Bonjour Hans
L'étoile du matin est l'étoile qui peut se voir en plein jour, parce qu'elle est la plus lumineuse, et la plus lumineuse est l’étoile du Berger ou Vénus, l’étoile que les Rois Mages ont suivi jusqu'à découvrir Jésus né.
C'est possible, mais je n'y crois pas trop.
Il peut s'agir d'une planète brillante comme Vénus, comme il peut s'agir d'un vaisseau Elohîm qui se déplace, comme il peut s'agir de la manifestation d'un ange. On ne le sais pas. D'ailleurs, l'historien juif Flavius Josèphe n'en parle pas, ce qui est dommage.
Et en ce qui concerne les Rois Mages, seul l’Évangile selon Mathieu en fait mention, malheureusement, ce qui en donne une occurrence bien faible d'autant plus que Mathieu en fait des êtres mystérieux venus d'Orient. En fait, si on regarde de près, tout concourt à la légende : il n'est nulle part écrit qu'ils étaient trois (les orthodoxes ont même soutenu qu'ils étaient au nombre de 12), rien n'indique qu'ils étaient de races différentes. ni même qu'ils étaient des Rois... seulement la Tradition chrétienne.
Ce que l'on sait avec certitude, c'est qu'ils étaient des mages, autrement dit des prêtres Mazdéens (venus probablement de Perse). La religion des prêtres Mazdéens Maguséens (fondée par Zoroastre) tournait autour du culte d'Ahura Mazda (Dieu de la Lumière et de la Bonté) et d'un Messie Sauveur né dans une caverne d'une vierge qu'ils attendaient pour la fin des temps, du nom de Saoschian et qui serait la présence visible du Dieu Mithra, ce que corrobore l’Évangile apocryphe de l'Enfance (
"Des Mages arrivèrent d'orient à Jérusalem, selon ce que Zoroastre avait prédit").
En conséquence de quoi, l'hypothèse retenu par certains exégètes est que ce passage tardif de Mathieu était une tentative pour faire croire que même les Mazdéens reconnaissaient le Messie en Jésus.
Paul du Breuil écrit à ce sujet dans son livre "
Histoire de la Religion et de la Philosophie Zoroastriennes" :
"En effet, le thème des bergers qui reconnaissent ou recueillent un enfant royal est propre à la légende iranienne et l'image de la naissance du Sauveur dans une caverne appartenait aux légendes parthes du Saoschian-Mithra, incluant le mythe de la fécondation virginale de la Mère. Parallèlement à l'Apocalypse d'Hystape, une prophétie zoroastrienne sur la naissance de l'idéologie royale parthe circulait parmi les Maguséens".
Quant à cette étoile qui les guidait (selon la Bible), elle pourrait être mise en rapport avec l'étoile Alpha du Lion car dans la pratique mazdéenne, cette étoile permettait de déterminer la naissance des rois. Paul du Breuil nous dit qu'en Iran oriental des Mages astrologues se recueillaient chaque année sur une montagne pour y guetter durant trois jours l'étoile du roi. Et que la présentation de l'or, de l'encens et de la myrrhe serait issus d'un rituel Mazdéen...
Pour ajouter quelque chose, Zoroastre était un homme qui dénonçait les pratiques douteuses des prêtres de son époque, il disait d'eux qu'ils étaient hypocrites et les mains tâchés de sang, il s'opposait aux rituels magiques ainsi qu'aux sacrifices jugés trop sanglants et trop violents.
Ici ces prêtres dénoncés ne sont pas ceux qui sont dans la continuité du culte de Zoroastre, dont on pourrait se demander s'il s'agissait vraiment de prêtres mages ? En effet, on sait aujourd'hui que le terme "magie" provient du latin "magia" qui possède des racines indo-européennes. Par exemple, le mot "madhdim" construit sur cette racine signifie "la plus haute sagesse" ou encore "la connaissance suprême". Le sens originel ne recelait rien de négatif : un mage était un homme doté d'une forme de sagesse et d'intelligence ayant des connaissances ésotériques.
Peut-être que les mages de l’Évangile de Mathieu sont à prendre dans ce sens là.
Ces mages attendant et reconnaissant dans l'enfant Jésus, le Christ Incarné (l'incarnation de l'Unité), apportent des reliques qu'ils vont faire bénir et offrir.
Cordialement,
Ase