Pas sur que Lumen va apprecier
Bah si tu savais les vertes et les pas mûres que j'ai entendus au sujet du statut moral de l'embryon...
Pour répondre à l'argument de Septour:
L'idée selon laquelle l'âme intégrerait progressivement le corps comporte deux illogismes majeurs:
- Cela nierait la "pleine" humanité à tout sujet n'ayant pas totalement atteint son développement physique, puisque la plénitude de la personne viendrait avec la plénitude du développement physique. Donc il faudrait arbitrairement décider d'un moment, peut-être à la fin de la puberté, où l'être humain serait 100% "personne": ce moment serait plus tôt chez les filles que chez les garçons... de surcroît, personne n'est développé à "100%": même à 40 ans on peut être beaucoup moins mature que certains jeunes. Personne donc, ne serait réellement une personne humaine, et les jeunes mourrant en bas de l'âge déterminé ne pourraient monter au ciel, ne possédant pas réellement un âme.
- Deuxièment l'idée est absurde, puisqu'elle entend associer ce qui est esprit avec ce qui est matériel: comme si le développement physique correspondait à un hypothétique "développement de l'âme"! L'idée est donc un contre-sens en elle-même.
Si le bébé à la conception n'est pas réellement un être humain, jamais il ne le sera: car toute sa vie il ne fera que développer et perfectionner sa nature: or si sa nature n'est pas celle d'être humain, il pourra la perfectionner tant qu'il voudra, jamais elle ne changera: ainsi un jeune arbre devient un arbre mature, mais jamais un chien ou un être non-vivant.
Quant à l'argument de Desertdweller maintenant:
C'est une question difficile alors procédons méthodiquement.
Tu es d'accord sur le fait que
dès que l'on peut qualifier l'être en développement de "jeune être humain", il doit, selon la logique que j'ai présenté dans mon dernier message,
jouir des mêmes protections juridiques que tout autre être humain.
Ce que tu remets en question est en fait
le moment où l'on peut dire qu'il s'agit réellement d'un "jeune être humain", et non pas d'un "être humain potentiel".
Et là, je crains qu'il ne règne un flou scientifique généralisé quant à savoir à quel moment exact on parle de personne. On peut faire plusieurs hypothèses, soit:
- Quand l'être possède l'intégralité de son ADN
- Quand les cellules commencent à se spécialiser
- Quand le système nerveux se met en marche
- Quand on coupe le cordon ombilical
- Quand l'individu a atteint sa pleine maturité
- Et sûrement beaucoup d'autres....
Personne, pour le moment, ne peut réellement trancher cette question, à part le bon sens pour les 4 dernières, mais des deux premières, c'est de la science que nous attendons la réponse, et elle ne nous l'a pas encore donné officiellement.
Alors en attendant je te propose ce petit exemple:
Un chasseur part à la chasse avec sa carabine. Soudain, il voit que quelque chose remue dans un buisson. Il est impossible au chasseur de déterminer s'il s'agit de son fils ou d'un renard. S'il ne tire pas, il risque de perdre une belle fourrure. S'il tire, il risque de tuer son fils.
Le chasseur qui tire sans savoir sur quoi, c'est comme le scientifique qui expérimente sur l'être humain. Il doit agir dans le plus grand des respects, et être absolument certain de lui-même, un peu comme le chirurgien.
Conclusion: dans le doute abstiens-toi, et cessons ces expériences douteuses sur l'être humain en attendant d'avoir la certitude morale de ne pas commettre d'homicide.
Tu veux ma réponse au sujet des embryons inutilisés? S'il est impossible de les sauver, alors le mal est déjà fait. Si leur unique destin, peu importe ce qu'on essaye, est de périr, alors je m'en fous un petit peu de savoir comment. Cependant j'aimerais te confronter au principe suivant:
Dans le domaine militaire, il y a quelque chose qui s'appelle le "friendly fire". Eh bien, nos tentatives sur des embryons, ça ressemble un peu à ça. Que fait-on des corps de nos compatriotes, qui ne sont plus que des "tas de cellules"? Se permet-on de faire des expériences scientifiques dessus, ou leur donne-t-on, par respect et par humilité pour notre erreur, une sépulture décente?