Le libre arbitre : une évidence reconnue par Jésus.
Et, voyez, un jeune homme s’approcha de lui et lui demanda : « Enseignant, que dois-je faire de bon pour avoir la vie éternelle ? » 17 Il lui répondit : « Pourquoi m’interroges-tu à propos de ce qui est bon ? Un seul est bon. Maintenant, si tu veux entrer dans la vie, respecte les commandements continuellement. » 18 « Lesquels ? », lui demanda-t-il. Jésus dit : « Tu ne dois pas assassiner. Tu ne dois pas commettre d’adultère. Tu ne dois pas voler. Tu ne dois pas faire de faux témoignage. 19 Honore ton père et ta mère. Et tu dois aimer ton prochain comme toi-même. » 20 Le jeune homme lui dit : « J’obéis à tous ces commandements. Que me manque-t-il encore ? » 21 Jésus lui répondit : « Si tu veux être parfait, va vendre tes biens et donne aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel. Puis viens, suis-moi. » 22 Quand le jeune homme entendit cela, il partit tout triste, car il avait beaucoup de propriétés. 23 Alors Jésus dit à ses disciples : « Vraiment, je vous dis qu’il sera difficile à un riche d’entrer dans le royaume des cieux
Posons pour règle que chaque intervenant de cet épisode biblique est sincère, car il l’est.
Un jeune homme veut savoir ce qu’il doit faire pour avoir le salut, la vie éternelle. Jésus le teste un peu et lui donne un conseil :
va vendre tes biens et donne aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel. Puis viens, suis-moi.
Le jeune homme repart tout triste car c’est au dessus de ses forces, il est riche..
La réponse de Jésus est donc celle-ci :
il sera difficile à un riche d’entrer dans le royaume des cieux.
Jésus ne se moquait pas de lui quand il lui a dit :
suis moi.. Il lui a bien offert cette possibilité. Peut on imaginer que Jésus mentait ? Le récit parallèle de Marc ajoute même :
Jésus le regarda et ressentit de l’amour pour lui.
Donc oui, cet homme avait la possibilité de recevoir le salut, Jésus lui propose directement, et pourtant cet homme refuse.
Et Jésus va donner la raison. Cet homme est freiné par sa richesse.
Seulement, que pourrait faire la richesse si Dieu avait prédestiné cet homme à être sauvé. En quoi la richesse pourrait elle s’opposer à Dieu et à une invitation directe de Jésus si Dieu forçait les choses pour les chrétiens. N’oublions pas que des riches sont devenus chrétiens.
Ce texte nous apprend que Jésus peut aimer un homme, de tout son coeur, lui proposer de le suivre, prendre le temps de l’écouter et de le conseiller, et subir un échec.
Et à cause de quoi ? Jésus ne dit pas que cet homme n’a pas été choisi puisque lui-même l’invite à le suivre.
Jésus dit que c’est cet homme qui a choisi ses richesse plutôt que de le suivre.
Nous avons une démonstration magnifique que le libre arbitre peut pousser un humain , aimé de Jésus et donc aussi de Dieu, à refuser un appel directement prononcé par le Christ.
Le texte parallèle ajoute :
« Mes enfants, comme il est difficile d’entrer dans le royaume de Dieu ! Il est plus facile à un chameau de passer par un trou d’aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu. »
Mais pourquoi serait-il difficile d’entrer dans le royaume de Dieu si c’est Dieu qui prédestine ceux qui le pourront .
Deux possibilités s’offrent aux humains:
- Soit Dieu vous choisit et alors riche ou pauvre c’est plus que facile pour vous.
Soit Dieu ne vous choisit pas, et alors ce n’est pas difficile pour un riche, c’est impossible. Et ça l’est aussi pour un pauvre .
Ainsi, cette explication de Jésus serait ridicule et surtout mensongère si les élus étaient prédestinés à hériter du royaume de Dieu.
De plus, si ce texte tenait compte du déterminisme, ce n’est pas la difficulté de l’homme riche qui serait l’objet de cette remarque de Jésus, mais celle de Dieu car il indiquerait que Dieu a infiniment plus de mal à sauver un riche plutôt qu’un autre homme.
En effet, si ce n’est pas l’homme qui a le choix d’agir pour espérer être sauvé et si c’est Dieu qui a programmé ceux qui seront sauvés, alors Jésus vient de dire que Dieu a plus de mal à programmer un riche qu’un autre. C’est donner des limites au pouvoir de Dieu.
Et enfin, en disant qu’il est plus difficile pour un riche d’être sauvé, et en comprenant que cette difficulté ne peut évidemment pas venir de Dieu, qui peut tout, sans exception, nous n’avons pas d’autre solution que de comprendre que la difficulté vient forcément de l’homme et donc de son libre arbitre.
Remarque sur la méthode.
Sans vouloir jouer les professeurs
je voudrais ajouter les remarques suivantes.
Etudier la bible, ce n'est pas rechercher le petit bout de phrase qui va dans le sens que l'on préfère et ensuite faire comme si tous les autres textes qui contredisent cette option était miraculeusement effacés par notre trouvaille.
Ce texte que nous étudions en est une parfaite illustration.
Quand Jésus dit qu'il est plus difficile à un riche d'entrer dans le royaume des cieux, il ne peut pas dire que c'est difficile pour Dieu car si la toute puissance de Dieu était à ce point limitée, on aurait du soucis à se faire.
Ainsi, c'est pour le riche que c'est plus difficile, pas pour Dieu.
Et comme cela signifie que pour un pauvre c'est plus facile, nous en déduisons naturellement que Jésus ne peut parler que de la difficulté humaine.
Mais de là à dire que c'est impossible au riche, parce que c'est Dieu qui déciderait pour lui, il y a une marge à respecter.
Car si c'est plus difficile pour un riche, dit le texte, c'est moins difficile pour un pauvre. Et donc, forcément, il y a dans cette différence, riche-pauvre, la raison de la difficulté. Une raison humaine.
Dans l'optique déterministe, ce serait Dieu qui prédestinerait si un riche ou si un pauvre aura le salut.
Dans ce cas, où serait la difficulté, ou serait la différence pour que ce soit plus facile pour un pauvre ?
Forcément un problème humain . Car Dieu, lui, par rapport à sa toute puissance, n'a absolument aucune difficulté à choisir un homme, et qu'il soit pauvre, riche, cul de jatte ou aveugle, tout cela ne peut pas constituer une difficulté pour lui.
Et pourtant Jésus dit que ce sera plus difficile pour un riche.. La réponse est dans sa phrase :
pour un riche.. pas pour Dieu.
Maintenant que nous avons établi cette vérité absolue, examinons le texte de Marc qui nous intéresse.
« Qui donc peut être sauvé ? » Les regardant droit dans les yeux, Jésus leur répondit : « Pour les hommes, c’est impossible, mais pas pour Dieu. Car pour Dieu, tout est possible. »
Ce texte vient il contredire que c'est plus difficile pour un riche ? Et est ce que dire que c'est plus difficile pour un riche viendrait contredire ce texte. Impossible ! Jésus ne peut pas dire blanc et noir en même temps.
Et donc nous devons faire avec ces deux affirmations :
"c'est plus difficile pour un riche, mais sauver n'est pas impossible pour Dieu."
On ne peut annuler aucune des deux affirmations et donc la difficulté pour un riche reste malgré que Dieu puisse le sauver.
La réponse est pourtant évidente . Vous l'avez sous les yeux.
La difficulté du riche n'est pas dans le pouvoir, mais dans le vouloir.
Le jeune homme n'a pas voulu abandonner ses richesses pour suivre Jésus , et pourtant Dieu pouvait le sauver, car Dieu peut tout.
A quelle question répond Jésus quand il dit que Dieu peut tout ?
Qui donc peut être sauvé ?
Et oui Dieu peut sauver un riche, ce qui n'empêche que ce sera plus difficile de le vouloir pour un riche..
Ainsi, nous avons respecté toutes les idées exposées par Jésus car vous avouerez qu'il semblait compliqué, pour un chrétien, de dire que Jésus ne savait pas ce qu'il disait au point de se contredire.
Complément d'information.
http://www.cosmovisions.com/Determinisme.htm
La plupart des mythologies anciennes, orientales et grecque, sont fatalistes dans le même sens que le Stoïcisme. L'Islam est considéré comme une religion hautement déterministe. Les conceptions déterminites ont également trouvé une expression dans le Christianisme, bien qu'elles aient été réfutées par les Catholiques qui ont condamné le prédestinatiens, calvinistes, jansénistes, etc., pour motif que refusant à la liberté humaine toute intervention dans l'oeuvre du salut, ont transformé la grâce en prédestination absolue. (B-E.).