Racisme autorisé
Etienne Dolet défend Sarkozy contre ses lyncheurs du 15 septembre sur France 2.
De M. Sarkozy, des idées qu'il exprime, de la ligne politique qu'il propose, des actions qui ont été les siennes au cours de ses mandats, des décisions qu'il a prises ou fait prendre pendant qu'il exerçait des fonctions publiques, de sa personne, même si on ne connaît de lui qu'une effigie en pixels, on peut penser du bien, du mal, pis que pendre, rien, ce que l'on veut, etc. et le dire haut et fort, que ce soit en public ou en privé. D'ailleurs, personne ne se gêne : il est vrai qu'il est de bon ton de le critiquer, stigmatiser, vilipender, haïr.
Pourtant, il est un lieu où ces remugles devraient être contenus et prendre des proportions mesurées, serait-ce parce que M. Sarkozy a été élu de façon constante depuis plus de trente ans par le peuple français et qu'il a incarné l'Etat, la France, l'histoire de France, qu'il assume, peut-être maladroitement, mais avec fidélité. Ce lieu, c'est la télévision et plus particulièrement le service public de télévision, qui, comme l'indique ce nom (mais le seul nom hélas), est, ou est censé être, au service des citoyens et de la vie publique. C'est donc en quelque sorte un lieu "sacré", dans un monde d'où tout sacré autre que musulman a disparu, parce que ce lieu est le forum où se retrouve, pour s'y exprimer par le biais de ses représentants, le peuple français. Précisons que ce peuple, bien qu'il soit français, n'est pas composé de chiens, de rats, de poux, mais d'êtres humains et qu'à ce titre, il a tout autant de dignité que les autres peuples de la Terre, qu'ils soient algérien, palestinien, tibétain, aborigène....
Or, c'est tout l'inverse que l'on a observé le jeudi 15 septembre, en prime time, sur France 2, au cours de la grande émission politique du service public qui est censé animer la campagne électorale qui commence. Qu'a pu observer un citoyen neutre et portant de l'intérêt aux affaires publiques et à l'avenir de son pays ? Des journalistes (ou des journaleux ?) hargneux, agressifs, revanchards, pleins d'une haine qu'ils ne parviennent ni à contenir, ni à maîtriser, enragés, la bave aux lèvres, prêts à mordre, n'ayant qu'un but : tuer Sarkozy, le tuer politiquement, mais aussi réellement, l'éliminer, le faire disparaître... Ces petits commissaires politiques ou ces inquisiteurs au petit pied ne rêvent que d'inculpation, mise en examen, envie de pénal, incarcération, procès sans jugement, et surtout sans avocat, etc. Leur haine se double d'une ignorance crasse, car ces journaleux ne brillent ni par leur culture, ni par leur intelligence. Deux d'entre eux, et non des moindres, Pujadas et Salamé, ignorent la distinction que l'on fait dans l'administration de la justice entre le parquet et le siège ou entre les procureurs et les juges. La distinction était naguère enseignée dans les cours d'instruction civique de collège. Il est impossible de réussir des études de droit ou de sciences politiques si on l'ignore. Or, quand M. Sarkozy a proposé de créer, s'il était élu, un parquet national contre le terrorisme, sur le modèle du parquet national financier, les deux lumières du journalisme lui ont répondu que ce parquet existait déjà, puisqu'il existait des juges spécialisés dans la lutte anti-terroriste ! Rideau. Au moteur de la haine qui les fait vibrionner, ils se croient obligés d'ajouter le carburant de la bêtise crasse.
Parmi les six contradicteurs qui ont affronté M. Sarkozy, il y en avait un seul qui n'est pas journaliste, mais élu : il est maire d'une commune du département du Nord et conseiller départemental, d'abord affilié au PS, puis converti à l'écologie. De toute évidence, il a exposé des idées, accueil (des clandestins) et partage (avec ces clandestins soudanais, érythréens, somaliens, afghans, etc. des quelques richesses dont dispose encore la France), idées qui sont toutes à l'opposé de celles de l'ancien Président de la République, mais jamais il n'a éructé de haine : des désaccords, oui ; de l'hostilité totale, non. Il est vrai qu'il est le fils d'un militant CFDT et que son père a été maire de la même commune. Ce n'est pas la seule différence par laquelle il s'est démarqué des cinq autres contradicteurs. Cet élu porte un prénom et un patronyme qui fleure bon la langue française. Il s'inscrit dans l'histoire de France. C'est à ce moment qu'un malaise profond a saisi les téléspectateurs détachés et désireux seulement de connaître le programme d'un candidat, quand ils ont constaté que les cinq journalistes qui mettaient M. Sarkozy à la question n'appartenaient pas au peuple historique de France : l'un est né catalan dans l'Espagne franquiste ; l'autre est née au Liban et ne doit d'être en vie (et très grassement rémunérée) qu'à la France qui l'a accueillie, elle et ses parents ; le troisième, le seul qui soit né en France, est d'ascendance marocaine ; le quatrième est un imam des Comores : le cinquième une "humoriste" belge spécialisée dans les moules frites et qui prospère, non pas dans les petites blagues, le marché étant déjà pris par qui vous savez, mais dans la grosse blague, bien grasse et très trash, dans ce que le service public appelle, mais sans ironie, l'humour et qui est à l'humour ce que le comique troupier est au mot d'esprit.
Il n'existe aucun pays au monde où, lors d'une campagne électorale ou même en dehors de toute campagne électorale, un chef de l’État ou un ancien chef de l’État pourrait être "interrogé" et dans des termes haineux par des journalistes étrangers, nés à l'étranger ou d'origine étrangère. Aucun : la France est une exception. Les deux musulmans présents sur le plateau n'ont pas exprimé une seule réserve sur leur islam, sur leur Coran, sur leur Mahomet, sur les crimes contre l'humanité que commettent leur coreligionnaires en France et partout dans le monde ; ils ont préféré déverser leur haine sur celui qui a incarné la France pendant plusieurs années, justifiant par ricochet les crimes contre l'humanité de leurs frères en islam. Si un tel fait survenait en Algérie, le poseur de questions se ferait égorger dans le studio d'enregistrement.
Cette situation qui n'existe nulle part au monde est inconcevable même dans les pays les plus ouverts, les plus tolérants, les plus xénophiles : oui, il y en a quelques-uns (pas les pays d'islam évidemment). Si la télévision ou d'autres moyens de communication de masse avaient existé au début du XIXe siècle, on aurait sans doute assisté à cette tentative de mise à mort du 15 septembre en Australie, en Nouvelle-Zélande, en Amérique, dans le Yiddishland d'Europe de l'Est, dans les empires, coloniaux ou autres, et au cours de laquelle des colons britanniques, russes, allemands, etc., déguisés en "journalistes", auraient déversé leur haine sur les peuples autochtones vaincus et soumis ou sur leurs représentants. C'est la seule situation historique, une situation fictive en plus, à laquelle peut être comparée cette soirée du 15 septembre sur France 2, laquelle chaîne, parce qu'elle est dite de service public, se croit autorisée à encenser les individus qui, parce qu'ils viennent d'ailleurs, se croient supérieurs aux autochtones ou à ceux qui les défendent et qui, au nom de cette supériorité fantasmée, déversent leur haine sur tout ce qui représente le pays qui les accueille. C'est le racisme de la bonne conscience et de la Bêtise sans fond - le pire, celui qui suscite massacres, exterminations, génocides.
© Etienne Dolet pour LibertyVox