l'hirondelle a écrit :Si tu es passé d’une autre religion ou d’une autre confession au protestantisme, pourrais-tu me dire ce qui t’y a amené ?
Bonjour,
Je suis né musulman d'un père non-pratiquant et d'une mère athée. Bien qu'assez modéré comme musulman, mon père a tenu à ce que je suive une éducation islamique et m'a fait assisté très jeune à des "cours" dans la mosquée, parallèlement à mes études. Comme me paraissaient longues ces ennuyeuses séances de récitation du Coran!
J'avais une foi plutôt solide, mais je me posais tout de même des questions.
Je me demandais où était l'amour et la grâce d'Allah dans le Coran...Pourquoi Allah m'aurait créé simplement pour me ramener sous des lois dépassées, rigoureuses et contraignantes?
Et la personne de Jésus-Christ m'intriguait aussi. Pourquoi ne trouve t-on pas dans le Coran d'histoire claire et précise sur sa vie? Pourquoi le Coran se contente d'infirmer sa divinité..puis plus rien??
Moïse est abondamment cité dans le Coran, mais quant à Jésus, rien, nada... Le Coran ne fait que dire ce que Jésus n'est pas, et ne précise rien de ce qu'il est.
Tels étaient mes questionnements durant ma jeunesse. Pour l'instant, je n'avais rien d'autre que des petits doutes..je croyais encore dur comme fer en l'Islam.
Et j'avais surtout réussi à taire mes doutes en me contentant de faire mes cinq prières et à appliquer les commandements d'Allah.. C'est ça qui me sauvera, pensais-je...
Ma foi et ma vie religieuse étaient plutôt stable durant toute mon adolescence. C'est vers mes dix-sept ans, disons, que j'ai "ressorti" du placard ces vieux questionnements sur l'Islam.
Lorsque je suis parti faire mes études en France (je suis d'origine algérienne), les chambres universitaires étaient pour deux personnes. Et il se trouve que mon colocataire avec qui je m'étais lié d'amitié (et que j'ai perdu de vue récemment) était profondément chrétien.
Ayant promis à mon père de continuer à lire et à apprendre le Coran même durant mes études, je m'étais, un jour, installé sur mon lit, un Coran à la main, psalmodiant tranquillement une courte sourate.
Mon ami (que nous allons appeler Jean) me demanda ce que c'était. Je lui parlai alors du Coran, que je croyais être la "parole d'Allah" transmise à Mahomet par "l'ange Gabriel".
Il me répondit que les chrétiens avaient un livre semblable : la Bible, que Dieu avait inspirée à ses prophètes, composée de l'Ancien et du Nouveau Testament. Il m'a surtout parlé des Évangiles, récits racontant la vie de Jésus.
Cela a éveillé ma curiosité. Je lui ai avoué que le Coran était presque silencieux sur la vie de Jésus et que c'était assez intéressant de retrouver un récit complet de sa vie dans un autre livre sacré.
Pour le moment, ça s'était arrêté là. Nous avions un peu comparé le Coran et la Bible et discuté dix ou vingt minutes. C'était tout, et ce n'est que plusieurs mois plus tard que j'eus l'occasion de connaître la Bible.
C'était vers la fin de l'année. Je révisais pour un examen très important que je passais en même temps que Jean. Avant de partir , tandis que je me préparais pour sortir passer l'examen, je lisais frénétiquement le Coran dans l'espoir qu'Allah vienne à mon secours durant l'épreuve.
Mon ami me dit : "Tiens, essaye de lire les Évangiles, peut-être que Jésus t'aidera...". Curieux, je le remerciai et prit son livre (c'était un petit exemplaire du Nouveau Testament).
En chemin vers le lieu d'examen, je feuilletai avec curiosité et fascination le Nouveau Testament et tombai par hasard sur un passage où Jésus montrait comment prier à ses disciples.
Je trouvai la lecture fluide, agréable et simple. Rien à voir avec la complexité, les mots étranges et presque inconnus du Coran. Je pouvais comprendre la Bible sans avoir recours à des "Tasfirs", ce qui n'était pas le cas pour le Coran!
Avant l'épreuve, je demandai à Jésus de m'aider. Je priai dans le même esprit qu'il avait enseigné à ses disciples dans le Nouveau Testament, et, à la fin de ma silencieuse prière, une chaleur réconfortante se répandit dans mon coeur. Je savais que Jésus m'avait entendu et cela m'avait bouleversé.
Durant toute l'épreuve je ressentais cette chaleur et cette sensation de bien-être. Je me rappelai de chaque phrase que j'avais apprise, j'avais réponse à tout et ne devais déployer aucun effort pour me souvenir de mes cours. L'examen me paraissait merveilleusement facile.. J'avais l'impression que la main de Jésus m'enveloppait et m'aidait continuellement.
C'était un moment de rêve, d'extase, dont je me souviendrais toute ma vie.
A la fin de l'examen, je me sentais incroyablement bien. Dès que je rentrai chez moi, je me jetai sur ma Bible. Jean n'était pas là, ayant un emploi du temps différent du mien.
A la fin de ma lecture (j'avais poursuivi ce passage où Jésus enseignait la prière), j'avais les yeux qui brillaient. Je pleurais de joie. J'étais bouleversé comme pas possible...!
Je continuai ma lecture de la Bible durant plusieurs jours. Mes résultats de cet examen où j'avais "connu" Jésus étaient excellents. Je savais que ce n'était pas grâce à moi, mai grâce à lui, Jésus.
Et puis un jour, tandis que j'avais terminé l'Evangile de Jean, j'allai vers mon ami. Je lui dis que Jésus m'avait appelé et qu'il m'avait sauvé.
Je me souviens encore de son grand sourire et de sa fraternité envers moi que je n'avais jamais vue chez aucun musulman. Il me félicita. A partir de ce jour, nous commençâmes à avoir de longues discussions sur la Bible, sur le Christ, et sur Dieu.
J'étais captivé par l'amour de Jésus. Depuis le jour de cet examen, depuis le jour où Jésus m'avait touché de son doigt, je commençai à agir d'une façon beaucoup plus meilleur qu'auparavant.
J'étais en communion avec Dieu.
Un jour, il y a environ un an, j'ai demandé à être baptisé. Mon ami m'emmena dans un temple protestant. Pour la première fois de ma vie, j'assistais à un culte.
C'était une expérience magnifique. L'accent de la sincérité était partout. Tous ces gens qui étaient rassemblés dans ce lieu, je le savais, était en communion avec Jésus-Christ et vivaient leur vie en Lui, avec Lui.
Je fus baptisé le 5 février 2012. C'était inoubliable. Je sentais l'Esprit-Saint couler sur moi en même temps que les eaux... comme si je sortais de ma coquille pour une vie nouvelle.. Comme si j'étais libéré d'une charge invisible, mais terriblement pesante.
Depuis ce jour où Dieu changea ma vie, je me sens beaucoup mieux, en paix avec moi-même, vivant dans l'amour de Celui qui m'a créé et Qui m'a, ce jour-là, guidé vers lui...
Quant à savoir pourquoi le Protestantisme... Mon ami Jean était protestant. Et je considérai le Protestantisme comme plus proche du christianisme primitif que les autres Eglises chrétiennes.
La "sola scriptura" comptait beaucoup pour moi. Parce que c'est la Bible seule, et non les Traditions catholiques par exemple, qui m'ont amené vers Jésus-Christ.
De même, je suis en paix avec moi-même dans le Protestantisme et mes valeurs sont en accord avec cette religion que je considère comme réellement biblique.. Mais pour moi, les catholiques comme les orthodoxes sont tout aussi chrétiens, même s'ils accordent moins de valeur à la Bible, au profit des Traditions humaines.
Bien à vous!