Qui a raison, qui a tort? Darwin ou la Bible? Voici une question complexe déjà maintes fois débattue, et c'est pas fini.
Ce qui est certain c'est que personne n'a vécu assez longtemps pour l'observer... Pourtant certains faits scientifiques irréfutables peuvent nous donner des éléments de réponses. Cependant il faut considérer la Genèse sous les 4 niveaux de lecture (au min. allégorique) et on constate que malgré le fait qu'il s'agisse du plus ancien texte connu, elle reste extrêmement actuelle.
Voici d'abord une autre genèse, un exemple provenant d'un peuple "primitif" n'ayant pas d'origine commune avec la notre. Cette genèse présente cependant quelques similitudes (fortuites?) qui pourraient nous aider justement pour une lecture allégorique de la notre.
Le 5ème rêve, une genèse amérindienne
Au début, le Grand Esprit dormait dans le rien.
Son sommeil durait depuis l'Éternité.
Et puis soudain, nul ne sait pourquoi, dans la nuit, il fit un rêve.
En lui, gonfla un immense désir...
Ce fut le tout premier rêve, la toute première route.
Longtemps, la lumière chercha son accomplissement, son extase.
Quand finalement elle trouva, elle vit que c'était la transparence.
Et la transparence régna. Mais voilà qu'à son tour, ayant exploré tous les jeux de couleurs qu'elle pouvait imaginer, la transparence s'emplit du désir d'autre chose.
À son tour elle fit un rêve.
Elle qui était si légère, elle rêva d'être lourde. Alors apparut le caillou. Et ce fut le deuxième rêve… La deuxième route.
Longtemps, le caillou chercha son extase, son accomplissement.
Quand finalement il trouva, il vit que c'était le cristal. Et le cristal régna.
Mais à son tour ayant exploré tous les jeux lumineux de ses aiguilles de verres, le cristal s'emplit du désir d'autre chose, qui le dépasserait.
A son tour il se mit à rêver. Lui qui était si solennel, si droit, si dur, il rêva de tendresse, de souplesse et de fragilité.
Alors apparut la fleur, et ce fut le troisième rêve, la troisième route...
Longtemps la fleur, ce sexe de parfum chercha son accomplissement, son extase. Quand enfin elle trouva, elle vit que c'était l'arbre.
Et l'arbre régna sur le monde. Mais tu connais les arbres, il n'y a pas plus rêveurs qu'eux (ne t'amuse jamais à pénétrer dans une forêt qui fait un cauchemar!)
L'arbre, à son tour fit un rêve. Lui qui était si ancré à la terre, il rêva de la parcourir librement, follement, de vagabonder au travers d'elle.
Alors apparut le vers de terre. Et ce fut le quatrième rêve. La quatrième route…
Longtemps le vers de terre chercha son accomplissement, son extase.
Dans se quête, il prit tour à tour la forme du porc-épic, du puma, de l’aigle, du serpent à sonnette.
Longtemps, il tâtonna et puis un beau jour, dans une immense éclaboussure... au beau milieu de l'océan... un être très étrange surgit, en qui toutes les bêtes de la terre trouvèrent leur accomplissement, et ils virent que c'était la baleine!
Longtemps cette montagne de musique régna sur le monde et tout aurait pu peut-être en rester là, car c'était très beau.
Seulement voilà... Après avoir chanté pendant des lunes et des lunes, la baleine à son tour ne pus s'empêcher de s'emplir d'un désir fou.
Elle qui vivait fondue dans le monde, rêva de s'en détacher.
Alors brusquement, nous sommes apparus, nous les hommes! Car nous sommes le cinquième rêve, la cinquième route, en marche vers le cinquième accomplissement, la cinquième extase...
Dans la moindre couleur, toute la lumière est enfouie.
Dans tout caillou du bord du chemin, il y a un cristal qui dort.
Dans le plus petit brin d’herbe, sommeille un baobab.
Et dans tout ver de terre, se cache une baleine.
Quant à nous, nous ne sommes pas « le plus bel animal », nous sommes le rêve de l’animal !
Et ce rêve est encore inaccompli. »
Parlons maintenant de Darwin, qui à mon avis était un grand visionnaire. Tout commence par des observations (dans les Galapagos, je crois). Il se rends compte que certaines espèces diffèrent relativement peu, et que d'un autre côté, les individus au sein d'une même espèce présentent de petites différences. Il postule alors (et c'est là que réside son génie) que les espèces évoluent par sélection naturelle (la sélection "artificielle" était déjà connue depuis bien longtemps de par l'agriculture par exemple).
Cependant, si cette idée est géniale, elle n'en est pas moins incomplète, et poursuivant son idée il se fourvoiera: "Natura non facit saltum". Cette affirmation parait découler logiquement de la théorie de l'évolution, mais c'est paradoxalement une erreur, car c'était sans compter sur le mécanisme de la sélection naturelle. Nous savons qu'une sélection opère sur 2 niveaux: les choix de partenaires pour la reproduction et la mort. Si il n'y a pas de contrainte à ces niveaux, il n'y a pas d'évolution. En ce qui concerne l'Homme, on entend régulièrement dire qu'il évolue encore, et ça me fait bien rire (jaune, car à mon avis il dégénère). En effet, à cause des "progrès" de la médecine entre autre, on ne meurt plus vraiment accidentellement. Aussi, les canons de la beauté changent tellement vite par rapport à l'échelle de l'évolution, qu'il n'y a pas de contraintes fixes quand au choix du partenaire. Nous n'évoluons donc pas (ou dans le mauvais sens).
La paléontologie nous enseigne qu'il en a toujours été de même pour toutes les espèces. Effectivement, si on considère la théorie darwinienne, on se retrouve sans arrêt face au problème récurent du "chaînon manquant" (et pas seulement pour l'homme). En effet, on observe des individus quasi-identiques pour chaque espèce, et entre ces espèces... Rien. Difficile de créer un arbre généalogique du vivant... Par ailleurs, la stratigraphie nous prouve que sur de très longues périodes, les espèces n'évoluent pas, on peut aussi observer que les crocodiles, les requins, les blattes, les termites (entre autres) sont aujourd'hui tels qu'ils étaient il y a plusieurs dizaines de millions d'années, voir plus.
Faut-il en conclure que l'évolution est un mythe et que la théorie darwinienne est fausse? C'est ce que prônent les créationnistes. Je caricature ici un peu car je vais parler de créationnisme littéraliste, qui n'est pas le seul courant du créationnisme. Ils affirment que les espèces n'évoluent pas, et que Dieu les a crée une par une séparément. Et on peut dire que les arguments cités précédemment (le problème du chaînon manquant et les animaux préhistoriques encore vivants) viennent le confirmer. Pourtant, la paléontologie, sans apporter de preuves du contraire, démontre qu'une espèce apparaît, puis une autre espèce approchante, puis une autre, etc. Je trouve que ces faits sont pour le moins dérangeants si on considère cette théorie issue d'une lecture trop littérale de la Bible. En effet, autant dire que Dieu se trompe ou "loupe" Ses espèces, et que c'est pour ça qu'Il est condamné à les "refaire" perpétuellement. C'est à mon avis un blasphème, une insulte faite à la perfection de Dieu.
Il existe d'autres courants du créationnisme, moins fondamentalistes, mais également d'autres théories de l'évolution. En particulier la théorie des équilibres ponctués, qui postule que les espèces évoluent par pallier, c'est à dire de très longues périodes d'équilibre entrecoupées de périodes d'évolution très rapides. Cette théorie datant d'une quarantaine d'années a déjà été corroborée par deux observations:
-Des lézards ont été lâchés sur une île, et 30 ans plus tard, ils avaient subit des modification morphologiques si importantes qu'ils étaient devenus herbivores.
-Plus récemment en Afrique du Sud, un papillon considéré comme nuisible pour le maïs, a lui aussi évolué de manière spectaculaire. Le maïs de Monsanto avait été modifié génétiquement de manière à ce que sa sève contienne un insecticide attaquant les parois intestinales de la chenille, mais cette dernière s'est mise à secréter une salive qui désactive la toxine. Je ne sais pas depuis quand il y a du maïs transgénique en Afrique du Sud, mais il parait vraisemblable que cette évolution ait eu lieu sur une période de quelques années au plus.
Pourquoi Monsanto, qui emploi certainement les meilleurs généticiens au monde, n'a-t'il rien vu venir? Et bien parce que la vitesse de l'évolution défie les lois de la génétique. En effet si on considère bêtement la théorie darwinienne, une espèce évolue par hasard a coup de mutations génétiques, et ces mutations sont en grosse majorité des dégénérescences. Ces mutations sont quantifiables, on peut dire qu'elles ont selon l'espèce telle probabilité de survenir, et donc qu'il n'y a statistiquement aucune chance qu'une telle mutation se produise à court/moyen terme. Mais le fait est qu'elle a bel et bien eu lieu, donc les données de départ sont fausses.
Pour expliquer ceci, plusieurs hypothèses ont été émises, on parle notamment d'intelligence de l'ADN, et en particulier d'"intelligent design", concept très décrié par la communauté scientifique (comme à chaque fois que quelque chose n'est pas expliqué par la science, la science moderne préfère nier l'évidence plutôt que s'encombrer d'une inconnue). Sommes nous face à l’œuvre de Dieu? Certainement, comme pour tout le reste de la création, même si je doute qu'il s'agisse d'une intervention divine directe.
La Genèse nous dit que Dieu a créé Adam avec de la poussière, et qu'Il lui a soufflé dans les narines. Faut-il considérer ceci de manière littérale? Je pense qu'une approche allégorique et/ou mystique est préférable. La Bible ne nous renseigne donc pas sur le moyen qu'a utilisé Dieu pour nous créer, les voies du Seigneur sont impénétrables.
Et ma foi si Il a choisi de nous faire descendre du singe, c'est Son affaire, je ne suis pas à même de juger de la décence du moyen qu'Il a employé pour nous créer, mais si l'homme est un être vivant issu d'un animal, c'est avant tout un homme, de même que si l'animal est un être vivant issu d'une plante, c'est avant tout un animal...