Rappeler que les religions ne sont que des contes de fées.Seleucide a écrit :Quel est l'intérêt d'un tel message ?
A propos des variantes de lecture du Coran
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Le dialogue interreligieux est une forme organisée de dialogue entre des religions ou spiritualités différentes. Ultérieurement, la religion a considéré l'autre comme n'étant pas la vérité révélée. C'est ainsi que les premiers contacts entre l'islam et le christianisme furent souvent difficiles, et donnèrent lieu à des guerres impitoyables comme les croisades.
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Re: A propos des variantes de lecture du Coran
Ecrit le 11 mai17, 09:23Re: A propos des variantes de lecture du Coran
Ecrit le 12 mai17, 02:37Karlo ?
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Re: A propos des variantes de lecture du Coran
Ecrit le 12 mai17, 05:24Le premier forum tunisien qui a inspiré les forums de religion Recherche "les religions font peu de bien et beaucoup de mal" Voltaire
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Re: A propos des variantes de lecture du Coran
Ecrit le 26 mai17, 00:54Seleucide et l'art du sophisme, d'un côté, il admet que les variantes peuvent avoir une incidence théologique, et ensuite, on lit :Seleucide a écrit :
D'où ils résulte, comme je le disais plus haut, que le texte coranique que tu as sous les yeux est UNE version (due aux 2 seuls transmetteurs canoniques) d'UNE lecture (parmi les 7 canoniques et la masse innombrable de lectures apocryphes et possibles) du Coran.
Il n'y a rien dans mes propos qui puisse alimenter un tel "amalgame".
La confusion provient de toi et de toi seul.
Alors, maintenant, soyons clair, et ne jouons plus avec les mots, arrêtons ces débats de clercs dans lequel la plupart se perdent et moi le premier, donnez un exemple précis d'incidence théologique, vous avez donné la sourate et donnez des précisions syntaxiques, mais cela ne suffit pas :
Quel incidence théologique a cette variante, et expliquez-nous en quoi :
les lectures extra-canoniques (shawadhdh) peuvent modifier la théologie dans la mesure où celles-ci peuvent contenir des variantes, dites anormales, qui modifient le squelette consonantique du Coran, rasm ?
En attendant votre réponse :
http://www.maison-islam.com/articles/?p=180
I) Nous avons déjà dit dans un article précédent que les 7 harf, qui sont les catégories des variantes de récitation du texte coranique, qirâ'ât, sont les suivantes d'après l'avis auquel va notre préférence (c'est celui de Abu-l-Fadhl ar-Râzî) :
– 1) variantes d'accents (ikhtilâf ul-lahajât) : par exemple "nâs" / "nès" ; "yûmin" / "yu'min" ; "salaka-kum" / "salak'kum" ;
– 2) variantes dans le genre d'un nom (ikhtilâf ul-asmâ') : c'est-à-dire féminin / masculin ;
– 3) variantes de termes (al-ibdâl) : comme "al-'ihn" / "as-Sûf" (la seconde variante étant rapportée de Ibn Mas'ûd) ; ou comme "wa tal'hin" / "wa tal'in" (la seconde variante étant relatée par Alî : Fat'h ul-bârî 9/37) ;
– 4) variantes liées aux cas syntaxiques (ikhtilâfu wujûh il-a'râb) : comme "al-'ayna" / "al-'aynu" ;
– 5) variantes de temps de conjugaison des verbes (ikhtilâfu tas'rîf il-af'âl) : "bâ'id" / "ba'ada" ;
– 6) variantes liées à une inversion de mots (ikhtilâf ut-taqdîm wa-t-ta'khîr) : comme "wa jâ'at sak'rat ul-mawti bi-l-haqqi" / "wa jâ'at sak'rat ul-haqqi bi-l-mawti", cette seconde variante étant celle relatée par Abû Bakr (Fath ul-bârî, tome 9 p. 37) ;
– 7) variantes liées à la majoration ou à la diminution d'un ou deux mots (ikhtilâf un-naqs wa-z-ziyâda) : comme "wa mâ khalaqa-dh-dhakara wa-l-unthâ" / "wa-dh-dhakari wa-l-unthâ" (la seconde variante étant rapportée du Prophète par Abu-d-Dardâ' ; Ibn Mas'ûd aussi récitait de la sorte).
Les 4 premières catégories sont liées aux différences dialectales existant alors entre différentes régions d'Arabie...
Les 3 dernières catégories sont quant à elles dues non plus aux seules différences dialectales mais à une multiplicité – due à la souplesse de la révélation coranique – de récitations.
-
II) Nous avons dit dans un autre article que, pour pouvoir être récitée en tant que texte coranique, toute variante doit, fût-elle dûment relatée, satisfaire à 3 conditions :
– a) être établie par une chaîne de transmission authentique (sahîh) ;
– b) pouvoir être récitée à partir de la graphie des copies uthmaniennes (ou au moins de l'une* de ces copies) ;
– c) avoir été reconnue par les spécialistes de la discipline (cette 3ème condition a été mentionnée par Ibn ul-Jazarî – Al-Itqân, p. 239 – et as-Suyûtî – Ibid. pp. 241-242).
III) Ici, une question supplémentaire se pose par rapport à l'origine de cette relation : La variante doit être dûment établie depuis la source, cela constitue la condition a, et cela est certain. Cependant, quelle est cette source : toutes les variantes ont-elles dû être établies du Prophète (sur lui soit la paix) lui-même ? ou bien a-t-il suffi qu'elles soient établies de Compagnons, de leurs élèves ou d'élèves de leurs élèves ?
pouvons conclure comme suit...
– A) Pour toute variante engageant de façon conséquente le texte (soit la présence ou l'absence d'un terme - nom, verbe ou autre -, soit la nature du terme), il fallait impérativement que le Prophète lui-même ait enseignée cette variante détaillée à au moins un Compagnon.
(Plus tard, certaines de ces variantes furent abrogées lors de l'ultime révision entre le Prophète et l'ange Gabriel, d'autres furent délaissées suite au Consensus des Compagnons sur la nécessité de prendre l'écriture uthmanienne comme référentiel. Les autres variantes furent rapportées et sont toujours connues aujourd'hui.)
– B) Par contre, des variantes plus minimes étaient autorisées même si le Prophète ne les avaient pas enseignées : cela relevait de la permission générale qui lui avait été accordée de la part de Dieu et qu'il avait formulée en ces termes : "إِنَّ الْقُرْآنَ أُنْزِلَ عَلَى سَبْعَةِ أَحْرُفٍ، فَاقْرَءُوامَا تَيَسَّرَ مِنْهُ" : "Récitez-en ce qui vous est aisé" (al-Bukhârî, Muslim, etc.) : ces différences minimes ont été autorisées de façon générale. Cependant, pour qu'elle soit ultérieurement retenue par les spécialistes, il a fallu que ce genre de variantes aient été récitées par un Compagnon, un élève de Compagnons, ou un élève d'élève de Compagnons.
Par exemple :
--- la première voyelle longue du terme "آمَنُوْا", faut-il l'allonger d'une durée d'un seul alif, ou bien de 5 alifs ?
--- la voyelle longue du terme "النَّاس", faut-il la prononcer "â", ou bien "é" ? etc.
--- réciter : "يُوْمِن" ou bien "يُؤْمِن" (prononcer la lettre "hamza" ou en faire l'élision) ?
--- prononcer : "حَتّى حِيْن" ou bien : "عَتّى حِيْن" ?
--- dire : "التابوه" ou bien : "التابوت" ?
Car ce sont là seulement différentes façons de prononcer ces mots :
- ces mots sont, pour leur part, établis du Prophète (sur lui soit la paix) au tawâtur ;
- la façon de les prononcer selon tel accent ou tel autre, selon telle composition syntaxique ou telle autre, cela a été laissé à la diversité des Arabes de l'époque.
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Re: A propos des variantes de lecture du Coran
Ecrit le 26 mai17, 05:35Ces propos étaient relatifs à la place du khabar ahad dans les sources islamiques, pas aux variantes théologiques.Citizenkan a écrit :Seleucide et l'art du sophisme, d'un côté, il admet que les variantes peuvent avoir une incidence théologique, et ensuite, on lit :
Il n'y a rien dans mes propos qui puisse alimenter un tel "amalgame".
La confusion provient de toi et de toi seul.
http://www.forum-religion.org/post11592 ... r#p1159215
Tourne ta langue dans ta bouche avant d'accuser tes interlocuteurs de pratiquer le sophisme.
Pour revenir à la question traitée, à savoir s'il existe parmi les lectures canoniques des variantes modifiant la théologie coranique, je répondrai avec l'auteur par l'affirmative : bien qu'elles soient très rares, de telles variantes existent indubitablement. Je cite en effet, par exemple, p. 224 :Citizenkan a écrit :Alors, maintenant, soyons clair, et ne jouons plus avec les mots, arrêtons ces débats de clercs dans lequel la plupart se perdent et moi le premier, donnez un exemple précis d'incidence théologique, vous avez donné la sourate et donnez des précisions syntaxiques, mais cela ne suffit pas :
« The 8% of Active/Passive variants in the Qur’ān is very interesting since these variants could have theological implications in determing the subject of the verb or simply suppressing it by changing the voice. For example, (Q. 113:2) “min sharri mā khalaqa/khuliqa” would translate to (From the evil of that which He created) in the active voice, or to (From the evil of that which was created) in the passive voice. This difference in meaning would defnitely raise the question as to whether God could or could not, might or might not, create “evil”. Not surprisingly, we find a discussion on this subject in Fakhr al-Dīn al-Rāzi’s tafsīr. »
Autrement dit : suivant la lecture qu'on fera de Coran CXIII, 2, c'est-à-dire suivant la forme active ou passive que l'on accordera au verbe khalaqa, nous obtiendrons des théologies/théodicées coraniques complètement différentes.
post1158050.html#p1158050
La question de savoir si Dieu peut ou non créer le mal.Citizenkan a écrit :Quel incidence théologique a cette variante
Si certaines lectures canoniques peuvent modifier le sens théologique d'un verset, a fortiori en sera-t-il de même pour les lectures extra-canoniques qui modifient parfois le squelette consonantique.Citizenkan a écrit :et expliquez-nous en quoi :
les lectures extra-canoniques (shawadhdh) peuvent modifier la théologie dans la mesure où celles-ci peuvent contenir des variantes, dites anormales, qui modifient le squelette consonantique du Coran, rasm ?
Il faut d'abord avoir raison. Une idée fausse est une idée fausse.
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Re: A propos des variantes de lecture du Coran
Ecrit le 26 mai17, 06:26Vous n'avez répondu à aucune question, et je ne lis pas l'anglais depuis plus de 20 ans, alors répondez explicitement aux deux questions posées :Seleucide a écrit : Si certaines lectures canoniques peuvent modifier le sens théologique d'un verset, a fortiori en sera-t-il de même pour les lectures extra-canoniques qui modifient parfois le squelette consonantique.
donnez un exemple précis d'incidence théologique, vous avez donné la sourate et donnez des précisions syntaxiques, mais cela ne suffit pas :
Quel incidence théologique a cette variante, et expliquez-nous en quoi :
les lectures extra-canoniques (shawadhdh) peuvent modifier la théologie dans la mesure où celles-ci peuvent contenir des variantes, dites anormales, qui modifient le squelette consonantique du Coran, rasm ?
En attendant votre réponse :
http://www.maison-islam.com/articles/?p=344
La révélation coranique a cette particularité que lui sont liés certains versets qui, après avoir été révélés, ont été, du vivant même du Prophète, abrogés de récitation (mansûkh ut-tilâwa).
La révélation coranique a cette autre particularité que des variantes de récitation lui sont liées. En fait le texte coranique, au début de sa révélation, n'était enseigné par le Prophète et récité sans variantes (al-Bukharî, 4705, 819). Mais quand des personnes de diverses régions d'Arabie commencèrent à se convertir à l'islam (FB 9/36), le Prophète lui-même demanda à l'ange Gabriel de transmettre à Dieu sa demande : que soient rendues possibles des variantes de récitation du texte coranique : Dieu accepta sa demande et il y eut donc par la suite la possibilité de 7 "harf" (Muslim, 820).
Durant chaque mois de ramadan, le Prophète (sur lui la paix) fait avec l'ange Gabriel une révision du texte coranique déjà révélé (al-Bukhârî, 6, 3048, Muslim, 2308).
Lors du dernier ramadan de sa vie terrestre, celui de l'an 10 de l'hégire, le Prophète fait cette révision 2 fois ( al-Bukhârî, 3426, Muslim, 2450) ; il s'agit de "l'ultime révision" ("al-'ardha al-akhîra"). Le Prophète meurt au mois de rabî' ul-awwal de l'an 11, soit 5 mois et quelques jours plus tard.
Lors de cette ultime révision (al-'ardha al-akhîra), un certain nombre de variantes de récitation sont abrogées en sorte que leur récitation même ne se fera plus (naskh ut-tilâwa). Ibn Abbâs évoquera cette abrogation survenue alors (Ahmad 3247).
Sont alors abrogées notamment la large permission d'utiliser certains synonymes (mutarâdif) de certains mots du texte coranique, ainsi que la large permission d'inverser les Noms divins figurant en fin de versets (cf. Ulûm ul-qur'ân, Muftî Taqî Uthmânî, p. 147, As-Sârim ul-maslûl, Ibn Taymiyya, p. 123).
-
Quand, sous son califat, avec l'objectif de mettre fin aux dissensions qui agitent une partie des musulmans à propos de variantes de récitation du Coran, Uthmân fait préparer et universaliser des copies coraniques (cliquez ici pour lire notre article sur le sujet), qu'entend-il faire ?
Son objectif est alors :
- a) que personne ne récite plus de versets dont la récitation même a été abrogée (mansûkh ut-tilâwa) lors de l'ultime révision ou bien avant, et dont certains n'avaient pas eu connaissance du caractère abrogé ;
- b) que personne ne considère plus le commentaire d’un verset comme faisant partie du texte coranique ;
- c) et que le classement des sourates les unes par rapport aux autres soit uniformisé.
Ces 3 points là sont certains.
Mais :
- d) par rapport aux variantes de récitation enseignées par le Prophète (cliquez ici), quel est l'apport des copies uthmaniennes ? ces copies ont-elles délaissé 6 des 7 harf, ou bien englobent-elles les 7 harf ?
Il y a divergence d'opinions sur le sujet...
– 1) Un premier avis : Les copies uthmaniennes ont délaissé 6 des 7 harf :
L'avis de at-Tabarî étant que les 7 harf dont parlait le Prophète sont 7 dialectes arabes de l'époque (avis que nous avons cité dans l'article sur les 7 harf), il a prolongé le raisonnement en disant ce qui suit... A l'origine, la révélation de versets coranique se faisant seulement selon 1 harf (cela est établi), il s'agit du dialecte des Quraysh. A Médine, suite aux demandes du Prophète, permission fut donnée de réciter d'après d'autres dialectes. Ceci n'étant donc qu'une facilitation (rukhsa), et cette facilitation ayant à l'époque de Uthmân entraîné les dissensions que l'on connaît entre des musulmans, Uthmân a décidé, après consultation, que les musulmans délaisseraient la récitation du Coran selon les 6 autres dialectes, et reviendraient au dialecte originel en lequel la révélation s'était faite, à savoir celui de Quraysh.
Cette explication pose cependant problème, vu que d'une part les Quraysh ne prononcent pas la lettre hamza ("Quraysh lâ tahmiz"), cela est relaté et connu. Et que d'autre part cette lettre hamza a dûment continué à être prononcée sans élision dans de nombreuses récitations du Coran.
-
– 2) Un second avis : Les copies uthmaniennes n'ont pas été rédigées selon 1 seule des 7 harf, mais ont au contraire cherché à englober un certain nombre des qirâ'ât établies :
Ensuite il existe plusieurs nuances à l'intérieur de ce second avis...
--- 2.1) Les copies uthmaniennes englobent toutes les qirâ'ât enseignées par le Prophète et n'en ont délaissé aucune :
--- 2.2) Les copies uthmaniennes n'englobent pas la totalité mais seulement un certain nombre des qirâ'ât enseignées par le Prophète et appartenant à l'ensemble des 7 catégories de variantes (harf) autorisées :
("(...) وذهب جماهير العلماء من السلف والخلف وأئمة المسلمين إلى أنها مشتملة على ما يحتمله رسمها من الأحرف السبعة فقط (...)" : Al-Itqân p. 157).
Les ulémas partisans de cet avis 2.2 se subdivisent ensuite en tenants de deux avis...
----- 2.2.1) Les qirâ'ât qui, bien qu'ayant été enseignées par le Prophète, ont ensuite été abrogées lors de l'ultime révision, ces copies ne les incluent pas. Par contre, des qirâ'ât ayant été enseignées par le Prophète au cours de sa mission et n'ayant pas été abrogées lors de l'ultime révision, ces copies n'ont délaissé aucune :
("مشتملة على ما يحتمله رسمها من الأحرف السبعة فقط، جامعة للعرضة الأخيرة التي عرضها النبي صلى الله عليه وسلم على جبريل، متضمنة لها، لم تترك حرفاً منها" : Al-Itqân p. 157).
Cet avis est celui auquel Ibn ul-Jazârî a donné préférence (Ibid.).
Ce que Ibn Taymiyya a écrit in As-Sârim (p. 123) semble aussi y correspondre.
-
----- 2.2.2) Les qirâ'ât qui, bien qu'ayant été enseignées par le Prophète, ont ensuite été abrogées lors de l'ultime révision, ces copies ne les incluent pas. Et des qirâ'ât ayant été enseignées par le Prophète au cours de sa mission et n'ayant pas été abrogées lors de l'ultime révision, ces copies en englobent une partie seulement : certaines ont dû être délaissées :
Cet avis, bien que nuancé par rapport à l'avis 2.2.1, ressort pourtant de ce que Ibn ul-Jazarî lui-même a écrit.
Parlant des qirâ'ât établies par une chaîne authentique mais ne pouvant pas être récitées à partir de l'écriture des copies uthmaniennes (nous allons en voir quelques-unes plus bas), Ibn ul-Jazarî affirme en effet que si on ne peut pas les réciter en tant que variantes du Coran, c'est "parce qu'elles n'ont pas atteint le tawâtur, même si elles sont établies par relation (naql) ; elles sont donc abrogées :
– soit par l'ultime révision,
– soit par le consensus des Compagnons sur les copies uthmaniennes"
("والأكثر على المنع لأنها لم تتواتر وإن ثبتت بالنقل. فهي منسوخة بالعرضة الأخيرة أو بإجماع الصحابة على المصاحف العثمانية") (Al-Itqân p. 240).
Si les variantes n'étant plus récitées à cause de la première cause sont effectivement abrogées (mansûkh), celles ne l'étant plus à cause de la seconde cause sont délaissées (mat'rûk) davantage que abrogées.
-
En fait, des variantes de récitation existent qui sont relatées mais n'ont pas été incluses dans la graphie des copies uthmaniennes :
– Des variantes de récitation existent ainsi qui sont relatées de Ibn Mas'ûd et d'autres Compagnons, après le décès du Prophète, mais qui n'ont pas été incluses dans la graphie uthmanienne :
– Plus encore, des variantes existent que des Compagnons relatent explicitement avoir entendu le Prophète les réciter, et qui pourtant n'ont pas été incluses dans la graphie uthmanienne :
Comment explique-t-on qu'il y ait ainsi des variantes qui ne sont plus récitées en tant que texte coranique alors qu'elles sont relatées de Compagnons, voire même du Prophète ?
----- Pour un certain nombre de ulémas (ceux qui sont partisans de l'avis 2.2.1), ce genre de variantes, relatées par Ibn Mas'ûd etc., qui ne peuvent pas être lues à partir de la graphie des copies uthmaniennes, avaient déjà été abrogées lors de l'ultime révision par le Prophète. Cependant, Ibn Mas'ûd et ces autres Compagnons n'en avaient pas eu connaissance. Par contre, Zayd ibn Thâbit, lui, le savait, et c'est pourquoi Uthmân le nomma à la tête de la commission chargée d'élaborer la graphie des copies coraniques à universaliser.
Al-Baghawî écrit : "On dit que Zayd ibn Thâbit a été témoin de la dernière révision, celle où ont été fixés ce qui est abrogé et ce qui est gardé (…). C'est pourquoi Uthmân l'a chargé de préparer les copies" (Al-Itqân, p. 158). La graphie des copies "uthmaniennes" inclut donc la totalité des variantes qui n'ont pas été abrogées lors de l'ultime révision entre le Prophète et Gabriel
----- Notre humble préférence va cependant à l'avis 2.2.2. Et selon celui-ci, s'il y a des variantes qui sont rapportées du Prophète par des Compagnons mais ne peuvent pas être lues à partir de la graphie des copies, c'est, comme nous l'avons vu sous la plume de Ibn ul-Jazarî, parce qu'elles "sont abrogées :
– soit par l'ultime révision,
– soit par le consensus des Compagnons sur les copies uthmaniennes"
Si les copies uthmaniennes englobaient vraiment toutes les qirâ'ât (je ne parle pas des versets mais bien des qirâ'ât de versets) pratiquées à l'époque du Prophète et n'ayant pas été abrogées de l'ultime révision (comme l'affirment les tenants de l'avis 2.2.1), comment explique-t-on qu'ici il soit dit que la qirâ'ah "وَ الذَّكَرِ وَالْأُنثَى" et autres semblables ont été abrogées soit par l'ultime révision, soit par le consensus des Compagnons sur les copies uthmaniennes ?
En fait :
– il y a effectivement des variantes qui avaient déjà été abrogées lors de l'ultime révision mais, certains Compagnons, ne l'ayant pas su, continuèrent à les réciter comme ils avaient entendu le Prophète le faire. Il était normal ne pas les inclure dans la graphie des copies uthmaniennes : elles ne devaient plus être récitées car ayant été abrogées par le Prophète lors de l'ultime révision ;
– mais d'un autre côté il y a d'autres variantes de récitation qui n'avaient pas été abrogées lors de l'ultime révision, et c'est pourquoi Ibn Mas'ûd, par exemple, qui les avaient apprises du Prophète, continua à les enseigner. Si ces variantes-là ne peuvent pas être lues à partir de la graphie des copies uthmaniennes, c'est parce que, alors qu'elles n'ont pas été incluses dans cette graphie [nous allons voir plus bas pourquoi], il y a eu consensus des Compagnons sur la nécessité, pour pouvoir réciter une variante même enseignée par le Prophète, de pouvoir la lire à partir du "socle" des copies uthmaniennes. C'est le consensus des Compagnons qui a donc établi qu'on ne réciterait plus ces variantes-là (d'après ce que as-Suyûtî a relaté de Ibn ul-Jazarî, déjà cité). Par contre il est vrai qu'on devrait parler non pas d'abrogation (naskh) mais plutôt de délaissement (tark) de ces variantes.
La graphie des copies "uthmaniennes" inclut donc bien sûr tous les versets qui ont été gardés lors de l'ultime révision. Cependant, elle inclut une partie conséquente mais non pas la totalité des variantes de récitation relatives à ces versets et non abrogées par le Prophète lors de la dernière année de sa vie terrestre.
Si les variantes relatées par Ibn Mas'ûd et d'autres Compagnons ne peuvent plus être récitées en tant que texte coranique, c'est donc, pour un certain nombre d'entre elles, à cause du consensus des Compagnons sur la nécessité, pour pouvoir réciter une variante enseignée par le Prophète, de pouvoir la lire à partir du "socle" des copies uthmaniennes.
-
Pourquoi notre humble préférence va-t-elle à l'avis 2.2.2 plutôt qu'à l'avis 2.2.1 ?
Parce que Ibn Mas'ûd disait qu'il ne comprenait pas pourquoi il devait abandonner certaines variantes qu'il avait apprises du Prophète et qui figuraient dans sa copie à lui. Il ne disait pas que les qirâ'ât connues par Zayd et incluses dans les copies que celui-ci préparait étaient incorrectes ; il disait que si ces qirâ'ât là étaient correctes, celles que lui il récite étaient aussi correctes : n'ont-elles pas toutes été enseignées par le Prophète ?
Pourquoi, alors, la commission nommée par Uthmân n'a-t-elle pas inclus ces variantes aussi dans la graphie particulière des copies qu'elle préparait ?
Parce que ces variantes relèvent surtout de catégories qui ne pouvaient être (ou ne pouvaient toutes être) englobées avec les autres dans une même graphie (il s'agit des catégories numérotées 3, 6 et 7 dans mon article Pourquoi y a-t-il des variantes de récitation dans le texte coranique ?).
Or le calife Uthmân se trouvait alors face à deux possibilités :
– soit il ne faisait rien et les malentendus à propos des variantes du texte coranique allaient s'amplifiant ;
– soit il universalisait un seul type de copie mais devait pour cela se résigner à ne pas pouvoir y inclure certaines variantes de récitation relatées du Prophète.
Il n'eut d'autre choix que d'avoir recours à la deuxième possibilité (cf. Fath ul-bârî, 9/39, premières lignes de la page).
Conclusion :
Les copies "uthmaniennes" englobent la totalité des versets dont la récitation n'a pas été abrogée lors de l'ultime révision entre le Prophète et Gabriel.
Cependant, elles n'englobent pas la totalité des variantes de récitation qui ont été conservées alors, mais seulement une partie d'entre celles-ci : le calife Uthmân n'avait pas d'autre choix. C'est le consensus des Compagnons – qui se réalise ensuite – qui fait qu'on ne peut plus réciter, en tant que relevant du texte coranique, que les variantes enseignées par le Prophète qui peuvent être lues à partir de la graphie uthmanienne.
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Re: A propos des variantes de lecture du Coran
Ecrit le 26 mai17, 09:06« Les 8% de variantes de type voix active/passive dans le Coran sont très intéressantes en ce qu'elles pourraient avoir des implications théologiques dans la détermination du sujet du verbe ou simplement en la supprimant par changement de voix. Par exemple, (Q. 113:2), “min sharri mā khalaqa/khuliqa”, pourrait être traduit dans la voix active en (Du mal de ce qu'il a créé), et dans la voix passive en (Du mal de ce qui a été créé). Cette différence dans le sens pourrait définitivement soulever la question de savoir si Dieu pourrait ou ne pourrait pas, aurait-il ou n'aurait-il pas, créé le "mal". Sans surprise, nous trouvons une discussion sur le sujet dans le tafsir de Fakhr al-Din al-Razi. »Citizenkan a écrit :donnez un exemple précis d'incidence théologique, vous avez donné la sourate et donnez des précisions syntaxiques, mais cela ne suffit pas
Suivant la lecture qu'on fera de Coran CXIII, 2, c'est-à-dire suivant la forme active ou passive que l'on accordera au verbe khalaqa, nous obtiendrons des théologies/théodicées coraniques complètement différentes.Citizenkan a écrit :Quel incidence théologique a cette variante
Si certaines variantes canoniques peuvent modifier le sens théologique d'un verset (cf plus haut), a fortiori en sera-t-il de même pour les lectures extra-canoniques qui modifient parfois le squelette consonantique. Je tâcherai de te trouver des exemples d'ici peu.Citizenkan a écrit :expliquez-nous en quoi : les lectures extra-canoniques (shawadhdh) peuvent modifier la théologie dans la mesure où celles-ci peuvent contenir des variantes, dites anormales, qui modifient le squelette consonantique du Coran, rasm ?
Il faut d'abord avoir raison. Une idée fausse est une idée fausse.
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Re: A propos des variantes de lecture du Coran
Ecrit le 26 mai17, 09:54J'en étais sûr, vous construisez votre raisonnement sur une toile d'araignée, merci :Seleucide a écrit : Si certaines variantes canoniques peuvent modifier le sens théologique d'un verset (cf plus haut), a fortiori en sera-t-il de même pour les lectures extra-canoniques qui modifient parfois le squelette consonantique. Je tâcherai de te trouver des exemples d'ici peu.
Du mal de ce qu'il a créé et Du mal de ce qui a été créé veulent dire exactement la même chose, car dans la seconde tournure l'action de Dieu est implicite, et c'est même le propre de la forme passive !
Sans surprise, nous trouvons une discussion sur le sujet dans le tafsir de Fakhr al-Din al-Razi, étant donné que ce dernier est un partisan du kalâm en plus d'être un moderne, soit 600 ans au moins après la révélation...
Les adeptes du kalam, les néo-asharites qui sombrent peu à peu dans le mu'tazilisme, voire la philosophie néoplatonicienne sont des qadarites jabarites, et n'ont donc pas l'once d'une relation avec l'orthodoxie...
Maintenant que nous avons résolu cet énorme pavé, passons au suivant, et d'ailleurs, je serais surpris de voir s'il y en a d'autres ?
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Re: A propos des variantes de lecture du Coran
Ecrit le 26 mai17, 10:03Non, ça ne signifie pas la même chose.Citizenkan a écrit :Du mal de ce qu'il a créé et Du mal de ce qui a été créé veulent dire exactement la même chose, car dans la seconde tournure l'action de Dieu est implicite, et c'est même le propre de la forme passive !
Soit Dieu est l'auteur du mal de la création, soit c'est la création elle-même qui, pour telle ou telle raison, est à l'origine de ce mal.
La forme passive n'est pas l'équivalent de la forme active.
Si cela eût strictement le même sens, il n'y aurait en outre pas eu ce genre de réflexion chez Fakhr al-Din al-Razi.
Il faut d'abord avoir raison. Une idée fausse est une idée fausse.
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Re: A propos des variantes de lecture du Coran
Ecrit le 26 mai17, 10:19Seleucide a écrit : Non, ça ne signifie pas la même chose.
Soit Dieu est l'auteur du mal de la création, soit c'est la création elle-même qui, pour telle ou telle raison, est à l'origine de ce mal.
La forme passive n'est pas l'équivalent de la forme active.
Si cela eût strictement le même sens, il n'y aurait en outre pas eu ce genre de réflexion chez Fakhr al-Din al-Razi.
Salut . Au fait le Coran nous apprend que le seul Khaliq(createur) est Dieu , donc que ce soit khalaqa ou khouliqa les deux renvoient a Dieu , je suis surpris qu'un erudit comme al-Razi n'a pas pensé a cela , d'ailleur par souvenir j'etait sur que c'est lui qui m'avait donné cette reponse. Mais admetant que la forme passive changr quelque chose . Depuis quand un seul verset nous permet de conclure un dogme théologique?? Parceque ce verset n'est pas complet si ce n'est pas Dieu qui crée le mal , qui alors ?? Et si on lit d'autres verset on voit que le bien et le mal sont de Dieu.
@ Citizenkhan : Al razi pas orthodoxe ?? Qadarite , Jabrite , Mutazilite ,neo acharite , tu met tout dans le même sac ?? Je parie que sans t'en rendore compte tu es Salafiste , parcequ'il y a qu'un Salafiste pour balancer des etiquettes a flot. Aucune de ses sectes n'a sombré au contraire c'est l'orthodxie qui sombre sous le poids de la masse populaire.
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Re: A propos des variantes de lecture du Coran
Ecrit le 26 mai17, 10:20Seleucide a écrit : Non, ça ne signifie pas la même chose.
Soit Dieu est l'auteur du mal de la création, soit c'est la création elle-même qui, pour telle ou telle raison, est à l'origine de ce mal.
La forme passive n'est pas l'équivalent de la forme active.
Si cela eût strictement le même sens, il n'y aurait en outre pas eu ce genre de réflexion chez Fakhr al-Din al-Razi.
Désolé, cela fait plus de quinze ans que je traduis, et que de nombreuses subtilités du langage ne sont plus un mystère pour un vieux débris comme moi...
Désolé, vous êtes tombé sur la mauvaise personne...
Cela veut dire exactement la même chose, et vous le savez au fond de vous :
Il est impossible que le Coran impute la création à la création, et vous le savez...
Forme active :
Pierre jette la pierre
Forme passive :
La pierre a été jeté
par qui ?
Par Pierre
Forme active :
Du mal de ce qu'il a créé
Forme passive :
Du mal de ce qui a été créé
par qui ?
par Dieu.
Si le sujet a été occulté, c'est juste par un effet rhétorique...
Ce n'est pas au vieux singe qu'on apprend à faire la grimace, au suivant....
Fakhr al-Din al-Razi est dans l'interprétation métaphorique helléniste qu'il emprunte à l'école d'Alexandrie chez Philon et qui sera reprise par les scolastiques à l'image de d'Aquin, via les Pères de l'Eglise...
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