J'm'interroge a écrit :Objectivement, l'expérience est le seul guide fiable que nous avons, l'expérience le montre.
L'on doit trouver des critères objectifs au 'bien' et au 'juste' de façon à ce que ces notions fondamentales en morale ne reposent pas uniquement sur des spéculations invérifiables, soumises à l'arbitraire de quelque dictat.
Sans critère objectif du 'bien' et du 'juste' il n'y a qu'exercice logique, mais certainement pas une meilleure connaissance du 'bien' et du 'juste'.
ChristianK a écrit :La philo a toute l’objectivité voulue, elle n’est pas subjective puisqu’elle est la raison elle-même poussée jusqu’au bout.
Si elle ne cherche pas à vérifier ses thèses dans les faits, la philo n'aura d'objectif que l'expérience (
en un sens large) de laquelle elle est partie pour s'élancer dans ses thèses et spéculations.
Quant à la Philo vue comme la raison elle-même, il ne faut pas rêver! Jette plutôt un œil ici:
http://www.forum-religion.org/sciences/ ... 31485.html
ChristianK a écrit :Mais son objectivité n’est pas de labo.
Oui mais l'objectivité n'est pas que de labo non plus: il ne faudrait pas minimiser mes propos...
J'ai toujours pris bien garde de parler d'expérience
en un sens large, incluant notre expérience empirique quotidienne.
ChristianK a écrit :Rien de subjectif dans la philo morale kantienne, dieu sait! La science objective chimique ne sert a rien en morale sauf pour nous dire l’effet du zyklon...
Les sciences expérimentales ne sont pas que "chimiques" et la science n'est pas que la science expérimentale de labo. Il est une science plus ordinaire, celle qui fait notre connaissance objective de tous les jours.
ChristianK a écrit :Sans compter que Les philos rationalistes rejettent évidemment du revers de la main les postulats empiristes; il est certainement sophistique d’alléguer qu’une expérience de labo peut prouver que seules les expériences de labo mènent au vrai...
L'expérience
au sens large ne se limite pas aux expériences de labo comme je viens de l'expliquer.
Mais une expérience de labo peut très bien prouver qu'en dehors de l'expérience
au sens large, incluant les expériences de labo, il n'y a pas de sens à s'imaginer un monde 'en soi' indépendant du constat de l'observation (voir la notion de réduction de l'onde). Les expériences qui violent les inégalités de Bell constituent une telle preuve.
J'm'interroge a écrit : Mais dire que Dieu n'a pas d'existence objective n'en est pas un. Comme il n'en est pas un de dire que rien dans les faits n'atteste de son existence.
ChristianK a écrit :Oui mais au pt de vue logique Dieu n’ a pas d’ inexistence objective nonplus et rien dans les faits n’atteste de son inexistence. Existence objective ne veut rien dire si ca signifie existence de labo; c’est tout à Fait insignifiant, comme si on disait existence objective de science du football
Je n'ai pas bien compris la remarque concernant la science du football...
Cela dit, si tu ne minimises pas mes propos, ce qui fait d'une hypothèse un fait objectif c'est bien l'expérience
au sens large.
Ce qui n'est pas vérifié dans l'expérience
au sens large n'est que spéculation. Une affirmation que rien dans l'expérience
au sens large ne permet d'en établir la crédibilité, ne peut pas être considérée comme exprimant un fait. Elle exprimera tout au plus une vérité.
ChristianK a écrit :Si la philo morale kantienne qui implique Dieu est fausse et si on dit que cette philo est subjective, il faut le prouver en la réfutant, on est dans le bain)
On ne prouvera jamais l'existence objective de 'Dieu' par la seule philosophie.
J'minterroge a écrit :Seul le constat nous ramène à l'objectivité...
ChristianK a écrit :Aucun besoin de constat, on prend l’ hypothèse comme point de départ.
On parle de thèse ou de postulat dans ce cas. Employer le terme "hypothèse" dans le sens qui est le tien, est impropre, car une hypothèse a pour vocation d'être vérifiée.
ChristianK a écrit :Constats et objectivité existent aussi en philo. En histoire. Dans la vie: “en ce moment je me sens mieux”. Tous ces constats débordent les sciences empiriques et sont objectifs. De plus “seul le constat nous ramène à l’objectivité” n’ est pas un constat physique ou de labo... Donc...
Encore heureux que la philo se base sur des constats car sinon elle tournerait à vide.
Mais les constats tels que “en ce moment je me sens mieux” ou ceux que font les historiens ne sortent pas non plus de ce que j'appelle l'expérience
au sens large. Quand je parle de constats je ne parle pas strictement de ceux que l'on fait en labo. J'ai toujours été clair à ce sujet. C'est Inti et toi qui caricaturent ainsi ce que j'énonce au fil de mes posts.
J'm'interroge a écrit :En histoire comme lorsqu'on dit que l'on se sent mieux l'on se trouve dans le constat empirique. Nous savons empiriquement qu'un témoignage est assez souvent fiable et quels sont les éléments probants qui nous permette d'en déterminer la fiabilité. Et quelqu'un qui dit et qui RESSENT qu'il se sent mieux, cela peut très bien se constater en imagerie médicale par exemple ou par un examen médical approfondi plus classique. Nous sommes bien ici dans le domaine des faits objectifs et non seulement dans celui du pur jugement de pensée ou de la simple croyance.
ChristianK a écrit :L’histoire n’est pas une science car il n’ y a pas de répétabilité, l’expérience intime n’est pas scientifique car il n’ y a pas intersubjectivité. Mais c’est objectif, et donc la philo est objective y compris la philo des sciences, positiviste ou non. Donc les raisonnements de la philo morale et la théologie naturelle, qui font place à l’expérience, mais pas au sens du labo.
La répétabilité n'est pas un critère absolu en science.