Bragon a écrit : Sans dénier son intérêt à la dissection que vous faites, la définition la plus sûre bien qu’elle se morde la queue n'est-elle pas de dire que les faits objectifs sont ceux que la science étudie, sachant que jamais la science ou un scientifique fût-il idiot n’irait étudier un « fait non objectif » et que quand même il voudrait s’y essayer, il ne pourrait ni ne saurait le faire.
Attention cher ami Bragon! La science n'étudie pas les faits objectifs, à proprement parler: elle les constitue.
La science expérimente, vérifie des hypothèses, formule des théories, détermine les énoncés qui sont OBJECTIVEMENT vrais, oui.
Pour qu'un fait soit dit 'non-objectif' (qu'il soit vrai ou faux n'est pas la question), il faut qu'il soit d'emblée en dehors de la science, sinon l'on ne parlerait pas de 'faits', mais seulement d' 'hypothèses scientifiques'.
Bragon a écrit :Parce qu’il existe indéniablement une réalité objective, je dis objective parce que vécue, qui ne peut être objet de connaissance scientifique, mais qui n’en existe pas moins, sans être une vue de l’esprit, un délire ou un mirage.
Non! Car même pour la science il n' 'existe' pas une réalité objective telle que tu le supposerais, absolument pas! De façon plus exacte je dirais: "il y a une vérité des faits objectifs
par la science", ce qui n'est pas tout à fait la même chose.
Ensuite, non, l'objectivité ne tient pas dans le fait qu'elle serait vécue, pas du tout! Le monde objectif est somme d'énoncés scientifiques validés par la démarche expérimentale: données mesurées, faits et théories vérifiées, mais il est aussi: somme de connaissances pratiques résultantes d'une recherche empirique.
Enfin, ce qui n'existe pas objectivement en un sens scientifique ou plus basiquement empirique, mais qui est toutefois vécu sans être une pure vue de l'esprit, en effet je ne le dénie pas: je ne le tiens par pour moins vrai ou réel... Mais je ne fais pas non plus l'erreur sémantique de le qualifier d' 'objectif' pour autant.
Bragon a écrit :A ce propos, j’avais cité l’amour, amour qui fait qu’une mère (animal ou humain) allaite et veille par exemple sur son petit, j'avais cité l’instinct de survie…. Si je les cite, c’est bien que je sais, contrairement à ce que tu affirmes, ce que tu entends par « fait objectif ". Ces phénomènes, ne sont peut-être pas éligibles à la connaissance scientifique, mais sont une réalité indéniable.
Une réalité indéniable oui, je l'ai dit.
Bragon a écrit :Or voici ce que tu réponds quand je cite l’amour (et ce point est justement l’axe cardinal de ce topic). Je te cite : « Le point est que l'amour est un concept mal défini, non scientifique, avant tout subjectif. Il n'est pas possible de le mettre en éprouvette du moment que nous ne savons même pas nous-mêmes de quoi nous parlons lorsqu'il en est question. »
tu reconnais bien là la réalité de ce phénomène tout en avouant que toi et la science ne savaient pas le cerner ni comment faire pour l’approcher avec vos instruments. Et c’est bien ce que je disais, il existe un monde qui vous échappe. Vous reconnaissez qu’il existe tout en niant indirectement ou implicitement son existence en le remisant dans un coin.
On ne peut pas à proprement parler d'existence...
Il s'agit là de vécus subjectifs, inexprimés, inexprimables, d'opinions, de croyances, d'explications usuelles non vérifiées par les faits et d'explications du même type ne portant pas sur les faits (ex: les mathématiques).
Bragon a écrit :Mais ce sentiment « foi » est-il preuve de Dieu ? Possible que oui, possible que non.
Si tu parles d'existence objective, c'est non.
Bragon a écrit :Mais, comme l’amour, il est peut-être signe de "quelque chose" et surtout laisse ouvertes beaucoup de portes. Ce « quelque chose », tu vas l’appeler (je sais) lubie ou ombre dans l’ombre, et dire que tant qu’on n’en sait rien, il vaut mieux vivre et l’ignorer.
Non, je ne dis et ne pense pas cela. Pour faire simple, je dirais plutôt que cet amour (reste à préciser lequel), n'est pas le signe mais la possible
'raison signifiante' d'un 'Dieu'.
- Je suis pour n'ignorer aucune réalité. -
Le fait de dire que 'Dieu' n'est qu'une croyance ou un pur produit de la psyché, n'enlève rien à la valeur ou à la signification de 'Dieu', ni donc n'implique qu'il faille l'ignorer.
Bragon a écrit :D’accord ! Il n’en reste pas moins que cette réalité que tu qualifies à tort et un peu trop vite de « psychique », n’est pas sans importance et c’est en fait le fond de la question.
Je parle trop vite qu'avec les gens qui m'échauffe!
Donc non, je ne pense pas avoir trop vite qualifié 'Dieu' de réalité psychique... Que serait-il d'autre sinon? - [Je rappelle que la psyché est la partie vivante de l'âme...]
Pour le reste, je pense que tu l'as donc compris maintenant: cette réalité conserve pour moi toute son importance...
Bragon a écrit :Ce qui vient d’être dit ne disqualifie pas la science (bien interprétée) ; ne prouve pas Dieu, mais montre combien est superficiel et faux l’argumentaire athée quand il tient les croyances en Dieu (hors science) pour des élucubrations mentales sans fondement. Or il y a bien un fondement et c'est ce monde mitoyen dont de viens de parler.
En un sens oui, parfaitement.. Mais je ne pense pas que la science se pose en affirmation du contraire.
L'athée que je suis ne pose pas 'Dieu' comme absolument infondé, mais simplement comme OBJECTIVEMENT infondé.
A force de le répéter peut-être que....
Bragon a écrit :Evidemment, je n’irais pas jusqu’à affirmer l’existence de Dieu à partir de ces « faits NON objectifs », car la je serais dans l’assertion non fondée, mais je conclurais a/ qu’il existe un autre monde (que vous appelez non objectif) que le monde scientifique constitué de "faits objectifs", b/ que, de même qu’il y a l’amour incernable pour la science, il pourrait bien exister un autre amour appelé foi tout aussi incernable que le précédent et non moins réel.
Oui, pas de problème avec cela! Mais encore une fois, sache que l'athéisme ne nie pas toutes ces choses dont tu parles, dont la dimension subjective de tout individu.
Voilà!