Mahomet était pauvre ! Vraiment ?
Par Mumin Salih
Le prophète Mahomet est décrit par les musulmans et par beaucoup de non musulmans comme un homme pauvre qui aurait consacré sa vie à transmettre le message d'Allah à l'humanité. Il est habituellement associé à un style de vie austère dépourvu du côté fastueux apprécié par les gens riches et célèbres de son temps. Dans l’esprit des musulmans, l'image de Mahomet est celle du messager d'Allah qui est resté déterminé et ne s’est pas laissé décourager par les difficultés et la persécution qu'il aurait enduré des Arabes de La Mecque (1). Une telle représentation d’un Mahomet dénué d’ambition personnelle, de désirs terrestres et qui n'aurait tiré aucun profit personnel de sa mission s'accorde bien avec l'image de « héros parfait » que les musulmans veulent lui donner. La petite enfance de Mahomet, orphelin ayant perdu son père avant même d’être né et sa mère à l'âge de six ans, donne aux musulmans une solide base prête à l'emploi sur laquelle ils peuvent facilement broder l’image idéale de leur héros.
Une telle vision du style de vie de Mahomet est l'une des étranges ironies associées à l'Islam car cette représentation va à l’encontre des faits. Cette image d’Épinal d'un Mahomet vivant simplement est une illusion intelligemment construite qui détourne l'esprit de l'évidence et fonctionne même sur des personnes qui critiquent Mahomet.
Le succès de ce tour de passe-passe mental s’explique par la perception différente que l’on se faisait luxe dans l’Arabie du septième siècle. Les goûts et priorités des hommes ont évolués au cours de l’histoire ; ce qui est considéré comme de grande valeur à certaines époques peut n’en avoir aucune à d'autres. Les Arabes n'étaient en général pas très portés sur l’apparat et les autres signes extérieurs de richesse ou de pouvoir. Savoir dépenser son argent implique d’avoir du goût, de la culture et des ressources, toutes choses qui étaient moins développées en Arabie que chez les autres grands peuples de l’époque comme les Romains et les Persans.
Les Arabes ont toujours été fidèles à leurs traditions, ce qui explique pourquoi l'Islam est conçu pour être conforme à ces traditions. Même de nos jours, s'écarter des traditions locales est considéré comme une grave offense envers la société, ce que la plupart des Arabes modernes essaient d'éviter. Dans l’Arabie du septième siècle, on considérait qu’ouvrir sa maison à tous était un devoir pour le chef de la tribu, une tradition qui est encore vivante dans beaucoup de sociétés arabes contemporaines. Une telle tradition était considérée comme un témoignage de générosité et une marque de distinction et de prééminence sociale. Au septième siècle, il aurait été traditionnellement inacceptable pour les Arabes riches, qui étaient en principe les figures les plus éminentes de leurs tribus, de s’isoler du reste de la société par des gardes ou des murs de palais. La littérature arabe abonde en exemples soulignant cette tradition. Je ne suis pas sûr que ce soit toujours le cas, mais il était d’usage que les notables des états du Golfe offrent le café dans leur salon, appelé diwan, aux gens du commun qui profitaient de cette occasion pour exposer directement leurs plaintes ou leurs requêtes aux puissants.
En plus de cette raison culturelle, il y avait d'autres motifs à l’absence de palais et autres manifestations de luxe en Arabie. Les Arabes du septième siècle n'avaient ni les connaissances ni les ressources pour construire des palais spectaculaires comme en Perse ou en Syrie. Une simple tente constituait une réponse efficace et pratique au climat chaud du désert. Ceux qui visitent les états du Golfe peuvent s’étonner de constater que de riches Arabes utilisent toujours des tentes qu'ils dressent à côté de leurs palais. La tente de Kadhafi est un rappel vivant, pas uniquement de l'excentricité du chef libyen, mais également de cette vieille tradition du désert.
Il est vrai que Mahomet n'avait pas de grands palais mais les autres riches dirigeants de l’Arabie non plus. Faute d’indicateurs précis de la richesse comme des relevés de comptes en banque, la fortune de Mahomet doit être évaluée en fonction des critères de son temps. En d'autres termes, nous devons évaluer ses capitaux sur base de ses propriétés et autres possessions.
Cet article n'a pas pour objet de fournir une évaluation du patrimoine de Mahomet mais de jeter une certaine lumière sur ses richesses et de réfuter les affirmations sur sa prétendue pauvreté ou son style de vie austère. Vu que, comme d'habitude, nos sources sont d’authentiques sources historiques islamiques : soit l'histoire de l’islam est complètement fausse (et l'Islam est un grand mensonge) soit Mahomet était un millionnaire corrompu (et dans ce cas aussi l'Islam est un grand mensonge).
Mahomet à La Mecque : millionnaire à 25 ans
Nous apprenons de la
sira (biographie de Mahomet) que Mahomet fut formé au métier de commerçant par son oncle Abu Talib, avec qui il voyagea en Syrie. La Mecque était alors la plus riche ville d'Arabie et son centre culturel et commercial incontesté. Tout jeune homme, Mahomet commença à mener ses propres affaires commerciales et se débrouilla si bien qu'il put se permettre d'offrir une aide financière à Abu Talib en élevant l’un de ses enfants, Ali, chez lui.
Alors qu’il était encore tout jeune, Mahomet fut remarqué par Khadija, la femme la plus riche de La Mecque, qui lui confia la gestion de ses affaires. Elle le payait évidemment très bien et le traitait encore mieux comme l’atteste le fait qu'elle lui proposa de l’épouser alors qu’il avait à peine vingt-cinq ans.
Avec une telle richesse à sa disposition, Mahomet devint l'un des hommes les plus riches d’Arabie à seulement vingt-cinq ans. Khadija mourut quelques années plus tard en lui laissant toute sa fortune. Ce sont des faits historiques de la vie de Mahomet qui n'ont jamais été contestés par les musulmans. Il est clair qu’à La Mecque, durant toute sa vie d’adulte, Mahomet fut un homme riche.
Mahomet à Yathrib : le chef
Mahomet émigra à Yathrib (l’actuelle Médine) en 622 et y établit son état islamique. Inévitablement, ce déménagement à Yathrib entraîna des dépenses supplémentaires et une période d'instabilité mais Mahomet avait eu tout le temps de planifier et préparer ce mouvement historique. Cependant, à Yathrib Mahomet souffrait de ces difficultés financières non pas tellement pour lui-même que pour son groupe d'immigrés, connu sous le nom de
`al muhajiroun'.
À la différence de La Mecque, l'économie de Yathrib n'était pas basée sur le commerce mais sur l’agriculture et l’artisanat. Étant le chef d'un groupe d’hommes soudés, Mahomet aurait eu les moyens et l'opportunité de fonder une certaine forme d'industrie pour leur assurer un revenu raisonnable, mais il choisit de se faire de l’argent facile par le brigandage, qu'il appela Jihad.
Dès le départ le pillage des caravanes marchandes et des tribus voisines lui assura des gains rapides et Mahomet prit goût à cet argent facile assaisonné du sang de ses victimes : c’était trop beau pour y renoncer et il se consacra à cette nouvelle activité jusqu’à la fin de sa vie.
Généralement on considère qu’un homme est pauvre quand il ne peut pas vivre sans l’aide financière des autres. Une personne qui a possède une maison de taille raisonnable et à les moyens d’assurer à sa famille un train de vie dans la moyenne est généralement considérée comme à l’aise. Les gens riches sont ceux qui possèdent plus de capitaux qu'ils n’en ont besoin. A tout point de vue, un homme qui possède plusieurs maisons avec des domestiques et des esclaves doit être un homme riche.
Nous ne connaissons pas exactement le total général des épouses de Mahomet mais nous savons qu'à une époque il en eut neuf simultanément. Nous savons également que chacune des épouses de Mahomet disposait de sa propre maison ainsi que de domestiques et d’esclaves.
Les mariages sont des festivités coûteuses particulièrement quand le marié est justement le chef de la communauté. A l’occasion du coup décret divin lui permettant d’épouser Zaynab, Mahomet célébra ce mariage une semaine entière ; des centaines de chèvres furent abattues pour offrir de somptueux banquets aux habitants de Médine.
L’organisation d’une semaine de fête où toute la une ville est invitée peut difficilement être qualifié de train de vie modeste ; seuls les super-riches peuvent se permettre une telle extravagance.
Mahomet put se permettre d’offrir encore par la suite plusieurs fêtes de ce genre ; il aimait tellement ce genre de prodigalités qu'il en fit une sunna pour ses disciples (2). Il déclara un jour à Abdul Rahman Ibn Auf : « Faites les invitations, même si vous ne cuisez qu’une chèvre ».
Dans le style de vie de simple de Mahomet, une nouba où l’on servait seulement une chèvre rôtie était une petite réception toute simple.
Se marier a toujours été un événement social coûteux ; Mahomet s'est marié à de nombreuses reprises. Avoir beaucoup d’épouses était un signe de richesse en Arabie, faut-il s’étonner que ce soit toujours le cas de nos jours ?
Après l’établissement de son état islamique à Yathrib, Mahomet devint le seul homme sur terre avec qui Allah partageait sa richesse. Il révéla habilement un verset (3) déclarant qu'un cinquième de tous le butin de guerre devait être attribué à Allah et à Son messager ; en pratique à Mahomet seul. Ce seul verset lui garantissait un revenu considérable et régulier et fit effectivement la fortune de Mahomet durant le restant de ses jours.
Quelques biens de Mahomet (4) :
Épouses : voici les noms d'une douzaine d'entre elles, mais il en a probablement eu beaucoup plus.
Kadhija, Sawda, Aysha, Hafsa, Al Hilalya, Aum Salma, Zainab Bintu Jahsh, Juwayryia, Safiya, UM Habiba, Maria, Maymuna de Zainab.
Maisons : Mahomet avait attribué à chacune de ses épouses une maison distincte, totalement indépendantes des autres. Chaque épouse avait ses propres domestiques et esclaves, tous payés par le « pauvre » Mahomet.
Esclaves : Mahomet préférait vendre les esclaves qui lui échoyaient mais il garda certaines femmes dont Maria et Rayhana. Parmi ses autres esclaves nous connaissons : Abu Rafi, Thawba, Abu Kabsha, Salih, Rabah, Yassar, Anasa, Tahman, Keysan, Marwan.
Domestiques : Mahomet avait une douzaine de domestiques et d'aides, chacun affecté à un travail spécifique. Voici les noms de certains d’entre eux :
Ana Ibn Malik : homme à tout faire.
Ibn Massoud : s’occupait des sewaks (pour nettoyer les dents) et des chaussures de Mahomet.
Ukba : il s’occupait des mules de Mahomet
Abu Zar, Bilal et bien d'autres.
Gardes : Mahomet employait un certain nombre de gardes du corps ; voici les noms de certains d'entre eux : Saad Ibn Maaz, Ibn Salma, Al Zubair et Abbad Ibn Bashr.
Bétail : dans le passé posséder un cheval était l’équivalent de posséder une voiture de luxe haut de gamme. Mahomet ne possédait pas un mais des douzaines de chevaux, de mules et d'ânes et employait un nombreux personnel pour s'occuper d’eux. Il possédait également des troupeaux de chameaux et de chèvres.
Terrains : Mahomet possédait toute l’oasis de Khaybar où vivait la tribu des Bani Al Nadeer. Cette tribu juive avait été défaite ; une grande partie des hommes avaient été massacrés et les femmes asservies, les survivants furent par la suite expulsés d’Arabie. La totalité des biens et des terres de ces gens avaient étés été attribués à Mahomet (5).
Mahomet possédait également une grande propriété en dehors de Médine dans une région appelée Fadak.
Conclusion :
Mahomet est devenu riche très jeune. Sa personnalité hors du commun et tourmentée l’amena à vouloir réaliser des désirs excentriques pour lesquels il dépensa sa fortune. Ce n'était pas un homme raffiné et il n'a jamais développé de goût pour un style de vie sophistiqué. Son esprit était totalement obnubilé par les mythes, les religions et le surnaturel. Son rêve, son idée fixe, était d’être vu par ses partisans comme un homme investi d’une autorité divine absolue, un fantasme qu'il concrétisa dès sa prise du pouvoir.
Armé de son autorité divine, Mahomet exigea une obéissance totale de ses adeptes. La soumission des musulmans à Mahomet a été volontaire mais obtenue par la peur, non pas de Mahomet lui-même mais d'Allah ! Le paradoxe est qu’alors que Mahomet était un tyran autoritaire, il n'était ni craint ni détesté par ses sectateurs parce que tout venait d'Allah !
Armé de sa fausse autorité divine, Mahomet réussit à intégrer dans sa religion que les musulmans doivent l'aimer plus qu’eux même. Aucun roi n'était jamais parvenu à obtenir un tel degré de panurgisme de ses sujets. L’ego malade de Mahomet ne pouvait être satisfait qu’en convainquant ses disciples qu'il était le meilleur homme à marcher sur la terre. Grâce à sa fausse autorité divine, Mahomet pouvait s’offrir toutes les femmes qu'il désirait, même si elles étaient déjà mariées. Les désirs malsains de Mahomet sont le produit d’un esprit malade mais ses désirs auraient été hors de portée des hommes les plus riches et les plus puissants sur terre. L’ego malade de Mahomet n’était satisfait qu’en voyant ses disciples manger comme lui, boire comme lui et s'habiller comme lui, ce qu'ils font toujours aujourd'hui. Les bons musulmans n’aiment que ce que Mahomet aimait et haïssent tout ce que Mahomet détestait.
Références :
1. La vérité est que les Mecquois firent preuvent d’une tolérance exemplaire envers Mahomet, consultez « Islamic Jihad, a legacy of forced conversion, imperialism and slavery » pages 18-26 par MA Khan.
2. Mahomet a déclaré à Abdulrahman Ibn Auf, l’un des sahaba اولمولوبشاة, Il est bon de faire une invitation à dîner, même si l’on ne fait cuire qu’une chèvre. Rapporté par Bukhari et Muslim.
3. 8:41 du Coran :
« Et sachez que, de tout butin que vous avez ramassé, le cinquième appartient à Allah, au messager, … »
4. Ibn Qayyim Al-Jawziyyah: ' زاد المعاد في هدي خير العباد zad al ma-aad fi hady kairil ibad'
5. Selon le hadith d'Ibn Omar AlKhattab, rapporté par Al-Tirmizi, numéro/page 1719 de l'édition en arabe