Je suis parti du latin et du grec que j'apprenais en initiation au collège, donc je savais vite avec ce grec rudimentaire de la koiné, du Nouveau Testament, ce qui est écrit, et très vite, j'ai laissé tomber les traductions pour lire et comprendre.dan 26 a écrit :Alors là expliques moi les miracles, le fait qu'une homme puisse naître d'une vierge, ou monter au ciel avec son corps à la droite de dieu , etc etc . Où est ta raison dans le fait d'accepter ces gentilles histoires qui la dépasse ?
C'est passionnant !
Le grec ne dit pas que Marie est vierge, c'est beaucoup plus sacrés, et on sent bien qu'ici l'araméen n'a pas été traduit en grec facilement. C'est dans Luc que cela est bien narré, et Luc est un médecin qui cite le plus les cas de guérisons de ce Jésus. Luc est vraiment intrigué par ce qui lui est incompréhensible. C'est un intellectuel, un littéraire, il est le seul écrivant en grec attique, donc la rigueur de la forme grecque avant tout.
Chez Marc, c'est rustre, plutot latin d'origine, ah cela pose un gros problème, est-ce que ce ne sont pas des notes en latin de l'apostolat de Simon Pierre ? Beaucoup aujourd'hui en viennent devant cette conclusion. Ainsi donc, Marc est en grec alors qu'on avait un original scribal latin. Marc ne doit donc pas suivre en traduction les principes araméens mais romains. Et, de suite, c'est clair
Chez Matthieu, on sent la forte présence de docteurs juifs de la loi. Matthieu doit en découdre avec eux en théologie dogmatique, le plus dur. C'est le plus technique, pour les juifs orthodoxes avec une base très forte en hébreu que je n'ai pas.
Et chez Jean, ah jean, celui qui intrigue depuis 2000 ans. Jean, ou le johanisme ? Des Jean donc, nom commun, et un humour constant. Bref le sommet, le disciple que Jésus aimait. Attention, pas le disciple qui a aimé le plus Jésus, non... Celui qui s'est laissé aimer par Jésus au point que ce rabbi lui confie ses plus grands secrets. On est au sommet !
Parlons de Jésus qui monte au ciel. Attention, ces gens sont des paysans, pas des rigolos, pas des intellectuels qui filtrent de suite dans leur cerveau, non. Non, eux disent maladroitement ce qu'ils ont vu, sans rien comprendre. Ils ne disent pas qu'il est devenu de la vapeur, ou qu'il avait des ailes, non. Non, non ! Ils témoignent qu'ils ont vu ce type "monter au ciel" et pour eux, c'était tellement incroyable qu'ils n'ont pensé à rien. Pierre est ainsi, lui aussi. Il voit le tombeau vide, et il repart un peu plus loin troublé. Ah ? Par quoi ? Mais quand on lit Paul, quand on lit Luc dans les Actes, il est dit que Jésus, le ressuscité, est apparu en premier devant Pierre ! Ce Pierre troublé, voila, on y est. Pierre a croisé de retour chez lui le ressuscité et ne l'a opas non plus reconnu. Et il est troublé. Ce n'est que bien plus tard, qu'il va comprendre. "Zut, c'était Lui !" Pierre aura eu tout faux, mais quel témoin ! Il renie trois fois Son Seigneur, alors que Judas une seule fois... Pierre se plante encoe devant Paul. Pierre qui est un caillou, c'est le sens du surnom humoristique que Jésus lui donne, hean l'explique bien en araméen. Le type qui a un coeur en or, sur la main, mais un caillou qui fonce et réalise toujours trop tard ses erreurs. Rien n'y rentre, aucun enseignement, mais tout ce qui en sort est pur, amer, authentique, et c'est de cela dont ce Jésus avait besoin : des "martyrs", des témoins, en grec, et des solides.
Quelle était l'apparence du ressuscité puisque personne jamais ne le reconnait du premier coup d'oeil ? On ne sait pas.
Eh bien, tout cela, moi non plus je ne le sais pas, mais ces témoins sont tout sauf des rigolos, des gens simples, de bon sens rural, pas des intellectuels avec leurs grilles de comprehension.
Si un avion se crache, les enquêteurs vont de suite sélectionner les intellos, et les témoins oculaires solides, des paysans, des gens sans esprit pour penser, qui disent tel quel ce qu'ils ont vu, sans rien comprendre. Les meilleurs témoins, ce sont eux ! Toujours !
2000 ans après, nos papes nous disent qu'ils ne comprennent pas pourquoi. Pourquoi met-il autant de temps pour revenir alors que Paul, un gros intello, était persuadé qu'il reviendrait avant qu'il ne meure, lui ? Jean n'en savait rien, rustique, avec un humour terrible, le plus jeune. Il vécut centenaire, et ses disciples étaient persuadés que c'était forcément la preuve que le Messie allait vite revenir. Tout faux ! C'est bien écrit au chapitre 21 de l'évangile selon Jean. Zut, Jean est mort, et il faudra attendre. On attend depuis 2000 ans et les successeurs de saint Pierre, comme lui, n'ont toujours pas compris. C'est rassurant !
Le type, croyant ou non, qui vient me dire qu'il sait tout, qu'il est convaincu de tout, qu'il détient la Vérité, enfin, c'est un petit rigolo. Douter, étudier, et plus on étudie plus on découvre qu'on en sait de moins en moins qui soit authentique, eh bien, cela me fait un bien immense. De savoir que je ne suis rien, ne vaut rien, et que devant un tel Mystère digne des plus grands de notre humanité, je laisse dire et j'écoute mon coeur, parce qu'au niveau des boyaux de mon cerveau, c'est trop limité.
Oser dire qu'on ne sait pas, oser chanter faux, oser, mais oser de tout son coeur, c'est le risque qui donne dans la vie une petite profondeur en écho de nos faibles existences.
Je pense que Confucius a bien dit ce qu'est le savoir, et je vous le traduits du chinois direct et brutal :
"Ce qu'on sait, savoir qu'on le sait.
Ce qu'on ne sait pas,avoir qu'on ne le sait pas.
Voici le véritable savoir."
D'accord
Soyez déçus, je n'ai pas compris, rien sur Jésus-Christ, et je laisse la suite au bon coeur. La religion n'est pas une obligation, d'abord la liberté, et pour tous et toutes ! Liberté chérie, tolérance, pardon, solidarité, simplicité et humour. Beaucoup d'humour et de dérision sur soi. Rire est aussi un grand consolateur, humain celui-ci