florence_yvonne a écrit :
personnellement, je ne peux m'empêcher d'être septique et méfiante devant un pape qui en un temps dirigea l'inquisition.
Pour la doctrine catholique, à la suite de la Bible, qui affirme "Dieu ne veut pas la mort du pêcheur, mais qu'il se convertisse" (Ez 33:11, 2P 3:9, prologue de la (règle de St Benoît), la position de l'Eglise est (en principe) qu'il faut tuer l'hérésie, mais non les hérétiques.
À l'époque même où la première inquisition est fondée, St Bernard de Clairvaux formule que "la foi doit être persuadée, non imposée".
St Dominique, de son côté, fonde son ordre des prêcheurs pour réduire l'hérésie albigeoise par le prêche et la persuasion, se démarquant de la croisade guerrière menée à la même époque sous Innocent III (la solide formation dogmatique des dominicains leur vaudra ultérieurement de fournir bon nombre d'inquisiteurs). Dans sa lignée, St Thomas d'Aquin (docteur de l'Eglise) affirme clairement, dans la Somme Théologique, que la liberté de conscience est absolue: pour lui, si un chrétien voit un conflit entre le dogme et sa conscience, il doit suivre sa conscience et non le dogme.
La théorie est claire, mais le diable se cache dans les détails.
ll ne faut pas oublier que pour la société médiévale, le christianisme fait partie de l'ordre social, et l'ordre social se fonde sur la religion.
Dans cette organisation, sur le plan religieux, une hérésie constitue nécessairement une rupture de l'ordre social. Inversement, sur le plan politique, la seule manière de contester l'ordre établi est d'entrer en rupture (Schisme) avec la religion institutionnelle.
Il est normal que le pouvoir temporel défende d'une manière ou d'une autre l'ordre social, en sanctionnant au besoin ce qui le met en danger (même si la défence est délicate, et doit s'exercer avec prudence, pour ne pas tomber dans un immobilisme réactionnaire).
Dans la mesure où l'hérésie met en danger la société, elle doit être combattu par le pouvoir temporel. Mais dans la mesure où l'hérésie s'exprime dans le domaine de la foi, elle doit être jugée par une autorité religieuse.
Pour ma par se que je trouve inaceptable de la procédure inquisitoire et totalement en contradiction avec le message du Christ . C'est la torture. c'est une injustice diabolique