VENT a écrit :La peur ne peut engendrer l'espoir puisque le but de la peur est de paralyser celui qui la subit afin de lui ôter tout espoir
Tout à fait d'accord
Je pense qu'au fil du temps, les gens sont tombés dans une sorte d'abus de langage les empêchant de faire le distinguo entre crainte et peur. Pour beaucoup de personnes aujourd'hui, craindre quelque chose, c'est avoir peur de ce quelque chose, il n'y a aucune différence.
Pourtant si, il y en a une.
La Peur est l'extrême de la Crainte, c'est l'excès de Crainte qui fait perdre toute raison et conduit à la Peur, qui engendre la panique et le sentiment qu'il n'y aucune issue, aucun espoir.
Il serait plus juste de dire que la crainte est le moteur de la religion. Mais qu'est-ce que cette crainte au juste ? Une crainte salutaire. C'est tout sauf de la peur.
C'est la crainte salutaire qui nous éloigne du bord d'un précipice, non pas la peur. La crainte salutaire ne nous empêche pas d'aller au bord du précipice, nous savons que nous n'allons pas automatiquement tomber, simplement que des précautions s'imposent pour que l'on ne tombe pas alors qu'en revanche, la peur ne nous en ferait même pas approcher d'un pouce.
Dans la religion, la crainte salutaire est un sentiment semblable lorsque l'on prend en considération Dieu. On sait bien que l'on peut s'en approcher sans risques, néanmoins, des précautions s'imposent. On ne s'adresse pas à Dieu comme on parlerait à un chien.
A contrario, certaines personnes sont complètement tétanisées par la peur de Dieu, en particulier sur ce qu'Il est capable de faire. C'est souvent en rapport avec l'image qu'elles ont d'elles-mêmes. Plus cette image sera négative, plus elles auront le sentiment que quoiqu'il arrive, il n'y a aucune autre issue pour elle. Dieu les détruira de toutes façons.
La Crainte est plus propice à l'espoir que la Peur car la Crainte nous permet de rester équilibrée. Ceux qui cultivent la Crainte savent qu'ils peuvent trébucher en chemin, Dieu ne va pas les foudroyer, ni sur place, ni à l'arrivée, parce qu'ils ont l'espoir que Dieu leur pardonnera leur incartade durant leur phase d'approche. Ceux qui cultivent la Peur deviennent tellement perfectionnistes qu'ils ne se pardonnent même pas d'avoir trébucher, ils ne s'autorisent aucune erreur et se foudroie sur place eux-mêmes en s'auto-privant d'espoir alors même que Dieu ne leur a encore rien dit.