bsm écrit
Je ne vois pas en quoi penser ou affirmer que ce que certains font est mal doit conduire à les exterminer.
Non. Tu les conduis à devoir se plier à ta vision morale. Or s'ils agissent comme ils le font, et qu'ils ont comme toi une morale, ils puvent également penser que tu agis mal. Tu dis ils sont mauvais, ils disent tu es mauvais. Je pense difficilement que vous puissiez vivre éternellement côte à côte sans heurt ni affrontement.
Les musulmans fondamentalistes ne s'opposent pas au monde occidental directement à cause de la morale. En fait, disons que ce qu'ils considèrent comme une décadence de l'Occident renforce leur mépris à son égard et les induit à en profiter pour réaliser des visées expansionnistes qui n'ont rien à voir avec la morale.
Ah ! Si. Le but est toujours d'imposer sa vision de la morale. La vraie conquête du pouvoir est celle-là: Etre l'autorité morale universellement reconnue.
Ne crois-tu pas que ton interprétation de la Genèse est un peu terre-à-terre ? Si Adam et Eve ont honte de leur nudité, c'est avant tout parce que ils viennent de comprendre leur faiblesse et leur faute face à la la justice et à la bonté de Dieu, qui les chasse du Paradis mais leur promet la venue d'un Sauveur.
Non.
La nudité n'est pas en elle-même moralement condamnable, mais le fait est qu'aucun (et je dis bien aucun) peuple au monde ne vit nu (parfois ils ne portent qu'un lien autour de la taille, ou un étui pénien). Les anthropologues expliquent cela par la volonté de se démarquer du monde animal (l'homme est le seul à modifier son apparence), et pas du tout par des raisons morales.
Les anthroplogues oublient peut-être que ces hommes parlent. De plus, l'homme est le seul mamifère à exposer ses organes génitaux aux prédateurs. Ne pas les protéger serait d'une inconscience.
Condamner ne veut pas dire jeter des pierres. Tu peux condamner intérieurement, te dire "il n'aurait pas dû faire cela" sans jeter des pierres.
Donc nul besoin de tribunal ?
Quand Jésus demande de ne pas juger, c'est une allusion à ceux qui en tirent une supériorité sur les autres.
Supériorité morale. C'est bien là le discours du Christ. Les lois n'ont pas été accordé au peuple d'Israël pour qu'il juge les autres peuples et qu'il se considère supérieur à eux.
Précisément, étant donné que nous faisons tous le mal, c'est la morale vis-à-vis des autres et de nous-mêmes qui nous permet de nous savoir tous embarqués dans le même bateau avec nos faiblesses. Jésus ne nous demande pas de renoncer à la morale .
Et c'est justement pour ça que nous devons nous en débarrasser et que nous pouvons comprendre comment le faire. Nous savons tous ce qui peut nous contraindre à mal agir. Quelle valeur donnes-tu au pardon ?
C'est toi qui détiens ce pouvoir par l'exercice de ta raison. Attention, cela ne fait pas de la morale quelque chose de subjectif.
Si la morale n'est pas subjective alors elle est universelle. Mais elle ne l'est pas.
La morale est quelque chose de naturel, donc d'objectif. Tout le monde y accès par sa conscience et sa raison. Pour un catholique, l'Eglise éclaire nos jugements moraux.
La morale n'est ni naturelle ni artificielle, elle est simplement humaine.
Et les religions ne s'affrontent pas au sujet de la morale. Elles s'affrontent pour des raisons politiques le plus souvent indépendantes des problèmes théologiques. (Les guerres de Religion entre catholiques et protestants prennent les problèmes théologiques comme un prétexte, jamais comme une fin, par exemple).
Tous les domaines où la nature humaine s'exprime sont sujets à la morale. Politique, économique, scientifique, médical, religieux......
Nous nous sommes mal compris ; je voulais dire qu'en considérant comme mal ce que fait ton prochain, tu refuses qu'il aliène sa liberté (ce n'est pas toi qui lui aliène sa liberté) en faisant le mal.
Je ne suis pas d'accord. Lorsque tu dis que ton prochain fait le mal, tu considères que sa morale ne peut être différente de la tienne. En clair, tu te définis comme étant une autorité morale. Si ton prochain se refuse à toi, soit tu le mérpises (ou l'ignore) parce qu'il s'obstine à mal agir soit tu le soumets à admettre ta morale pour unique morale.
Tu crois vraiment que quand tu fais le mal, tu as besoin d'un long travail de définition pour le savoir?
Non.Je crois que nous devenons de grands moralistes à l'adolescence, période pendant laquelle nombreux sont ceux qui se torturent l'esprit en prise avec leur morale. Les complexes ne sont rien d'autre.
En fait, à moins de problèmes d'ordre éducatif, tu sais toujours que ce que tu as fait est mal. Le problème est justement (cf. St Paul) que "je fais le mal que je ne voudrais pas faire et je ne fais pas le bien que je voudrais faire".
Rôter à table est-ce bien ou mal ? Manger avec ses doigts ?
Ta morale est culturelle et tu peux tout autant t'en extraire que l'adopter.
mais à revaloriser les points positifs de la colonisation que beaucoup de professeurs (marqués idéologiquement...) ont tendance à négliger (et construire des hôpitaux, c'est un fait, mais c'est aussi un bien...). Cette loi n'est donc pas inutile, le débat actuel à son sujet me paraît ridicule.
Il s'agit d'un point de vue moral, répondant à un autre point de vue moral. L'histoire n'a rien de moral. Il est anormal de considérer qu'il soit nécessaire de valoriser tel ou tel point, il s'agit bien de les mettre en avant vis à vis des points négatifs. Parler de la colonisation tout court sans considérer qu'il y ait des points négatifs et des points positifs est à mon sens plus judicieux. Or définir un coté positif et négatif est bien un jugement moral. On ne moralise pas l'histoire. Comment peux-tu accepter que l'on prive le peuple de sa propre histoire et ce pour des raisons morales ?