merci de l'article mais tu ne la pas bien lu.
La règle IV prévoit donc la possibilité d’une autorisation de l’évêque, sur avis favorable du curé ou du confesseur, de lire des Bibles traduites " par des auteurs catholiques " s’ils jugent la personne capable de " fortifier sa foi " par cette lecture. Mais la règle fut durcie en 1590 puis en 1596 en réservant l’autorisation au Saint-Siège lui-même. La lourdeur de la procédure devenait franchement dissuasive et a certainement accentué la séparation des clercs et des laïcs, ou plus exactement des savants et des simples. La règle fut diversement appliquée, durcie en Espagne, plus souple en France.
Il est vrai qu’il y eut toutefois des exceptions généralisées. Ainsi les catholiques anglais, souvent réfugiés à l’étranger, avaient accès, pour parer à toute éventualité dans la controverse et l’évangélisation, à une Bible catholique, dite de Reims-Douai, du nom des séminaires d’exil où elle fut composée, publiée en 1582 pour le Nouveau Testament et en 1609 pour l’Ancien. Traduite sur la Vulgate, mais avec une connaissance des textes originaux, accompagnée de notes qui défendent la doctrine catholique, cette version est un texte de combat aussi bien que d’édification. Au moment de la révocation de l’Édit de Nantes en France, en 1685, des milliers de Nouveaux Testaments et de Psautiers en français furent distribués aux nouveaux convertis, qui abjuraient le protestantisme. En 1757, Benoît XIV donne la permission générale de lire la Bible en langue vulgaire, pourvu qu’elle soit assortie de notes orientant l’interprétation vers la Tradition catholique.
Il ne faut pas nier cependant que les prescriptions dissuasives, qui ont engendré la norme et la pratique usuelle, ont créé dans le catholicisme jusqu’au XIXe siècle, une certaine réticence face à la lecture du texte même de l‘Écriture, dont l’usage personnel et familial semblait plutôt de type protestant.