SylvainS a écrit : ↑07 nov.20, 21:24
Une des critiques faite à la métaphysique d'Aristote est la suivante
Celle de son échec parce qu'elle avoue que son discours est un discours dialectique (ce que ne nie pas Aristote)
Il ne nie pas que le discours de la métaphysique se place dans le terrain de la dialectique mais nie son échec
J'ouvre ce sujet pour tenter de répondre en quoi le discours sur l'être dans la métaphysique d'Aristote est pertinent
Je ne vais pas sur ce seul post donner "la réponse" à cette question mais poser le problème
C'est à dire comme le pose François Besset (voir le sujet : Peut-on raisonnablement défendre l'opinion de Lukasiewicz?)
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Aristote est amené à confier le discours ontologique à la dialectique
Mais est-ce un échec de la métaphysique pour autant?
On ne peut encore l'affirmer à moins de montrer que la dialectique d'une part ne puisse
produire aucune vérité et d'autre part si son discours n'est pas pertinent (qu'il ne
mène nul part)
La dialectique est une déduction exhaustive du champs problématique
Le discours adapté à la prospection problématique c'est la dialectique
Comme il y a une vérité de la problématique on peut donc concevoir qu'il y a une vérité
de la dialectique
La dialectique ne vaut que par la pertinence des problématiques qu'elle va circonscrire
Tant que la pensée de l'être demeure une pensée problématique (une aporie) , elle est
un discours qui s'appelle la dialectique
Une aporie c'est quoi?
C'est l'embarra qui va naître de deux solutions rivales et exclusives (non
réconciliables, qui s'excluent l'une de l'autre)
À remarquer la forme énonciative de l'aporie plus que son contenu et qui se présente
toujours sur le mode de l'alternative exclusive P OU(exclusif) NON P dans laquelle
se joue le principe du tiers exclus
Mais avant de continuer il faut remarquer que ce principe du tiers exclus n'est pas un
principe fondamental que l'on retrouve dans toutes les logiques
La logique intuitionniste (à défaut d'en citer une autre) ne le reconnait pas