a écrit :Bon !. Pas de temps à perdre à répondre puisque c'est encore à côté. Mais bon, quand on ne veut pas.....
Agécanonix,
Vous avez été pris la main dans le pot de confiture … avec votre histoire de "d" minuscule.
a écrit :Première apologie 6 -1.
"les autres bons anges qui l'escortent (Jésus) et qui lui ressemblent "
Ainsi, les anges, selon Justin ressemblent à Jésus et sont donc de même nature.. Voilà qui change beaucoup de choses.
Agécanonix,
Cela ne change pas grand chose mais souligne encore une fois que vous n'avez rien compris à la théologie de Justin et votre lecture de Justin est orientée, elle ne cherche pas à comprendre vraiment sa pensée.
Justin s'inscrit surtout dans la tradition philonienne pour qui le dieu révélé est celui ou se superposent tous les noms, concepts et figures de sa
révélation (ange ou archange unique, mais aussi bien Fils premier-né et unique, Adam primordial image du dieu, logos, sagesse).
a écrit :On comprend la différence de nature que Justin fait entre Dieu et Jésus quand il explique à Tryphon que seul Jésus pouvait apparaître à Abraham puisque la nature de Dieu, le Père, rendait absolument impossible qu'il apparaisse à un humain.
Quand on lit de telles explications de Justin, on comprend vite, du moins si on est de bonne foi, que lorsqu'il dit que Jésus est théos, il ne peut pas dire qu'il est Dieu.. C'est ici encore particulièrement évident..
Je me demande, par moment si vous vous relisez et comprenez la portée de ce que vous écrivez
Le Logos est une manifestation de Dieu, le Père se révèle par le Fils, il manifeste la présence du Père, c'est justement parce qu'ils sont même nature. « Je suis avec vous depuis si longtemps, et cependant, Philippe,
tu ne m'as pas reconnu ! Celui qui m'a vu a
vu le Père. » (Jn 14, 8s.). Jésus affirme qu'il est celui qui
montre le Père .Jésus propose une connaissance de Dieu que permet la contemplation du Fils unique qu'il est. Voir le Père sur le visage du Fils constitue une manière particulière de comprendre la représentation de Dieu.
De fait, Justin est très attentif à cette fonction médiatrice. Le Logos a pour mission d’être médiateur entre Dieu et le créé, et de
révéler le Père aux humains ; c’est par lui que Dieu a voulu
se manifester aux patriarches de l’Ancien Testament (I, 63) ; c’est par lui que, de tout temps, les hommes ont pu s’approcher de la vérité (I, 5, 4 ; II, 10 ; II, 13).
https://journals.openedition.org/kentron/1527
a écrit :Elle n'a pas attendu Jean 1:1 pour indiquer que des dieux étaient avec Dieu.
Psaume 8:5 " Tu t’es également mis à le faire de peu inférieur aux divins"
Héb. : méʼèlohim chacun reconnait le mot èlohim.
Donc Jésus peut donc parfaitement être divin, ou un dieu sans être Dieu, comme les anges sont divins sans être Dieu pour autant.
Encore une erreur grossière de méthode … quel rapport y a t-il entre la théologie du Psaume 8 et celle de l'évangile de Jean … AUCUNE !
Dans l'évangile de Jean le Père communique sa divinité, c'est en étant pros ton theon (avec, tourné vers, adressé à Dieu) que le logos est lui-même theos… Une traduction comme "le Verbe était divin", sans être fausse, est formellement trop faible (en grec on dirait plutôt
theios que theos pour exprimer exactement ce sens-là) … Je m'explique, il y a place, hors de "Dieu" proprement dit, pour toute une zone "divine" dans un sens plus faible, dérivé, c.-à-d. une zone influencée à divers degrés par "Dieu" sans être "Dieu". On peut parler des divins anges, des divins prophètes ou des divins apôtres, sans suggérer le moins du monde qu'ils SONT "Dieu": ils sont "divins" au sens où ils sont "dans le camp de 'Dieu'" et où "Dieu" agit par eux. Dans le johannisme, tout ce qui ne relève pas directement de "Dieu" -- ce qui n'est pas "
né de Dieu", ce qui n'est pas "en Dieu", etc. -- relève de la "chair", du "monde", du "diable" etc. Dans une telle perspective il n'y a pas l'ombre d'une distinction possible entre "le divin" et "Dieu"; tout ce qui
procède de "Dieu" est "divin" dans le sens le plus fort, c.-à-d., en dernière analyse, "Dieu" même.]
Je rappelle que l'évangile de Jean n'a aucune réticence à nommer le Fils "Dieu" (Jean 1,1 ; 1,8 ; 5,18) et "mon Dieu" (Jean 20,28).
a écrit :Dans Une courte histoire de l’Église primitive 1976 p.110 (angl.), H. Bœr expose l’idée maîtresse de l’enseignement des apologistes:
“Justin a enseigné qu’avant la création du monde, Dieu était seul et qu’il n’y avait pas de Fils. (...) Quand Dieu a eu le désir de créer le monde, (...) il a engendré un autre être divin pour créer le monde pour lui. Cet être divin a été appelé (...) Fils parce qu’il était né; il a été appelé Logos parce qu’il a été tiré de la Raison ou de l’Esprit de Dieu. (...) “Justin et les autres apologistes enseignaient donc que le Fils est une créature. C’est une créature élevée, une créature assez puissante pour créer le monde, mais, néanmoins, une créature. La théologie appelle subordinatianisme cette relation du Fils au Père. Le Fils est subordonné, c’est-à-dire secondaire par rapport au Père, dépendant du Père et causé par lui. Les apologistes étaient subordinatianistes.”
Agécanonix,
La formule "être divin" ne me gêne pas mais c'est le sens que vous lui donnez qui est inexact, l'expression "être divin" signifie venir du divin ou comme l'auteur que vous citez être "engendré" par le divin, être "né" du divin, en un mot être de la même "espèce" ou "nature" que Dieu. Le Père est la source de cette divinité, ainsi le Fils procède du Père dont il dépend, il est une émanation du Père, donc il est secondaire. Ce la ne contredit pas le sens profond de la trinité qui ne dit rien d'autre, c'est la même divinité qui tantôt se différencie, tantôt s'identifie, c'est le même mouvement et le même "Dieu" qui se joue d'un bout à l'autre qui implique dans un sens don, commandement et envoi, dans l'autre réception, obéissance et imitation. Dans la citation, H. Bœr indique : "il a engendré
un autre être divin", avez vous noté la formule "un autre", qui souligne que Dieu a engendré un semblable à lui, de la même espèce ou même "nature".