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Posté : 24 mars06, 03:36
par nomade
Sur les pas du bien-aimé Mohammed (BP sur lui)



Episode 3 : "Ne t’a-t-Il pas trouvé orphelin? Alors Il t’a accueilli!"



Au nom d'Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux, Seigneur de l'univers et que Ses grâces et Sa paix soient accordées à Son Messager.

L’épisode d’aujourd’hui sera articulé en quatre axes : une introduction, une question, l’enfance du Prophète (BP sur lui) et sa jeunesse juste avant son mariage.



L’introduction :



Je dédie l’introduction à la description du Prophète (BP sur lui), comment était-il physiquement ? Les livres nous rapportent beaucoup de traits physiques spécifiques au Messager d’Allah (BP sur lui) dont la taille moyenne, la blancheur de son visage (avec une certaine rousseur), un corps harmonieux, sans ventre, et des cheveux et une barbe noirs d’ébène.

Sa description est connue désormais mais vous n’arrivez pas à l’imaginer, n’est-ce pas ? Comment faire donc ? Allah m’a guidé à le voir à partir de trois histoires de la Sirah, et je vais vous raconter ces histoires en guise de cadeau de ma part pour que vous parveniez vous aussi à l’imaginer. A chaque fois que vous voulez voir le visage du Prophète, n’hésitez pas à vous rappeler ces trois histoires-là :

La première histoire est à propos de AbdAllah Ibn Salam qui était un grand Rabbin juif. Il connaissait la description de l’ultime prophète. Ce personnage n’a jamais vu le Messager (BP sur lui) auparavant, il a préparé à l’occasion de sa rencontre avec Mohammad dix questions qui sauront affirmer ou infirmer s’il s’agit bien du dernier prophète conformément à la description dont il dispose. En compagnie de son fils, il est allé à la rencontre du Prophète (BP sur lui). Rien qu’en le voyant, il s’est dit sans l’interroger : « cet homme est certes le Messager d’Allah ». Une telle affirmation prend source dans l’apparence même du Prophète, du simple regard porté à son visage. S’adressant à son fils qui le presse à poser ses questions, il dit : « Mon fils, ceci n’est point le visage d’un menteur ».

La deuxième histoire est celle de Jaber Ibn AbdAllah. Il raconte qu’il faisait une promenade dans Médine en une nuit de pleine lune. Il admirait l’astre et sa lueur magnifique lorsqu’il vit apparaître de la même direction que la lune, le Prophète (BP sur lui). Il se mit alors à regarder alternativement la lune et le visage du Prophète (BP sur lui) pour se décider à dire enfin que « le Prophète est à mes yeux encore plus beau que la lune même ». Le visage du Prophète réfléchissait en effet une lumière surnaturelle.

La dernière histoire à ce propos est celle de AbdAllah Ibn Rawaha qui était un poète d’une éloquence sans égale. Après la mort du Prophète, on lui a demandé de décrire le Messager (BP sur lui). Ses paroles étaient : « Quand tu vois venir de loin le Prophète (BP sur lui), tu te dis que le soleil s’est levé ». Le Savez-vous ? Le Prophète (BP sur lui) est venu au monde à la levée du jour pour annoncer en fait l’élévation de l’espace (la terre entière)

La question



Au cours de l’épisode précédent, j’ai annoncé que le dernier miracle était celui d’Abraha, et qu’à la naissance du Prophète (BP sur lui), le temps des miracles était déjà révolu et avait commencé le temps de la science. Comment classer donc les miracles du voyage nocturne et de l’ascension et celui de la fente de la lune ? Il est vrai qu’il y a eu des miracles rattachés au Prophète (BP sur lui) mais qui n’ont affecté aucun événement à l’instar du miracle de Moïse (la fente de la mer par son bâton) ou de celui d’Abraha (les oiseaux par volées provoquant la perte des mécréants), et encore moins celui de l’arche de Noé. Tous les miracles étaient conçus dans le but de renforcer la position du Prophète (BP sur lui) après tout le mal qu’on lui a fait, et pour porter preuve qu’il était l’élu d’Allah, mais sans aller jusqu’à modifier les événements. C’est l’effort humain qui est à même de changer les résultats. Donc, les miracles du Prophète (BP sur lui) étaient pour le soutenir dans sa mission dont la descente des Anges pour combattre dans le clan des musulmans à la conquête de Badr.



N’allez pas croire que je nie les miracles du Prophète. En aucun cas ! Mais je préviens la réaction de certains qui diraient que Mohammad était prophète et qu’il avait la révélation et tout le renfort possible et l’appui d’Allah pour sa mission, mais que nous, nous n’en avons point ! On raconte son histoire parce qu’il est susceptible d’être imité. Au cas où tout est miracle, rien ne peut être imité et nous ne serons pas aptes à aller de l’avant pour notre renaissance. Chaque prophète a eu un miracle de son vivant qui s’est éteint à la mort de l’élu lui-même, sauf pour le nôtre : son miracle se poursuit parce qu’il réside dans sa Umma qui a pris le flambeau. C’est pour cela que sa vie n’a pas renfermé de miracles pouvant changer l’apparence des faits. Que sera donc la révélation ? Il s’agit de la méthode qu’il utilise.



L’enfance du Prophète (BP sur lui)



On va commencer par sa nourrice : Halima Es-Sadïa. A l’époque, les gens de Qoraïche avaient l’habitude de placer leurs enfants chez une nourrice bédouine vivant en dehors de la Mecque. La philosophie en est que les enfants ne doivent pas se trouver en milieu clos mais dans des endroits ouverts, en pleine nature, pour se doter d’une bonne constitution physique. Qoraïche plaçait ses enfants chez des nourrices de la tribu de Sa’d. Les femmes de cette tribu viennent à une période précise de l’année à Qoraïche afin de prendre les enfants pour une durée de deux ans. Elles n’acceptaient pas de l’argent contre cette tâche mais des cadeaux. Elles cherchaient donc des gens riches pour recevoir le plus de cadeaux possible.



Le Prophète (BP sur lui) était orphelin et donc aucune nourrice ne voulait de lui sauf Halima qui fut obligée de le prendre faute d’enfants dans la tribu. Son mari lui avait dit : « Je vois que tu as apporté un souffle béni ». Dès qu’elle l’a serré contre elle, il l’a vite adoptée en cherchant son sein. Le fils de Halima a imité cette attitude et a accepté de téter également deux fois de suite. Le mari confirma donc que sa femme avait apporté un souffle béni : son arrivée à sa demeure a produit la pâture pour le troupeau de sa nourrice. Halima rapporte aussi que l’enfant grandissait d’une manière étonnante : il a donc marché avant l’âge prévu et a parlé à un âge avancé : sa parole était donc d’une sagesse évidente.



Effectuons un saut dans le temps et voyons ce qu’il en est cinquante cinq ans plus tard à l’avènement de la conquête de la Mecque. Le Prophète (BP sur lui) a croisé le regard souriant d’une vielle femme qui le dévisageait : c’était Halima. La nourrice pouvait être fière de l’enfant glorieux qu’elle avait allaité. Le Prophète (BP sur lui) était content de la revoir, l’appelant à haute voix « Mère » et il l’avait honorée en mettant son manteau par terre pour qu’elle puisse s’y asseoir et en demandant congé auprès de ses compagnons pour une petite heure rien que pour lui parler en tête à tête. N’est-ce pas une magnifique preuve de fidélité ? Et il y a mieux encore : durant la guerre contre les Hawazim et Hounaïn, le Prophète (BP sur lui) a su que son frère de lait était parmi les vaincus. Il a alors demandé à ses compagnons la permission de rendre le butin. On se demanda s’il gardait encore le souvenir de ce frère. Il répondit que non mais que c’était un geste de fidélité envers sa mère Halima. Il est même allé jusqu’à emprunter de l’argent pour combler la valeur du butin non rendu. Je vous demande donc : quel degré de fidélité atteignez-vous? Que faites-vous de vos professeurs, de vos parents ? Surtout ceux qui sont mariés et les résidents à l’étranger ? Combien de fois demandez-vous des nouvelles de vos parents ? Je vous conseille vivement d’être fidèles à l’instar du Prophète (BP sur lui)



Concentrons-nous maintenant sur l’expérience de l’orphelin : cette expérience a commencé chez le Prophète (BP sur lui) à partir de la mort de son père AbdAllah. Ce dernier a épousé la mère du Prophète, Amina, et est allé, en commerçant, se procurer de la marchandise, deux mois après son mariage. Elle était alors déjà enceinte, mais le père ne le savait pas. Durant son parcours, il s’est arrêté à Médine, dont il était originaire, rendre visite à ses oncles. Abd-El-Mottalib, qui était le grand-père du Prophète (BP sur lui), était marié et résidait dans cette ville. A cette escale, AbdAllah tomba grièvement malade, son cas s’empira et il finit par y succomber. Il fut enterré à Médine, loin de sa famille. Le Prophète (BP sur lui) a donc su dès son jeune âge que son père était mort et qu’il en serait privé sa vie durant, et pourtant il pouvait avoir la tendresse d’un père envers les jeunes. L’histoire de Zayd Ibn Haritha en est un exemple puisque le Prophète (BP sur lui) sortit lui ouvrir la porte, oubliant qu’il ne portait pas tous ses habits, et le prit dans ses bras avec joie. Il a bien mérité son embrassade, Zayd ! Mais toi ? Qu’as-tu fait pour en avoir une de la part du Prophète au jour de la Résurrection ? Ou pour que les gens t’aiment ?



Lorsqu'il a atteint six ans, sa mère a décidé d’entamer le voyage de la Mecque jusqu’à Médine pour que l’enfant se recueille sur la tombe de son père et qu’il rencontre ses oncles paternels. Amina était donc fidèle à la mémoire de feu son mari et c’est pour cette raison que son fils est aussi fidèle en hommage à sa mère. Le Prophète (BP sur lui) voyageait pour la première fois, il était orphelin se dirigeant vers Médine en orphelin pour y revenir plus tard en conquérant. Sur le chemin du retour, en plein désert, sa mère mourut. Il n’avait avec lui qu’une servante appelée ‘Oum-Aymen’. Qui va donc se charger de l’enterrement et des rites ? Il est venu se recueillir pour la première fois sur la tombe de son père et il a vu sa mère agoniser puis mourir alors qu’il n’avait que six ans.



Avez-vous ressenti l’épreuve de l’orphelin ? La situation est éprouvante, sentimentalement et physiquement. Quand il est revenu conquérir Médine, il s’est arrêté à l’endroit où était enterrée sa mère pour pleurer au point qu’il a fait pleurer tous ceux qui l’accompagnaient. Allah, que Son Nom soit glorifié et sublime, le préparait dès son enfance en le munissant d’une grande sensibilité et de la conscience que la vie n’est que fugitive. Allah sait que plus tard, le Prophète aura une grande renommée et que la vie ne doit pas le tromper car il est de passage, comme tout mortel. Son don de tout un troupeau d’animaux à un homme en est la preuve, de façon à ce que l’homme a déclaré que « Mohammad distribue le don de celui qui ne craint pas la pauvreté ». Les siens sont morts pour qu’il acquière plus de solidité afin que plus tard il mène sa mission à bien. Allah prend pour te donner plus tard ou te donne pour prendre plus tard. « Or, il se peut que vous ayez de l'aversion pour une chose alors qu'elle vous est un bien. Et il se peut que vous aimiez une chose alors qu'elle vous est mauvaise. C'est Allah qui sait, alors que vous ne savez pas. "(TSC, Al-Baqara (LA VACHE): 216).



A partir de ce jour et jusqu'à l'âge de huit ans, le Prophète (BP sur lui) vécut chez son grand–père, âgé de quatre–vingt dix ans et qui éprouvait de la tendresse envers son petit fils. Le Prophète (BP sur lui) aurait donc passé les deux premières années de son enfance chez Halima, puis les quatre années suivantes avec sa mère et par la suite chez son grand-père. Mais était–il content de son séjour chez son grand–père ? Oui, car sa mère, comme on l'a déjà dit, a veillé à ce qu’il connaisse et aime les parents de son père. Avez–vous vu comment cette mère a sauvé son fils ? Si vous aimez vraiment vos enfants, faîtes tout ce que vous pouvez pour qu'ils soient liés à leurs parents et pour qu’ils trouvent une main secourable dans l'avenir si jamais la vie devient dure.



Le Prophète (BP sur lui) vivait donc chez son grand-père Abd El Moutaleb. Ce dernier présidait, chaque jour, au pied de la Ka’ba, une assemblée qui traitait des problèmes politiques, économiques… de Qoraïche. Le Prophète l’y accompagnait, partageait son siège et prêtait attention à ce que les adultes racontaient au lieu de jouer. Remarquant cela, son grand-père dit aux autres notables : "Mon fils occupera un poste très important dans l'avenir." Tout ce qui a précédé a aidé à polir la personnalité du Prophète surtout qu'il n' y a pas eu de miracles à cette époque là. Le Prophète écoutait pour acquérir plus d’expérience dans la vie. Ces expériences lui ont permis de mieux réussir.



A l’âge de huit ans, le Prophète (BP sur lui) devint orphelin pour la troisième fois. Il est éprouvé encore une fois par le décès subit de son grand-père. Alors qu’il commençait à ressentir de la stabilité, il perdit la personne chargée de lui. Un autre aurait été éprouvé par de telles afflictions vécues durant les premières années de son enfance, mais le Prophète (BP sur lui) en a acquis de la clémence et de la miséricorde, contrairement à ce que prétendent certains orientalistes. On peut citer quelques preuves de cette clémence :

Le jour de Uhud, ses dents ont été cassées et le sang s'écoulait de son visage mais il refusait d’invoquer Allah pour punir les mécréants comme le lui demandaient ses compagnons : “Et Nous ne t'avons envoyé qu'en miséricorde pour l'univers.” (TSC, Al-'Anbiyâ' (Les Prophètes) : 107), il disait aussi : " Ô Dieu, guide mon peuple vers le bon chemin, pardonne-leur car ils ne savent pas." De plus, l’Ange des montagnes lui a dit : " Si tu veux, je fais tomber les deux montagnes sur eux." Mais le Prophète (BP sur lui) a refusé, ce qui a incité l’Ange des montagnes à lui dire qu'il est vraiment plein de compassion et de miséricorde; il est miséricordieux même envers les faibles.



D'ailleurs, au marché de Médine, le Prophète (BP sur lui) a trouvé Zaher, un homme laid et rude, seul loin des compagnons qui refusaient de lui parler. Alors, il s'est dirigé vers lui et il l’a pris dans ses bras par derrière. Zaher, qui ne croyait pas que quelqu'un pouvait être si gentil avec lui, dit : " Qui fait cela ? Lâchez–moi." Alors, le Prophète l'a laissé, mais quand Zaher reconnut celui qui était derrière lui, dit : " J'étais très content au contact de mon coeur avec celui du Prophète." Pour plaisanter avec Zaher, le Prophète prit sa main et dit : " Qui achète cet esclave? Mais, Zaher lui répondit : " Ô Messager d'Allah, tu ne trouveras pas acheteur." Le Prophète (BP sur lui) lui répondit : " Mais tu restes cher à Allah."



Aussi, il était clément même envers les enfants. Un enfant, qui s'appelait Omaïr, perdit son oiseau que le Prophète (BP sur lui) avait nommé Noghaïr. Il le pleura tellement que, pour le consoler, le Prophète (BP sur lui) s’est mis à jouer avec lui dans les rues de Médine. En plus, le lendemain, il est allé chez Omaïr, frère de Anas ibn Malek, serviteur du Prophète, pour soulager sa peine. Ainsi, on peut dire que la perte du père, de la mère et du grand-père l'a incité à être tendre envers tout le monde. Dans un hadith, il dit : « Moi et celui qui parraine un orphelin sommes (proches) au Paradis comme le sont ces deux-là » en montrant ses deux doigts : l’index et le majeur ». (Rapporté par Al-Boukhâri.).



A l'agonie, le grand-père confia la garde de son fils Mohammad (il le considérait comme son fils car il l'aimait beaucoup) à son oncle paternel Abou Taleb car il est le frère germain de AbdAllah, le père du Prophète (BP sur lui). Ainsi, on peut dire que durant huit ans, le Prophète est passé par cinq foyers : celui de sa mère, ensuite celui de Halima au désert, puis de nouveau chez sa mère pour quatre ans, ensuite chez son grand-père et sa femme pour deux ans, et finalement chez son oncle qui avait dix enfants. De nos jours, des jeunes, âgés de vingt ans et qui font des études à l’étranger ne supportent même pas de vivre loin de leurs parents.



Mais, est–ce que ces foyers étaient semblables ? Non, en effet, ils étaient tout à fait différents : un foyer au désert, un autre où vivaient deux personnes âgées (son grand-père et sa femme), un troisième où vivait son oncle avec ses dix enfants. C’est la raison pour laquelle, personne ne s'occupait de lui et c'est pour cette raison aussi qu'il était illettré mais il a dit que c'est Allah qui l'a bien éduqué. Mais pourquoi ce déplacement ? Pour apprendre à être responsable de soi, être sérieux, fort, volontaire, souple, c'est-à-dire capable de s'adapter adroitement aux exigences de la situation car plus tard il allait affronter des circonstances très diverses, donc il aura eu besoin de toutes ces qualités. Ce qui est étrange est que malgré toutes ses douleurs, le Prophète (BP sur lui) a toujours trouvé la tendresse pour être clément : Allah l'a privé de sa mère et lui a donné la tendresse de son grand-père. Aussi, la femme de ce dernier n'était-elle pas sa grand-mère, mais elle était Hala la cousine de sa mère ; puis Abou Taleb était clément envers lui. Il ne s'est pas converti à l’Islam, néanmoins il a défendu le Prophète (BP sur lui) toute sa vie durant. En outre, la femme de Abou Taleb, Fatima bent Assad, qui aura été quelques années plus tard la belle-mère de la fille du Prophète Fatima, était tendre envers lui. Avez-vous compris maintenant le sens de " Ne t’a-t-Il pas trouvé orphelin? Alors Il t’a accueilli ! "



Apprenez donc du Prophète, si vous passez par des moments très difficiles, dites-vous qu’Allah vous prépare pour de grands sujets dans l’avenir. A cet égard, notez bien qu’Allah, Exalté soit Son nom, aime Ses Prophètes mais Il leur a fait endurer des épreuves très difficiles, et c'est à la fin qu'Il leur a attribué Sa victoire. Le peuple de Nouh (Noé) – que le salut soit sur le prophète Noé – l’a maltraité et s’est moqué de lui, mais après quelque temps il fut sauvé par l’Arche. Abraham -salut sur lui- a été jeté dans le feu, mais ensuite Allah l'a nommé Son ami rapproché ; le noir des yeux de Ya’coub (Jacob) -salut sur lui- a disparu car il a été tout absorbé par son affliction et sa peine d'avoir perdu Youssoûf (Joseph), mais enfin, il a retrouvé la vue au retour de son fils. De même, Moussa (Moïse) -salut d’Allah sur lui- a quitté l'Egypte par peur de Pharaon, mais il y est retourné après avoir remporté la victoire et Allah lui a parlé de vive voix. Aussi, les incroyants ont accusé Mariem (Marie), mère de Issa (Jésus), de déshonneur, puis Issa est devenu un miracle connu par le monde entier ; Mohammad était orphelin, il a été chassé de la Mecque mais y est retourné victorieux et il a dit à ses ennemis : "Allez, vous êtes libres." Avez-vous vu les arrangements d’Allah dans Son univers ?



Le Prophète (BP sur lui) a donc vécu chez Abou Taleb jusqu'à l'âge de vingt-cinq ans. Il vivait avec ses dix cousins parmi lesquels citons Okaïl, qui aura été son ennemi mortel et Jaâfar qui aura été son bien-aimé. De longues années plus tard, le Prophète a élevé chez lui son cousin Ali ibn Abi Taleb, par fidélité envers son oncle. Aussi, cinquante ans après, il est resté fidèle à l'égard de l'épouse de son oncle : il l'a ensevelie dans son unique manteau malgré la froideur de l'hiver. De plus, il a dormi dans son tombeau par clémence envers elle. Les compagnons l'ont vu pleurer cette femme plus que Ali son fils ne l’a fait et quand ils lui ont demandé la raison, il a répondu : ‘parce qu'elle m'a éduqué dans mon enfance’. Ainsi, on peut dire que la fidélité est très importante : cherchez ceux qui vous ont aidés, remerciez-les et essayez de leur rendre service.



Mohammad (BP sur lui) a pris conscience que son oncle était pauvre, alors il lui a demandé à pouvoir travailler. Il se peut qu'il se disait : " Je suis orphelin et je vais continuer à vivre chez mon oncle " sans se soucier de sa pauvreté, comme on le voit aujourd'hui, mais non. Mohammad a travaillé jusqu'à l'âge de quinze ans, comme berger, quoique ce métier ne convienne guère au fils du chef de Qoraïche. Il est à noter que tous les Prophètes ont été des bergers. Ce métier a appris au Prophète (BP sur lui) la patience, comment rassembler les moutons lorsqu'ils sont dispersés, comment les protéger contre leurs ennemis ; en effet, lui allait garder son peuple contre les ennemis plus tard. Mais pourquoi les moutons et non pas les vaches ou les chameaux ? En fait, les moutons se dispersent rapidement, contrairement aux vaches et aux chameaux qui aiment se rassembler dans un endroit précis ; c'est ainsi que le Prophète (BP sur lui) aura appris à réunir sa communauté.



A l'âge de quinze ans, il a dit à son oncle qu'il voulait changer de métier et désirait l'accompagner aux voyages de commerce dirigés vers la Syrie. Instruisez-vous donc de votre Prophète, vous les jeunes qui souffrez du chômage : il a travaillé dans le commerce pendant vingt années. Mais pourquoi le commerce ? Le commerçant est l'homme le plus apte à connaître les caractères des gens, ce qu'on ne peut pas découvrir à la mosquée. Aussi, il n'est pas aisé de tromper un commerçant. Jusqu'à présent, il n'est pas question de miracles car le Prophète s'instruisait de la vie. De ce fait, on peut constater que les histoires de Mohammad et de Youssoûf (qui a appris l'économie dans la maison de Al Aziz) sont celles d’hommes qui ont déployé des efforts considérables et c'est ainsi qu'ils ont atteint le succès.



De plus, à l'âge de quinze ans, le Prophète (BP sur lui) a participé à la guerre qui a eu lieu à Qoraïche, et c'est ainsi qu'il a appris l'art militaire. A la suite de cette guerre, Qoraïche a signé un pacte avec ses ennemis, alors Mohammad (BP sur lui) a appris comment négocier un accord de paix.



Conclusion :



Demain, nous raconterons l'histoire du prêtre Bahira et le mariage du Prophète avec Khadîdja. Maintenant, Résumons les leçons tirées de l’épisode de ce soir :

Nous avons appris à être fidèles,

à travailler,

à être prêts à tout apprendre, si nous voulons réaliser la renaissance de nos pays. Et ceci ne saura avoir lieu par le biais de gens qui ne savent que faire la Salât.

Je souhaite avoir réussi à vous donner une image claire de l'enfance du Prophète.



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TSC : Traduction des Sens du Coran. Cette traduction est celle du sens courant le plus connu jusqu'à présent de la sourate sus mentionnée. Lire la TSC ne remplace nullement sa lecture en arabe, la langue de révélation du saint Coran.

Posté : 24 mars06, 23:29
par nomade
* Épisode 4 : La Jeunesse du Prophète (BP sur lui)




Sur les pas du bien-aimé Mohammed (BP sur lui)



Épisode 4 : La Jeunesse du Prophète (BP sur lui)



Au nom d'Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux, Seigneur de l'univers et que Ses grâces et Sa paix soient accordées à Son Messager.



Introduction :



En introduction, on va faire un rappel de l’identité du Prophète. Regardons d’abord son statut familial. Le Prophète a été un orphelin des deux parents, son père va mourir alors qu’il est encore dans le ventre de sa mère, il est fils unique sans frère ni sœur. Cette situation va lui apprendre le vrai sens de la vie, qu’elle est courte et éphémère.



Pour ce qui est de sa résidence. Il a vécu dans cinq foyers différents. Celui de sa mère, celui de Halima Es-Sadïa au désert chez qui il va rester deux ans avant de retourner chez sa mère et rester avec elle jusqu’à l’âge de six ans, puis il est parti habiter avec son grand-père après la mort de sa mère de l’âge de 6 à 8 ans. Enfin, après la mort de son grand-père, il demeura chez son oncle Abou Taleb. Donc, il connut cinq foyers en huit ans. Ces nombreux changements de résidence vont lui apprendre: le sérieux, le sens de la responsabilité, la capacité d’adaptation et la flexibilité, car les foyers étaient différents du point de vue social.



Le troisième point concerne le travail du Prophète (BP sur lui). Ce dernier va travailler de l’âge de 8 à 15 ans en tant que berger et de 15 à 35 ans comme commerçant. Il apprit de son expérience de berger, la patience, la clémence et la capacité de réunir les gens. Et il apprit de son activité en tant que commerçant à connaître la nature humaine et à comprendre les caractères et les humeurs des gens.



Pour ce qui est de sa situation financière, le Prophète (BP sur lui) était pauvre mais provenait d’une famille noble très respectée au sein des tribus arabes. De cette manière, il était proche aussi bien des pauvres que des riches.



Son rôle dans la société : Il participait activement aux activités sociales, il n’était pas renfermé sur lui-même. Entre l’âge de 15 à 18 ans, il participa à la guerre de Foujar que les Quraychites ont menée. Il apprit ainsi l’art de la guerre. À 18 ans, il participa à la conclusion du pacte Al-Foudoul et il apprit ainsi l’art de la paix et comment conclure les ententes.



Son éducation : il ne sait ni lire ni écrire. Ceci sera d’ailleurs l’un de ses miracles. Celui qui ne savait ni lire ni écrire va être le grand maître de l’humanité. Il va puiser son expérience dans la société en participant aux guerres, aux activités politiques et sociales et surtout de son activité en tant que commerçant. J’ai envie de demander à nos jeunes de ne pas s’isoler et de participer aux champs social et politique de leur pays. Nos jeunes s’isolent de la société sous prétexte qu’elle ne leur plaît pas. Regardez l’exemple du Prophète et soyez engagés dans votre société, car c’est de cette façon que nous aurons une jeunesse forte, expérimentée et efficace.



Parfaire la préparation du Prophète pour endosser la mission prophétique :



Revenons à l’histoire du Prophète (BP sur lui). À ce moment, il avait 25 ans. Allait-il recevoir la révélation à cet âge là ? Non. Jusqu’à cette date, il n’a pas quitté Qoraïche et il n’a pas rencontré d’autres tribus. Or, il est le messager de tout l’univers, sa révélation ne concerne pas seulement les Qoraïchites mais le monde entier. Donc, il doit rencontrer les autres peuples et connaître leurs mœurs et coutumes. Vous réalisez comment la préparation du prophète se profile. Pour ce faire, il doit voyager.



Le Prophète, le commerçant :



Le voyage est une expérience très enrichissante. Nos jeunes doivent comprendre que le voyage n’est pas une aventure touristique mais une expérience de vie. Une année de voyage confère à la personne la maturité de vingt ans. Le Prophète va travailler alors chez Khadîdja et voyager pour faire du commerce en Syrie et au Yémen. Pourquoi ces deux destinations ? En Syrie, il va avoir l’occasion de faire connaissance avec la puissance de l’empire Byzantin alors qu’au Yémen, il va découvrir l’empire Perse. Comment cela va être possible ? Son oncle Abou Taleb va lui dire : «ça fait 10 ans que tu travailles dans le commerce, tu travailles avec moi et comme tu vois, l’argent se fait rare et nos affaires ne sont pas florissantes. Que penses-tu d’aller travailler pour une femme riche et noble de Qoraïche ? C’est une femme dont on n’entend que du bien et qui réussit bien en commerce. Pourquoi ne pas gérer son commerce et voyager pour développer ses affaires ?». Le Prophète (BP sur lui) accepta.



Va-t-il accepter de travailler pour une femme ? Oui bien sûr. Le Prophète (BP sur lui), n’avait pas une opinion bornée de la femme. Il s’agissait d’un travail et tant que celui-ci et les échanges qui en découlent restent dans le cadre du respect mutuel et des limites instaurées, son travail avec Khadîdja ne peut être gênant. Contrairement à nos où les jeunes usent de subterfuges pour aborder les filles. Donc, le Prophète (BP sur lui), nous démontre que les hommes peuvent travailler avec des femmes à condition qu’il y ait du respect dans les échanges.



Par ailleurs, Khadîdja n’était pas une femme ordinaire mais est une femme d’affaires douée. À ce moment là, elle est âgée de 40 ans et veuve. De plus, elle est riche, non pas par hasard mais par son sens des affaires. Lorsque Abou Taleb vint la voir pour lui proposer le Prophète (BP sur lui), pour diriger ses affaires, elle accepta mais décida de le tester. Au début, elle lui attribua une petite mission avec un petit lot de marchandises et demanda à son serviteur, Maissara, de l’accompagner. Elle va ainsi l’envoyer trois fois au Yémen. Maissara lui revint avec les nouvelles et lui dit : «Je n’ai jamais vu quelqu’un comme lui. Je n’ai jamais vu pareil sérieux, dévouement et confiance dans le travail». Pour nos jeunes, ce dernier élément est important. Le Prophète (BP sur lui), travaillait avec sérieux. Il travaillait dix à douze heures par jour. Ça me fait vraiment de la peine quand je rencontre quelqu’un qui veut travailler et réussir mais qui n’est pas prêt à fournir l’effort nécessaire. C’est honteux de prétendre aimer le Prophète (BP sur lui) et ne travailler que deux heures par jour. C’est par le travail que vous pouvez exprimer vôtre amour au Prophète (BP sur lui).



Le Prophète (BP sur lui) travaillait sérieusement et après chaque voyage, Maissara revenait dire à Khadîdja qu’il trouvait le Prophète (BP sur lui) très doué dans les affaires. Une fois, il lui signala que, tout comme elle, le Prophète (BP sur lui) n’adorait aucune idole. Ce qui attira particulièrement l’attention de Khadîdja et accrut son admiration envers le Prophète (BP sur lui), car peu nombreux étaient ceux qui ne prenaient pas les statuettes pour dieux. Comment Maissara avait-il remarqué cela ? Une fois, au cours d’une intense négociation, un commerçant demanda au Prophète (BP sur lui) de jurer par les statuettes. Alors, le Prophète (BP sur lui) répondit avec fermeté qu’il ne jurait pas par ce dont je ne crois pas.



À partir de ce moment là, Khadîdja décida de charger le Prophète (BP sur lui) d’une plus grande mission et de guider sa principale caravane qui part pour la Syrie. Habituellement, les commerçants prennent le temps de voyager et restent cinq à six semaines en Syrie pour écouler leurs marchandises. Or, le Prophète, en commerçant doué, finit la vente de ses marchandises avant d’arriver à destination. Les gens croient que la fonction des messagers est restreinte au seul fait de transmettre leurs révélations. Eh bien non, l’exemple de notre Prophète (BP sur lui) démontre que ces derniers réussissent aussi dans leur vie professionnelle.



Il ne s’agit nullement de miracles, mais de travail, de persévérance et de réussite humaine qui peut être imitée et réalisée de nos jours. La révélation a montré au Prophète (BP sur lui) le chemin global vers lequel il doit se diriger et non pas les tactiques pour y arriver. C’est lui qui devait planifier et réaliser. Le succès de notre Prophète s’est fait graduellement et souligne l’importance de fournir un effort soutenu pour atteindre progressivement ses objectifs dans la vie.



Le Prophète, le mari :



À ce stade-ci, peut-on dire que le Prophète (BP sur lui), est suffisamment préparé pour la révélation puisqu’il a réussi à connaître les autres peuples et à développer les affaires ? Non, pas encore. Il doit encore prouver qu’il est prêt à être le messager d’Allah, le Très Haut, pour l’univers. Il doit se marier, fonder une famille et réussir dans sa vie conjugale car il lui incombe de montrer au monde entier comment réussir une relation de mariage stable.



Comment a-t-il réalisé cela ? L’initiative est venue de la part de Khadîdja, qui a eu l’occasion de le tester, de voir son succès dans les affaires et de juger son caractère facile et clément en tant que commerçant. Elle était bien placée pour connaître la nature des caractères radin, vicieux et coléreux de plusieurs commerçants et a apprécié la clémence du Prophète (BP sur lui). Cette clémence permet aux commerçants d’avoir une vision à long terme pour le succès. C’est une leçon que les occidentaux ont comprise et appliquée depuis longtemps.



Khadîdja, à 40 ans, était encore au sommet de sa beauté et recevait, chaque jour, une demande en mariage de la part de nobles Quraychites. Un jour, alors qu’elle était assise en compagnie de son amie Nafissa bint Al-Mounabih, elle commença à lui parler de son admiration envers le Prophète (BP sur lui), la clémence de ce dernier et son succès dans les affaires. Nafissa demanda alors à Khadîdja si elle voulait qu’elle intercède en sa faveur auprès du Prophète pour qu’il la demande en mariage et Khadîdja accepta.



Cette situation soulève quelques questions. Une femme peut-elle choisir son mari ? Oui. D’ailleurs ceci va donner suite au mariage le plus noble de l’humanité. Une femme peut-elle avoir des sentiments ? Oui bien sûr, mais il reste à savoir comment elle les exprime ? Nos filles ne doivent pas remettre en cause leur dignité. Khadîdja a envoyé une femme mature qui va parler avec sagesse au Prophète (BP sur lui). Elle commença par lui demander s’il était marié. Il répondit : «Non». Elle poursuit en lui demandant pourquoi. Il répondit : «Qui accepterait de se marier avec un pauvre comme moi ?». C’est alors à Nafissa de lui proposer le nom de Khadîdja et au Prophète de demander si elle accepterait sa demande. Elle lui répondit avec sagesse : «Je vais voir avec elle». Elle repartit chez Khadîdja et le fit attendre quelques jours et revint l’informer que Khadîdja avait accepté sa demande.



Comprenez-vous le sens de l’histoire ? L’islam accorde une valeur inestimable à la femme et par conséquent, nos femmes doivent sauvegarder leur dignité. D’ailleurs, les femmes qui acceptent de se marier par un acte non officiel sont abandonnées à la fin par les hommes car ces derniers ne les respectent pas. Le mariage du Prophète (BP sur lui) dura 25 ans et pourtant, il y avait une grande différence d’âge, Khadîdja avait 40 ans et le Prophète (BP sur lui) n’en avait que 25. La clé dans ce cas était la maturité.



Khadîdja épousa donc le Prophète, un mariage qui dura vingt-cinq ans. Mais un tel mariage était-il susceptible de réussir ? Est-il possible de nos jours de réussir un mariage d'un couple avec un écart d'âge aussi grand ? Souvenez-vous que Khadîdja était de quinze ans l’aînée du Prophète. Mais leur union était réalisable grâce à la maturité du Prophète. Il était certes plus jeune que Khadîdja, mais il avait mûri grâce aux différentes épreuves et expériences qu'il a vécues.



Il y avait aussi un autre handicap qui aurait pu vouer à l'échec le mariage du Prophète et de Khadîdja : la différence de la richesse. Mais ne vous méprenez pas, il a un sens plus profond à relever, Khadîdja était plus nantie que lui, mais ils étaient du même rang social. Il ne suffit pas de choisir la probité et la rectitude chez un futur époux, mais il est important que l'homme et la femme soient d'un niveau social égal. Le Prophète n'était pas riche, mails il était issu de la plus noble famille de Qoraïche.



Mais qui allait subvenir aux besoins du foyer ? C'était le Prophète qui pourvoyait aux besoins de sa famille. Le fait qu'il vint habiter chez Khadîdja ne l'empêcha pas de prendre en charge les besoins de son foyer. Car ses affaires commençaient à prospérer et il avait déjà des associés dans son commerce.



Certains orientalistes ont avancé que le Prophète s'est lié avec Khadîdja uniquement par cupidité et soif d'argent. Ce qui est complètement faux car Khadîdja était une femme intelligente et elle n'a accepté qu'après avoir bien jugé et testé le Prophète pendant plus de deux années. Alors je dis à nos filles aujourd'hui, ne vous lancez pas dans le mariage sous l'attrait des seules manières ou de l'apparence mais prenez bien soin de bien juger vos futurs époux.



Le mariage du prophète et de Khadîdja a donc réussi parce qu’il a réuni ces conditions :



· Même rang social,

· Maturité du Prophète malgré l’écart d'âge,

· Le Prophète pourvoyait aux besoins du foyer,

· Khadîdja s'était bien assurée qu'il n'était pas animé par la cupidité mais qu'il était un homme capable de fonder un foyer.



Ce mariage a donc duré 25 ans durant lesquels ils ont eu six enfants; quatre filles et deux garçons. Les filles étaient : Zeinab, Rouqaya, Oum Koulthoum et Fatima Zahrae. Les garçons étaient : Al-Kacem et Abdullah. Ils vécurent heureux, liés d'un amour qui n'a pas d'égal dans l'histoire, et qui n'a rien à envier aux célèbres histoires de notre temps, parce que le Prophète a gardé intact son amour pour son épouse longtemps après sa mort. Le jour de la conquête de la Mecque, on avait vu le Prophète s'asseoir avec une vielle femme bavardant avec elle avec grande animation. Aicha lui demanda qui pouvait être la femme qui a reçu tant d'honneurs du Prophète, il lui répondit que c'était une amie de Khadîdja. Alors elle lui dit : de quoi avez-vous parlé ? Il lui répondit : de la belle époque de Khadîdja !!



Ce bonheur n'a été troublé que par la mort de leurs deux garçons. Encore une fois, le Prophète est affligé par la mort des siens. Les deux garçons moururent alors qu'ils avaient trois et quatre ans. Une peine qui devait inculquer au Prophète l'aspect éphémère de la vie, une peine qui devait forger dans la douleur et le chagrin celui qui allait porter le message vers l'humanité, et pour cela il devait être pleinement prédisposé à affronter les malheurs et les aléas de la vie. Il perdit successivement son père, sa mère, son grand-père, ses deux fils. Des malheurs qui ont rapetissé la vie à ses yeux au point qu'il dit un jour à son oncle : "Par Allah mon oncle, si on me mettait le soleil dans ma main droite et la lune dans ma main gauche pour que j’abandonne ce sujet, je ne le ferai pas jusqu’à ce que Allah le fasse triompher ou que je périsse." Alors prenons exemple sur le Prophète, vivons pour notre cause, vivons pour l'idée, vivons pour le bien, vivons pour l'Islam. Que la vie soit minuscule à nos yeux.



Et là aussi nous saisissons un sens très profond; Allah a fait que nous trouvions dans l'histoire de la mort des enfants du Prophète un exemple de réconfort pour tous les parents qui sont affligés par la mort de leur enfant. Pour que nous comprenions que parfois Allah nous refuse certaines choses pour mieux nous donner. Car il se peut que tu perdes un enfant qui aurait grandi dans le mauvais chemin s’il avait survécu et que sa mort te fera gagner le paradis grâce à ta résignation et ta louange à Allah.



Le mariage a donc réussi et le Prophète s'est avéré un parfait époux et un bon père. Cela est-il suffisant pour sa préparation ? Non, le Prophète sera destiné à porter un message à toute l'humanité et il devait donc être humain, il devait vouer un amour à tous les hommes sans distinction. Et cette humanité devait surgir avant la révélation pour qu'elle ne soit pas assimilée à un sentiment pour ses co-religionnaires.



A ce propos, je vais vous conter une histoire sans pareille. Un jour, une femme, Sa’da Bent Ta’laba, était en chemin de son village vers un autre village voisin avec son fils, Zayd Ibn Haritha. A mi-chemin, une tribu ennemie la surprit et lui ravit son fils pour le vendre à la Mecque comme esclave. Il se trouva que celui qui l'acheta était un neveu de Khadîdja et qui entreprit de le lui offrir comme cadeau, car cela était d'usage en ce temps là en Arabie. Khadîdja à son tour offrit l'esclave au Prophète. Zayd était encore petit et il ne cessait de pleurer à cause de la séparation avec sa mère. Mais savait-il que c'était le meilleur jour de sa vie ? N'est-ce pas que nous disions que peut être Allah nous prive de certaines choses pour nous récompenser par la suite sans limites !



Zayd s'est établi donc dans la maison du Prophète comme serviteur. Mais ses parents ne s'étaient pas remis de la perte de leur enfant, et son père était tellement affligé qu'il écrivit un poème dans lequel il pleurait la souffrance qu'il endurait et entreprit de chercher son fils partout en Arabie. Des pèlerins venus à la Mecque lui apprirent que son fils s'y trouvait, chez un homme qui s'appelait Mohamed Ibn Abdallah de Qoraïche. Alors il emprunta de l’argent pour racheter son fils et partit à la Mecque. Arrivé chez le Prophète, il le pria de lui rendre son fils en contrepartie d'une grande somme d'argent qu'il lui proposa. Le Prophète tout humain qu'il était lui proposa une autre façon de régler le litige. Il lui dit: « on va appeler Zayd et on lui demandera de choisir entre partir avec vous ou rester à mes côtés. S'il choisit de partir je vous le concéderai sans argent, et s'il choisit de rester chez moi, alors je ne suis pas quelqu'un qui se sépare de ceux qui l'aiment. » Le Prophète fit venir Zayd et lui soumit la proposition qu'il avait faite à ses parents. A la surprise de son père, Zayd choisit de rester aux côtés du Prophète et dit à son père, qui ne revenait pas que son fils ait choisi la servitude plutôt que de partir avec lui : « j'ai trouvé auprès de cet homme une miséricorde qui n'a pas d'égale sur terre ! »

Le Prophète prit Zayd par la main, se dirigea vers la Ka’ba et annonça à toute la Mecque que Zayd était désormais son fils à part entière.



Le Prophète a jusque là surmonté toutes les épreuves; il avait réussi dans son métier de commerçant, il avait acquis la connaissance des autres peuples et l'art de la guerre et de la paix, il était un père de famille exemplaire et il était plein d'humanité envers les hommes. Mais était-il tout à fait prêt ? Avait-il acquis l'art de guider les hommes, de bâtir le consensus autour de lui ? Et plus important encore, il fallait un témoignage de Qoraïche de la grandeur de cet homme. Pour cela il lui fallait une préparation pour qu'il acquière les qualités de chef et de leader.



A cette époque le Prophète avait 35 ans. Qaraïche avait décidé de reconstruire la Ka’ba qui s'est ébranlée par la suite d'une inondation. Pour ce faire, les Quraychites ont décidé de n’investir que l’argent d’origine licite! Malgré l'égarement dans lequel ils étaient, leur instinct de bien les a guidés à épargner tout ce qui est illicite et impropre dans cette construction toute particulière. Car le sentiment qui distingue le bien du mal est inné en chaque homme. Qaraïche avait su que tout bien acquis dans le mal et la turpitude n'était pas propre, alors que beaucoup aujourd'hui vivent avec de l'argent illicite sans scrupule ni crainte !



La construction de la Ka’ba était un grand honneur pour les tribus de Qaraïche. Toutes les tribus se sont partagées cette noble tâche, chacune de son côté. Arrivés à la pose de la pierre noire, chaque tribu voulut s’attribuer cet honneur ce qui provoqua un grand conflit qui a failli dégénérer en guerre. Trois jours durant ils ne savaient pas comment régler le différend. Alors Al- Walid ibn Al-Moughira leur proposa d’attendre et d’accepter le jugement du premier homme qui apparaîtra au détour du chemin menant à la Ka’ba.



Ce fut le Prophète qui apparut le premier. Alors les cris de joie fusèrent, car Qoraïche connaissait la rectitude et la loyauté du Prophète. Là se révélèrent les aptitudes à diriger et commander du Prophète. Qu'avait-il fait ? Il enleva sa cape et la mit par terre loin de la Ka’ba et prit la pierre noire et la déposa dessus. Il demanda alors aux chefs des tribus de la prendre chacun de son côté et de porter la pierre jusqu'à la Ka’ba. Il avait pris soin de poser la pierre le plus loin possible pour qu'ils dépensent leurs énergies en route. Arrivés enfin à la Ka’ba, il prit la pierre et la déposa à sa place.



Par Allah, je sens grandir l'amour du Prophète dans mon cœur. Anas Ibn Malek avait dit : le Prophète est entré à Médine un lundi et toute Médine s'est illuminée par sa présence, et il est mort un lundi et toute Médine s'est assombrie par son absence.



Tout était préparé pour l'apparition du Prophète et tout contribuait à cela. Un monde, une Arabie, et toute la terre qui étaient en quête d'un réformateur.



Le Prophète a été prédisposé en tout pour cette grande mission. Demain, nous verrons l'ultime préparation; la préparation spirituelle. Nous parlerons de Ghar Hir'a et de la révélation.



Conclusion :



En guise de conclusion nous récapitulons les points et les notions que nous avons touchés :



· L'importance du contact avec les gens,

· L'importance du travail,

· Non à l'isolement vis-à-vis de la société,

· La miséricorde envers toute l'humanité,

· L'importance du bon choix de l'épouse.

Posté : 09 avr.06, 00:02
par nomade
* Episode 5 : Le début de la révélation




Sur les pas du bien-aimé Mohammed (BP sur lui)




Episode 5 : Le début de la révélation



Introduction :



Nous avons parlé de la préparation psychologique du Prophète (BP sur lui) pour la Mission. Il a perdu son père, puis sa mère et ensuite son grand-père. Il a dû commencer à travailler à l’âge de huit ans et acquit certaines qualités avec la garde des moutons. A quinze ans, il commença sa carrière de commerçant et y gagna beaucoup d’expérience, à la fois sociale et pratique. Il avait également assisté à une guerre et un traité de paix et s’était ainsi constitué un stock de connaissances et de savoir-faire considérable. Psychologiquement prêt, il lui manquait seulement la préparation spirituelle pour être capable de porter la majestueuse mission qui l’attendait.

Le monde, la péninsule Arabe et La Mecque attendaient l’événement.



La préparation spirituelle :



Le Messager (BP sur lui) avait trente-huit ans et, pendant deux ans, il allait recevoir la préparation nécessaire pour recevoir le Message. Car la rencontre de Djibrîl (Gabriel) n’était pas peu de chose et le message n’était pas un message ordinaire. Les révélations allaient l’épuiser physiquement au point qu’il allait transpirer en plein hiver.



Les derniers six mois avant la révélation, des incidents étranges lui arrivaient. Il voyait des songes qui se réalisaient au matin, ce qui lui fit dire plus tard : “Les songes qui se réalisent sont une part sur quarante-six de la prophétie.” Il entendait des rocs et des arbres qui le saluaient et dit lui-même : “Je connais à la Mecque un roc qui me saluait.”



L’amour de la solitude lui pénétra le cœur, de sorte qu’il prit le temps de réfléchir à l’univers et à la vie. Il faut savoir que c’est Allah qui dépose la foi dans les cœurs. Le verset dit – ce qui peut être traduit par - Mais Allah vous a fait aimer la foi et l'a embellie dans vos cœurs et vous a fait détester la mécréance, la perversité et la désobéissance.” (TSC, Al-Houjourât (LES APPARTEMENTS): 7). Les gens jeûnent le mois de Ramadan parce qu’Allah dépose dans leurs cœurs l’amour de l’obéissance au début de ce mois et de même pour les dix derniers jours qui comportent Laïlat Al-Qadr (la nuit du Destin). Le Prophète a dit : “Les cœurs sont entre deux des doigts du Miséricordieux qui les manipule comme Il veut.”



Allah envoie ainsi des signes à Ses serviteurs qui doivent les remarquer et les suivre et ne pas leur tourner le dos. En ressentant l’amour de la solitude comme un de ces signes, le Prophète (BP sur lui) s’y adapta de suite.



Je vais vous illustrer cette idée par une petite histoire comme exemple. Un jour un de mes amis, un médecin, a rendu visite à une dame malade. La visite terminée, la dame lui offrit de le faire raccompagner par son fils. Ce dernier était du genre qui ne sent aucune contrainte envers la religion et se moque au contraire de ceux qui la pratiquent. Tout au long du chemin, il se mit à se moquer tant et si bien que le médecin, ennuyé de cette attitude, lui demanda de le déposer au milieu du chemin. Quelques mois après, il dut rendre visite de nouveau à la même dame qui lui fit la même offre à la fin de la consultation. Le médecin essaya tant qu’il put de décliner l’offre mais lorsque la dame lui fit savoir que son fils priait à la mosquée et devait rentrer dans cinq minutes, il se sentit curieux de connaître la cause de ce revirement et il attendit. En voiture le médecin questionna le jeune homme qui lui expliqua que l’agence de voyage dans laquelle il travaillait avait décidé de faire des excursions de ‘Oumra et de Hadj (petit et grand pèlerinage) parce qu’il y avait de nombreux clients pour ce genre de voyage. Il avait été choisi pour accompagner les pèlerins et il avait été à La Mecque sans avoir l’intention d’accomplir le culte. Une fois là-bas, il s’était dit qu’il devait aller voir la Ka‘ba de près comme curiosité touristique et par hasard c’était le premier du mois de Cha‘bâne où la Ka‘ba est ouverte pour son nettoyage annuel. Il était debout à regarder en curieux les notables qui entraient lorsqu’un des cheikhs qui étaient près de lui le prit par la main et lui dit : “Allons, entrons nous aussi.”



Nous savons tous que seuls des rares élus rentrent à l’intérieur de la Ka‘ba mais lorsque Allah veut déposer la foi dans le cœur d’une personne, rien ne s’y oppose. Notre jeune homme en est sorti transformé.



Ne refusez donc pas les signes qu’Allah vous envoie. Si vous sentez que vous avez envie de prier ou de faire n’importe quelle bonne action, que rien ne vous retienne, commencez tout de suite.



La caverne Hira’ et la méditation:



L’amour de la solitude a été déposé dans le cœur de notre Prophète (BP sur lui) et la période de la caverne de Hirâ’ commença. C’est une caverne sur une haute cime de montagne. Un jeune homme en pleine forme l’escalade en une heure et demie. A son approche, il faut se faufiler entre de grands rocs. Sur le lieu même, la scène est impressionnante. On se retrouve dans un tout petit abri formé par trois grands rocs penchés l’un sur l’autre et le panorama est grandiose. Il y a d’un côté la dépression de la vallée avec la Ka‘ba visible, d’un autre les cimes des montagnes environnantes et devant soi tout le ciel ouvert.



Le Prophète (BP sur lui) avait alors quarante ans, et il faisait ce trajet et restait dans la caverne pendant une dizaine de jours à chaque fois. Il demeurait dans cet endroit solitaire que vous devez imaginer par une nuit sans lune comme celle où Djbrîl lui apparut pour la première fois. Il restait assis à réfléchir à ce qu’il voyait devant lui, à l’univers, aux étoiles, aux créatures, à sa communauté, et surtout à la vie et ses raisons d’être. Tous les livres expliquent que pendant ce temps, il pratiquait le culte, mais lequel ? Il n’était affilié à aucune religion.



Il faut savoir que la réflexion et la méditation sont l’essence de toute religion. Tous les prophètes l’ont pratiquée. Le verset nous dit – ce qui peut être traduit par - : “En vérité, dans la création des cieux et de la terre, et dans l'alternance de la nuit et du jour, il y a certes des signes pour les doués d'intelligence, qui, debout, assis, couchés sur leurs côtés, invoquent Allah et méditent sur la création des cieux et de la terre ... (TSC, 'Al-`Imrân (LA FAMILLE D'IMRAN) :190, 191). Un des Compagnons de la seconde génération disait : “La méditation est la lumière de la foi”. Abou Ad-Dardâ’ disait : “Une méditation d’une heure vaut mieux que la prière de nuit pendant une année”. Al-Hassan al-Bassri dit : “La méditation est le meilleur culte”. Hassan Ath-Thawry disait aussi la même chose.



Nous ne pourrons pas bâtir de renaissance sans pratiquer ce genre de culte qui nous apprend à réfléchir. Savez-vous que de grandes sociétés commerciales convoquent leurs employés à des séjours dans des endroits isolés pour leur donner l’occasion de réfléchir à leurs affaires ?



Vous êtes-vous jamais demandés pourquoi est-ce que vous vivez et quels sont vos objectifs dans la vie ? Je vous conseille de vous donner du temps pour la réflexion et la méditation, et le meilleur moment peut être pendant la marche. Vous devez réfléchir à votre vie et savoir exactement ce que vous voulez en faire. Il a été dit que la vie est comme une flèche et chacun n’en a qu’une. S’il rate son but, il n’aura pas de seconde chance.



Khadîdja (qu’Allah soit satisfait d’elle) et le rôle de l’épouse :



Le Prophète se tenait donc dans la caverne de Hirâ’ et, pendant deux ans, il a réfléchi à la vie et à la mort. La mission à laquelle il était appelé était majestueuse et le nécessitait.



Et où était Khadîdja dans tout cela ? Elle le soutenait, lui tenait compagnie et partageait tout avec lui comme toute femme doit le faire avec son mari. Elle escaladait cette montagne à l’âge de cinquante-cinq ans pour passer quelques moments avec lui et lui apporter des provisions. Elle a été la plus grande grâce octroyée au Prophète. C’était une femme sage et le Prophète (BP sur lui) la désigna comme la meilleure femme de l’univers avec Mariam bint ‘Imrân (Marie, mère de Jésus). Avant sa mort, Djibrîl lui avait annoncé à travers le Messager qu’elle aurait au Paradis une maison en perles et en rubis.



C’est une leçon très importante pour les couples. Il leur faut partager leurs expériences et leurs pensées car ils en seront plus unis et leur mariage sera plus solide. Les gens doivent apprendre à communiquer entre eux. Notre religion incite à la communication et à la vie en communauté. Le Prophète (BP sur lui) dit : “ Celui qui vit proche des gens et les supporte est meilleur que celui qui vit en solitaire.” Si vous aimez la retraite, vous avez les dix derniers jours de Ramadan pour la pratiquer et vous devez même la faire à la mosquée c’est à dire au milieu des autres.



Le début de la révélation :



Le Prophète avait passé deux ans de cette façon quand, par une nuit sans lune à la fin du mois de Ramadan Djibrîl lui apparut dans la caverne sur la montagne. Tout d’un coup il vit devant lui quelqu’un qui lui disait : “Lis”. Il dit : “Je ne lis pas.” Il lui répéta : “Lis.” Et le Prophète répéta : “Je ne lis pas.” Il le prit dans ses bras, le serra très fort et lui répéta : “Lis.” Le Prophète répondit : “Quoi lire ?” Il le serra une troisième fois au point de lui faire perdre le souffle et lui dit : “ Lis, au nom de ton Seigneur qui a créé ... " (TSC, Al-`Alaq (L'ADHERENCE) : 1). C’était une scène unique où la lumière du ciel s’unissait à la lumière de la Terre pour illuminer l’humanité jusqu’à l’éternité. Djibrîl n’était pas descendu depuis six cents ans, depuis l’époque de ‘Îssa (Jésus). Et, depuis la mort du Messager (BP sur lui), il ne descend plus que durant la nuit du Destin, Laïlat Al-Qadr. Nous nous demandons ce qu’il pense de notre état et comment il nous trouvera cette année...



Pourquoi est-ce que Djibrîl avait donné ces étreintes au Prophète (BP sur lui) ?



· Parce que notre religion est celle de l’amour, de la miséricorde et de la paix, et qu’elle doit être propagée par l’amour.

· Pour faire comprendre à Mohammed qu’il était bien éveillé et que ce qu’il voyait n’était pas un songe.

· Le moment était difficile et nous avons vu que chaque fois que le Prophète traversait un moment difficile, Allah lui envoyait un incident qui devait le consoler. Cette étreinte était donc comme une consolation et un encouragement à ce qu’il devait subir par la suite.



Djibrîl s’en alla et le Prophète (BP sur lui), épouvanté par ce qu’il venait de voir, descendit en courant vers Khadîdja et rentra chez elle tout tremblant en disant : “Couvrez-moi, couvrez-moi.”



Nous savons comment elle le rassura et le prit chez son cousin Waraqa qui lui dit que c’était l’annonce de la prophétie. Pourquoi cette rencontre avait-elle été organisée de cette façon impressionnante ? Pour faire comprendre au Prophète l’importance et la gravité de la chose.



Je dis également aux jeunes que nous vivons des temps difficiles et ardus. Prenez le sujet au sérieux, vous les jeunes qui n’avez en tête que la recherche des réjouissances et vous les parents qui n’avez en tête que d’amasser une fortune pour vos enfants.



Mais Djbrîl n’est pas réapparu et le Prophète (BP sur lui) s’en inquiétait et commençait à avoir des doutes à propos de ce qu’il avait vu. Pourquoi est-ce qu’Allah le fit attendre ? Pour susciter en lui le désir de revoir Djibrîl. La mission pour laquelle il était apprêté devait être difficile et il la supportera mieux quand il l’aura désirée. C’est un des arts du management, parce que lorsque la personne attend une chose, son désir de l’avoir augmente avec le temps et l’esprit se concentre dessus. Cette attente était comme pour lui dire « prépare-toi ».



Remarquez également que Djibrîl ne s’était pas fait connaître par le Prophète. Pourquoi ? Parce que le Prophète (BP sur lui) au moment de cette première rencontre était sous le choc et, pour bien comprendre une chose, il faut être concentré et attentif. C’est un humain qui lui avait expliqué le sujet.



Mais pourquoi est-ce le mot “Lis” qui a été le premier prononcé du Coran quand le Prophète ne savait pas lire ? Ce mot s’adresse à nous. Il devait nous faire comprendre que le temps des miracles des prophètes était révolu. Fini le temps du bâton de Moïse et le temps de l’arche de Noûh (Noé). Il n’y en aura plus, nous-mêmes serons le miracle, hommes, femmes et jeunes gens grâce à ce que nous réaliserons comme œuvres grandioses pour notre Umma. “Lis” (qui signifie la connaissance et le travail) doit devenir notre outil pour parvenir à vivre, résoudre nos problèmes et nous bâtir une renaissance. Le Prophète l’avait compris. Il n’est pas permis que la Umma dont le premier mot de son message est “Lis” soit à 60% analphabète. Elle attend toujours les miracles qui doivent la délivrer de ces temps difficiles. Ce mot “Lis” a même été répété six fois dans les cinq premiers versets révélés du Coran à cause de son importance. Il prouve la véracité du message de notre Prophète et prouve qu’il est venu pour l’humanité de tous les temps parce qu’il prévoyait les besoins de nos jours. Quelle inimitabilité et quel miracle avec les significations de ce mot ! Il est vrai que le Messager (BP sur lui) ne savait pas lire mais il était instruit au point que les livres qui nous transmettent sa science sont comptés par milliers. Celui qui ne sait ni lire ni écrire a laissé toute cette science et cela est en lui-même un miracle prodigieux.

Le Prophète (BP sur lui) était descendu de la caverne de Hirâ’ tout tremblant parce que l’apparition de Djibrîl avait été une grande surprise pour lui. Il ne s’attendait pas à recevoir le message. Mais que recherchait-il ? Il recherchait la vérité.



Il y avait un homme nommé Abou ‘Âmer qui, sachant que la venue d’un messager était proche, avait commencé à se donner des airs respectables et savants pour essayer d’obtenir ce statut de Messager. Et lorsqu’il vit que c’était Mohammed (BP sur lui) qui avait reçu la Mission, il devint un de ses plus grands ennemis. C’était lui qui, pendant la bataille de Uhud avait creusé le trou où le Messager était tombé et où il a été blessé. Mais il fallait savoir que ce message ne pouvait être acquis, il était donné à qui le méritait le mieux. La Révélation et le Message étaient venus à Mohammed (BP sur lui) parce qu’il s’activait à la recherche de la vérité.



La vie passe vite et nous serons tous ensevelis sous terre. Il ne faut pas s’attacher aux futilités et s’en tenir aux actes superficiels, mais rechercher quoi faire au service de l’humanité. Il faut aimer l’Islam et essayer d’être l’artisan de son prestige.



Il faut également se rappeler de Khadîdja et de son rôle merveilleux auprès du Prophète (BP sur lui). C’était ainsi une femme qui avait été la première à devenir musulmane après le Prophète (BP sur lui) et à aider à la consolidation de cette religion.



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TSC : Traduction des Sens du Coran. Cette traduction est celle du sens courant le plus connu jusqu'à présent de la sourate sus mentionnée. Lire la TSC ne remplace nullement sa lecture en arabe, la langue de révélation du saint Coran.

Posté : 18 avr.06, 23:32
par nomade
* Episode 6 : Première semaine de la mission




Sur les pas du bien-aimé Mohammed (BP sur lui)




Episode 6 : Première semaine de la mission



Introduction :



Nous continuons toujours avec la Sirah de notre Prophète bien aimé ; mais je voudrais auparavant que nous parlions des bonnes intentions et des promesses que nous avions formulées la première nuit de Ramadan. Avons-nous été fidèles à nos promesses et avons-nous réalisé nos bonnes intentions ? J’espère que beaucoup d’entre nous ont pu se rapprocher un peu plus d’Allah, faire des invocations, prier la nuit et donner des aumônes. Ramadan n’est qu’un nombre déterminé de jours, il nous parle et nous dit “Je viens, je passe, je prends un bout de votre vie et je serai la cause de votre sauvetage de l’Enfer. Nous sommes-nous rappelés de cette devise que nous avions choisie le premier jour “Je vous adorerai, mon Seigneur, durant ce mois comme je ne l’ai jamais fait ”. Essayons de faire de ce mois de Ramadan le meilleur de notre vie.



Pendant que j’étais en discussion hier sur l’Internet, un jeune homme a formulé une très bonne idée ; Il nous a dit que pour réaliser cette devise, il s’était imaginé qu’il devait mourir la veille de Ramadan mais que Allah lui avait offert une chance unique en le laissant vivre pendant le mois de Ramadan. D’après vous, comment sera la pratique du culte de quelqu’un qui sait qu’il doit mourir à la fin du mois ? J’ai trouvé l’idée très belle et j’ai voulu vous la communiquer pour que vous l’imitiez.



Première semaine de la mission :



Nous avons parlé hier du début de la Révélation à la caverne de Hirâ’, mais avant d’entamer ce récit, je voudrais vous demander de vous figurer les scènes que nous allons aborder jusqu’aux détails les plus infimes afin de vous imprégner de l’ambiance et d’en tirer le maximum de leçons.



Après cet étrange entretien avec l’être extraordinaire, le Prophète (BP sur lui) quitta la caverne et descendit la montagne tremblant et transpirant. Il courut pendant tout le trajet du retour. En arrivant chez lui, frémissant de froid et tout en sueur il répéta seulement :’ Couvrez-moi, couvrez-moi.’



Il ne savait pas qu’il était devenu Prophète. Djibrîl (Gabriel) ne lui avait rien dit à ce sujet. Il ne savait pas non plus si ce qui lui était arrivé dans la caverne était une bonne ou une mauvaise chose. Il dit à Khadîdja : “J’ai eu peur pour ma vie”. Il pensait qu’il avait peut-être vu un Djinn. Djibrîl lui était apparu sous l’image d’un ange et il ne connaissait pas la différence.

Khadîdja avec sa sagesse habituelle lui répondit : “Non par Allah, Il ne t’humiliera jamais. Tu préserves les liens de famille, tu secours le faible, tu donnes au pauvre, tu honores ton invité et tu aides contre l’injustice.”



Nous devons nous arrêter un moment pour réfléchir à ces paroles. J’aimerai faire remarquer comment Khadîdja a soutenu son mari, comment elle l’a conforté et l’a encouragé avec ses paroles. Elle l’a écouté et ensuite lui a donné conseil. Tous les maris aimeraient que leurs femmes les écoutent dans les moments difficiles et leur donnent leur avis sans critiques ni blâmes.



Les hommes également doivent partager leurs soucis et leur vie quotidienne avec leurs femmes. Ainsi l’épouse sera prête à soutenir son mari et à le conseiller lorsqu’il en aura besoin. Ils vivront au même diapason. Si une femme désire avoir un mari comme le Prophète (BP sur lui) elle doit être elle-même comme Khadîdja.



Khadîdja a relevé le moral du Prophète (BP sur lui) avec son exclamation spontanée. Remarquons également qu’elle a vanté les qualités morales de son mari et non ses qualités d’adorateur. Elle savait que là était le mérite.



De nos jours, nous ne voyons que des gens pieux qui n’ont pas de principes moraux et qui par conséquent repoussent les gens loin de la religion ou des gens d’une haute morale qui ne pratiquent pas la religion et font penser aux autres qu’elle n’est pas importante.



Je me demande pourquoi nous ne pouvons pas avoir les deux. Il faut se rappeler ces paroles du Prophète (BP sur lui) :



“La moralité est ce qui pèse le plus pour le serviteur le Jour de la Résurrection.”

“Les meilleurs Musulmans sont ceux aux meilleures moralités.”

“La moralité et la crainte d’Allah sont ce qui mènent le plus au Paradis.”

“Celui qui a la meilleure moralité sera le plus proche de moi le Jour de la Résurrection.”

“Celui qui a la meilleure moralité sera le plus proche de mon cœur le Jour de la Résurrection.”

Rappelez-vous que le bien n’est jamais perdu. Le Messager (BP sur lui) en faisait beaucoup et c’est pour cela que Khadîdja était sûre que Allah n’allait lui apporter rien de mal et elle le lui a rappelé. Souvenez-vous toujours que “Les bienfaits préviennent contre une mort atroce.”



Lorsque le Prophète (BP sur lui) se calma complètement, Khadîdja l’emmena voir son cousin Waraqa Ibn Nawfal, qui avait embrassé le christianisme depuis longtemps, connaissait l’Evangile et écrivait en hébreu. Bien que son cousin soit déjà vieux et aveugle à ce moment là, Khadîdja était sûr qu’il était le seul qui pouvait écouter et aider son mari. Elle lui dit :’ Cousin, écoute ce que ton neveu a à dire.’



Waraqa demanda au Prophète: ‘Qu’as-tu vu, neveu ?’ Le Prophète lui raconta tout ce qui lui est arrivé dans la caverne et à peine finit-il son récit que Waraqa s’exclama tout excité :’ “Tu es le dernier des prophètes, tu es le prophète de cette Umma ! C’est An-Nâmoûs (le Confident) que tu as vu. C’est celui qui est apparu à Moûssa (Moïse). Pourvu que je sois vivant lorsque ton peuple t’expulsera !” Le Messager (BP sur lui) l’interrompit : “Vont-ils m’expulser ?” Il lui répondit : “Oui. Il n’y a pas un homme qui soit venu avec ce que tu apportes sans qu’il soit combattu et expulsé ! Si je vis jusqu’à ce jour, je te soutiendrai ardemment !”



Nous déduisons de tout cela que le Message est une lourde responsabilité et que Allah sait mieux que quiconque où placer Son message. Nous apprenons également que le Prophète allait continuellement rencontrer Djibrîl, que sa route serait pleine d’obstacles et que le Message nécessite beaucoup d’efforts et de sacrifices. Waraqa le savait et c’est pourquoi il retint Khadîdja à sa sortie et lui dit : “Dis-lui d’être ferme.”



Vous savez certainement que les gens qui vécurent les deux guerres mondiales ne se doutèrent nullement qu’ils avaient vécu des événements aussi importants, à cause de leurs portées difficilement concevables à l’époque. Ce sont les historiens qui ont qualifié ces guerres de ‘mondiales’. Cependant en disant :’ J’aurais souhaité être plus jeune pour te supporter…’ Waraqa savait assurément qu’avec l’arrivée de ce Prophète, toute l’histoire de la terre allait changer et que de grands événements allaient voir le jour et que le Prophète allait avoir besoin de jeunes pour affronter les innombrables défis à venir. Je vous dis qu’à notre époque, et par ces temps difficiles que toute la terre traverse, nous avons besoin de jeunes hommes et femmes qui soient capables de porter la responsabilité de la renaissance de la Umma.



Waraqa est mort quelques jours après sa rencontre avec le Prophète (BP sur lui). Allah l’avait gardé en vie juste pour dire ces quelques phrases au Messager d’Allah. Il avait gagné la chahada (martyre) grâce à un moment de sincérité lorsqu’il avait dit : “ Pourvu que je sois vivant lorsque ton peuple t’expulsera. J’aurai souhaité être plus jeune ... Si je vis jusqu’à ce jour, je te soutiendrai ardemment. ” Il semblait dire : “Je vivrai pour la vérité”. Le Prophète (BP sur lui) dit : “Waraqa a mérité la récompense de toute une Umma (nation) par un instant de sincérité.”



Nous voulons tous le répéter et dire tout le temps en nous-même “Je vivrai pour la vérité”.

Mohammed (BP sur lui) sut qu’il était le prophète de son temps mais il n’en était pas encore certain puisque c’était juste un être humain comme lui qui venait de le lui dire.



Pendant trois ou quatre jours, Djibrîl n’est pas descendu voir le Prophète (BP sur lui). La raison de cette absence étant de lui laisser le temps d’absorber les informations qui lui ont été révélées, et de méditer sur sa décision : va t-il ou non être en mesure d’accepter sa prophétie après sa discussion avec Waraqa Ibn Nawfal.



Le Prophète (BP sur lui) a enduré ces quelques jours avec nostalgie, jusqu’à ce qu’un jour, il a vu de nouveau Djibrîl devant lui, assis sur une chaise entre ciel et terre. Comme il l’a décrit lui-même, il couvrait la vue du ciel : « là où je regardais, il occultait la vue. Il me disait : "Ô Mohammad ! Tu es le messager d’Allah et je suis Djibrîl du ciel ».



Observez l’ordre des évènements agencés par Allah, exalté soit-Il. Au début, une rencontre puissante ; puis une discussion avec Waraqa Ibn Nawfal qui lui éclaircit certains points ; ensuite quelques jours de réflexion et de méditation ; et enfin Djibrîl lui annonçant explicitement qu’il était le prophète et lui l’ange Djibrîl.



Pour la première leçon, Djibrîl a emmené le Prophète (BP sur lui) dans le désert et a tapé avec son aile sur le sol pour en faire sortir un ruisseau d’eau. Puis il a entrepris de lui apprendre l’ablution et la Salat. Ainsi la première leçon fût la prière. Il lui a demandé de l’imiter, il a dit : « Ô Mohammad, fais comme je fais ». Et le Prophète s’est exercé au rituel de l’ablution, puis il a entamé la Salat telle que nous la connaissons. Pendant ce temps, le Prophète (BP sur lui) observait, imitait et apprenait.



Remarquez que cet enseignement est très pratique, et qu’à nos jours, nous nous limitons souvent aux leçons théoriques. Il y a des centaines d’années, Djibrîl a utilisé le principe de l’enseignement par la pratique pour instruire le Prophète (BP sur lui). Il lui a dit : « Ô Mohammad, fais comme je fais : deux Rakaâ le matin et deux le soir ».



La Salat a débuté ainsi ; au lieu des cinq prières que nous faisons par jour, il y avait seulement deux : Une le matin et l’autre le soir.



Puis, avec l’ascension du Prophète (BP sur lui) le nombre de prières par jour a augmenté pour être cinq : Deux Rakaâ chacune. C’est après l’émigration du Prophète (BP sur lui) vers Médine que les cinq prières sont devenues, dans l’ordre : deux, quatre, quatre, trois et quatre Rakaâ. J’insiste encore sur le fait que la Salat a été la première leçon reçue par le Prophète, qui dit dans un hadith : « La salat est le pilier de la religion » et dans un autre « L’avant-garde de toute l'affaire est l’Islam et son pilier est la salat » Il dit encore : « L’islam est bâti sur cinq principes : l’affirmation qu’il n’y a pas de Dieu à part Allah et que Mohammad est son messager ; faire la prière ; ... » La salat est partout liée au mot : pilier ; signifiant que ceux qui la délaissent sont entrain de détruire tout l’édifice. Comme dans une maison, on peut tolérer que quelques meubles soient détruits, mais pas les fondations ou les piliers.



La miséricorde d’Allah est extrêmement large, or il existe un cercle qu’il ne faut pas pénétrer sous peine de s’attirer une insoutenable colère d’Allah ; il s’agit du cercle du délaissement de la prière et de la désobéissance aux parents. Avez-vous pensé à la signification du délaissement de la salat ? Cela veut dire que l’adoration d’Allah vous est désagréable et déplaisante. Vous ne direz jamais cela ouvertement, mais c’est la signification de votre délaissement de la salat. Comment peut-on se permettre de passer des heures devant le téléviseur, d’aller regarder un match de football, de parler deux heures au téléphone, et trouver difficile et lourd de faire la salat pendant dix minutes ?! Nous ne cessons de répéter toujours que la miséricorde d’Allah est immense mais sur ce point il faut insister, car la colère d’Allah est très grande, et ce sera vraiment dur si la personne meurt avant d’avoir regretté et corrigé son erreur. Le Prophète (BP sur lui) a dit : « la clé du paradis est la salat », « la lumière du croyant est la salat », « la salat est un remède » et lorsqu’on lui demande quel est le meilleur acte cultuel, il dit : « La salat en son heure ». Nous sommes au mois de Ramadan, je vous conjure de faire vos prières à temps, juste après l’appel.



Après cette première leçon, Djibrîl revint avec trois sourates. La première s’adresse au Prophète - ce qui peut être traduit par : « Ô toi, l’enveloppé [dans tes vêtements]! Lève-toi [pour prier], toute la nuit, excepté une petite partie » (TSC[ii], Al-Mouzzammil (L’enveloppé) : 1 et 2). Cette sourate incite le Prophète à prier durant la nuit. Puis la seconde - ce qui peut être traduit par : « O, toi (Muḥammad)! Le revêtu d’un manteau! Lève-toi et avertis » (TSC, Al-Mouddaththir (Le revêtu d’un manteau) : 1-2) incitant le Prophète à bouger. Ensuite la troisième, Al-Fatiha (le prologue ou l’ouverture).



On se demande pourquoi ces trois sourates précisément? En fait, il s’agit de donner au Prophète les bases de la religion : la première sourate commence par ‘lis’- signifiant la science. Puis, le Prophète a besoin d’une énergie spirituelle pour sa mission- et doit donc prier, faire la salat pendant la nuit comme enjoint dans la sourate Al-Mouzzammil. Ensuite, l’ordre est direct : "Lève-toi et avertis"- maintenant que tu as acquis la connaissance et la force spirituelle, tu dois avertir les gens.



Mais il aura besoin d’un guide, qui n’est autre que la sourate Al-Fatiha : « Louange à Allah, Seigneur de l’univers » (Verset 1). C’est un message de miséricorde : «Le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux » (Verset 2). Le message précise que l’au-delà existe : « Maître du Jour de la rétribution » (Verset 3).



Ainsi, le Prophète (BP sur lui) dispose de quatre outils : au départ, il reçut l’ordre de lire pour acquérir la connaissance ; il a ensuite reçu l’ordre de prier pour avoir la force spirituelle, puis l’ordre de bouger et de travailler - sourate Al-Mouddaththir ; et il a Al-Fatiha qui résume les grandes lignes de la voie à suivre.



Par suite, la révélation s’est interrompue pendant deux mois, pour laisser au Prophète le choix de la méthode à suivre. La révélation a pour but de tracer les grandes lignes et au Prophète de planifier son action. Durant ces deux mois, le Prophète (BP sur lui) a beaucoup souffert, en croyant qu’il a commis une erreur pour laquelle Allah l’a délaissé. C’est ainsi que viennent le réconforter les versets -ce qui peuvent être traduit par : « Par le Jour Montant! Et par la nuit quand elle couvre tout! Ton Seigneur ne t’a ni abandonné, ni détesté. » (TSC, Ad-Douhâ (Le jour montant) : 1-3). Puis Allah, exalté soit-Il, le console en lui disant -ce qui peut être traduit par: « Ne t’a-t-Il pas trouvé orphelin? Alors Il t’a accueilli! Ne t’a-t-Il pas trouvé égaré? Alors Il t’a guidé ? Ne t’a-t-Il pas trouvé pauvre? Alors Il t’a enrichi. » (TSC, Ad-Douhâ (Le jour montant) : 6-8). Observez la douceur de ces versets adressés au Prophète (BP sur lui).



Je profite de l’occasion pour vous conseiller de suivre l’exemple du Prophète (BP sur lui), surtout en ce mois de ramadan, en ce qui concerne la prière durant la nuit et la lecture du coran.



Un jour le Prophète (BP sur lui) est passé à côté de Abdellah Ibn Amr Ibn El Aç (un des compagnons) et lui a dit : « ne sois pas comme tel, il priait durant la nuit, puis il a abandonné cette habitude » et en rencontrant Abdellah Ibn ‘Omar Ibn Al-Khattab il lui a dit : « Tu es vraiment un très bon serviteur, si seulement tu faisais la salat pendant la nuit ».



Un jour il a dit à Abou Dhar (Un autre compagnon) : « Si tu désirais voyager, tu préparerais le nécessaire du voyage n’est ce pas ? » il a répondu : « Oui, Ô messager d’Allah » alors le Prophète lui a répondu : « Et que fais-tu du voyage du jour du jugement dernier ? Ô Abou Dhar, assure-toi de ton embarcation, car la mer est profonde et prends suffisamment de provisions car le voyage est long » il lui a alors demandé : « Et que faire donc pour cela, Ô messager d’Allah ? » et le Prophète a répondu : « Jeûne un jour très chaud pour le jour de la dispersion (le jour où les hommes sortiront de leurs tombes), et reste debout à prier dans l’obscurité de la nuit pour l’obscurité des tombes, et fais un pèlerinage pour les affaires plus importantes ».



Priez donc durant la nuit, lisez le coran, essayez de finir sa lecture dans la prière du ramadan. Faites au moins en sorte d’avoir l’un des quatre outils avec lesquels le Prophète avait commencé, car il n’y a pas de renaissance sans science et connaissance ; il faut abdiquer et prier pour avoir une énergie spirituelle ; il faut travailler et bouger ; le chemin à suivre est indiqué par Al-Fatiha et plus généralement par le Coran.



Le Prophète (BP sur lui) a donc commencé avec ces quatre principes, seul et sans ressources. Sa seule fortune était ces quatre principes. Tout comme nous : Rester debout la nuit : c’est possible, maintenant que nous sommes au mois de Ramadan ; Bouger et travailler : rendez vous utiles pour votre pays et votre religion ; armez vous de la science : si vous n’êtes pas instruits, faites en sorte d’améliorer cet état et enfin le Coran est toujours à vos côtés pour vous montrer le chemin.



Nous avons tous ce que notre Prophète avait à l’époque pour commencer son œuvre. Si Djibrîl ne lui avait donné aucune instruction sur la façon de procéder, c’est pour que les musulmans soient créatifs en apprenant de leur Prophète.



Le Prophète (BP sur lui) a donc commencé à mettre au point son plan. Il ne s’agissait pas de commencer par casser les idoles de pierre qui se dressaient sur la Ka’ba, ni par créer des confrontations dans la communauté, car la religion est là pour bâtir pas pour détruire.



Le plan était de choisir dans la communauté des personnes douées et talentueuses. Il s’agissait de choisir le meilleur de chaque famille ou tribu. Les critères de choix étaient simples : les personnes choisies devaient être uniques et de bonnes moralités. Il s’agissait de bâtir un noyau solide composé de personnes telles Abu Bakr, aimable, commerçant doué que tout le monde respecte, puis Khadîdja, sa femme, puis Ali, un enfant exceptionnel de dix ans. Ce dernier avait vu le Prophète prier et quand il lui expliqua les percepts de l’Islam et l’y invita. Ali lui dit: « laisse moi y réfléchir » et le lendemain il embrassa l’Islam. A dix ans il était doué, d’où le choix du Prophète.



Conclusion :



La mission a donc commencé avec quatre personnes. Comment seraient-elles accueillies ? Que feraient-elles ? Nous verrons tout cela pendant le prochain épisode.



Je vous pose deux dernières questions :

Soutiendras-tu le Prophète et soutiendras-tu sa mission comme Waraqa Ibn Nawfal ?

Le Prophète t’aurait-il choisi si tu avais vécu à son époque?


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Celui qui détient le secret : Djibrîl (P sur lui).

[ii] TSC : Traduction des Sens du Coran. Cette traduction est celle du sens courant le plus connu jusqu'à présent de la sourate sus mentionnée. Lire la TSC ne remplace nullement sa lecture en arabe, la langue de révélation du saint Coran.

Posté : 20 avr.06, 01:08
par nomade
* Episode 7 : Début de la Da‘wa (invitation) à L’Islam.




Sur les pas du bien-aimé Mohammed (BP sur lui)




Episode 7 : Début de la Da‘wa (invitation) à L’Islam.



Au nom d'Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux, Seigneur de l'univers et que Ses grâces et Sa paix soient

accordées à Son Messager.



Début de la Da‘wa à L’Islam :



Le Messager (BP sur lui) avait reçu la mission de communiquer l’Islam à la Terre entière. Comment allait-il procéder ? N’allez surtout pas penser que l’Islam avait commencé à se propager par une invitation au jeûne et à la prière et quelques bonnes paroles. Le Messager (BP sur lui) n’a jamais eu, non plus, une attitude agressive ou provocante, il n’a jamais cassé une statue des trois cent soixante qui trônaient au-dessus de la Ka‘ba. Il mit au point un plan d’action qui lui prit quatre années, lui permit de faire un pas après l’autre avec des réussites et des échecs alternés. Les échecs ne doivent pas faire peur, ils donnent plus d’expérience.



Le Prophète (BP sur lui) voulut tout d’abord former son était major avec des hommes qui allaient l’aider à communiquer son message à l’humanité. Il savait que pour défendre la vérité, il aura besoin d’hommes énergiques, positifs, de noble morale, qui sauront réunir les gens autour d’eux : ceux qui allaient former le tronc de l’arbre qui devait donner les fruits. En trois ans, il en avait réuni deux cents. Des hommes comme ceux dont nous avons besoin de nos jours puisque nous vivons des temps difficiles comme ceux de l’apparition de L’Islam : des jeunes gens qui réussissent leurs études, savent se donner et aident à la renaissance de la Umma. Des hommes, des femmes et des jeunes filles qui possèdent le pouvoir de laisser une empreinte dans leur entourage ou mieux, dans leurs nations, qui aspirent au voisinage du Prophète (BP sur lui) au Paradis comme les bienheureux qui ont eu la chance d’être élus par lui pour être ses compagnons.



Dans le secret :



Les historiens ont l’habitude de désigner cette époque de la Sira (biographie) du Prophète (BP sur lui) comme celle de l’invitation secrète tandis qu’elle a plutôt été silencieuse et individuelle. Le Messager choisissait soigneusement ses compagnons, les prenait dans toutes les classes de la société et toutes les tribus. C’étaient des esclaves, des notables, des commerçants, des gens riches ou pauvres. L’essentiel était de faire pénétrer l’Islam dans tous les cercles et de trouver les hommes sérieux et capables de porter la responsabilité et de se dépenser pour la cause.



Naturellement, la première personne à embrasser l’Islam après le Messager fut Khadîdja. Voyez-vous comment l’Islam connaît l’importance et la valeur de la femme ? Ensuite ce fut le tour de Ali, le jeune cousin du Prophète qui vivait chez lui, et Zaïd son esclave affranchi.



Le premier choisi hors du foyer du Prophète fut Abou Bakr, son ami de toujours. Le Messager (BP sur lui) dit plus tard, se rappelant ce moment : “Je n’ai jamais présenté l’Islam à quelqu’un sans le voir hésiter un moment, à part Abou Bakr qui l’accepta à l’instant.” Il n’avait pas toutes les connaissances religieuses que nous possédons de nos jours, le Coran n’ayant pas encore été entièrement révélé, mais sa loyauté pour la cause le rendait remarquablement positif. Il a chéri le message et en a porté la responsabilité sur ses épaules. Ceux qui m’écoutent ne se demandent-ils pas ce qu’ils ont fait pour l’Islam ? Si leur foi et leur pratique du culte sont parfaites, cette énergie spirituelle devra les pousser à s'empresser pour le bien de la Umma et de l’humanité.



Notons que la sourate ‘Al-Mouzzamil’ (L’Enveloppé) qui a été révélée au Prophète (BP sur lui) pour lui donner une charge spirituelle a été suivie par ‘Al-Mouddathir’ (Le Revêtu d’un manteau) pour l’inciter à l’action.



Ainsi, une semaine après sa conversion, Abou Bakr avait amené à l’Islam six de ses amis, des hommes formidables à qui le Paradis fut annoncé de leur vivant. Il s’agit de Sa‘d ibn Abi Waqqâs, Talha ibn ‘Abdillâh, Az-Zoubaïr ibn al-‘Awwâm, ‘Othmân ibn ‘Affân, Abou ‘Obaïda ibn al-Djarrâh et ‘Abderrahmân ibn ‘Awf. Des hommes de noble morale, avec un esprit d’entreprise, positifs et sincères dans leur défense de la vérité. Talha et Az-Zoubaïr avaient juste quinze ans mais étaient dotés des plus belles qualités viriles. Le Messager disait : “Si la foi de la Umma entière et la foi de Abou Bakr sont pesées, la balance penchera plus du côté de celle de Abou Bakr.“



En cinq, six mois, vingt-sept hommes et dix-huit femmes de ce calibre, d’une moyenne d’âge de vingt-cinq ans et issus de seize tribus différentes, avaient embrassé l’Islam. Il y en avait un de chaque famille. Le Messager (BP sur lui) s’infiltrait dans toute la société pour en choisir les meilleurs éléments. Il avait besoin de ceux qui pouvaient porter la responsabilité de la Da‘wa avec lui parce que même un prophète ne peut la porter seul. Parmi eux étaient Khadîdja, âgée de soixante ans, Soumayya âgée de cinquante-cinq ans, ‘Abdir-Rahmân ibn ‘Awf âgé de trente-cinq ans, mais la moyenne d’âge générale était de vingt-cinq. Il y avait parmi eux des riches et des pauvres contrairement à l’idée acquise que le Messager n’avait autour de lui que des gens pauvres. Bilâl et ‘Ammâr étaient des esclaves, ‘Abdir-Rahân ibnAwf et ‘Othmân ibn‘Affân de riches commerçants.



Tout le bien du monde doit être mis au compte de ces quarante-cinq premiers Musulmans qui ont porté la responsabilité de l’Islam sur leurs épaules. Nous ne pourrons jamais avoir assez de reconnaissance pour eux. Nous avons besoin de ce genre de personnes pour bâtir notre renaissance : des jeunes hommes et femmes positifs avec un esprit d’entreprise, qui réussissent leurs études, deviennent médecins, avocats, commerçants, établissent des associations caritatives, des compagnies commerciales, des fabriques… pour y contribuer. Je leur dis que s’ils veulent que leur religion, accusée à tort de terrorisme, soit une miséricorde pour l’humanité, se répande et recouvre le monde de ses bienfaits, ils doivent faire comme le Prophète (BP sur lui) et infiltrer dans la société. Ils ne pourront pas bâtir de renaissance sans être actifs et prendre leurs concitoyens par la main. C’est pour cela que je donne l’exemple des ces premiers Musulmans, ces nobles Compagnons. Nous devons agir parce que notre situation actuelle devient véritablement de plus en plus difficile.



J’ai été ému en lisant hier le message que m’a envoyé une jeune fille qui disait avoir appris six langues étrangères pour pouvoir y traduire La Sira du Prophète (BP sur lui). Egalement celui d’un jeune homme qui disait étudier la médecine dans l’intention de servir la Umma.
Le Prophète (BP sur lui) avait ainsi réussi à réunir avec lui, en plus des dix personnes de son foyer, des hommes comme Sa‘d ibn Waqqâs qui disait “Un de ces jours j’ai été le quart de l’Islam” pour expliquer qu’il a été le quatrième homme à embrasser cette religion. C’était la première partie du plan du Messager (BP sur lui) en vue de sa mission ...



A cette occasion, je voudrais rappeler aux jeunes qui m’écoutent de ne jamais manquer une occasion de faire le bien ou de s’unir à ceux qui en font. Al-Ach‘ath ibn Qaïs était entrain de faire une transaction commerciale avec Al-‘Abbâs, l’oncle du Messager (BP sur lui) à Mena pendant la saison du pèlerinage, quand il vit un homme sortir d’une tente et commencer à prier. Un moment après, une femme et un jeune garçon vinrent le rejoindre et l’imitèrent. Al-Ach‘ath demanda à Al-‘Abbâs qui ils étaient et ce dernier, pas encore musulman, répondit que c’étaient son neveu, sa femme et un autre jeune neveu qui pratiquaient une nouvelle religion et il ajouta : "Mohammad prétend être un prophète qui possédera un jour le Royaume des Perses et des Romains". Il lui proposa de les lui présenter mais l’homme se détourna et reprit ses pourparlers avec Al-‘Abbâs. Il était devenu musulman vingt ans plus tard et racontait toujours comment il regrettait amèrement d’avoir manqué cette occasion d’être un des premiers Musulmans.



Les gens de Qoraïche ne savaient encore rien. Ils sentaient que quelque chose se passait mais ne s’en inquiétaient pas encore. Après trois ans, et sans aucun accident, cent personnes des meilleures avaient embrassé l’Islam. Le plan du Prophète avait parfaitement réussi, sans confrontations, et il devait commencer à en exécuter le second point, c’est à dire rendre sa Da‘wa publique.



Da’wa publique :



Suite à cette phase de prédication clandestine, le Prophète (BP sur lui) reçut l’ordre de commencer une nouvelle phase de Da’wa proclamée et en public.



Cet ordre attire notre attention sur un point d'importance majeure. Pour que n'importe quel plan réussisse, il faut non seulement qu'il soit bien arrangé et organisé à l'avance mais il doit également se réaliser par phases graduelles. C'est exactement ce que faisait notre Prophète : il avait un plan précis, il passait d'une étape à l'autre et mettait ainsi Qoraïche dans une position de quelqu'un qui ne peut et ne fait que réagir.



C'est ainsi que de nos jours sont organisés les plans : devant un adversaire, il faut toujours avoir l'initiative et détenir un plan précis sinon nos actions ne seront que de pures réactions à ce que l'autre fait. Et la Sirah attire notre attention sur le fait que 14 siècles auparavant, le Prophète était conscient que pour atteindre un objectif, il devait établir un plan pour contrôler les mouvements des autres.



Les deux versets coraniques qui ordonnaient au Prophète d'annoncer sa Da’wa étaient les suivants : « Expose donc clairement ce qu'on t'a commandé et détourne-toi des associateurs » (TSC, ‘Al-Hijr’: 94) et « Et avertis les gens qui te sont les plus proches » (TSC, ‘Ach-Chou`arâ' (LES POETES): 214).



Le Prophète voyait qu'au début de cette deuxième phase, les nouveaux convertis appartenaient à seize tribus de Qoraïche et représentaient un petit échantillon de celle-ci. Cependant, il trouvait que les gens qui lui sont les plus proches étaient encore mécréants. C'est pour cette raison qu'il décida de commencer par eux.



Pour ce faire, il invita quarante-cinq membres de sa famille chez lui avec l'intention de leur parler de son message et de les inviter à l'Islam. Mais, une fois sa famille rassemblée chez lui et avant qu'il ne leur parle de son message, Abou Lahab lui cria: "Sache que nous ne pouvons pas te défendre contre tous les Arabes et sache que tu apportes à ta famille le plus grand malheur jamais apporté par un fils à sa famille!"



Ce qui doit attirer notre attention dans cette histoire c'est la réaction du Prophète. Il ne polémiqua point avec Abou Lahab, son oncle, mais invita ses invités à partir s’ils le souhaitaient.



C'est une situation où l'on peut voir la tolérance du Prophète et dire à tout le monde que l'image que vous voyez du musulman, un être toujours en colère et qui est en constante altercation avec tous ceux qui s'opposent à lui, n'est pas l'image du vrai musulman. Cette image n'était pas du tout celle du prophète (BP sur lui). D'abord, il évitait de se battre avec ceux qui essayaient de le provoquer et ensuite son message était un message de tolérance et de clémence. C'est pour cette raison qu'il était impossible qu'il commence cette Da’wa par une querelle avec un membre de sa famille.



Mais, posons-nous la question suivante et essayons d'y répondre: Pourquoi Abou Lahab avait-il cette attitude envers le Prophète ? N'aimait-il pas son neveu ? En effet, Abou Lahab ne haïssait pas son neveu, au contraire, lors de la naissance de Mohammad (BP sur lui), il était parmi les premiers à avoir exprimé leur grande joie à cette naissance. Ses deux fils faillirent même épouser deux filles du Prophète.



En réalité, cette attitude peut être comprise à la lumière de l’inquiétude qu'éprouvait Abou Lahab pour ses intérêts économiques. Se trouvant membre de la famille du Prophète, Abou Lahab risquait de voir Qoraïche se retourner contre lui. C'est pour cette raison qu'Abou Lahab trouvait qu'il fallait qu'il annonce en public son animosité envers Mohammad.



En choisissant de se comporter de cette manière, Abou Lahab ne faisait, en fait, que mettre de côté la Vérité et choisir ses propres intérêts économiques. C'est un choix que beaucoup de gens font de nos jours et qui risque de ravager et de détruire leur vie future.



Après cet incident, le Prophète (BP sur lui) ne se désespéra pas et décida d'inviter de nouveau trente membres de sa famille dont Abou Lahab. Et, pendant que les hommes et les femmes de la famille mangeaient (remarquons que le Prophète n'excluait pas les femmes des réunions familiales et qu'il ne pratiquait contre elles aucun genre de discrimination), le Prophète (BP sur lui) commença à dire son mot : "Louange à Allah, je le loue, je demande son assistance, je crois en Lui, j'ai confiance en sa puissance et j'atteste qu'il n'existe aucune divinité à l'exception d'Allah. Sachez que si j'allais décider de mentir, ce ne serait pas à vous que je le ferai et sachez que si j'allais décider de tromper les gens, ce ne serait pas avec vous que je le ferai. Allah m'a envoyé à vous en particulier et aux gens en général. Je jure par Allah que votre mort sera comme votre sommeil et que votre résurrection sera comme votre réveil et qu'ensuite il y aura ou bien le paradis ou bien l'enfer. Ô Banou Hâchem, ô Banou Abdel Muttaleb, ô Banou 'Abbass, ô Safeyya tante du Prophète, ô Fatema fille du Prophète, accomplissez de bonnes œuvres parce que je ne pourrai pas vous défendre si Allah décide de vous châtier".



Alors que Abou Taleb, fidèle au testament de Abdel Muttaleb, promit au noble Prophète de le défendre jusqu'à la mort, Abou Lahab enjoignit à tous d’empêcher le Prophète de suivre son chemin.



Cette histoire attire notre attention sur une attitude que le Prophète adoptait toujours et que nous, en tant que musulmans, devons aussi élire : c’est celle d'avoir confiance en Allah et aussi de chercher à faire des alliances avec les gens pour garantir un soutien au message. Ce n'est pas du tout contradictoire. Nos devons avoir confiance en Allah et faire en même temps ce qu’il nous revient de faire.



Mais, malheureusement, et une fois le mot du Prophète fini, personne ne le rejoignit, à l'exception, d'un adolescent de treize ans : Ali Ibn Taleb.



Que cela attire notre attention sur la façon dont le Prophète se comportait avec les jeunes et les adolescents. Normalement, dans une situation comme celle-ci, le Prophète aurait aimé que les grandes personnalités de sa famille se convertissent et non un jeune garçon comme Ali. Toutefois le Prophète ne se mit point en colère mais montra du respect pour le choix de Ali. C'est cet exemple que nous voulons voir entre les pères et leurs fils adolescents: le respect mutuel.



Cependant, le Prophète, tout en appelant sa famille à l'Islam, n'oublia pas que son message était aussi destiné à toute l'humanité. C'est pour cette raison qu'un jour, il décida de monter sur la montagne d'As-Safa et d'appeler toutes les tribus arabes à se regrouper pour entendre ce qu'il voulait leur annoncer.



Toutes les tribus arabes envoyèrent leurs délégués qui se mirent à écouter le message du Prophète. Il dit : " Ô Bani Abd Manâf, Ô Bani Abdel Muttaleb, Ô Bani Fahr, Ô Bani 'ady,… si je vous disais qu'une armée risque de vous attaquer par derrière cette montagne, me croirez-vous ?" Il répondirent: "On ne t'a jamais vu mentir". Le Prophète dit : "Je vous annonce donc que je suis le messager d'Allah pour vous avertir d'un châtiment douloureux ".



Abou Lahab lui répondit rudement : "Damné sois-tu! Est-ce pour cette raison que tu nous a rassemblés ?" Alors descendirent les versets coraniques suivants, accablant Abou Lahab : « Que périssent les deux mains d'Abou-Lahab et que lui-même périsse. Sa fortune ne lui sert à rien, ni ce qu'il a acquis. Il sera brûlé dans un Feu plein de flammes, de même sa femme, la porteuse de bois, à son cou, une corde de fibres. » (TSC, ‘Al-Masad’ (LES FIBRES) : 1-5.)



Si les versets furent si sévères, c’est parce que Abou Lahab a été le premier à attaquer si rudement le Prophète alors qu’il lui était proche et donc supposé le défendre au lieu de l'attaquer et d’assister ses ennemis à lui nuire.



Ce que fit Abou Lahab était extrêmement dangereux. Il fut le premier à introduire un vice à Qoraïche et aida les gens à le pratiquer : un comportement très dangereux car à chaque fois qu'une personne commet ce vice, Abou Lahab en est châtié davantage.



Nous disons donc que Abou Lahab incita Qoraïche à abandonner son attitude de neutralité et décider à attaquer physiquement Mohammad (BP sur lui) et ses compagnons alors que le Prophète, par sa Da’wa, ne faisait que prédire et leur raconter les rétributions d'Allah pour les croyants. Il leur disait : "Dites qu'il n'y a aucune divinité qu'Allah et vous réussirez", "Dites qu'il n'y a aucune divinité qu'Allah et vous entrerez au paradis", "Dites qu'il n'y a aucune divinité qu'Allah ; vous dominerez les arabes et les persans vous seront reconnaissants".



Cependant, la campagne de Qoraïche contre le Prophète commença par répandre le scepticisme autour de son message, la moquerie et le préjudice aussi bien physique que psychologique.



En exemple de la campagne de scepticisme, nous pouvons citer comment les chefs de Qoraïche essayèrent de faire circuler une rumeur selon laquelle Mohammad (BP sur lui) serait un magicien. Ils se rassemblèrent chez Al-Walîd Ibn Al-Moghîra et décidèrent qu'il fallait dire que Mohammad était un fou mais Al-Walîd leur répliqua : "Nous connaissons les fous mais ce que Mohammad dit n'est pas de la folie". Ils pensèrent à dire qu’il était magicien mais Al-Walîd leur dit : "Nous connaissons les magiciens mais ce que Mohammad fait n'est pas de la magie". Ils décidèrent donc de dire que Mohammad serait un poète mais Al-Walîd leur répondit : "Nous connaissons les poètes mais ce que Mohammad dit n'est pas de la poésie". Ils décidèrent donc de dire que Mohammad est un prêtre mais Al-Walîd leur dit : "Non, ce n'est pas un prêtre, son discours a une certaine douceur et jouit d'une grande élégance. Son début est fructueux et sa fin est riche. Il domine et rien ne peut le dominer".



Les chefs de Qoraïche s'étonnèrent et lui demandèrent: "As-tu cru à son message?" Il répondit : "Non. Comment Allah a-t-Il révélé son message à lui alors que je suis le chef de Qoraïche ? Dites que c'est un magicien !"



Cette résistance valut à l’homme les versets coraniques qui dirent à son sujet : « Laisse-Moi avec celui que J'ai créé seul, et à qui J'ai donné des biens étendus, et des enfants qui lui tiennent toujours compagnie, Pour qui aussi J'ai aplani toutes difficultés. Cependant, il convoite [de Moi] que Je lui donne davantage. Pas du tout! Car il reniait nos versets (le Coran) avec entêtement. Je vais le contraindre à gravir une pente. Il a réfléchi. Et il a décidé. Qu'il périsse! Comme il a décidé! » (TSC, ‘Al-Mouddaththir’ (LE REVETU D'UN MANTEAU) : 11-19.)



Conclusion



Sachez que si un groupe de personnes décidait d'agiter toute la poussière de la planète entière avec l'intention de brouiller la clarté du ciel, ils ne réussiront point ! C'est exactement ce qui s’applique au cas du Prophète (BP sur lui) : tous ses ennemis n'essayaient que de bouleverser les esprits avec leurs rumeurs et la réalité atteste qu'ils n'ont jamais réussi et qu'ils ne réussiront jamais à réaliser leur objectif.



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TSC : Traduction des Sens du Coran. Cette traduction est celle du sens courant le plus connu jusqu'à présent de la sourate sus mentionnée. Lire la TSC ne remplace nullement sa lecture en arabe, la langue de révélation du saint Coran.

Posté : 20 avr.06, 03:47
par PIERROT
Au nom d'Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux, Seigneur de l'univers et que Ses grâces et Sa paix soient accordées à Son Messager.

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Arrêtez de nous rebattre les oreilles avec votre " très miséricordieux " ; ceux qui tuent des innocents en son nom , ignorent le sens du mot miséricordieux .

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" Petit homme mort au combat ,
quel dieu a pu vouloir ça ,
il peut être fier de tant de dégats " ( Daniel BALAVOINE)

Posté : 09 mai06, 00:00
par nomade
Episode 8 : Le sacrifice du Prophète et des compagnons



Introduction :



Pendant l’épisode précédent, nous avons rappelé comment le Messager (BP sur lui) avait passé les trois premières années de sa mission à réaliser le plan qu’il avait mis au point pour s’entourer d’hommes valeureux capables de porter avec lui la responsabilité de la mission. Au début il n’en avait avec lui que cent cinquante et aujourd’hui nous continuons avec les trois années suivantes.



Le Messager (BP sur lui) passait à la seconde étape de son plan qui était la divulgation de son message et nous allons voir comment ses compagnons s’adaptaient vite aux circonstances. Ils s’activaient selon un plan précis sans attendre de miracles qui ne venaient que de temps en temps pour les consolider et les consoler de l’oppression et de l’injustice qui s’abattait sur eux. Nous devons savoir que celui qui veut réussir son but dans la vie doit s’activer et s’armer de tous les moyens matériels possibles. Les miracles ne viennent que pour encourager les efforts et faire sentir que la miséricorde d’Allah est proche des bienfaisants.



La réaction de Qoraïche :



Qoraïche ne voyait pas d’un bon œil la propagation de l’Islam partout dans ses tribus. Ses notables se mirent d’accord pour l’entraver et décidèrent de s’attaquer en premier lieu à la personne du Prophète (BP sur lui). Ils décidèrent de le traiter de menteur, se moquer de lui, nuire à sa famille, attaquer ses compagnons et leur infliger des supplices corporels allant parfois jusqu’à la mort.



Le Messager et ses compagnons supportaient toutes ces tyrannies pour la cause et pour éterniser le Message et nous le faire parvenir.



Les mécréants accusaient Le Prophète (BP sur lui) de raconter des histoires que lui apprenaient d’autres gens venant de contrées loin de la Mecque et le Coran a réfuté leurs accusations avec ce verset –qui peut être traduit par - : “" Les mécréants disent: «Tout ceci n'est qu'un mensonge qu'il (Muhammad) a inventé, et où d'autres gens l'ont aidé». Or, ils commettent là une injustice et un mensonge. " (TSC, Al-Fourqân (LE DISCERNEMENT) : 4). Et comme le Prophète disait toujours qu’il leur transmettait les paroles du Miséricordieux, ils pensaient qu’il y avait un homme nommé miséricordieux qui lui apprenait ces histoires.



An-Nadr ibn al-Hârith est parti en Perse apprendre des histoires folkloriques pour venir les raconter à la Mecque pour distraire les gens et les détourner de Mohammed (BP sur lui). Il prétendait qu’il parlait mieux que le Prophète et se mettait à raconter ses histoires à haute voix quand le Messager (BP sur lui) priait avec ses compagnons devant la Ka‘ba pour les brouiller.



Abou Lahab marchait derrière le Prophète (BP sur lui) dans les rues de la Mecque et disait à ceux qui s’approchaient de lui : “Ne l’écoutez pas c’est un menteur.” Venant d’un oncle, ces mots devaient être particulièrement difficiles et humiliants.



Nous pouvons également subir des souffrances lorsque nous servons une cause mais nous devons nous rappeler notre Prophète (BP sur lui) et essayer d’être patient comme lui. Il faut persister, avancer et s’activer malgré tout, comme il faisait. Il ne pouvait pas s’arrêter, il avait reçu cet ordre avec ces versets –qui peuvent être traduits par - : “Lève-toi [pour prier], toute la nuit, excepté une petite partie; " (TSC, Al-Mouzzammil (L'ENVELOPPE) : 2). Et encore : “" Lève-toi et avertis. " (TSC, Al-Mouddaththir (LE REVETU D'UN MANTEAU) : 2) et lorsque Khadîdja lui conseillait de se reposer et de prendre soin de lui même il lui répondait : “Le temps du sommeil est révolu Khadîdja.”



Notre Prophète (BP sur lui) bien-aimé a dû terriblement souffrir car les insultes et les humiliations font le plus mal quand on se sent meilleur et plein de fierté. A l’âge de quarante-trois ans, lui, le bien-aimé du Miséricordieux, qui a toujours été connu comme le véridique, le probe, était humilié de cette façon. Avant d’arriver à la Mecque pour la saison du pèlerinage, les tribus étaient prévenues contre lui et on leur disait “Evitez le fou”.



Oum Djamîl, la femme d’Abou Lahab était des plus acharnés contre lui. Rien ne lui semblait suffisant. Elle déposait de la saleté devant sa porte et lui jetait de la poussière sur le visage. Il ne faisait que répondre : “Quel voisinage est-ce là ?” sans colère et sans lui rendre la pareille. C’est à son sujet que ces versets ont été révélés – ils peuvent être traduits par- : “" de même sa femme, la porteuse de bois, à son cou, une corde de fibres. " (TSC, AL-MASAD (LES FIBRES) : 4, 5). Cette femme avait pris l’habitude de composer des vers satiriques où elle insultait le Prophète en lui donnant le surnom du Mouzammam (le blâmable) et quand les compagnons du Prophète se fâchaient, il leur disait : “Ne vous en faîtes pas, elle insulte un Mouzammam (blâmable) et je suis Mohammad (louable).



Une autre fois alors qu’il pratiquait la circumambulation autour de la Ka‘ba avec ses compagnons, des mécréants se mirent à se moquer de lui et à le railler. Mais comme il était patient mais pas faible, il se dirigea vers eux et leur cria qu’il allait leur apporter la mort s’ils n’arrêtaient pas leurs railleries. Ils se turent à l’instant et dire avec des voix mielleuses : “Nous savons que tu es clément.” Le Messager pouvait faire des invocations contre eux et déchaîner le courroux du ciel contre eux, mais il patientait et disait : “Je suis venu en miséricorde pour l’humanité.”



Au milieu de tout cela le Coran venait le consoler et lui révéler des versets comme ceux-ci - qui peuvent être traduits par- : “ Et Nous savons certes que ta poitrine se serre, à cause de ce qu'ils disent. " (TSC, Al-Hijr : 97). « Il ne t'est dit que ce qui a été dit aux Messagers avant toi. Ton Seigneur est certes Détenteur du pardon et Détenteur aussi d'une punition douloureuse. " (TSC, Foussilat (LES VERSETS DETAILLES) : 43).



Pouvons-nous imiter le Messager, être courageux, patients et entreprenants comme lui ? Saurons-nous réussir la renaissance de la Umma comme il aurait aimé nous voir le faire ? Pourrons-nous être positifs et instaurer tout ce qui peut aider à la prospérité de la Umma ?



Y a-t-il parmi vous ceux qui se sentent honteux de ne pas avoir pu sauvegarder le message du Prophète (BP sur lui) ? D’avoir manqué au serment fait par l’humanité à Allah lorsqu’il lui a donné le vicariat sur Terre ? Allah vous dit –ce qui peut être traduit par- : “ Ô vous qui croyez! Ne trahissez pas Allah et le Messager. Ne trahissez pas sciemment la confiance qu'on a placée en vous? " (TSC, Al-'Anfâl (LE BUTIN) : 27).



La Terre a besoin de nous. Lorsque nous rencontrerons le Messager (BP sur lui) nous aimerions lui assurer que nous avions suivi ses pas. Un jour il dit à ses compagnons : « Mes frères me manquent! » On lui dit alors: « Ne sommes-nous pas tes frères? » Il dit: « Non! Vous êtes mes compagnons! Mes frères sont des gens qui viendront après moi, croiront en moi alors qu'ils ne m'ont pas vu! » Je vous demande si vous aimez assez le Messager pour faire revivre sa Sunna.



Allah le consolait avec des versets –qui peuvent être traduits par - : “ N'avons-Nous pas ouvert pour toi ta poitrine? Et ne t'avons-Nous pas déchargé du fardeau qui accablait ton dos? Et exalté pour toi ta renommée? A côté de la difficulté est, certes, une facilité!” (TSC, Ach-Charh (L'OUVERTURE) : 1-5).



Et encore : “ Nous t'avons certes, accordé l'Abondance. Accomplis la Salât pour ton Seigneur et sacrifie. Celui qui te hait sera certes, sans postérité. " (TSC, Al-Kawthar (L'ABONDANCE) : 1-3).



Pour ajouter à tous ces malheurs, Abou Lahab ordonna à ses fils ‘Otba et ‘Otaïba de répudier les filles du Messager, Roqaya et Oum Koulthoum.



La mécréance des Quraychites est liée à leurs intérêts, c'était pour eux une question d'intérêts sociaux et économiques. D’ailleurs, chacun d’entre nous est constamment exposé à ce choix dans sa vie. Nous sommes tous les jours tenus de choisir entre la vérité, la rectitude d'une part, et le mal et l'illicite d'autre part. Les étudiants sont tentés par la tricherie pour réussir, les fonctionnaires par les félonies et les coups bas pour gravir les échelons, ou par la corruption. Et là je prie les femmes, les épouses pour qu'elles disent non au gain illicite de leurs maris, faites comme les compagnes du prophète qui disaient à leurs maris : "aie crainte de Dieu, car nous pouvons endurer la faim mais pas le feu de l'enfer."



Face à la résignation du Prophète, les Quraychites vont durcir le ton, et ils iront même jusqu'à lui porter atteinte physiquement. Le plus virulent d'entre eux était Oqba Ibn Mou'aît. Il attendait, par exemple, le moment où le Prophète faisait sa prière devant la Ka’ba, venait vers lui, lui enlevait sa cape et l'enroulait sur sa tête pour l'étouffer. Une fois, alors que le Prophète était encore dans sa prière, Oqba vit le cadavre d'un chameau qui gisait non loin de là, il prit sa lame, ouvrit le ventre du chameau et sortit ses boyaux puis les mit sur le dos du Prophète qui était prosterné. Le Prophète resta ainsi jusqu'à ce que l'une de ses filles vienne l’en débarrasser alors que les gens riaient autour d'eux. À Zeinab qui pleurait de cette pénible scène, le Prophète dit : "ne pleure pas ô ma fille, Dieu triomphera ton père".



Avez-vous vu combien le Prophète a enduré pour nous ? Des fois, les mécréants le guettaient aux détours des rues et lui jetaient du sable dans les yeux et il repartait ainsi chez lui, souillé par ce qu’ils lui jetaient. Alors que Fatima l'essuyait et pleurait, il lui disait : "ne pleure pas ô ma fille, Dieu triomphera ton père".



Mais pourquoi Allah a-t-Il tant fait souffrir Son bien aimé ? Pour que l'on sache que cette religion est très chère, que le message qu'il portait était grave.



Mais qu'avons-nous fait après lui ? Je vous citerai un verset très grave. Dieu dit -ce qui peut être traduit comme : " Muhammad n'est qu'un messager - des messagers avant lui sont passés -. S'il mourait, donc, ou s'il était tué, retourneriez-vous sur vos talons?... " (TSC, 'Al-`Imrân (LA FAMILLE D'IMRAN) : 144). Sommes nous retournés sur nos talons ? Avons-nous délaissé sa cause et son message ?



‘Oqba Ibn Mou'aît, un ami d'Abou Jahl, a fait encore plus grave que ce nous avons cité jusqu’à présent. Alors que Abou Jahl était en voyage, ‘Oqba commença à écouter le Prophète et à ressentir de la sympathie envers lui. Il décida enfin d'embrasser l’Islam, mais quand Abou Jahl revint du voyage et apprit les desseins de son ami, il le menaça de ne jamais le regarder ni lui adresser la parole s’il ne dénigrait pas le Prophète en lui crachant au visage. ‘Oqba partit voir le Prophète et lui cracha au visage! Et les versets suivants furent révélés; Dieu dit -ce qui peut être traduit comme : " Le jour où l'injuste se mordra les deux mains et dira: « [Hélas pour moi!] Si seulement j'avais suivi chemin avec le Messager!... Malheur à moi! Hélas! Si seulement je n'avais pas pris «un tel» pour ami!... Il m'a, en effet, égaré loin du rappel [le Coran], après qu'il me soit parvenu». Et le Diable déserte l'homme (après l'avoir tenté). " (TSC, Al-Fourqân (LE DISCERNEMENT): 27-29).



Avez-vous choisi vos compagnons parmi les gens du bien pour qu'ils vous aident à persévérer dans le sentier d'Allah ? Dites-moi qui vous fréquentez et je vous dirai si vous vous repentirez ou pas, dites-moi qui vous fréquentez et je vous dirai si vous tiendrez après le ramadan ou pas. Où bien avez-vous fait comme Oqba qui écouta le mauvais conseil de son ami ?



Abou Jahl décida un jour d'aller plus loin dans les sévices qu'il faisait endurer au Prophète. Il s'est dit : par Allât et Ouza (des divinités de Qoraïche) j'irai voir Mohammed dans sa prière et lui écraserai la face avec mon pied et lui enfoncerai le visage dans la poussière. Mais il revint tout frissonnant et dit: quand j'ai voulu m'approcher de lui j'ai vu une tranchée de feu devant moi et j'avais peur qu'il me brûle si je le traversais!!



Dieu a laissé le Prophète endurer les maux de Qoraïche parce que la vérité est chère et pour que l'on estime le sacrifice du Prophète et l’Islam à leur juste valeur. Le Prophète a dit dans un hadith : "on me faisait du mal alors qu'on ne faisait du mal à personne. On m'a fait peur dans ma religion alors qu'on ne faisait peur à personne. On m'a affamé alors que personne n'était affamé. Nous passions moi et Bilal tout un mois sans rien dans le ventre qui puisse nourrir un homme. Je ne mangeais que ce que Bilal m'apportait caché sous son aisselle !!"



Vous imaginez l'ampleur de la souffrance de celui dont le nom est forgé sur la porte du paradis? Que lui dirons nous le jour du jugement quand nous le rencontrerons ? Qu'avons-nous fait après lui ?



Au milieu de toutes ces souffrances, le Prophète n'a cessé de prôner la vérité et de soutenir la justice. Un jour, un bédouin était venu à la Mecque réclamer de l'argent que lui devait Abou Jahl qui refusait de le lui restituer. Les gens lui ont dit que personne ne pouvait lui rétablir son droit auprès d'Abou Jahl de toute la Mecque sauf Mohammed. Ils ont fait cela pour rire, car ils savaient bien ce qu'il y avait entre le Prophète et Abou Jahl. L'homme se dirigea vers le Prophète et lui dit qu'on lui avait suggéré d'aller le voir pour qu'il l'aide à restituer son argent chez Abou Jahl. Alors le Prophète lui enjoignit de le suivre. Il frappa à la porte d'Abou Jahl et quand ce dernier avoua avoir pris l’argent, il lui ordonna de rendre à l’homme ce qu’il lui devait. Abou Jahl s'exécuta et le bédouin s'en fut satisfait sans que le Prophète ne le force à embrasser l'Islam, car il avait fait le bien pour le bien. Les Quraychites dirent à Abou Jahl : as-tu si peur devant Mohamed ? Alors il leur répondit : « quand il a frappé à ma porte j'ai vu derrière lui un chameau mâle et j'avais peur qu'il me dévore si je ne faisais pas ce que Mohammad me demandait. » C’est un autre miracle, mais des miracles qui apparaissent quand on décide d'agir.



Le sacrifice des compagnons :



Les compagnons du Prophète ne reculèrent pas non plus devant la persécution de Qoraïche. Abdallah Ibn Mass’oud, un jeune homme chétif, dit un jour : par Allah je leur ferai entendre le Coran. Il alla à la Ka’ba au centre de la Mecque et entonna la sourate Ar-Rahmane à haute voix à qui veut l'entendre. Les Quraychites le prirent et le rouèrent de coups jusqu'à ce que vinrent ses compagnons pour le délivrer plus mort que vivant. Mais à la surprise de ceux-ci, il leur dit : par Allah je récidiverai demain. Et c'est ce qu'il fit et les Quraychites le prirent encore une fois et le battirent jusqu'à ce que ses compagnons l'en délivrèrent. Intraitable, il leur dit : par Allah je le referai demain. Alors le Prophète lui dit : aie pitié de toi-même Ibn Mass’oud. Et Ibn Mass’oud lui dit : par Allah je les trouve plus méprisables qu'avant.



Un jour, le Prophète passa auprès d'un groupe de Quraychites, alors ceux-ci se groupèrent autour de lui et se mirent à le malmener; l'un le tirait par les vêtements et l'autre le poussait et ainsi jusqu'à ce que passa par là Abou Bakr. Il joua des coudes jusqu'à ce qu'il atteignît le milieu, il arracha le Prophète de leurs mains et leur cria : faites-vous du mal à un homme dont le seul tort est d'avoir proclamé que son seigneur est Allah ? Alors les Quraychites se détournèrent du Prophète et prirent Abou Bakr et le battirent. ‘Oqba Ibn Mou'aît poussa Abou Bakr et quand celui-ci tomba par terre, il commença à le frapper sur le visage jusqu'à ce le visage d'Abou Bakr s'enflât et qu'on ne distinguât plus le nez du reste de son visage ! Il ne lâcha prise que lorsque Abou Bakr s'évanouit. Alors ils le portèrent chez sa mère et lui dirent : s'il vit encore nourris-le et ne le laisse pas sortir durant trois jours. Dès que Abou Bakr ouvrit les yeux, il demanda ce qu’était devenu le Prophète (BP sur lui). Alors sa mère lui dit : qu'importe les nouvelles de Mohammed, occupe toi de ton état. Alors il lui dit : par Allah je ne mangerai et ne boirai que lorsque je saurai ce qui est advenu de lui, va chez Fatima Bent Alkhatab et demande lui ce qui est advenu de Mohammed. Celle-ci vint chez lui et le rassura en lui disant que le Prophète allait bien. Mais Abou Bakr voulut s’en assurer lui même. Alors les deux femmes le soutinrent et le portèrent chez le Prophète et quand il vit qu'il allait bien il dit : louange à Allah. Le Prophète le prit dans ses bras et le serra contre lui.



Parmi eux aussi, Bilal que l'on supplicia dans le désert, en le fouettant et en mettant sur son ventre une pierre pour qu’il renie sa foi. On le tortura d'avantage pour qu'il prononce les noms de leurs divinités mais il leur dit : je veux le dire mais ma langue ne m'obéit pas ! Je dis à tous les démunis, à tous les opprimés, prenez exemple sur Bilal. Que votre condition sociale ne vous empêche pas d’être porteurs de message et défenseurs de causes.



Parmi ces nobles compagnons qui ont tant souffert aussi, Az-Zoubeir Ibn Al-Awam. Son oncle le torturait sans relâche pour qu'il se rétracte sur sa conversion. Il l'enroulait dans un tapis et le suspendait dans une pièce de la maison et allumait un feu en dessous de lui et laissait la fumée remplir la maison, tant que Az-Zoubeir attrapa une maladie respiratoire par la suite. Il n'avait que seize ans alors ! Mais cela ne le dissuada point de tenir ferme dans son attachement au Prophète.



Saâd Ibn Abi Waqaç était très attaché à sa mère. Celle-ci le mit devant un choix difficile, soit il renonçait à sa foi soit elle se priverait de nourriture et de boisson jusqu'à ce qu’elle meure et que Qoraïche l’accuse d’avoir causé la mort de sa mère. C'est ce qu'elle fit, elle s'abstint de manger pendant trois jours jusqu'à ce qu'elle perdit conscience. Quand elle revint à elle, Saâd lui dit : par Allah, si tu avais cent âmes et que tu rendes ces âmes une par une, je ne reviendrai sur ma religion ! Sa mère renonça à son jeûne. Et le Coran se révéla au Prophète pour apprendre aux compagnons de bien traiter leurs parents; Allah (exalté soit-Il) dit -ce qui peut être traduit comme : " Et si tous deux te forcent à M'associer ce dont tu n'as aucune connaissance, alors ne leur obéis pas; mais reste avec eux ici-bas de façon convenable. Et suis le sentier de celui qui se tourne vers Moi. Vers Moi, ensuite, est votre retour, et alors Je vous informerai de ce que vous faisiez ». " (TSC, Louqmân : 15).



Avons-nous réalisé tout le long de cet épisode combien le Prophète et ses compagnons ont souffert ? Cela est-il suffisant pour nous éveiller ? Nous ne sommes pas tenus d'endurer ce qu'ils ont subi, mais avons-nous fait quelque chose pour notre religion ? Tapis que nous sommes chacun dans sa petite situation confortable bien loin de ces supplices que nous contons.



Les exemples sont nombreux; La famille de Yasser entre autre. Yasser, son fils Amar et sa femme Soumaya ont subi une torture atroce. On les suppliciait sans relâche et quand le Prophète (BP sur lui) se rendit chez eux, il leur dit : tenez ô famille de Yasser, le paradis vous est promis. Soumaya était particulièrement tenace. Elle avait dépassé la soixantaine, elle était frêle et faible, mais elle avait tenu devant Abou Jahl d'une façon extraordinaire. Cela rendit fou Abou Jahl qui se sentait impuissant devant cette femme chétive. Alors un jour, excédé par sa résignation il prit une lance et l'enfonça dans ses parties intimes et elle mourut. Elle fut la première martyr de l'Islam, encore une femme pour jalonner la grande Sira du Prophète.



Deux jours après la mort de Soumaya, son époux décéda des suites de la torture. Dix ans après, durant l'expédition de Badr, Abou Jahl fut tué. Le Prophète appela Amar et lui dit : n'aie peur, Dieu s'est vengé pour toi !



Khabab n'endurait pas moins qu'eux. Les Quraychites le prenaient, le ligotaient et le mettaient sur des charbons ardents. Et ils ne s'arrêtaient que lorsque la graisse de son corps fondit et éteignait les charbons ! Il alla en rampant chez le Prophète et lui dit prie Dieu ô Prophète pour qu'il nous sauve. Alors le Prophète (BP sur lui) au lieu de le réconforter se refrogna, s'assit et lui dit : "par Allah, les gens qui vous ont précédé, on les coupait en deux avec des scies et ceci ne les détourna point de leur religion. Par Allah cette religion triomphera au point où l'on marchera de Sana’ à Hadramaout sans craindre autre qu'Allah. Mais vous vous empressez, tiens bon ô Khabab." Le Prophète était pourtant miséricordieux envers ses compagnons, mais il voulait des hommes qui soient à la hauteur de la mission.



Sommes-nous à la hauteur de cette mission ? Sommes-nous des porteurs dignes de ce message ? Vous connaissez certes les pigeons voyageurs, ces pigeons qui bravent les aléas du temps, qui volent haut et qui ne s'arrêtent ni pour picorer ni pour boire jusqu'à atteindre leur destination. Pourrions-nous être comme ces pigeons et apprendre de ce petit oiseau le sens du sacrifice ?

Mais au milieu de toutes ces souffrances, Dieu réconforta le Prophète et ses compagnons par l'Islam de hamza et de Omar.



Hamza était un homme distrait qui aimait la chasse. Il n'était pas intéressé par les affaires de la Mecque et ce qui s'y passait. Un jour, alors qu'il revenait d'une sortie de chasse, il rencontra une esclave (regardez encore l'exploit des femmes croyantes) qui lui dit: ô Abou Imara (son surnom) tu t'amuses à chasser et tu ignores ce qui est arrivé à ton neveu (le prophète). Hamza lui dit: qu'est-il donc arrivé à mon neveu ? La femme lui dit : Aba Al-Hakam (le surnom de Abou Jahl) le persécute et l'humilie et toi tu chasses…



Hamza se dirigea aussitôt vers la Ka’ba où il trouva Abou Jahl et il lui dit: oses-tu l'insulter alors que moi aussi j'ai embrassé sa religion ? Et il prit alors son arc et le frappa sur la tête et lui dit: rends le coup si tu peux. Quelqu'un qui assistait à la scène dit: as-tu embrassé la religion de Mohammed ô Hamza ? Il répondit: oui, et qui peut bien m'en empêcher ? Hamza s'en fut en réalisant ce qu'il venait de dire. Pouvait-il se rétracter ? L'entêtement des arabes l'empêcherait et c’est ainsi quand Dieu veut appeler à lui l'un des Ses serviteurs… Hamza ne dormit pas de la nuit, le lendemain il alla chez le Prophète et lui dit: ô mon neveu, je me suis mis dans une situation que je ne peux résoudre. Le Prophète lui proposa alors d'embrasser l’Islam, ce qu’il fit et il dit au Prophète: par Allah je sais que tu dis vrai, va et crie fort ta religion, je suis à tes côtés.



Vint ensuite la surprise de la conversion d'Omar. Hamza a rejoint l'Islam d'un coup de tête subit, alors que ‘Omar s'en est approché à petits pas, étape par étape. Cela commença d'abord lorsqu’il malmenait lui aussi le Prophète. Il le suivait et chaque fois que le Prophète voulait parler à quelqu'un, ‘Omar ordonna à l'homme de se tenir à l'écart, car il était d'une grande taille et il était très rude et les gens le craignaient beaucoup. Un jour qu'il battait une des ses esclaves convertie à l’Islam, et qu'il haletait de fatigue, celle-ci lui dit: vois-tu comment tu es fatigué, par Allah je ne sens la moindre fatigue et tu peux toujours me battre tant que tu veux. ‘Omar raconte qu'il sentit pour la première fois l'Islam frapper à la porte de son cœur.



Une autre fois ‘Omar raconte qu'un soir alors qu’il était ennuyé car il ne trouva pas ses compagnons avec qui il veillait, décida d'aller vers la Ka’ba pour faire la circumambulation. Arrivé là, il trouva le Prophète qui priait. ‘Omar se dit que tant que le Prophète était absorbé par sa prière et ne le voyait pas il écouterait ce qu’il raconte. Le Prophète priait et récitait la sourate Al-Hâqqa. ‘Omar écouta et se dit que Mohammed ne pouvait être qu’un poète alors que le Prophète récitait justement le verset dans lequel Dieu dit -ce qui peut être traduit comme : " et que ce n'est pas la parole d'un poète; mais vous ne croyez que très peu, " . ‘Omar se dit alors que Mohammed devait être un devin et le Prophète récita le verset suivant : " ni la parole d'un devin, mais vous vous rappelez bien peu. " et ‘Omar se demanda ce que cela pouvait être et le Prophète récita le verset suivant: " C'est une révélation du Seigneur de l'Univers. " ‘Omar dit: « j'ai eu un frisson et l'Islam a pénétré davantage dans mon cœur. »



Un jour, ‘Omar rencontra une femme qui portait un baluchon et qui marchait. Omar lui dit: où vas-tu ô esclave d'Allah ? Elle lui répondit: ‘je vous fuis avec ma religion’. ‘Omar lui dit: ‘il n'est point juste que tu quittes ta terre’. La femme qui remarqua une lueur dans les yeux d'Omar retourna vers son mari et lui dit qu’elle sentait que ‘Omar allait embrasser l’Islam. Son mari lui répondit: « par Allah, Omar n'entrera en Islam que lorsque l'âne de son grand père Al-Khattab le fera ! »



L'Islam ne cessait de titiller le cœur d'Omar, mais le diable le retenait encore dans la mécréance jusqu'au jour où l'on dit à Omar que Mohammed divise les gens et sème la discorde à la Mecque. Exaspéré, il prit son épée et décida d'aller tuer le Prophète. En route il rencontra l'un des compagnons du Prophète qui lui dit en le voyant porter son épée: où vas-tu comme ça ‘Omar ? ‘Omar lui répondit sans sourciller: je vais tuer Mohammed. Alors le compagnon qui eut peur pour le Prophète lui dit: tu cherches à tuer Mohammed et tu laisses ta sœur ? Omar lui dit: qu'a fait ma sœur ? L'autre lui répondit: elle a suivi Mohammed dans sa religion. ‘Omar devint fou de rage et se dirigea aussitôt chez sa sœur. Celle-ci était entrain de réciter avec son mari et Khabab la sourate Ta-ha. ‘Omar entra furieux et leur dit: j'ai entendu un murmure, qu'est ce que vous lisiez ? Sa sœur lui dit: nous ne lisions rien du tout. Alors ‘Omar empoigna son mari et le mit à terre et le frappa avec force en lui disant; j'ai entendu que tu as embrassé l'Islam. Et Saïd Ibn Zeid lui répondit: vois-tu si la vérité était autre que ta religion… ‘Omar continua à le frapper alors sa sœur, Fatima Bent Al-Khattab, voulut le retenir et le tira par son vêtement, ‘Omar se retourna et la frappa au visage du revers de la main qui fendit sa lèvre. Fatima tomba par terre et le morceau de cuir sur lequel était écrit la sourate lui tomba de la main mais elle ne cria pas malgré le sang qui coulait de son visage, elle lui répétait seulement: vois-tu si la vérité était autre que ta religion…



‘Omar lui demanda de lui donner le feuillet et Fatima lui dit: tu es impur et tu ne dois pas le toucher; va d'abord prendre un bain rituel. ‘Omar partit se baigner puis revint et lui redemanda le feuillet, le prit et lit la sourate Ta-Ha qui y est écrite :" Tâ-Hâ, Nous n’avons point fait descendre sur toi le Coran pour que tu sois malheureux. si ce n’est qu’un Rappel pour celui qui redoute (Allah), (et comme) une révélation émanant de Celui qui a créé la terre et les cieux sublimes. Le Tout Miséricordieux S’est établi «Istawā» sur le Trône. A Lui appartient ce qui est dans les cieux, sur la terre, ce qui est entre eux et ce qui est sous le sol humide. Et si tu élèves la voix, Il connaît certes les secrets, même les plus cachés. Allah! Point de divinité que Lui! Il possède les noms les plus beaux. " ‘Omar s'ébranla à la lecture des versets et demanda à sa sœur où était le Prophète (BP sur lui) Saïd lui dit: il est chez Al-Arqam. Omar partit vers la maison d'Al-Arqam et frappa à la porte. Le Prophète se trouvait avec une cinquante de compagnons entrain d'apprendre le Coran. Quand ils surent que c'est ‘Omar qui frappait à la porte ils prirent peur. Mais Hamza les rassura, en leur disant: s'il est venu pour le bien qu'il soit le bienvenu, et s'il est venu pour le mal je m'en chargerai. Quand ‘Omar entra, Hamza le tint par derrière et lui dit: qu'es-tu venu faire ici ? Mais le Prophète qui comprit la situation dit: viens là ‘Omar. Quand celui s'approcha de lui, le Prophète se leva et le prit par l'épaule et le secoua si fort que celui-ci tomba à genoux et lui dit en criant presque: n'est-il pas temps que tu entres en Islam ô Ibn Al-Khattab ? ‘Omar dit d'une voix toute aussi forte: je témoigne qu'il n'y a point de Dieu en dehors d'Allah et que tu es le messager d'Allah !!



Aussitôt qu'il embrassa l'Islam, ‘Omar dit au prophète: dis ô prophète, ne sommes nous pas dans la vérité ? Le Prophète lui répondit: si. ‘Omar lui dit: ne sont-ils pas dans le tort ? Le Prophète lui dit: si. Et ‘Omar dit: pourquoi se cacher alors ? Le Prophète lui dit: que vois-tu Omar ? Il dit : « nous sortirons et nous crierons notre foi haut dans la Mecque. » Le Prophète sourit et dit, tu es Al-Farouq ‘le séparateur’, par toi Dieu a séparé entre la vérité et le faux.



Les croyants sont alors sortis de la maison d'Al-Arqam en deux rangées, une rangée avec à sa tête ‘Omar et une autre avec à sa tête Hamza et firent la circumambulation autour de la Ka’ba en scandant: Allah est plus grand et Qaraïche regardait sans rien faire. Vous rendez-vous compte de ce que les croyants ont fait dès le premier jour de l'Islam de ‘Omar ? Qu'avons-nous fait pour l'Islam nous, qui sommes musulmans depuis des années? Soyons comme un pigeon voyageur, ou soyons comme ‘Omar ou comme Hamza.



‘Omar ne se contenta pas de ça. Il voulait que toute Qaraïche sache qu'il est Musulman désormais. Il alla chez Abou Jahl et frappa à sa porte, et quand celui-ci ouvrit ‘Omar lui dit: sais-tu Aba Al-Hakam ? J'ai témoigné que Mohammed est le Prophète de Dieu. Abou Jahl referma la porte en lui disant: tu m'as gâché ma journée. Il fit de même avec Abou Soufiane. Mais cela non plus ne le contenta pas. On lui désigna un homme qui s'appelait Jamil Ibn Al-Mouamir, connu pour être quelqu'un qui aimait colporter les nouvelles, alors ‘Omar alla le voir et lui dit d'un ton de confidence; sais tu que j'ai embrassé l'Islam ? Omar dit, je me suis tourné et je ne l'ai pas trouvé devant moi, il était déjà parti en répétant à qui veut l’entendre : « ‘Omar a embrassé la religion de Mohammed. »



‘Omar, sachant que Qoraïche se réunirait à la Ka’ba pour discuter de la nouvelle de sa conversion, alla les rejoindre. Arrivé là bas, ils le prirent à part et le frappèrent et lui les frappa. Il dit, j'étais harassé et extenué, alors j'ai pris l'un d'entre eux et je l'ai mis à terre et posé mon genou sur son cou et mes doigts dans ses yeux et je lui ai dit, si tu ne leurs dis pas de me laisser tranquille je te crèverai les yeux, alors ils m'ont laissé partir. Je suis retourné à la maison, fatigué mais heureux !



‘Omar ne dormit pas pour autant. Il réunit ses enfants et leur dit: je ne vous adresserai plus la parole si vous n'embrassez pas la foi de Mohammed. Alors le benjamin de ses enfants; Abdullah lui dit: mais je suis musulman depuis un an ! Alors Omar le secoua et lui dit: m'aurais-tu laissé me perdre…



Al-Hassan Al-Basri dit: le jour du jugement, l'Islam s'incarnera et viendra et dira ô mon Dieu celui là m'a triomphé, celui là a failli envers moi et ainsi de suite, jusqu'à ce qu'il arrive à ‘Omar, alors il prendra sa main et la haussera et dira: j'ai été étranger jusqu'à ce que cet homme m'embrassât. Abdullah Ibn Mass’oud disait: nous ne pouvions faire la prière à la Ka’ba que lorsque ‘Omar est entré en Islam.



Le Prophète dit: j'ai vu en rêve que c'était le jour du jugement. Chacun portait une cape, mais les uns avaient une cape qui les couvrait jusqu'aux genoux, les uns jusqu'à la taille, d'autres au cou seulement. Et j'ai vu ‘Omar qui traînait sa cape. Les compagnons lui ont dit: que peut bien être la cape dans ce rêve ? Il leur dit: c'est l'Islam.



Conclusion :



Nous sommes venus au bout de cet épisode. Le sens que nous avons appris c'est que la vérité triomphera. Récapitulons les notions que nous avons saisies:

· Prenez garde de vivre pour vos intérêts,

· Sacrifiez-vous pour votre cause,

· Vous les femmes, soutenez les hommes et épaulez-les dans la vérité,

· A ceux qui ont les pouvoirs dans le monde musulman, l'Islam a besoin de vous.

A la fin de cet épisode, j'irai à la tombe du Prophète, celle de Omar et de Abou Bakr et je leur dirai: vous avez beaucoup souffert pour nous, nous vous promettons de faire le bien et de reformer la terre et de vivre pour la cause pour laquelle vous avez vécu.


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TSC : Traduction des Sens du Coran. Cette traduction est celle du sens courant le plus connu jusqu'à présent de la sourate sus mentionnée. Lire la TSC ne remplace nullement sa lecture en arabe, la langue de révélation du saint Coran.