RC69 a écrit : ↑11 avr.24, 01:17
Le rapport est que rien ne montre logiquement qu'il n'y ait rien après la mort, alors pourquoi la plupart des gens athées pensent qu'il n'y a rien ??
Si on regarde les théories scientifiques et qu'on observe l'univers on y verra le grandiose et l'immensité inspire une certaine crainte : que fait-on sur un atome (la terre) ??
Je n'ai pas compris le raisonnement qui part de : l'univers est immense (et j'ai expliqué précédemment qu'il est plutôt immensément vide) pour aboutir à : il y a une vie après la mort.
Mais ce n'est pas grave car ce n'est pas très important.
L'idée suivante, en revanche,
Si les particules se sont formées pour nous donner la conscience, et la vie étant un cycle ou tout est interdépendant : pourquoi ne se reformeraient-elles pas pour nous redonner conscience après ??
est plus intéressante.
Est-ce qu'on peut envisager que les particules qui ont été assemblées à un moment pour former un individu, puis se sont dispersées, pourraient ultérieurement se réassembler pour redonner le même individu avec la même conscience ?
Tout d'abord, il faudrait préciser à quel stade et par quel processus ces particules se réassembleraient pour redonner le même individu avec la même conscience.
Est-ce que ce processus passerait par une nouvelle naissance (et en utilisant le même ADN) ?
Si oui, le nouvel individu est un clone du précédent, celui qui était mort avant, mais ce n'est pas le même individu dans le sens où ce n'est pas la même conscience, de la même manière que des vrais jumeaux ayant le même ADN n'ont pas la même conscience et sont deux individus distincts.
Est-ce que ce processus de reconstruction utiliserait un phénomène "miraculeux" ou "divin" qui rassemblerait toutes les particules ayant composé un individu ayant vécu à une époque donnée pour le reconstruire entièrement ?
Si oui, alors, ça pose de nombreux problèmes :
A quel stade de son développement cet individu serait-il reconstruit ? Le stade précédent immédiatement sa mort ? Quid des gens qui décèdent d'une longue maladie comme un cancer ? Revivraient-ils le stade où ils sont atteints d'un cancer ?
Pourrait-on choisir à quel stade on serait reconstruit ?
Si oui à quel moment me demanderait-on ce choix ?
Notre corps évoluerait-il de manière biologique, c'est-à-dire en vieillissant ?
Si oui, est-ce intéressant, en particulier pour les gens porteurs d'une mutation génétique entraînant une grave maladie ?
Si non, par quel mécanisme le vieillissement serait-il stoppé, et pourquoi ce mécanisme ne serait-il pas disponible dans notre première vie ?
Je rappelle qu'on est dans l'hypothèse où les particules qui ont composé l'individu sont de nouveau rassemblées pour reformer le même individu avec la même conscience, donc, sauf à abolir les lois de la physique, l'individu évolue de nouveau selon les mêmes processus biologiques qui avaient cours dans sa première vie.
Et si on envisage que les processus physiques et biologiques sont suspendus lors des vies ultérieures, alors à quoi bon invoquer l'immensité de l'univers, la similarité du microcosme et du macrocosme, lesquelles reposent sur les lois de la physique que nous connaissons ?
Ce n'est pas logique, n'est-ce pas ?
Autant affirmer d'emblée que la vie (ou les vies) après la mort se déroule(nt) dans un espace immatériel qui n'a rien à voir avec l'espace dans lequel nous vivons.
Ensuite, oui, les particules sont recyclées par le phénomène du vivant.
Donc si on envisage la possibilité de reconstruire un individu à partir des particules qui l'ont composé, alors on ne peut pas reconstruire tous les individus au même moment puisque possiblement des particules qui composent un individu en ce moment-même ont été utilisées il y a quelques siècles pour d'autres individus, et pas qu'un seul d'ailleurs, et pas forcément tous à la même époque.
De plus, les particules qui composent un individu proviennent de son alimentation, donc des organismes qu'il a consommés.
Toute cette chaîne de cause à effet qui aboutit à un individu particulier forme une histoire depuis l'origine de l'univers, et en particulier depuis l'origine de la Terre.
Donc pour reconstruire un individu à l'identique, il faudrait au minimum (condition nécessaire sans être suffisante) répéter toute l'histoire de la Terre exactement à l'identique.
Dès lors, deux possibilités.
Ou bien l'histoire de la Terre se répète vraiment exactement à l'identique.
Alors sa deuxième histoire est indiscernable de la première et nous n'avons aucun moyen de discerner si nous sommes dans la première histoire ou la deuxième.
La conséquence est que la possibilité de répétition de l'histoire de la Terre est une hypothèse gratuite dont on peut se passer, puisque nous ne pouvons rien savoir à ce sujet. Il en résulte que l'éventualité d'une vie après la mort par répétition de l'histoire de la Terre est, elle aussi, une hypothèse gratuite, car le seul intérêt de la possibilité d'une vie après la mort est que nous ayons accès, par une manière ou une autre, à ce que furent nos vies antérieures.
Ou bien l'histoire de la Terre ne se répète pas totalement à l'identique (et nous avons un moyen de savoir si nous sommes dans la première histoire ou bien la deuxième (ou la n-ième histoire)).
Alors l'histoire d'un individu et la chaîne de causalité qui y aboutit peut ne plus être rigoureusement la même.
Comment être sûr que c'est le même individu qui est reconstruit puisque sa chaîne de causalité n'est plus la même ?
Pire : prenons un enfant qui a échappé à la mort de justesse dans la première histoire de la Terre. Dans la deuxième histoire de la Terre, la légère altération de la chaîne de causalité ne lui laisse plus cette chance et il meurt.
Donc dans la deuxième histoire de la Terre, il ne peut donc plus avoir de descendance.
Dans la deuxième histoire de la Terre, la descendance qui fut possible dans la première histoire de la Terre ne peut se produire.
Les individus qui appartiennent à cette descendance dans la première histoire de la Terre ne peuvent plus être reconstruits dans la deuxième histoire de la Terre.
Revenons à l'éventualité que des particules qui ont composé un individu, se sont dispersées à sa mort, se réassemblent pour redonner le même individu, et faisons abstraction du problème ou paradoxe de la chaîne de causalité dont je viens de parler.
Le phénomène physique qui empêche cette éventualité s'appelle entropie.
Imaginez que vous ayez un verre, si possible décoré et personnalisé, sur votre table, qui tombe par terre, se brise en mille morceaux.
Est-ce qu'on peut raisonnablement imaginer que ces morceaux vont se réassembler, que le verre va revenir à l'identique, et remonter sur la table ?
Statistiquement, au bout d'un temps infini, la probabilité est n'est pas rigoureusement nulle.
Mais de là à espérer voir le phénomène se produire, il va falloir attendre très très très....longtemps.
Et on parle ici d'un verre, sa structure est beaucoup plus simple que celle d'un organisme vivant, y compris beaucoup plus simple que le plus simple des virus.
Pourquoi un verre décoré et personnalisé ? On peut envisager de ramasser les morceaux, les faire fondre, et refaire un verre. Mais avec un verre décoré et personnalisé, ce ne sera pas le même verre qu'à l'origine, même s'il lui ressemble un peu.
D'autre part, ce processus de recyclage nécessite de l'énergie utilisable sous forme de travail : d'où viendrait cette énergie utilisable sous forme de travail si on transpose l'exemple à la reconstruction à l'identique des individus décédés ?
L'énergie utilisable sous forme de travail, par le même phénomène d'entropie, tend à se dégrader en chaleur, qui est une forme d'énergie non utilisable pour du travail.
Pour toutes ces raisons, et sans doute d'autres que j'ai oubliées, l'espoir d'une vie après la mort qui serait fondée sur des particules réassemblées pour reformer le même individu avec la même conscience est totalement illusoire.
Il ne subsiste que la possibilité d'une vie après la mort basée sur une hypothétique substance immatérielle (qu'on appelait "âme" autrefois) et qui demeurerait indéfiniment dans un espace immatériel après la mort de l'individu. Mais ça, il n'y a aucune base scientifique sur laquelle les croyants pourraient s'appuyer pour conforter cette idée.