Serviteur d'Allah a écrit : ↑25 oct.22, 09:41
Je pensais que les conceptions gnostiques qui ont marqué le christianisme comme le marcionisme étaient postérieures au christianisme originel? Peut-être je confonds entre christianisme et judéo-christianisme...
Si l'on procède de la sorte —n'y voir que des allégories— on pourra faire dire au texte tout ce qui nous arrange; les mots n'ont alors plus leur sens.
Pourtant c'est bien ce qui se passe quand on regarde la grande diversité des confessions, des interprétations, etc.
Cette vision des choses (Dieu qui s'offense) est à la base de l'une des théories de l'expiation dans le christianisme, celle d'Anselme de Cantorbéry. Celui-ci, après avoir remis en question la théorie de la rançon, a proposé l’idée que le péché de l’humanité a constitué une offense à l’encontre de Dieu. Celui-ci étant justice parfaite, elle devait payer une dette en réparation de ce péché qui a bafoué l’honneur divin. Le Christ, un homme-dieu, par son obéissance et sa mort, a constitué une substitution satisfactoire réparant cet honneur. Jésus s’est donc substitué à l’humanité et a pris la punition de Dieu sur lui. En mourant sur cet instrument maudit qu’est la croix, il a remboursé à Dieu la dette (le châtiment mérité par l’humanité). Celle-ci n’est donc plus prisonnière du châtiment de la mort (selon Romains 6:23, "le salaire du péché, c'est la mort"). Dans le Coran, le mal que les hommes font ne le font que contre eux-même, Dieu n'est pas atteint par le mal. S'il châtie les injustes, c'est parce que c'est sa volonté, s'il leur pardonne ça l'est également "Il pardonne à qui Il veut, et Il châtie qui Il veut".
Plusieurs auraient tenté de justifier ce qui est écrit en usant de leur imagination ou en le prenant pour argent comptant sans se préoccuper de l'esprit d'un certain temps ou de l'hypothèse des textes modifiés, ajoutés, rejetés, façonnés selon une certaine intention, etc. Je ne crois pas plus au sang rédempteur qu'au sacrifice de petites bêtes innocentes en rémission des péchés...
Dieu ne châtie personne sauf dans l'imaginaire humain avide d'une justice tout aussi humaine... On s'invente ainsi de petites histoires question de remplir les vides...
Quant au premier péché, c'est une autre histoire à dormir debout, un récit pour s'expliquer la condition mortelle. Encore et toujours une faute à la clé, sans même que l'on considère en amont la faute de dieu lui-même qui, dans son omniscience, aurait dû savoir ce qu'il en adviendrait, comme vous l'avez supposé pour Jésus lors de la tentation au désert...
Désolé, mais je ne crois pas que dieu s'offense de quoi que ce soit, sinon sa colère aurait dû depuis longtemps justifier une intervention... Comme pour le déluge... Sauf que c'est une autre fable... Mais le peut-il? D'où cette idée d'impotence ou de non-intervention? Vous voyez bien que le vent brassé ne peut donner que du vent et qu'autant en emporte le vent...
Croyant plutôt au dieu d'amour inconditionnel, croyant que toute personne est son enfant et qu'à ce titre Jésus n'est pas son seul fils, je nous vois tous formant une seule famille qui porte le nom d'Humanité... En outre, cet esprit est à la source du fait que je ne crois pas aux punitions du ciel, aux châtiments, à l'enfer, à Satan, etc., peu importe ce qu'on a inventé pour mousser la sauce. Alors j'en conclus que tous sont sauvés, qu'il n'y a-t-il rien à faire, ni même à croire, rien à acheter ou à racheter...