PERSONNE ne trouvera NULLE PART , dans aucune LITTERATURE , le verbe "être" tel qu'on le trouve en Jn 8/24,28,58 , SEUL et sans attribut ou suite logique.
Il est parfaitement vain et inutile de chercher ailleurs une règle qui s'appliquerait à "EGO EIMI " chez S.Jean , pour éviter de traduire "Je Suis".
En Jean 8:24, 28, l'expression "
ego eimi " a été traduite dans certaines versions par " Je Suis ", cela est vrai. Il est toutefois intéressant de noter que ces mêmes versions ne rendent pas cette expression de façon identique dans d'autres passages. Par exemple, en Jean 9:9, un homme qui venait d'être guéri de sa cécité par Jésus, s'exclama: "
C'est bien moi " [grec:
ego eimi] –
TOB. Comparer également, dans plusieurs traductions, Matthieu 14:27; 26:22,25; Marc 6:50; 13:6; 14:62; Luc 21:8; 22:70; Jean 4:26; 6:20; 13:19; 18:5 où
ego eimi est employé dans le même sens, "
seul et sans attribut".
Comme l'explique J. H. Thayer dans son lexique, "
la formule ego eimi (je suis lui), fréquente dans les Évangiles, spécialement celui de Jean, doit avoir son prédicat [je suis
lui ou je
le suis]
sous-entendu mentalement, d'autant plus que cela est évident de par le contexte. " –
The New Thayer's Greek English Lexicon of the New Testament, p. 177.
Commentant Jean 8:24 dans le même sens, la
New English Translation fait remarquer: "
Dans ce contexte, il y a un prédicat nominatif sous-entendu ("lui") à la suite de l'expression "je suis". Ce que les auditeurs de Jésus devaient reconnaître, c'est qu'il était celui qu'il prétendait être, c'est à dire le Messie (cf. 20:31). Des traductions anglaises comme la NIV ("si vous ne croyez pas que je suis celui que je prétends être"), la NLT ("à moins que vous ne croyiez que je suis celui que je dis être"), et la CEV ("si vous n'avez pas foi en moi pour ce que je suis") , reflètent également ce point de vue".
Se référer à la Septante pour tordre "EGO EIMI" chez S.Jean est particulièrement vicieux
Excusez-moi, j'avais cru comprendre que c'est
vous qui faisiez référence à la
Septante. N'aviez-vous pas écrit:
"EGO EIMI" révélé à Moïse exprimait l'ETRE PERSONNEL par excellence , signifié par la Personne du Père.
(c'est moi qui souligne).
C'est bien dans la
Septante que nous trouvons ces paroles adressées à Moïse: "
egô eimi hô ôn" (Exode 3:14), n'est-ce pas?
Vous conviendrez toutefois que l'expression "
egô eimi" dans ce texte n'est pas employée de la même manière qu'en Jean 8:58. En effet, en Exode 3:14, "
eimi" est un verbe
copulatif, ce qui n'est pas le cas en Jean 8:58. C'est pourquoi il n'y a aucun parallèle à établir entre ces deux passages, d'autant plus que, comme vous le rappelez, Jean n'a pas employé l'expression "
hô ôn" (qui désigne Dieu selon le texte d'Ex. 3:14 dans la
Septante) , mais plutôt "
egô eimi".
Le texte grec de Jn 8/24,28,58 n'a pas de variante recevable datant du IIe , IIIe etc...
Une variante aurait été étonnante, car en dehors du Présent, je ne connais pas d'autre temps, en grec, qui puisse exprimer une action ou un état qui a débuté dans le passé et qui est encore en cours au moment du récit, rendant parfaitement compte de l'existence de Jésus depuis une époque antérieure à celle d'Abraham.
Bien cordialement,
Didier