Bonjour Gérard,
tu dis:
Te vexe pas Clotilde !
Je voulais par ma réponse humouristique refléter ce que finalement Ahasvérus et Prosperina reproche à L'Église: rabrouer les femmes qui ne pensent pas comme elle...
Je suis arrivée avec des réflexions personnelles, que je souhaitais partager dans la paix et le respect, et avec l'espoir un peu illusoire je l'ai dit, d'ouvrir le champ de la réflexion et d'éclairer un peu la position de l'Église sur ce point. Et j'ai le sentiment de m'être fait rabrouer parce que je n'ai pas voulu marcher dans le même sens que mes interlocuteurs. Je sais que ce n'était pas leur volonté délibérée, mais c'est ainsi que je l'ai vécu.
Mais tu peux aussi envisager l'idée qu'une femme en particulier aurait, elle aussi, la possibilité (et pas l'obligation) de devenir prêtre.
oui oui, et je l'ai même dit dans mon message. Mais la question ne se pose pas à ce niveau.
Or, si un tel besoin existe, il sera nié.
mais "être prêtre" même pour un homme, est-ce un besoin? être soeur, moine....est-ce un besoin?
Tu sais je ne connais pas les écrits officiels de l'Église à ce sujet, ni la "justification" de Ratzinger. Je n'ai rien lu, si ce n'est la première phrase d'un article du catéchisme (je crois) que Vixellumregis a cité et sur lequel Ahasverus a fait un commentaire disant que Luc 6,12 n'avait aucun rapport avec le sujet. Mon étude des écrits officiels à ce sujet s'arrête là!
Donc, je vais te faire confiance et je vais croire que oui, Ratzinger est dans les patates, comme on dit ici, qu'il n'a pas vraiment étudier la question, qu'il n'a pas d'argument et que c'est juste par....voyons voir...orgueil? bétise? crainte? machisme?....qu'il refuse obstinément d'ordonner des femmes. Soit.
Le point que je voudrais soulever, indépendament de tout cela, c'est que le discours des pro-sacerdoce féminin est aussi réducteur que le discours que ces derniers ont l'impression que l'Église tient en ce qui concerne le non accés des femmes au sacerdoce.
Ce que les protagonistes du sacerdoce féminin disent en réclamant que les femmes puissent être ordonnées
comme les hommes, c'est que la femme, dans l'Église depuis ces débuts jusqu'à nos jours,
n'a jamais été et ne sera jamais l'égal de l'homme dans son rôle et sa fonction, tant qu'elle n'aura pas accés au sacerdoce, c'est-à-dire au rôle et à la fonction qu'occupe certains hommes. En d'autre terme: être religieuse, c'est trés bien, être célibataire consacrée c'est trés bien, être femme mariée engagée dans la vie de l'Église c'est trés bien, mais, mesdames, vous n'êtes pas pour autant l'égal des hommes parce que votre rôle et votre fonction dans l'Église en tant que femme n'est pas
identique,
exactement la même que celles des hommes. Je ne sais pas si tu vois ce que je veux dire? Et moi je trouve cela frustrant et dévalorisant! Pourquoi ne puis-je pas être reconnue dans mon rôle et ma fonction au sein de l'Église en tant que femme autrement qu'en ayant
obligatoirement accés au sacerdoce, c'est-à-dire au rôle et à la fonction auquel sont appelé certains hommes?
Les pro-sacerdoce féminin ne conçoivent l'égalité homme/femme au sein de l'Église que par la réplique à l'exacte identique des rôles et des fonctions de certains hommes via certaines femmes. Ils s'insurgent parce que dans l'Église la femme n'est actuellement pas l'égale de l'homme parce qu'elle n'a pas accés comme l'homme au sacerdoce, donc
ils disent par le fait même que quelques soient les rôles et fonctions que la femme peut occuper au sein de l'Église, la femme sera toujours inférieure à l'homme dans ces rôles et ces fonctions qui lui sont spécifique, à elle la femme, tant et aussi longtemps qu'elle n'aura pas accés au rôle et fonction occupé par certains hommes, à savoir le sacerdoce. Excuse-moi, mais c'est trés réducteur pour les femmes que de dire cela,
cela ramène leur rôle et leur fonction à pas grand chose! Je ne vois pas où est l'égalité homme/femme là-dedans.
Je vois tout au plus une volonté d'uniformiser en disant: la femme est comme l'homme, donc elle doit avoir accés exactement aux mêmes rôles et fonctions que l'homme.
Or la femme n'est pas comme l'homme...suffit juste de se regarder 3 secondes pour s'en rendre compte. Non seulement extérieurement mais aussi intérieurement (sentiment, pensée, affectivité..etc),
mais ce n'est pas pour autant qu'elle lui est inférieure. Bien au contraire, elle lui est son égal, mais ce n'est pas pour autant qu'elle est appelé à occuper des rôles et fonctions absolument identiques à l'homme, sinon
on nie justement cette égalité, on nie la valeur des rôles et fonctions propres à la femme...en voulant à toute force qu'ils soient les mêmes que ceux auxquels certains hommes sont appelés.
Pour prendre un exemple parlant: c'est comme si on disait que les femmes ont toujours été et seront toujours inférieures aux hommes tant et aussi longtemps qu'elles n'auront pas la possibilité de se faire greffer une pomme d'adam...si ce n'est autre chose..
C'est exactement comme ça que je reçois le discours des pro-sacerdoce féminin. Et ça pour moi, ce n'est pas l'égalité homme/femme mais c'est uniformité ou "l'identicité" (je ne sais pas le nom pour "identique").
Autre problème: celui de considérer le sacerdoce comme un droit et de lui retirer son environement qui est celui de la foi, celui de la Parole de Dieu et non pas celui de la philosophie ou du code civil. Le sacerdoce, la vie consacrée, la vie maritale, c'est-à-dire la vocation, n'est pas un droit, mais un appel et cet appel vient toujours en premier de Dieu (et non pas de l'homme ou de la femme) puis l'être humain y répond librement.
Si j'en suis venue à voir les choses comme je les vois ce n'est pas parce que j'ai potassé les écrits officiels, je n'en ai lu aucun. Je savais que la position officielle de l'Église n'était pas pour le sacerdoce féminin pour en avoir entendu parler et je me suis confrontée à cette position, me demandant pourquoi et cherchant à comprendre avec la logique du raisonnement et avec la Parole de Dieu.
Je crois que l'Église est inspirée, assistée par l'Esprit Saint, même si certains de ses membres commettent des impairs, donc lorsque j'ai connaissance de sa position sur tel ou tel point et que cela me questionne, je cherche à comprendre pourquoi elle a cru bon de se positionner ainsi. Je lui fais confiance tout en utilisant mes facultés d'analyse, mais je lui fais confiance d'abord. Ce qui n'a pas toujours été le cas par le passé. Mais ma foi a évolué et je tiens pour vrai les paroles que le Seigneur nous a laissé à son sujet (L'Église): les portes de l'enfer ne prévaudront pas contre elle, il (Jésus) sera et est avec nous jusqu'à la fin des temps et il nous a envoyé le Paraclet pour nous enseigner toute chose. Je crois aussi que l'Église est colonne et soutien de la vérité. Il y a donc une grosse part de foi qui joue dans la balance vis-a-vis de ces affirmations qui sont lisibles dans la Parole de Dieu concernant l'Église, et si je crois à cela, il faut donc que je crois que les décisions qu'elle prend ne sont pas le fait du machisme d'un pape ou que sais-je encore. Et à partir de là il me faut donc chercher à comprendre sur quoi se fondent ces décisions et en quoi elles sont respectueuses non seulement de la volonté de Dieu mais aussi de la dignité humaine.
Bon, je sais que cela ne va pas augmenter de beaucoup ma crédibilité auprès de mes frères et soeurs partisans du sacerdoce féminin, mais tant pis...c'était juste un petit sursaut d'espoir illusoire..
Merci pour ta patience.
En Jésus
Clotilde