Re: La rançon
Posté : 22 nov.20, 21:47
CHAPITRE XXVIII.
Vision de Constantin.
CONSTANTIN implora la protection de ce Dieu, le pria de se faire connaître à lui, et de l'assister dans l'état où se trouvaient ses affaires. Pendant qu'il faisait cette prière, il eut une merveilleuse vision, et qui paraîtrait peut-être incroyable, si elle était rapportée par un autre. Mais personne ne doit faire difficulté de la croire, puisque ce Prince me l'a racontée lui-même longtemps depuis, lorsque j'ai eu l'honneur d'entrer dans 23 ses bonnes grâces, et que l'événement en a confirmé la vérité. Il assurait qu'il avait vu en plein midi une croix lumineuse avec cette inscription. VAINQUEZ A LA FAVEUR DE CE SIGNE, et qu'il fut extrêmement étonné de ce spectacle, de même que ses soldats qui le suivaient.
CHAPITRE XXIX.
Songe de Constantin.
CETTE vision fit une si sorte impression dans l'esprit de Constantin qu'il en était encore tout occupé la nuit suivante. Durant son sommeil le Sauveur lui apparut avec le même signe qu'il lui avait montré en l'air durant le jour, et lui commanda de faire un Etendard de la même forme, et de le porter dans les combats pour se garantir du danger.
CHAPITRE XXX.
Constantin fait faire un étendard en forme de croix.
CONSTANTIN s'étant levé dès la pointe du jour raconta à ses amis le songe qu'il avait eu, et ayant envoyé quérir des Orfèvres, et des Lapidaires, il s'assit au milieu d'eux, leur proposa le dessein et la figure du signe qu'il avait vu, et leur commanda d'en faire un semblable, enrichi d'or, et de pierreries.
24 CHAPITRE XXXI.
Description de l'Etendard fait en forme de croix.
J'AI vu l'Etendard que les Orfèvres firent par l'ordre de ce Prince, et il m'est aisé d'en décrire ici la figure. C'est comme une pique, couverte de lames d'or, qui a un travers en forme d'Antenne qui fait la croix. Il y a au haut de la pique une couronne enrichie d'or et de pierreries. Le nom de notre Sauveur est marqué sur cette couronne par les deux premières lettres; dont la seconde est un peu coupée. Les Empereurs ont porté depuis ces deux mêmes lettres sur leur casque. Il y a un voile de pourpre attaché au bois qui traverse la pique. Ce voile est de figure carrée, et couvert de perles, dont l'éclat donne de l'admiration. Comme la pique est fort haute elle a au bas du voile le portrait de l'Empereur et de ses enfants, fait en or jusques à demi-corps seulement. Constantin s'est toujours couvert dans la guerre, de cet Etendard comme d'un rempart, et en a fait faire d'autres semblables pour les porter dans toutes ses armées.
CHAPITRE XXXII.
Constantin lit l'Ecriture sainte.
CONSTANTIN ayant l'esprit tout rempli de l'étonnement qu'une vision si extraordinaire lui avait causé, jugea qu'il n'y avait point d'autre Dieu qu'il dut reconnaître, que celui qui lui était apparu, et ayant envoyé quérir les Prêtres, et ses ministres, il leur demanda, qui était ce Dieu, 25 et ce que signifiait la figure si lumineuse et si éclatante qu'il lui avait montrée. Les Prêtres lui répondirent que le Dieu qui lui était apparu était le fils unique de Dieu, que la figure qui lui avait été montrée, était la marque de l'immortalité, et le trophée de la victoire que le Fils de Dieu avait remportée sur la mort. Ils lui déduisirent les raisons pour lesquelles il est descendu du Ciel en terre, et lui expliquèrent le mystère de son Incarnation. L'Empereur les écouta avec une merveilleuse attention. Il compara leurs discours avec la vision qu'il avait eue, et ne douta point qu'ils ne lu enseignassent la vérité par l'ordre de Dieu. II s'appliqua ensuite à la lecture des livres sacrés, retint toujours les Prêtres auprès de lui, et se résolut d'adorer le Dieu dont ils lui avaient découvert les mystères. L'espérance qu'il avait mise en sa protection, l'excita bientôt après à entreprendre d'éteindre l'embrasement qui avait été allumé par la rage des Tyrans.
Vision de Constantin.
CONSTANTIN implora la protection de ce Dieu, le pria de se faire connaître à lui, et de l'assister dans l'état où se trouvaient ses affaires. Pendant qu'il faisait cette prière, il eut une merveilleuse vision, et qui paraîtrait peut-être incroyable, si elle était rapportée par un autre. Mais personne ne doit faire difficulté de la croire, puisque ce Prince me l'a racontée lui-même longtemps depuis, lorsque j'ai eu l'honneur d'entrer dans 23 ses bonnes grâces, et que l'événement en a confirmé la vérité. Il assurait qu'il avait vu en plein midi une croix lumineuse avec cette inscription. VAINQUEZ A LA FAVEUR DE CE SIGNE, et qu'il fut extrêmement étonné de ce spectacle, de même que ses soldats qui le suivaient.
CHAPITRE XXIX.
Songe de Constantin.
CETTE vision fit une si sorte impression dans l'esprit de Constantin qu'il en était encore tout occupé la nuit suivante. Durant son sommeil le Sauveur lui apparut avec le même signe qu'il lui avait montré en l'air durant le jour, et lui commanda de faire un Etendard de la même forme, et de le porter dans les combats pour se garantir du danger.
CHAPITRE XXX.
Constantin fait faire un étendard en forme de croix.
CONSTANTIN s'étant levé dès la pointe du jour raconta à ses amis le songe qu'il avait eu, et ayant envoyé quérir des Orfèvres, et des Lapidaires, il s'assit au milieu d'eux, leur proposa le dessein et la figure du signe qu'il avait vu, et leur commanda d'en faire un semblable, enrichi d'or, et de pierreries.
24 CHAPITRE XXXI.
Description de l'Etendard fait en forme de croix.
J'AI vu l'Etendard que les Orfèvres firent par l'ordre de ce Prince, et il m'est aisé d'en décrire ici la figure. C'est comme une pique, couverte de lames d'or, qui a un travers en forme d'Antenne qui fait la croix. Il y a au haut de la pique une couronne enrichie d'or et de pierreries. Le nom de notre Sauveur est marqué sur cette couronne par les deux premières lettres; dont la seconde est un peu coupée. Les Empereurs ont porté depuis ces deux mêmes lettres sur leur casque. Il y a un voile de pourpre attaché au bois qui traverse la pique. Ce voile est de figure carrée, et couvert de perles, dont l'éclat donne de l'admiration. Comme la pique est fort haute elle a au bas du voile le portrait de l'Empereur et de ses enfants, fait en or jusques à demi-corps seulement. Constantin s'est toujours couvert dans la guerre, de cet Etendard comme d'un rempart, et en a fait faire d'autres semblables pour les porter dans toutes ses armées.
CHAPITRE XXXII.
Constantin lit l'Ecriture sainte.
CONSTANTIN ayant l'esprit tout rempli de l'étonnement qu'une vision si extraordinaire lui avait causé, jugea qu'il n'y avait point d'autre Dieu qu'il dut reconnaître, que celui qui lui était apparu, et ayant envoyé quérir les Prêtres, et ses ministres, il leur demanda, qui était ce Dieu, 25 et ce que signifiait la figure si lumineuse et si éclatante qu'il lui avait montrée. Les Prêtres lui répondirent que le Dieu qui lui était apparu était le fils unique de Dieu, que la figure qui lui avait été montrée, était la marque de l'immortalité, et le trophée de la victoire que le Fils de Dieu avait remportée sur la mort. Ils lui déduisirent les raisons pour lesquelles il est descendu du Ciel en terre, et lui expliquèrent le mystère de son Incarnation. L'Empereur les écouta avec une merveilleuse attention. Il compara leurs discours avec la vision qu'il avait eue, et ne douta point qu'ils ne lu enseignassent la vérité par l'ordre de Dieu. II s'appliqua ensuite à la lecture des livres sacrés, retint toujours les Prêtres auprès de lui, et se résolut d'adorer le Dieu dont ils lui avaient découvert les mystères. L'espérance qu'il avait mise en sa protection, l'excita bientôt après à entreprendre d'éteindre l'embrasement qui avait été allumé par la rage des Tyrans.