Quelques avancées :
Religion d'obéissance, structurée très hiérarchiquement, elle convenait parfaitement à l'organisation de l'administration impériale x, avec laquelle elle se développe. En effet, on peut expliquer la curieuse « période d'incubation » du mithriacisme, qui s'étend entre 100 av. J.-C. et 80 après J.-C. (texte de Stace), par l'absence des conditions politiques et sociales qui vont permettre son expansion. Dès la fin du premier siècle, au contraire, l'immense armature bureaucratique qui soutient l'Empire (avec l'armée s'entend) est en place et l'expansion du culte mithriaque se développe avec rapidité jusqu'aux confins du monde romanisé. La fin même du mithriacisme se comprend mieux de cette façon: il ne résiste pas à l'écroulement des structures qui l'avaient porté. Il appartenait, pour terminer, à un spécialiste du christianisme, M. Simon 2, de remettre le culte de Mithra à sa juste place parmi les autres religions de l'Empire, et de faire justice du mot célèbre de Eenan: « Si le christianisme eût été arrêté dans sa croissance par quelque maladie mortelle, le monde eût été mithriaste ». On cite toujours les mêmes faits à l'appui de la thèse de Eenan, mais sans les éclairer par leur contexte historique qui en réduit sensiblement la portée. Certes, il y a la dédicace à Mithra, en 307, par Dioclétien, Galère et Licinius qui agrandissent le temple de Carnuntum, et qualifient le dieu perse de fautor imperii sui. Mais, fait remarquer M. Simon, le geste a surtout une signification politique: «dans cette ville sainte du culte mithriaque », il est prudent de s'assurer « le loyalisme des légions danubiennes largement gagnées aux rites de Mithra ». La dilection de Julien l'Apostat pour Mithra, que l'on donne toujours comme l'exemple caractéristique de la faveur officielle des empereurs pour le dieu étranger, est, en fait, beaucoup plus la dévotion d'un « héliolâtre » qui met Sol au cœur de sa théologie personnelle, et ne voit en Mithra qu'un des avatars du Soleil-Roi à une époque où nombre de divinités orientales, et même romaines, gravitent plus ou moins autour d'Hélios. Tous les indices rassemblés par M. Simon, dans Firmicus Maternus, Symmaque et Macrobe, montrent que le culte de Mithra n'avait ni l'ancienneté suffisante (par rapport à Cybèle, par exemple), ni une force de rayonnement sur les masses populaires (qu'on songe à Isis) capable de l'imposer comme un culte à caractère officiel. Son aspect essentiellement ésotérique, qui était l'un de ses attraits majeurs, l'en aurait d'ailleurs empêché.
http://www.persee.fr/doc/mefr_0223-5102 ... 4?q=mithra
la pose de l'orant est la même que celle des premiers chrétiens priant devant le soleil, mais elle est aussi décrite dans le Mihr Yasht lui-même (les fidèles de Mithra lui adressent leur prières « les mains étendues », ustänazasto) ; le dieu émergeant à mi-corps de la montagne traitée comme un empilement de rochers globulaires rappelle le Mithra pétrogène des Mystères occidentaux
http://www.persee.fr/doc/topoi_1161-947 ... 7?q=mithra
dans la phase « romaine », une multitude d'initiés et de sympathisants, dès lors de plus en plus conquise au nom glorieux de Mithra, envahit presque toutes les provinces de l'empire romain, avec l'immense succès que l'on sait. Ainsi que l'a écrit Ernest Renan en manière de boutade, « si le christianisme eût été arrêté dans sa croissance par quelque maladie mortelle, le monde eût été mithriaste »
Cf. Marc Aurèle, dans Œuvres complètes de Ernest Renan, tome V (Paris, 1952), p. 1107.
http://www.persee.fr/doc/crai_0065-0536 ... 4?q=mithra
On connaît la phrase célèbre ae Renan (Marc-Aurèle, p. 679) : « Si le christianisme eût été arrêté dans sa croissance par quelque maladie mortelle, le monde eût été mithriaste. » N'eussions -nous, pour nous intéresser à Mithra, que le souvenir de son duel pathétique avec le Christ, qu'il y aurait déjà là de quoi alimenter puissamment notre curiosité. Mais le mithriacisme ne nous renseigne pas seulement sur la grande crise religieuse qui agita l'empire romain d'Auguste à Théodose. "Il est. lui-même une survivance d'une des plus vivaces religions de l'Orient, d'une de celles qui plongent le plus loin dans le passé et qui subirent, au cours des siècles, le plus de vicissitudes, de métamorphoses et de révolutions : la religion mazdéenne. Cette religion, dont se réclament aujourd'hui encore les mobeds de l'Inde, héritiers lointains des mages de Cyaxare, eut trois grandes périodes d'expansion : elle influa sur la formation du judaïsme; elle fut mêlée à la conquête chrétienne, qu'elle essaya de recouvrir et de détourner ;
Je voudrais maintenant entrer dans le détail des mystères, énumérer les degrés d'initiation, rapprocher les sept sacrements mithriaques des sept saprements chrétiens, décrire la messe mazdéenne, avec l'éclat de ses cérémonies et les extases de sa communion.
http://www.persee.fr/doc/rea_0035-2004_ ... 2?q=mithra