yacoub a écrit :Cher Michel,
Paul a rétabli la lapidation, la loi du talion et les interdits alimentaires ?
En es tu sûr ?
Non, je veux dire qu'il a abrogé les lois de l'Ancien Testament désolé, en sachant que la lapidation n'a jamais été abrogée par personne en dehors des pères de l'Eglise comme ils en témoignent eux-mêmes, je peux ramener les textes sur le sujet, j'en profite pour parler un peu plus de Paul :
La contribution la plus concluante à cet argument se trouve peut-être dans les Rouleaux de la Mer Morte, vu que plusieurs érudits sont convaincus qu'ils condamnent Paul pour son abandon de la Loi de l'Ancien Testament et sa rébellion contre les enseignements de Jésus et les premiers leaders chrétiens. La fin du « Document de Damas », en particulier, semble documenter la malédiction et l'excommunication de Paul par la communauté chrétienne des premiers temps.
![trophy [1]](./images/smilies/trophy.gif)
Eisenman nous informe que les Ebionites – les descendants de la Communauté Chrétienne de Jacques à Jérusalem – considéraient Paul comme « un apostat de la Loi. »
À propos des Ebionites, il écrit : « Ils sont certainement la communauté qui tient la mémoire de Jacques dans la plus haute estime, tandis qu'ils considéraient Paul comme "l'Ennemi" ou l'Antéchrist … Une telle position n'est pas sans parallèle dans des passages cruciaux de la lettre au nom de Jacques dans le Nouveau Testament. Nous avons déjà démontré que cette lettre, en répondant à un quelconque adversaire qui croyait qu'Abraham était justifié seulement par la foi, dit qu'en se faisant lui-même "un ami de l'homme," cet adversaire s'est transformé en "l'Ennemi de Dieu." La terminologie "Ennemi" est aussi connue dans la "parabole de l'ivraie" de Matthieu 13 : 25-40, peut-être la seule parabole anti-pauline dans les Évangiles, où un "Ennemi" sème "l'ivraie" parmi les bonnes graines. À la "récolte" l'ivraie sera déracinée et jetée dans le feu. »[2]
Johannes Lehmann écrit : « Ce que Paul proclamait comme "Chrétienté" était pure hérésie qui ne pouvait être basée ni sur la foi juive ou Essène, ni sur l'enseignement du Rabbin Jésus. Mais comme Schonfield le dit : "L'hérésie pauline devint les fondations de l'orthodoxie chrétienne et l'Église légitime fut désavouée et considérée comme hérétique." »[3]
Puis, il enchaine : « Paul a fait quelque chose que Rabbin Jésus n'a jamais fait et a refusé de faire. Il a étendu la promesse de Salut de Dieu aux Gentils ; il a aboli la loi de Moïse, et il a empêché l'accès direct à Dieu en introduisant un intermédiaire. »[4]
Bart D. Ehrman, auteur de The New Testament : A Historical Introduction to the Early Christian Writings, et peut-être la voix contemporaine la plus compétente en la matière nous rappelle que « Le point de vue de Paul n'était pas universellement accepté ou, pourrait-on dire, n'était pas même largement accepté, » et qu'il y avait des leaders chrétiens proéminents, y compris le plus proche disciple de Jésus, Pierre, « Qui l'ont contredit avec véhémence à ce sujet et qui considéraient les idées de Paul comme une corruption du message véritable du Christ. »[5]
Commentant les opinions de quelques premiers Chrétiens dans la littérature Pseudo Clémentine, Ehrman écrit, « Pierre, et non Paul, est l'autorité véritable pour comprendre le message de Jésus. Paul a corrompu la vraie foi sur base d'une brève vision, qu'il a sans doute mal interprétée. Paul est ainsi l'ennemi des apôtres, non leur chef. Il est en dehors de la vraie foi, un hérétique qui doit être banni, non un apôtre à suivre. »[6]
D'autres élèvent Paul à la sainteté. Joel Carmichael s’oppose clairement à eux : « nous sommes dans un univers loin de Jésus. Si Jésus est venu "seulement pour accomplir" la Loi et les Prophètes ; s'il pensait que "pas un iota, pas un point" ne "passerait hors de la Loi," que le commandement cardinal était "Écoutez, Ô Israël, le Seigneur Notre Dieu, le Seigneur est un," et que "Nul n'est bon sauf Dieu" … Qu'aurait-il pensé du travail effectué par la main de Paul ? Le triomphe de Paul signifiait l'oblitération finale du Jésus historique ; il nous arrive embaumé dans le Christianisme comme une mouche dans l'ambre ! »[7]
![trophy [1]](./images/smilies/trophy.gif)
Eisenman, Robert and Michael Wise. The Dead Sea Scrolls Uncovered. 1993. Penguin Books. pp. 163, 184, 212–8.
![silver [2]](./images/smilies/silver.gif)
Ibid., p. 234.
![bronze [3]](./images/smilies/bronze.gif)
Lehmann, Johannes. p. 128.
[4] Ibid., p. 134.
[5] Ehrman, Bart D. Lost Christianities. pp. 97–98.
[6] Ibid., p. 184.
[7] Carmichael, Joel. p. 270.