Bertrand a écrit :Ève est donc la première vierge, elle qui, sans mâle, a engendré pour la première fois ; c’est elle qui s’est soignée elle-même. C’est pourquoi on rapporte à son sujet qu’elle a dit : C’est moi la partie de ma mère Et c’est moi la mère C’est moi la femme C’est moi la jeune fille C’est moi la femme enceinte C’est moi la sage-femme C’est moi la consolatrice des douleurs de l’enfantement C’est mon époux qui m’a engendrée Et c’est moi sa mère Et c’est lui mon père et mon seigneur C’est lui ma force Ce qu’il veut, il le dit clairement Je nais Mais j’ai enfanté un homme seigneurial.
Une lueur de lumière !!!
Je croyais qu'Eve était l'âme d'Adam?
Adam et Eve
(30.1) Question. - Que faut-il comprendre de l'histoire d'Adam qui a mangé du fruit de l'arbre ? Réponse. - Il est écrit dans la Bible que Dieu plaça Adam dans le jardin d'Eden pour le cultiver et le soigner, et qu'Il lui dit : "Mange de tous les arbres du jardin excepté de l'arbre du bien et du mal, car si tu en mangeais, tu serais atteint par la mort." ( voir aussi: Renvoi 520)
(30.2) Puis il est dit que Dieu fit tomber Adam dans le sommeil, qu'Il prit un os de ses côtes, et en créa une femme afin qu'elle lui tînt compagnie. Après cela il est dit que le serpent incita la femme à manger de l'arbre et dit : "Dieu vous a interdit de manger de l'arbre afin que vos yeux ne s'ouvrent pas et que vous ne connaissiez pas le bien et le mal." Alors Eve en mangea et en donna à Adam qui fit de même. Leurs yeux s'ouvrirent; ils se trouvèrent nus, et ils voilèrent leurs corps avec les feuilles de l'arbre.
(30.3) Alors ils reçurent les reproches de Dieu. Dieu dit à Adam : "As-tu mangé de l'arbre défendu ?" Adam répondit : "Eve m'y a poussé." Dieu fit ensuite des reproches à Eve qui répondit : "Le serpent m'y a poussée." Alors le serpent fut maudit et l'inimitié fut mise entre Eve et le serpent et entre leurs postérités. ( voir aussi: Renvoi 521)
(30.4) Et Dieu dit alors : "L'homme est devenu semblable à nous, sachant le bien et le mal; peut-être va-t-il manger de l'arbre de vie et vivre éternellement." Et Dieu protégea l'arbre de vie. ( voir aussi: Renvoi 522)
(30.5) Si nous prenons cette histoire au sens apparent de l'interprétation adoptée par le vulgaire, elle est tout à fait extraordinaire; l'intelligence ne peut l'accepter, l'affirmer ou même l'imaginer; car de telles dispositions, de tels détails, de tels discours et de tels reproches sont considérés comme indignes d'un être intelligent, à plus forte raison de Dieu, de Dieu qui a organisé cet univers infini dans la forme la plus parfaite, et ces êtres innombrables avec l'ordre et la fermeté les plus absolus et l'élégance la plus complète.
(30.6) II faut un peu réfléchir : si un homme intelligent pouvait tenir au sens apparent de cette histoire, certes la majorité, logiquement, nierait que des dispositions et des inventions pareilles aient pu émaner d'un être intelligent.
(30.7) C'est pourquoi cette histoire d'Adam et Eve qui mangent de l'arbre, l'expulsion du paradis, tout cela est un symbole. Elle contient des mystères divins, des significations générales et des explications merveilleuses.
(30.8) Seuls les initiés aux secrets, et ceux qui s'approchent de la cour du Tout-Puissant, connaissent ces mystères. Aussi, ces versets de la Bible ont-ils de nombreuses interprétations.
(30.9) Nous allons expliquer l'une d'entre elles, et nous dirons qu'Adam signifie l'esprit céleste d'Adam et Eve son âme humaine; car dans certains passages des livres saints où l'on parle de la femme, cela veut dire l'âme de l'homme.
(30.10) Quant à l'arbre du bien et du mal, c'est le monde humain; car le monde spirituel et divin est uniquement bon et absolument lumineux, tandis que dans le monde humain, la lumière et les ténèbres, le bien et le mal ont une existence opposée.
(30.11) Le serpent, c'est l'attachement au monde humain; cet attachement de l'esprit au monde humain fut la cause que l'âme et l'esprit d'Adam furent conduits du monde de la liberté à celui de la servitude, et qu'ils se tournèrent du royaume de l'unité vers le monde humain.
(30.12) Et lorsque son esprit et son âme entrèrent dans le monde humain, Adam sortit d'un paradis de liberté pour tomber dans un monde de servitude. Après avoir été dans les hauteurs de la sainteté et du bien absolu, il entra dans le monde du bien et du mal.
(30.13) L'arbre de vie, c'est le degré suprême de l'existence : c'est la condition du Verbe de Dieu et de la manifestation universelle. Aussi, cette condition a été préservée, jusqu'au jour où, dans l'apparition de la plus noble des manifestations universelles, elle est devenue visible et évidente.
(30.14) Car la condition d'Adam, par rapport à l'apparition et à la manifestation des perfections divines, était la condition de l'embryon; celle du Christ fut la condition de la maturité et de l'âge de raison; et le lever de l'Astre Sublime(a) faut le degré de la perfection de l'essence et de la perfection des qualités.
(30.15) Voilà pourquoi, dans le sublime paradis, l'arbre de vie est l'expression du centre de la sainteté absolue, et de la pureté suprême, c'est-à-dire de la manifestation divine universelle.
(30.16) Depuis le temps d'Adam jusqu'au Christ, on ne parla que peu de la vie éternelle et des perfections universelles du royaume. Cet arbre de vie, c'était la condition de la réalité du Christ : par sa manifestation il a été planté et orné de fruits éternels.
(30.17) Maintenant, voyez combien cette signification est conforme à la vérité; car l'esprit et l'âme d'Adam, lorsqu'ils étaient attachés au monde humain, passèrent du monde de liberté à celui de servitude, et sa postérité, dans une attitude identique, le suivit.
(30.18) Cet attachement de l'esprit et de l'âme au monde humain, qui est le péché, fut hérité par les descendants d'Adam, et devint le serpent qui fut continuellement dans l'esprit de ses descendants : cette adversité dure toujours.
(30.19) Car l'attachement au monde humain est devenu la cause de la servitude des esprits, et cette servitude est comme le péché qui a été transmis d'Adam à sa postérité : c'est à cause de cet attachement que les hommes ont été privés de la spiritualité essentielle des conditions élevées.
(30.20) Et lorsque les saintes brises du Christ et les lumières sacrées de l'Astre Sublime(a) se répandirent, les hommes véritables, c'est-à-dire ceux qui s'étaient tournés vers le Verbe de Dieu et recevaient l'abondance de ses bienfaits, furent libérés de ce péché et de cet attachement; ils parvinrent à la vie éternelle et, libres des chaînes de la servitude, ils entrèrent dans le monde de la liberté : ils furent affranchis des vices du monde humain et reçurent les bienfaits des vertus du royaume.
(30.21) Telle est l'explication des paroles où il dit : "J'ai donné mon sang pour la vie du monde." C'est-à-dire, j'ai choisi toutes ces afflictions, ces souffrances et ces calamités, jusqu'au martyre suprême, pour atteindre ce but : le pardon des péchés; c'est-à-dire que les esprits se détachent du monde humain, et soient attirés par le monde divin; afin que se lèvent des âmes qui deviennent des essences du salut et reflètent les perfections du royaume suprême! ( voir aussi: Renvoi 523)
(30.22) Remarquez que si, selon la supposition des peuples du Livre(a), il fallait prendre ces paroles selon leur sens apparent, ce serait l'iniquité absolue, la prédestination complète.
(30.23) Si Adam a péché en s'approchant de l'arbre défendu, quelle est la faute du glorieux Abraham ? Quelle est l'erreur de Moïse, l'interlocuteur ? Quel est le crime de Noé, le prophète ? Quelle est la désobéissance de Joseph, le sincère ? Quelle est la faute des prophètes de Dieu, et quel est le délit de Jean, le chaste?
(30.24) La justice de Dieu peut-elle accepter que ces manifestations éclairées, par la faute d'Adam, aient été tourmentées dans les supplices de l'enfer jusqu'au jour où le Christ est venu, les a rachetées par son sacrifice et les a affranchies des supplices terribles? Une telle pensée est contraire à toute loi et à toute coutume, et jamais un être intelligent ne l'acceptera.
(30.25) Non, cela signifie ce qui a été dit : Adam, c'est l'esprit d'Adam, et Eve, son âme; l'arbre, c'est le monde humain; le serpent, l'attachement à ce monde, qui constitue le péché et qui a pénétré la postérité d'Adam, Le Christ a libéré les hommes de cet attachement par ses brises saintes, et il les a affranchis de ce péché.
(30.26) Ce péché, chez Adam, est en proportion de son rang : bien que de cet attachement il y ait eu de bons résultats, néanmoins, en comparaison avec l'attachement au monde spirituel, l'attachement au monde matériel est considéré comme un péché : les bonnes actions des justes sont encore des péchés pour les peuples de l'approche; ceci est établi.
(30.27) Ainsi, la force corporelle est l'impuissance à côté de la force spirituelle : oui, celle-là à côté de celle-ci, c'est uniquement de la faiblesse.
(30.28) Pareillement, la vie corporelle, à côté de l'existence du royaume et de la vie éternelle, est considérée comme la mort. Ainsi, le Christ a appelé mort la vie corporelle, et il a dit : "Laissez les morts enterrer les morts." Bien que les gens dont il parlait eussent la vie corporelle, à ses yeux cette vie était une mort. ( voir aussi: Renvoi 509)
(30.29) Telle est une des significations de l'histoire d'Adam dans la Bible. Réfléchissez, et vous en trouverez encore d'autres.