Crovax a écrit :Tu n'as pas répondu à cette simple question à laquelle tu dois impérativement répondre pour me réfuter : Qu'es ce qui empêcherait un athée de se bâtir des règles de conduite (donc d'avoir une certaine conscience morale et une certaine justice) sur une certaine idée de l'humanité, pour sa préservation ou pour sa dignité?
Un athée fait ce qu’il veut, même suivre la morale chrétienne, si cela lui chante. Seulement, je te fais remarquer, que tu as exprimé ton idée de départ en parlant des athées, de la nature même de l’athéisme et d’une possible justice universelle. Hors, tu as vu via mes postes et d’autres intervenants, que tu es loin de faire l’unanimité. Pourquoi? A la base, le bien et le mal ne sont que des notions et non une réalité. De plus, toute doctrine qui a voulu imposer le bien, n’a créée que de la souffrance. Quant à la notion d’universalité, elle ne marche que si la mal et le bien le sont.
Crovax a écrit :Non, je parle bien de justice, non de sécurité. Si tu regardes bien d'ailleurs, je pense que la sécurité fait partie des droits dont chaque homme devrait pouvoir se réclamer, donc elle fait partie de la justice dont le rôle est de définir les droits et les devoirs. Sinon même si la justice peut permettre d'assurer la sécurité de notre petite personne, elle permet aussi de répondre à l'exigeance de dénonciation des crimes et délits en ce que nous avons une tendance naturelle à ressentir de l'écoeurement à la vue de la souffrance d'autrui ; elle est donc une exigeance du coeur. Elle représente également ce qui te permet de vivre en société avec tes semblables, et donc d'avoir une vie bien moins servile et courte qu'à l'état de nature ; elle est donc aussi une exigeance de la raison.
Sort de cette idéologie sectaire qui ronge nos sociétés actuelles. Il n’existe aucune morale universelle unique qui puissent émanciper des hommes et des femmes, tous différents. A partir de là, toute loi qui sera définit va exclure des individus et donc les amener vers cette justice que tu sacralises. Qu’est-ce que une société qui prône la vengeance pour assouvir les pulsions de ces citoyens? Ce n’est pas une société de raison que tu as en tête, mais une société basé sur la haine de l’autre. Aujourd’hui, tu peux aller dans n’importe quels pays, tous fabriquent des exclus, tous éliminent des innocents, tous utilisent la justice pour maintenir cet état de fait.
Ne mélange pas la justice de la sécurité, se sont 2 entités bien distinct. Tu prônes la défense des lois, je prône la défense de l’humanité. En cela, c’est l’éducation qui mettra fin à ta fameuse justice des hommes.
Crovax a écrit :Tu as une vision bien naïve de l'homme ; l'homme est un animal social et non sociable. Kant parle de notre "insociable sociabilité". C'est à dire qu'en règle générale, l'homme a besoin de la société, donc de la présence d'autres humains pour assurer son bien-être et sa survie a long terme, mais en même temps il ne saurait sacrifier ses intérêts aux intérêts de l'autre. C'est pourquoi les litiges sont fréquents et il faut une procédure mise en place auparavant qui met au points la façon dont le litige va être règlé ; cette procédure n'est autre que la justice.
Kant ne possède aucune vérité et en philo, tout se construit et se déconstruit, Nietzsche, en est un belle exemple. En ce qui me concerne, je ne considère pas l’humain comme un attardé, mais comme une intelligence qui dans un contexte qui lui est favorable, aura un comportement digne de sa raison. Il est clair que dans nos sociétés actuelles où on apprend à l’homme à se méfier de l’autre, même de l’administration, il est impossible de ce passer de loi et de justice. L’humain est pourtant sociable, si on lui en donne les moyens. Il est clair que pour toi et d’autres, il est difficile de penser cela et de l'imaginer.
Tu veux continuer avec ce que tu connais, même si tout va mal, drôle d’idée. Il serait mieux de réformer d’abord pour remettre l’homme au centre du système comme tout bon humaniste.
Crovax a écrit :Dans la mesure où dans la société cet acte barbare n'est pas toléré par les autres membres, on se retrouve dans le cas précédent, c'est à dire celui où il y a litige. La justice, tu n'es pas sans le savoir, est profondément liée à la notion d'équité. Il convient donc lorsque celle-ci n'a pas été respectée de la rétablir, et c'est ce que j'apelle la réparation de la faute. Il n'y a pas de réparation équitable possible si il n'y a pas de justice. Tu laisserais donc au dépourvu une femme qui aurait été ruinée par son mari parcequ'il a pris des crédits à son nom puis s'en est allé voir du pays sans donner de nouvelles?
Vengeance, tu n’as que cela à la bouche!? Où est ton humanisme que tu prônes? Il ne t’es jamais arrivé de penser que la justice peut-être coupé en deux, avec celle de la sanction supprimée? Une victime a besoin de soutien en priorité et non de trouver du réconfort dans le malheur d’autrui, même si l’autrui l’a beaucoup blessé. Ce coté malsain n’a pas de raison d’être.
Crovax a écrit :Je ne suis décidément pas d'accord. Si effectivement il est inutile de punir pour punir, la punition peut avoir un sens, mais à l'unique condition qu'elle permette de rétablir l'équité et/ou d'empêcher le criminel de récidiver. Mais cela n'est possible que si la punition est juste.
La punition n’apporte rien que de la souffrance, en cela elle est à double tranchant suivant l’individu. Prendre le risque d’empirer son cas, alors qu’il est le fruit de la société est un comble. De plus, il n’existe aucune justice qui soit juste, cela se saurait. C’est un mythe que tu devrais bannir de tes pensées.
Crovax a écrit :
Regarde au fond de toi, je suis sur que tu ne pourrais pas supporter de vivre dans une ville où les litiges seraient constants et où les gens finiraient pas s'entre-tuer, se faire "justice eux-mêmes" (et je crois que ce n'est pas un hasard si ce mot revient). Nous avons certainement tous encrés en nous cette exigeance de justice, dans la mesure où l'on comprend que sans elle la vie en société serait impossible et que l'on ne saurait pouvoir dénoncer ou combattre la barbarie sans elle.
Tu démontres là, l’échec éducatif de toutes les sociétés existantes. Belle aveu de faiblesse que d’utiliser l’épée Damoclès pour maintenir l’ordre. Où sont ces athées qui aiment à faire connaître à tout le monde qu’ils savent se prendre en charge par la raison et le cœur? Où est cette société d’adulte où un litige peut être résolu avec un médiateur? Désolé, mais pour un athée, tu es un bien piètre de ces représentants. Entre les lois dans une constitution et les morales d’un livre saint, il n’y a qu’un pas que tu adhères sans complexe. On est loin d’un athéisme assumé…
Crovax a écrit :C'est bien ce que je pensais... idéalisme quand tu nous tiens... il y en aura toujours pour déléguer leur fonction de penser à leurs médecins, à leurs avocats ou aux journalistes. Tu auras peut-être du mal à le croire mais beaucoup ne sont pas prêts à penser par eux mêmes, il est si confortable de laisser les autres s'occuper de tout!
Moi je rêve tout simplement d'une société dans laquelle les hommes seraient guidés par la raison, donc par la justice universelle.
Ce n’est pas à la justice de guider les hommes, mais la raison. Je suis quand même surpris de voir le peu de confiance que tu as envers tes semblables. La nature de l’homme est à l’image de son éducation, si tu lui apprends à être con, il le sera toute sa vie.
Crovax a écrit :Tu as dis toi même, et j'étais d'accord, que c'est l'éducation qui fait l'homme juste ou l'homme injuste. Pourquoi alors rejeter la faute sur la société?
Je parlais de nos sociétés actuelles et non de celle que j’ai en tête. C’est bien la faute de notre système si on a des criminels, des violeurs ou tout ce que tu veux. On ne pense plus l’homme, on pense loi, justice, comme tu fais. Où est l’écoute de l’humain? Où est cette flexibilité qui nous permettrait de respirer enfin, d’être entendu avant de passer la barrière. Où est cette prévention qui n’existe pas? La cause, ta justice n’en a que faire, ce qui l’intéresse, c’est la punition. Même ce mot, le pardon, est inexistant dans nos sociétés stoïques. Il ne faut pas s’étonner de voir de plus en plus de personne pétaient les plombs.
Avant de vouloir réfléchir à une justice universelle, faudrait déjà savoir si la justice elle-même a une raison d’exister, jusqu’à présent aucune est digne de confiance. La société a plutôt besoin d’être repensé pour y songer.
Sinon,
Vovoss, j'ai bien regardé, parce que tu m'as interpelé, et je dois admettre, que par moment, j'ai la même idéologie qu'un certains Jésus, humm, humm, ...par moment, ... ^^°