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L'UEJF renonce à son
"Jésus sale juif"
L'Union des étudiants juifs de France, qui a pourtant renoncé à sa campagne provocatrice contre l'antisémitisme, estime qu'elle a "
d'ores et déjà atteint son objectif".
L'Union des étudiants juifs de France a indiqué lundi qu'elle "réfléchit" à de nouveaux visuels, après avoir annoncé dimanche qu'elle renonçait à sa nouvelle campagne contre l'antisémitisme. Celle-ci, qui utilisait des images de Jésus et Marie barrées des inscriptions "SALE JUIF" et "SALE JUIVE" et accompagnées de cette interrogation: "L'antisémitisme: et si c'était l'affaire de tous?",
avait déclenché une vive polémique avant même son lancement prévu pour mardi.
"
Notre campagne a d'ores et déjà atteint son objectif par la publicité qui en a été faite", a déclaré à Yonathan Arfi, président de l'UEJF, "et elle va continuer à interpeller les esprits".
Un malaise
dans la société ?
"La polémique qu'a suscitée notre campagne renvoie à un certain malaise de notre société sur l'antisémitisme, a ajouté lundi Yonathan Arfi. Le monde juif et le monde antiraciste ont eu peur de choquer mais beaucoup de jeunes, étudiants ou autres, ont eu des réactions très positives".
"On a affaire à deux sortes de discours, a-t-il dit, l'un novateur, l'autre, institutionnel et politique qui est périmé.
Les jeunes, a-t-il poursuivi, renvoient en miroir à la société ses problèmes et ses contradictions".
La Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme a pour sa part approuvé lundi la décision de l'UEJF et souligné que "le combat contre l'antisémitisme est d'abord politique et exige des réponses politiques et pédagogiques".
La Licra avait officiellement demandé au président de l'UEJF "
d'annuler ou de modifier cette campagne", estimant "que l'association inopportune d'images religieuses (...) à des slogans antisémites, choquante pour l'opinion publique, (aurait) un effet contre-productif alimentant et exacerbant des tensions existantes au sein de la société française".
Déçus et attristés
"Nous sommes déçus et attristés", a expliqué Yonathan Arfi. "Il faut accepter qu'il faille des choses fortes aujourd'hui pour lutter contre l'antisémitisme. Et cette affiche, à nous, elle nous paraît bien, elle nous paraît forte, elle nous paraît efficace", a-t-il ajouté.
Selon lui, les réactions ont fusé "de partout" jusqu'à éclipser le but de la campagne qui, a-t-il insisté, ne visait pas à "offenser le catholicisme".
"Cette campagne expose combien la brutalité morale et intellectuelle de l'antisémitisme est insoutenable mais elle semble mal comprise et nous en prenons acte", a-t-il écrit dans un communiqué. Dans ces conditions, "cessons de polémiquer inutilement: nous devons tous nous souvenir que l'essentiel reste la lutte contre l'antisémitisme".
La France, qui compte la troisième plus importante communauté juive du monde (500 à 600.000 personnes) après Israël et les Etats-Unis, a connu récemment une recrudescence des actes antisémites et racistes.
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