Posté : 24 nov.03, 06:09
Je pense qu'en matière de "désinformation", Michel Leblank n'est pas vraiment exempt de tout reproche, comme le font même remarquer certains des opposants aux Témoins de Jéhovah.
Dans les différents articles que Michel Leblank présente sur la question des versions hébraïques auxquelles se réfère la Traduction du monde nouveau, il me semble que les informations rapportées ne traduisent pas exactement l'esprit dans lequel les traducteurs ont oeuvré.
Le comité de traduction de la Traduction du monde nouveau n'a jamais prétendu que ces versions hébraïques servaient de "base" à la réintroduction du nom divin dans le "Nouveau Testament". Il n'a jamais affirmé que la présence du nom "Jéhovah" dans ces versions "prouvait" que le tétragramme figurait dans les manuscrits grecs originaux. Il s'est référé à ces versions dans l'unique but de trouver une "confirmation", ou un "appui", à la réintroduction de ce nom dans 237 endroits, la "base" de cette réintroduction étant essentiellement la présence du tétragramme dans les passages, ou les expressions, de l'"Ancien Testament" cités par les rédacteurs des Ecritures grecques chrétiennes. C'est dénaturer l'esprit dans lequel ces traducteurs ont oeuvré que de laisser croire qu'ils ont placé ces versions hébraïques sur le même plan d'égalité que les manuscrits grecs les plus anciens.
Maintenant que dire des textes où le nom "Jéhovah" n'a pas été réintroduit alors que les passages de l'"Ancien Testament" auxquels ils se réfèrent le contiennent?
Comme je l'ai expliqué sur mon site, dans l'article consacré à Romains 10:13, en 1 Pierre 2:3, l'apôtre ne fait pas du Psaume 34:8 dans la Septante [où se rencontre le tétragramme] une citation textuelle [mot à mot], comme l'explique F. Hort dans The First Epistle of St Peter, p. 104: " Dans le Psaume [Ps 34:8] ho kurios désigne Jéhovah, comme c’est souvent le cas, la LXX introduisant ou omettant l’article avec kurios sans raison apparente. D’autre part, le verset suivant indique que St Pierre a employé ho kurios dans le sens de Christ, le sens qu’il a le plus souvent dans le N.T., le terme n’étant pas pris dans toute son extension. On aurait tort toutefois d’en conclure que l’apôtre entendait identifier Jéhovah à Christ. Rien dans le N.T. n’autorise pareille identification. St Pierre ne fait pas ici une citation textuelle, mais il emprunte tout simplement une expression de l’A.T., qu’il applique à sa manière. Son application, qui diffère de celle du Psaume, ne le contredit cependant pas, car c’est par la khrêstotês [" bonté "] du Fils que la khrêstotês du Père est clairement révélée aux chrétiens : ‘ qui m’a vu a vu le Père. ’ " . C'est pourquoi la Traduction du monde nouveau n'emploie pas 'Jéhovah', ici, à la place de kurios [Seigneur] utilisé par Pierre. La même remarque s'applique à 1 Pierre 3:15.
En ce qui concerne Hébreux 1:10 où Paul fait une citation textuelle du Psaume 102:25 à partir de la Septante, le tétragramme ne se rencontre pas, tant dans cette version que dans le texte hébreu. Pourquoi l'apôtre a t-il pu appliquer ce Psaume à Jésus alors qu'il concernait Jéhovah? C'est parce que c’est par l’entremise de son Fils que Dieu a réalisé les œuvres créatrices décrites par le psalmiste. (voir l'article "Les Témoins de Jéhovah sont-ils d'accord avec la Bible?", sur mon site).
Enfin, en Philippiens 2:10,11, la Traduction du monde nouveau n'a pas restitué le nom divin car il n'y avait aucune raison de le faire. Isaïe 45:23, dont Paul ne fait pas une citation textuelle [mot à mot], ne contient pas le tétragramme, tant dans le texte hébreu que dans la Septante. Ce passage s'appliquant en premier à Jéhovah, a été cité par Paul à propos du Christ, parce que celui-ci a été élevé à une "position supérieure" pour être "Seigneur à la gloire de Dieu le Père" (Phil. 2:9,11). Toutefois, cela ne fait pas de Jésus l'égal de Jéhovah, comme la Bible le montre clairement.
En ce qui concerne Romains 10:13, consulter mon site.
Pour d'autres précisions sur le sujet, on pourra consulter le brillant ouvrage de Gérard Gertoux: Un historique du Nom divin.
Cordialement.
Didier
Dans les différents articles que Michel Leblank présente sur la question des versions hébraïques auxquelles se réfère la Traduction du monde nouveau, il me semble que les informations rapportées ne traduisent pas exactement l'esprit dans lequel les traducteurs ont oeuvré.
Le comité de traduction de la Traduction du monde nouveau n'a jamais prétendu que ces versions hébraïques servaient de "base" à la réintroduction du nom divin dans le "Nouveau Testament". Il n'a jamais affirmé que la présence du nom "Jéhovah" dans ces versions "prouvait" que le tétragramme figurait dans les manuscrits grecs originaux. Il s'est référé à ces versions dans l'unique but de trouver une "confirmation", ou un "appui", à la réintroduction de ce nom dans 237 endroits, la "base" de cette réintroduction étant essentiellement la présence du tétragramme dans les passages, ou les expressions, de l'"Ancien Testament" cités par les rédacteurs des Ecritures grecques chrétiennes. C'est dénaturer l'esprit dans lequel ces traducteurs ont oeuvré que de laisser croire qu'ils ont placé ces versions hébraïques sur le même plan d'égalité que les manuscrits grecs les plus anciens.
Maintenant que dire des textes où le nom "Jéhovah" n'a pas été réintroduit alors que les passages de l'"Ancien Testament" auxquels ils se réfèrent le contiennent?
Comme je l'ai expliqué sur mon site, dans l'article consacré à Romains 10:13, en 1 Pierre 2:3, l'apôtre ne fait pas du Psaume 34:8 dans la Septante [où se rencontre le tétragramme] une citation textuelle [mot à mot], comme l'explique F. Hort dans The First Epistle of St Peter, p. 104: " Dans le Psaume [Ps 34:8] ho kurios désigne Jéhovah, comme c’est souvent le cas, la LXX introduisant ou omettant l’article avec kurios sans raison apparente. D’autre part, le verset suivant indique que St Pierre a employé ho kurios dans le sens de Christ, le sens qu’il a le plus souvent dans le N.T., le terme n’étant pas pris dans toute son extension. On aurait tort toutefois d’en conclure que l’apôtre entendait identifier Jéhovah à Christ. Rien dans le N.T. n’autorise pareille identification. St Pierre ne fait pas ici une citation textuelle, mais il emprunte tout simplement une expression de l’A.T., qu’il applique à sa manière. Son application, qui diffère de celle du Psaume, ne le contredit cependant pas, car c’est par la khrêstotês [" bonté "] du Fils que la khrêstotês du Père est clairement révélée aux chrétiens : ‘ qui m’a vu a vu le Père. ’ " . C'est pourquoi la Traduction du monde nouveau n'emploie pas 'Jéhovah', ici, à la place de kurios [Seigneur] utilisé par Pierre. La même remarque s'applique à 1 Pierre 3:15.
En ce qui concerne Hébreux 1:10 où Paul fait une citation textuelle du Psaume 102:25 à partir de la Septante, le tétragramme ne se rencontre pas, tant dans cette version que dans le texte hébreu. Pourquoi l'apôtre a t-il pu appliquer ce Psaume à Jésus alors qu'il concernait Jéhovah? C'est parce que c’est par l’entremise de son Fils que Dieu a réalisé les œuvres créatrices décrites par le psalmiste. (voir l'article "Les Témoins de Jéhovah sont-ils d'accord avec la Bible?", sur mon site).
Enfin, en Philippiens 2:10,11, la Traduction du monde nouveau n'a pas restitué le nom divin car il n'y avait aucune raison de le faire. Isaïe 45:23, dont Paul ne fait pas une citation textuelle [mot à mot], ne contient pas le tétragramme, tant dans le texte hébreu que dans la Septante. Ce passage s'appliquant en premier à Jéhovah, a été cité par Paul à propos du Christ, parce que celui-ci a été élevé à une "position supérieure" pour être "Seigneur à la gloire de Dieu le Père" (Phil. 2:9,11). Toutefois, cela ne fait pas de Jésus l'égal de Jéhovah, comme la Bible le montre clairement.
En ce qui concerne Romains 10:13, consulter mon site.
Pour d'autres précisions sur le sujet, on pourra consulter le brillant ouvrage de Gérard Gertoux: Un historique du Nom divin.
Cordialement.
Didier