Bonjour à toutes et à tous,
J'm'interroge a écrit : ↑11 août24, 23:32
Je sais, tu n'as rien à répondre.
J'avoue ignorer ce que
vous entendez par "
exister" dans le cadre de votre thèse sur l'univers-bloc.
C'est d'ailleurs pourquoi je vous pose la question à vous.
Pourquoi me la poseriez-vous à moi qui ne suis pas encore experte en univers-bloc.
Mais peut-être ne voulez-vous pas parler de l'univers-bloc et seulement des croyant·e·s.
On a vu qu'il n'y a rien à dire au sujet d'un éventuel "
réel voilé", s'il y a des trucs là-bas alors ils ne sont sujets d'aucun verbe de chez nous et donc n'ont aucune existence pour nous. Cela ne signifie pas qu'ils n'existent pas mais que leur existence n'a aucun sens pour nous...
Toutefois, cette histoire de "
réel voilé" n'est-elle pas un aveu d'impuissance ? On ne peut pas parler du réel donc on va dire qu'en parler n'a aucun sens.
Même dans le cadre d'une métaphysique ?
Vous avez parlé de stimuli... peut-être en déduisez-vous que les stimuli existent, mais après ? que dire de l'existence d'une perception ? d'une image mentale ?
Mais si vous ne voulez pas en parler permettez-moi d'ajouter quelques réflexions sur ce sujet épineux.
Les dicos bottent souvent en touche en synonymant "
être" et "
exister" mais ensuite ils distinguent "
essence" et "
existence" !
J'avoue que la notion philosophique de "
essence" me paraît furieusement dépassée mais elle peut retrouver une nouvelle jeunesse !
Depuis l'Antiquité, on sait que le mot "
exister" est plutôt polysémique :
Est-ce que j'existe ?
Les objets dont j'ignore tout existent-ils ?
Si Médor existe est-ce que le chien existe ?
Le profond sentiment qui m'obsède existe-t-il ?
Mon rêve existe-t-il ?
Ma vitesse de marche existe-t-elle ?
Ce théorème mathématique que j'ai redémontré ?
Mon hypothèse audacieuse existe-t-elle même si elle est fausse ?
Mon frère prétend qu'en attente de réfutation tout existe dès la moindre formulation :
la licorne volante existe donc... je ne suis pas souvent d'accord avec lui.
Face à ce chaos conceptuel, de fins esprits ont tenté de catégoriser les modes d'existence : l'existence du caillou qui m'a fait trébucher serait de niveau 1... les sensations existeraient au niveau 2.... et ainsi de suite les vérités scientifiques existeraient au niveau...
etc.
On peut se contenter d'une vision phénoménologique où des objets de connaissance scientifique acquièrent l'existence indépendamment de toute notion d'une hypothétique réalité sous-jacente qui assurerait la cohérence des perceptions individuelles : par exemple, "
le chien est" et "
Médor existe"... en clin d'œil à la querelle des universaux... et Vicomte n'est pas loin...
Enfin, il faut savoir qu'elles sont les conséquences de l'existence ? Implique-t-elle le non-changement ?
Ou au contraire n'est-ce pas le changement qui implique l'existence de "
chien" ?
Ben oui, car, en plus, le temps qui passe complique pas mal l'idée d'existence.
Intuitivement "
exister" ressemble à "
se mouvoir dans l'espace-temps".
Ou non !
Si l'
univers bloc existe, il convient de préciser ce que cela peut signifier, à moins que,
lui l'univers-bloc, il n'existe pas mais qu'il contient exactement tous les existants connus ou inconnus... J'ai cru comprendre que la célérité de la lumière existe pour vous...
Mais si vous avez déjà donné une sorte de définition que j'ai loupée alors je comprendrais que vous refusiez de la répéter.
Très cordialement
votre sœur
pauline
Ajouté 1 heure 1 minute 4 secondes après :
Bonjour à toutes et à tous,
l_leo a écrit : ↑10 août24, 03:22
La lettre Tav, th, n'est pas la dernière lettre de l'alphabet !, nous trouvons 6 lettres/graphes en position terminales dans différents termes, soit: Kaph final, Nun final, Mem final, Pé final, Tzadé final et Aleph final.
Vous avez peut-être raison pour l’hébreu carré… C'est donc de l'ordre de l'innovation.
Néanmoins que ce soient les grammairiens, le Talmud, le Sepher Yetsirah ou le Zohar, l’effectif de l’alphabet hébreu est toujours de 22.
l_leo a écrit :Cet aleph final , est, lui, le signe de la réalisation. On le trouve dans les termes: créa, considéra, assigna, etc. (G.1,V. 1, 4, 5).
Je sais que certains manuscrits distinguent certains aleph par la taille mais j’ignorais que la position terminale les distinguaient aussi.
Permettez-moi d'être réservée par vos traductions "
considéra" et "
assigna" au lieu de "vit" et "cria".
l_leo a écrit :Dans ma démarche, je ne réfère à aucune occurrence, cela me paraît brouiller les cartes. Je me concentre sur la lecture des racines, sur « l'architecture" des termes , et de la liaison des termes entre eux (lecture continue).
Vous avez raison, chercher ce que veux dire le rédacteur est très difficile.
Opérer un décodage semble une méthode rigoureuse puisque quasi-algorithmique, mais il est nécessaire auparavant de démontrer que le code est légitime vis-à-vis des intentions (conscientes ou inconscientes) du rédacteur.
l_leo a écrit :"le mot Tav signifie la marque"
Oui, d'une certaine manière: בְּרֵאשִׁית, בָּרָא אֱלֹהִים, אֵת הַשָּׁמַיִם, וְאֵת הָאָרֶץ: Ath_de-la-terre: l'ipséité: la "marque"
Qu’entendez-vous par "ipséité".
En hébreu biblique, la particule Eth introduit les COD déterminés, son usage n’est pas systématique dans le Tanakh.
En Genèse 1 on la trouve évidemment avec Ciel (avec le vaw antéposé) et avec Lumière. Je crois que c'est tout pour Genèse 1.
l_leo a écrit :Ce qui était présent avant toute création est nommé dans G.1,v.2: Et-la-terre existait, tohu bohu, etc.: la terre existait, puissance contingente d'être dans une puissance d'être. (Bien entendu le terme terre, ne signifie pas la Terre). J'ai ajouté un Vav déterminatif devant le terme tohu, il convient d'en ajouter un devant Bohu. Vav -Vav, il s'agit d'une conjonction (voirae Vocabulaire radical de Fabre d'olivet) Tohu bohu est le lieu d'une conjonction entre "la terre" (v.1) et-la-terre (v.2).
Je respecte votre lecture mais je peine autant à la trouver "
éclaircissante" qu’à en mesurer la finalité.
Et surtout, elle me paraît mettre en évidence une signification qui aurait été dissimulée, peut-être même à l’insu du rédacteur.
Et j’avoue que mon anthropologie de la production du texte biblique prive de fondement ce genre de démarche.
Très cordialement
votre sœur
pauline
PS Eh oui : j’avoue que pour moi la Bible n’est pas la parole de D.ieu, béni soit-il ! Me suis-je fait de nouveaux ennemis ?