Re: Les miracles et autres absurdités
Posté : 31 déc.18, 11:48
Bonjour le vieux chat,
Le but est que je vous montre que c'est logique. Il me semble que ce raisonnement est logique: Si Dieu est, Dieu est libre. Si Dieu est libre, il a créé le monde librement. Il peut donc faire ce qu'il veut avec.
Non. Prenons un exemple:
A Florence au XVIIe s, les fontainiers avaient remarqué qu'ils ne pouvaient faire jaillir de l'eau à plus de 10m. Phénomène inexpliqué.
Au XVIIe s à Florence, la mentalité était catholique. Voyons-nous que les fontainiers en concluent que c'est un miracle? Ils ont plutôt la réaction de demander l'explication à Galilée.
Je recoupe ce que vous dites ici, et qui me semble être un préjugé, (à savoir que les croyants non éclairés pensent que tous les phénomènes inexpliqués sont des miracles), avec la réflexion de votre deuxième post:
Je ne sais toujours pas d'où vous tirez l'idée que l'un des rôles de la religion est de fournir des explications à tout ce qu'on ne peut pas expliquer autrement.
Je sais que c'est une thèse bien appréciée de certaines idéologies, mais je vous propose de vous pencher sur les faits.
Je ne nie pas que le rapport science et foi n'a pas été entouré de conflits, justement parce que cette idée était reprise tour à tour par l'un des deux partis, les chrétiens et les scientifique.
Le problème est que ces deux camps ne s'excluent pas. Le citoyen moyen a quand même reçu une éducation aux sciences. Il apprend au collège la démarche scientifique, et il a l'entendement de la comprendre vraisemblable. Faire confiance aux scientifiques ou à la Bible est une alternative destructrice, que l'on retrouve principalement aux États-Unis dans les sphères évangéliques. Mais aux US, les citoyens en sont venus à croire qu'ils ne sont jamais allés sur la Lune. Le dialogue est cristallisé dans presque tous les débats.
Or, les faits c'est que c'est la Chrétienté qui a permis l'essor des sciences en Occident. La plupart des scientifiques étaient moines et/ou profondément croyants. Avec le recul politique de l’Église lors de la Révolution, la tension entre l'idée de progrès où l'on amalgame politique et scientifique se crée.
Lorsque vous dites que le rôle de la religion c'est de fournir des explications sur tout ce qu'on ne peut pas savoir autrement, je ne vois pas de quoi vous parlez. Auriez-vous des exemples tirés de ce que l'Eglise affirme? Est-ce que dans le Cathéchisme de l'Eglise catholique, qui précise tout ce qu'explique l'Eglise, vous trouvez quelque chose?
Attention! Je ne nie pas que la religion, en tant que force humaine, ait pu avoir comme effet secondaire de favoriser certains systèmes de pensée. Mais je réfute qu'on puisse expliquer le fait religieux monothéiste comme expliquant tout ce que le reste ne peut expliquer. Et, de même que je suppose que la religion ait pu faciliter certaines mentalités (par exemple la superstition - mais cette déviance est condamnée par l’Église - mais aussi le rationalisme, - mais cette déviance est condamnée par l’Église.Comme quoi la religion peut mener à tout.), je suppose aussi que l'athéisme a favorisé ce préjugé que la religion est l'opium du peuple. Parce que, dans le système athée, la religion est "un phénomène inexpliqué"! Il faut donc lui trouver une explication! Et on interprète ainsi la religion. Et l'athéisme aussi peut se faire dire qu'il explique tout ce qui n'est pas explicable autrement. En disant: il n'y a pas d'explication.
Mais si vous êtes croyants, la base de vos jugements n'est pas seulement constituée sur le bon sens. Il se base sur ce qu'il sait d'autre, comme par exemple qu'un Dieu exist et est capable de faire des miracles. Donc la probabilité devient plus grande qu'à partir de tout ce qu'il sait, un monde merveilleux soit présent. Ce qui explique pourquoi les croyants croient de façon logique davantage aux miracles que les incroyants. Mais évidemment, il ne le croit pas si seulement la fenêtre est fermée.Il faut qu'il ait d'autres indices (voir plus bas).
De plus, on ne peut pas penser, dans le cas de l'incroyant, que la probabilité est nulle, parce que très très proche de zéro. Jamais la logique n'abolit le "très très proche" en "totalement zéro". Lorsque la physique le fait, c'est en certains domaines très précis pour lesquels il n'y a pas de controverse. Mais par exemple en radioactivité, on n'arrondit pas aussi largement les chiffres qu'en dynamique newtonienne.
Lorsqu'on fait une expérience de pensée comme celle de la maison aux volets, je ne pense pas qu'on puisse évacuer le cas infinitésimal, car il n'est pas quantitatif. C'est: il y a un monde merveilleux, ou pas. On ne peut pas introduire des probas mathématiques (seulement des probas insuffisantes) et des limites, car ce n'est pas quantitatif.
Si on trouve une explication, cela n'enlève rien, car de toute façon Dieu agit. La différence c'est que soit il agit directement, soit selon les lois de la nature. Mais l'intention de Dieu sera la même, simplement, le miracle permet de mettre en évidence le doigt de Dieu dans cette affaire, et donc de manifester à l'homme, qui désire une manifestation, son amour. Si le miracle est déclaré "faux" par la suite, il aura tout de même rendu l'homme attentif au doigt de Dieu, son intention sera donc bien comprise.
Je ne trouve pas que la véracité de la Résurrection de Jésus soit un détail. C'est le fond de l'action.
Finalement, je réfléchis à ceci:
Peut-être que vous trouvez ridicule que l'Eglise ait besoin, pour crier au miracle, de l'affirmation de la science selon laquelle le fait étudié n'a pas d'explication scientifique, parce que vous pensez que c'est cette seule affirmation qui permet à l'Eglise de statuer un miracle. Dans ce cas vous auriez raison. Mais la condition de la science est nécessaire mais non suffisante: il est évident qu'il faut qu'un indice spirituel existe. Un indice tel que la confiance, ou la persévérance du bénéficiaire du miracle; ou encore: la potentialité de ce fait, s'il est miraculeux, d'ouvrir des hommes à Dieu . Un phénomène inexpliqué qui a lieu au beau milieu de la forêt et dont personne n'est au courant ne peut être un miracle.
Bonne année,
Pneuma
a écrit :Or Dieu est libre. Il a créé le monde librement, il n'y avait aucune nécessité qu'il le fasse. Il peut en chatouiller les règles librement
J'avais déjà compris que vous le croyez.
Le but est que je vous montre que c'est logique. Il me semble que ce raisonnement est logique: Si Dieu est, Dieu est libre. Si Dieu est libre, il a créé le monde librement. Il peut donc faire ce qu'il veut avec.
a écrit :Un miracle constatable par la science serait tout simplement une découverte qui amènerait la science à découvrir que ses théories peuvent être améliorées. Ce ne serait donc pas un miracle.
C'est exact.
Ce ne serait pas un miracle, ce serait un phénomène inexpliqué. Que des croyants s'empresseraient de déclarer miracle.
Non. Prenons un exemple:
A Florence au XVIIe s, les fontainiers avaient remarqué qu'ils ne pouvaient faire jaillir de l'eau à plus de 10m. Phénomène inexpliqué.
Au XVIIe s à Florence, la mentalité était catholique. Voyons-nous que les fontainiers en concluent que c'est un miracle? Ils ont plutôt la réaction de demander l'explication à Galilée.
Je recoupe ce que vous dites ici, et qui me semble être un préjugé, (à savoir que les croyants non éclairés pensent que tous les phénomènes inexpliqués sont des miracles), avec la réflexion de votre deuxième post:
a écrit : Parce que depuis son origine un des rôles de la religion, chrétienne en particulier puisque c'est celle que nous connaissons le mieux, a été de fournir des explications à tout ce qu'on ne peut pas expliquer autrement, qu'il soit qualifié de miracle ou non.
Depuis que la science est apparue, les connaissances sont devenues plus précises, détaillées et complexe , et seuls des spécialistes ont fait des découvertes, et ont acquis des certitudes que le citoyen moyen ne peut avoir directement sans leur faire confiance. D'où le conflit entre science et religion: faire confiance aux scientifiques ou à la Bible?
Je ne sais toujours pas d'où vous tirez l'idée que l'un des rôles de la religion est de fournir des explications à tout ce qu'on ne peut pas expliquer autrement.
Je sais que c'est une thèse bien appréciée de certaines idéologies, mais je vous propose de vous pencher sur les faits.
Je ne nie pas que le rapport science et foi n'a pas été entouré de conflits, justement parce que cette idée était reprise tour à tour par l'un des deux partis, les chrétiens et les scientifique.
Le problème est que ces deux camps ne s'excluent pas. Le citoyen moyen a quand même reçu une éducation aux sciences. Il apprend au collège la démarche scientifique, et il a l'entendement de la comprendre vraisemblable. Faire confiance aux scientifiques ou à la Bible est une alternative destructrice, que l'on retrouve principalement aux États-Unis dans les sphères évangéliques. Mais aux US, les citoyens en sont venus à croire qu'ils ne sont jamais allés sur la Lune. Le dialogue est cristallisé dans presque tous les débats.
Or, les faits c'est que c'est la Chrétienté qui a permis l'essor des sciences en Occident. La plupart des scientifiques étaient moines et/ou profondément croyants. Avec le recul politique de l’Église lors de la Révolution, la tension entre l'idée de progrès où l'on amalgame politique et scientifique se crée.
Lorsque vous dites que le rôle de la religion c'est de fournir des explications sur tout ce qu'on ne peut pas savoir autrement, je ne vois pas de quoi vous parlez. Auriez-vous des exemples tirés de ce que l'Eglise affirme? Est-ce que dans le Cathéchisme de l'Eglise catholique, qui précise tout ce qu'explique l'Eglise, vous trouvez quelque chose?
Attention! Je ne nie pas que la religion, en tant que force humaine, ait pu avoir comme effet secondaire de favoriser certains systèmes de pensée. Mais je réfute qu'on puisse expliquer le fait religieux monothéiste comme expliquant tout ce que le reste ne peut expliquer. Et, de même que je suppose que la religion ait pu faciliter certaines mentalités (par exemple la superstition - mais cette déviance est condamnée par l’Église - mais aussi le rationalisme, - mais cette déviance est condamnée par l’Église.Comme quoi la religion peut mener à tout.), je suppose aussi que l'athéisme a favorisé ce préjugé que la religion est l'opium du peuple. Parce que, dans le système athée, la religion est "un phénomène inexpliqué"! Il faut donc lui trouver une explication! Et on interprète ainsi la religion. Et l'athéisme aussi peut se faire dire qu'il explique tout ce qui n'est pas explicable autrement. En disant: il n'y a pas d'explication.
Si vous voulez calculer des probabilités de ce qu'il y a derrière la fenêtre fermée, vous devez expliquer sur la base de quoi. Ici, il est implicite que vous le faites sur la base du bon sens. On a rarement vu de fenêtre qui mène à un monde merveilleux, etc.a écrit : Il n'est pas nécessaire d'invoquer ici la science, mais simplement la logique et le bon sens
On entre effectivement dans le champ de l'opinion, et dans celui des probabilités
La probabilité qu'il y ait un monde merveilleux derrière la fenêtre fermée est si proche de 0 qu'elle peut raisonnablement être considérée comme nulle.
Si je trouve des traces de petites dents sur un morceau de gruyère dans mon placard ainsi que de petites crottes de souris, il est raisonnable de penser que le coupable est une souris et pas un miracle.
Même si je n'ai pas d'explication évidente, comme dans le cas des guérisons inexpliquées de Lourdes, il n'est tout simplement pas raisonnable de croire dans aucun des cas au merveilleux et au miracle.
Mais si vous êtes croyants, la base de vos jugements n'est pas seulement constituée sur le bon sens. Il se base sur ce qu'il sait d'autre, comme par exemple qu'un Dieu exist et est capable de faire des miracles. Donc la probabilité devient plus grande qu'à partir de tout ce qu'il sait, un monde merveilleux soit présent. Ce qui explique pourquoi les croyants croient de façon logique davantage aux miracles que les incroyants. Mais évidemment, il ne le croit pas si seulement la fenêtre est fermée.Il faut qu'il ait d'autres indices (voir plus bas).
De plus, on ne peut pas penser, dans le cas de l'incroyant, que la probabilité est nulle, parce que très très proche de zéro. Jamais la logique n'abolit le "très très proche" en "totalement zéro". Lorsque la physique le fait, c'est en certains domaines très précis pour lesquels il n'y a pas de controverse. Mais par exemple en radioactivité, on n'arrondit pas aussi largement les chiffres qu'en dynamique newtonienne.
Lorsqu'on fait une expérience de pensée comme celle de la maison aux volets, je ne pense pas qu'on puisse évacuer le cas infinitésimal, car il n'est pas quantitatif. C'est: il y a un monde merveilleux, ou pas. On ne peut pas introduire des probas mathématiques (seulement des probas insuffisantes) et des limites, car ce n'est pas quantitatif.
Mais en quoi est-ce ridicule??a écrit : pour que l'Eglise ait à jouer un role, il faut que l'on soit sorti du champ de la science, et pour cela il faut qu'elle ait statué qu'elle ne peut ouvrir la fenetre.
Oui, il faut d'abord que l'Eglise s'assure bien que la science n'a pas d'explication, avant d'opter pour une explication déraisonnable. C'est bien cela qui la rend ridicule. Et si on trouve ultérieurement une explication, que dira l'Eglise?
Si on trouve une explication, cela n'enlève rien, car de toute façon Dieu agit. La différence c'est que soit il agit directement, soit selon les lois de la nature. Mais l'intention de Dieu sera la même, simplement, le miracle permet de mettre en évidence le doigt de Dieu dans cette affaire, et donc de manifester à l'homme, qui désire une manifestation, son amour. Si le miracle est déclaré "faux" par la suite, il aura tout de même rendu l'homme attentif au doigt de Dieu, son intention sera donc bien comprise.
Mais jamais on ne déclare miracle tout ce qui est inexpliqué. Cf les fontaines de Florence plus haut. Il faut l'acte exceptionnel et la pauvreté de cœur (disposition à accueillir et comprendre le don de Dieu).a écrit : Une position plus raisonnable serait de ne pas déclarer miracle tout ce qui est inexpliqué. Le miracle fondamental de la création cité plus haut n'est-il pas suffisamment extraordinaire et global? Et contente science et religion.
Je suis d'accord avec vous. Mais toute médaille a son revers.a écrit :des gens normalement constitués qui usent de leur raison ainsi que de leur foi. On ne peut pas séparer l'un et l'autre.
Eh bien oui, c'est bien ici le problème.
La foi peut faire, dans une certaine mesure, perdre la raison à certains croyants, parce qu'elle a priorité sur la raison. (j'espère que vous m'excuserez moi d'être aussi brutal).
Je pense que que ce n'est pas la foi dans son essence qui produit cet effet, mais certains excès ou certaines déviations, selons les religions. La croyance aux miracles pour vous. Pour les orthodoxes que je côtoie ici, la croyance aux effets concrets de l'eau bénite, à l'effet du jeûne, à l'interdiction de mettre en route sa machine à laver le dimanche, etc...
Justement.a écrit : le protestantisme libéral m'est plus acceptable que le catholicisme, justement parce qu'il distingue catégoriquement science et foi, qui ne présentent plus la moindre incompatibilité, et parce qu'il donne plus d'importance au fond des concepts et très peu à la forme et aux détails.
Bien cordialement
Je ne trouve pas que la véracité de la Résurrection de Jésus soit un détail. C'est le fond de l'action.
Finalement, je réfléchis à ceci:
Peut-être que vous trouvez ridicule que l'Eglise ait besoin, pour crier au miracle, de l'affirmation de la science selon laquelle le fait étudié n'a pas d'explication scientifique, parce que vous pensez que c'est cette seule affirmation qui permet à l'Eglise de statuer un miracle. Dans ce cas vous auriez raison. Mais la condition de la science est nécessaire mais non suffisante: il est évident qu'il faut qu'un indice spirituel existe. Un indice tel que la confiance, ou la persévérance du bénéficiaire du miracle; ou encore: la potentialité de ce fait, s'il est miraculeux, d'ouvrir des hommes à Dieu . Un phénomène inexpliqué qui a lieu au beau milieu de la forêt et dont personne n'est au courant ne peut être un miracle.
Bonne année,
Pneuma