas oublier qu'il y a plusieurs formes de pédophilies. Il existe des cas d'amour sincère entre un(e) jeune de 15 ans et un(e) adulte. Même si cette relation n'est pas forcément equilibrée ou durable, est il juste de les traiter comme des viols?
Enfin, je doute très fortement qu'une élimination systématique des pédophile supprimera cette tendance. Il faudrait pour cela que ce soit du à une hérédité suffisament rare, avec une très faible influence socio-culturelle. On connait très mal ce phenomène, notament du fait de son aspect tabou.
Contrairement à vous je prefere un monde où ces troubles sont identifiés comme tels et traités, plutot qu'un monde ou les criminels potentiels se cachent et entretiennent leur vice au lieu de le soigner. Ceci dit, il y aura toujours des criminels, qui doivent être traités comme tels.