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Re: Les lycéennes enlevées par les Islamistes (Nigeria)

Posté : 13 mai14, 02:47
par ami de la verite
Bragon a écrit :
Oui, mais les boko haram diront qu'ils ne leur font pas de mal et qu'au contraire en se soumettant elles iront toutes au paradis. Les notions de bien et de mal chez Dieu sont très confuses,


Il me semble que c'est surtout dans les religions que ces notions sont très confuses voir très aléatoires, c'est un peu comme la météo, ça varie. Par exemple le viol dans l'islam cela serait plutôt confus.

Re: Les lycéennes enlevées par les Islamistes (Nigeria)

Posté : 13 mai14, 03:38
par medico
Le rapt des filles, arme de guerre des faibles
ANNE GUION
CRÉÉ LE 07/05/2014 / MODIFIÉ LE 07/05/2014 À 23H15
Des filles musulmanes participent à une marche lundi 5 mai à Lagos, pour exiger la libération des lycéennes © Sunday Alamba/AP/SIP Des filles musulmanes participent à une marche lundi 5 mai à Lagos, pour exiger la libération des lycéennes © Sunday Alamba/AP/SIP
Alors que l'indignation va croissante au Nigéria, où plus de 270 lycéennes sont toujours aux mains de la secte jihadiste Boko Haram, le rapt des filles est une réalité pourtant tristement banale dans les pays africains où des groupes armés sont actifs.

Le ton est provocateur. Presque ricanant. Sur la vidéo diffusée par l'AFP, lundi 5 mai, Aboubakar Shekau, le leader de Boko Haram, un groupe armé jihadiste, revendique l'enlèvement de plus de 200 filles à Shibok, dans le Nord du Nigéria mi-avril. Le nombre de filles kidnappées reste encore flou ainsi que leur appartenance religieuse, même si certains indices font penser qu'une bonne partie d'entre elles pourraient être chrétiennes. "J'ai enlevé vos filles, je vais les vendre sur le marché" éructe-t-il, avant de préciser qu'il en gardera quelques unes. "J'ai dit que l'éducation des filles devait cesser. Les filles vous devez quitter l'école et vous marier."

D'abord passée quasiment inaperçue, la nouvelle suscite désormais une indignation croissante. Sur Twitter, le hashtag « #bringbackourgirls » (ramenez-nous nos filles) a déjà été mentionné plus d'un million de fois. Mardi 6 mai, Barack Obama a affirmé que l'enlèvement des lycéennes constituait une "situation révoltante", et a souhaité une "mobilisation internationale" contre Boko Haram.

Le rapt des filles est pourtant une réalité tristement banale dans les pays africains où des groupes armés sont actifs. "C'est particulièrement vrai au sein des armées irrégulières ne disposant pas de main d'oeuvre qui puisse gèrer la logistique des combattants, explique Fabrice Virgili, historien, auteur avec Raphaëlle Branche de "Viols en temps de guerre" (Payot). Celles-ci raflent alors des enfants ou des jeunes adultes pour s'en occuper. Les filles servent en général aussi d'esclaves sexuelles."

Une pratique que l'on retrouve parfois même dans les armées régulières, comme lors du scandale des "femmes de réconfort", un système d'esclavage sexuel de masse qui avait été organisé par les Japonais pour satisfaire les "besoins" des soldats de l'armée impériale pendant la Seconde Guerre mondiale.

Pour certains groupes armés, pouvoir procurer des filles à leurs hommes est même devenu un argument de poids pour attirer de nouveaux combattants. Ainsi l'objectif de Boko Haram est sans doute plus "pragmatique" qu'idéologique : "C'est aussi, probablement, un moyen de recruter les jeunes hommes, car se marier coûte très cher et prend très longtemps. Entrer dans la secte permet de sortir du système de dot et de trouver une femme rapidement" explique le chercheur spécialiste du Nigéria Marc-Antoine Pérouse de Montclos, dans une interview publiée sur lepoint.fr

Le rapt des filles et des femmes peut aussi être une arme de guerre. Au Kivu, en République démocratique du Congo (RDC) où des groupes armés se livrent à une guerre pour la conquête des mines de coltan et d'or, ceux-ci ont pris l'habitude de kidnapper des jeunes filles qui deviennent alors les domestiques des combattants, et subissent viols et tortures sexuelles parfois pendant plusieurs mois. Une façon de terroriser les familles et ainsi de faire fuir les villageois des zones minières convoitées. Lors de nos reportages dans la région, nous avons rencontré plusieurs de ces jeunes femmes revenues de l'enfer.

Une arme de destruction lente d'une redoutable efficacité. "Il s'agit de destabiliser la société en prenant possession des femmes de la communauté visée. Et ainsi de transgresser ses règles fondamentales, comme la filiation" explique Fabrice Virgili. Lorsque les jeunes filles kidnappées réussissent à s'échapper ou sont relâchées - souvent une fois enceintes - elles subissent une double peine : "déshonorées", elles sont souvent rejetées par leurs proches et ne peuvent plus se marier. Difficile de savoir combien de ces jeunes femmes ont été victimes de ces crimes depuis le début des années 2000 au Kivu. Sans doute des milliers.