pauline.px a écrit :Bonjour Christian
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Toute morale a une certaine conception du bien et de la vertu
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Je ne le crois pas.
Beaucoup de morales laïques reposent sur l'idée qu'il est uniquement nécessaire d'apaiser les rapports sociaux selon des modalités qui peuvent rappeler les règles de politesses, les pactes de non-agression et l'équilibre de la terreur.e
Exact, ce sont les approches pragmatiques minimalistes. Mais tout contrat et toute rêgle font appel à une notion de bien sous-jacente (il est préférable de survivre plutôt que de mourir) et aux dispositions habituelles (vertu, habitude acquise de respect des contrats) qui favorisent les buts visés
Karlo a écrit :Donner foi à un pote qui nous dit qu'il pleut dehors, c'est une chose. La pluie, ce n'est pas franchement un enjeu.
Par contre, si on commence à parler d'entités magiques, d'origine de l'univers, d'origine de la vie, de la théorie de l'évolution etc etc, je ne me contenterai pas de croire sur parole un ami. Je lui demanderais quelles sont ses preuves. Parce que ce qu'il avance comporte des enjeux beaucoup plus grands que celui de savoir si il pleut dehors ou pas.
Ensuite vous confondez la confiance qu'on accorde à des spécialistes, tous domaines confondus.
Pour la vitesse de la lumière par exemple, bien sûr que tout le monde n'a pas l'opportunité d'aller dans un labo pour reproduire une expérience et déduire la vitesse de la lumière.
Mais tout le monde le pourrait, techniquement, si il le voulait vraiment.
Et ca, ca fait une grosse différence avec vos affirmations de dieux, de miracles, vos récits mythiques d'origines de l'univers, etc, que vous avancez systématiquement sans aucune preuve et que personne ne peut jamais vérifier effectivement, au contraire de la vitesse de la lumière.
Vous êtes trop relativiste.
Votre désir de protéger votre croyance vous fait beaucoup édulcorer votre méthodologie et vous conduit à mettre sur le même pieds des propositions qui n'ont rien à voir, ainsi qu'à comparer un physicien et un théologien.
Ces deux choses n'ont pourtant rien à voir : l'objet d'étude du physicien existe de façon indubitable. C'est à partir de ce matériau qu'il travaille, d'ailleurs.
Quand un physicien dit donne une valeur à la vitesse de la lumière, il la donne après une démonstration vérifiable par tous, et reproductible par tous. Ce que les autres physiciens ne manquent pas de faire.
On ne peut donc pas mettre ce que disent ces deux personnes sur un même plan.
L'un se base sur une méthodologie scientifique, l'autre est plus dans une démarche philosophique et métaphysique.
Oui, mais il s’agit d’un argument d’autorité, et tu as raison, il est vrai que cet argument va s’appliquer différemment en science empirique (mais attention : voir la philo des sciences sociologisante de Paul Feyerabend, ou il compare les croyances scientifiques aux croyances religieuses…) et ailleurs. Tu vois la différence. En histoire toutefois, comme pour la mort de César le 15 mars, on a seulement l’argument testimonial, donc d’autorité, comme en religion. On ne peut jamais le vérifier au labo, et pourtant nous avons une certitude morale telle qu’il est déraisonnable de la nier.
Mais une chose à la fois. D’abord la foi naturelle est pleine de bon sens en général. Donc on n’a pas toujours les preuves, soi-même. Donc la foi est très raisonnable, c’est le contraire qui ne l’est pas.
Ensuite tu vas dire que l’argument d’autorité, souvent valide, va tout à coup devenir toujours invalide en certains domaines,comme la religion. Et tu vas demander des preuves. Mais justement, si l’ami, comme pour la pluie, est un ami aux qualités très spéciales qui augmentent énormément son autorité, et que d’autre part Kant avance que la raison pure pratique implique Dieu, il est possible que l’autorité de l’ami soit telle qu’elle compense la faiblesse inductive du message (qui p.ex. peut être exceptionnel, inhabituel etc. contrairement à la pluie, qui arrive assez souvent). La preuve que tu demande c’est l’argument d’autorité lui-même, la crédibilité du locuteur. Mais ce n’est pas une preuve démonstrative, et il est mieux de parler de fondement.
Un pas de plus : sur certains sujets, à cause de leur nature, on n’a rien de mieux que des fondements, il n’y pas depreuve de labo pcq il ne PEUT PAS y en avoir. Or sur des sujets cruciaux il est raisonnable (surtout du pt de vue de la raison pratique) de devoirprendre position seulement sur des fondements, sans preuves démonstratives.
Malentendu. Je parlais d'efficacité pratique et morale. Si on attend de savoir pour agir on agira pas, il faut croire d'abord, et la plupart du temps. Les morales philosophiques sont trop abstraites pour être aussi efficaces que les religions pratiquement, c'est pourquoi d'ailleurs onj associe les religions à la morale.
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Ce sont surtout les croyants qui s'imaginent que leur religion est la garante de la morale.
)...
Encore un malentendu. Je ne parlais pas de garant, mais d’efficacité pratique. Une fois qu’on a une conception du bien les religions ont davantage d’instruments culturels pour mettre cette conception en pratique, tandis que les philos restent plus théoriques, sans beaucoup de moyens pratiques (genre exemens de conscience, actes quotidiens etc