Saint Glinglin a écrit : ↑17 sept.23, 08:19
Primo, "le disciple que Jésus aimait" est un personnage symbolique. C'est le chrétien de base.
21.22 Jésus lui répond : « Si je veux qu’il demeure jusqu’à ce que je vienne, que t’importe ? Toi, suis-moi. »
Il va demeurer car l'Eglise, en tant qu'assemblée des fidèles, est éternelle.
Je ne suis pas d'accord avec cette interprétation de cette expression, lorsque cette dernière est remise dans le dispositif textuel de la péricope.
On la trouve en particulier ici :
21.05 Jésus leur dit : « Les enfants, auriez-vous quelque chose à manger ? » Ils lui répondirent : « Non. »
21.06 Il leur dit : « Jetez le filet à droite de la barque, et vous trouverez. » Ils jetèrent donc le filet, et cette fois ils n’arrivaient pas à le tirer, tellement il y avait de poissons.
21.07 Alors,
le disciple que Jésus aimait dit à Pierre : « C’est le Seigneur ! » Quand Simon-Pierre entendit que c’était le Seigneur, il passa un vêtement, car il n’avait rien sur lui, et il se jeta à l’eau.
21.08
Les autres disciples arrivèrent en barque, traînant le filet plein de poissons ; la terre n’était qu’à une centaine de mètres.
Le "disciple que Jésus aimait" y est clairement un personnage en particulier, à côté des autres disciples.
Il n'y a pas de raison que lui symbolise collectivement le chrétien de base, et pas les autres dans la barque alors que les autres dans la barque sont aussi des disciples.
Sauf si éventuellement chaque disciple symbolise plutôt une sensibilité ou une divergence idéologique, ou bien un trait spécifique, duquel il se démarque des autres (l'un symbolisé par Jean, l'autre Simon-Pierre, l'autre Thomas-Didyme, etc.) dans le contexte temporel de l'écriture de l'évangile de Jean.
C'est d'ailleurs plutôt mon opinion, mais là on rentre dans une autre discussion, alors qu'au départ on parlait de la différence entre un Abraham ahistorique et un éventuel Jésus historique.
L'expression se retrouve plus loin :
21.20 S’étant retourné, Pierre aperçoit, marchant à leur suite,
le disciple que Jésus aimait. C’est lui qui, pendant le repas, s’était penché sur la poitrine de Jésus pour lui dire : « Seigneur, quel est celui qui va te livrer ? »
Je ne suis pas d'accord avec l'interprétation, dans son contexte temporelle d'écriture, du verset 21.22 selon laquelle Jésus va demeurer car l’Église, en tant qu'assemblée des fidèles, est éternelle.
En fait, le verset qui suit, lui-même conteste la possibilité de cette interprétation :
21.23 Le bruit courut donc parmi les frères que ce disciple ne mourrait pas. Or, Jésus n’avait pas dit à Pierre qu’il ne mourrait pas, mais : « Si je veux qu’il demeure jusqu’à ce que je vienne, que t’importe ? »
Il est sous-entendu que maintenant que Jésus est venu, ce disciple peut enfin mourir.
On peut s'interroger sur ce qui signifie réellement "mourir" ici, peut-être est-ce à entendre dans le même sens qu'on trouve dans l'évangile apocryphe de Philippe
https://www.jepense.org/evangile-de-phi ... e-complet/
4) Un gentil (c'est-à-dire un païen) ne meurt pas, car il n’a jamais vécu pour pouvoir mourir. Celui qui a cru en la vérité a vécu, et lui, il court le danger de mourir, car il vit. Depuis que le Christ est venu,
Secundo, Luc prétend qu'il a compulsé des témoignages oculaires mais ni Marc ni Matthieu ne se disent témoins oculaires.
Luc ne dit pas qu'il a compulsé les témoignages de Marc ou Matthieu, juste ceux de témoins oculaires, sans plus de précision.
Formellement, en effet, ni l'auteur de Marc ni celui de Matthieu ne se disent témoins oculaires.
Cependant, je pense que c'est tout de même implicite qu'ils se sentent témoins dans la mesure où il y a des disciples envoyés par Jésus pour témoigner de la Bonne Nouvelle et prêcher la Bonne Parole.
Ceci dit, il y a des passages dans les évangiles où il est impossible sur le plan de la logique même du récit qu'il y ait eu des témoins (Jésus au désert, tenté par Satan).