J’ai grandi avec un zeste de catéchisme, un émerveillement pour la science, et un penchant pour l’athéisme. Mais ce n’était pas un athéisme construit, plutôt quelque chose de vaguement intuitif.7 archange a écrit : Je me demande ce que tu appelles période mystique, j'espère qu'il ne s'agit pas d'une période pendant laquelle tu étais croyant.
Si c'est le cas, ta situation ne sort pas de l'ordinaire, tellement de croyants se laissent dévoyés par les rationalisations matérialistes.
Vers l’âge de 23 ans, j’ai traversé une période de ma vie difficile. Dans le même temps, j’ai eu plusieurs flashs mystiques, des instants de révélation en contemplant, par exemple, la beauté et la complexité d’un arbre, ou la course de la lune autour de la Terre. Cela m’a donné le sentiment privilégié d’être en contact avec une vérité cachée, de percevoir une vaste intention créatrice soulevant la matière pour y faire circuler la vie. Alors, oui, j’ai eu l’impression de sentir la présence de Dieu, tout autour et à l’intérieur de moi. J’étais à ce moment là dans la détresse, et j’avais besoin de me raccrocher à quelque chose de supérieur. Cela m’a aidé à supporter ma vie, et m’a même poussé à entreprendre des actions qui m’ont été salutaires.
Toutefois, cette soudaine conversion a aussi entrainé en moi un processus de questionnement embarrassant. Bien que soulevé par cette vision, l’observation du monde me révélait d’innombrables contradictions, que j’étais contraint de lever par l’élaboration de théories bancales, qui elles-mêmes généraient d’autres questions sans réponses. Je me suis avéré incapable de concilier cette croyance englobante avec, par exemple, un mécanisme aussi froid et aveugle que la sélection naturelle, que je ne pouvais nier, et l’apparent abandon dans lequel l’humanité me semblait être perdue.
Quelques temps plus tard, au terme d’une analyse, j’ai enfin eu la vraie révélation. Ce fut un soulagement. La vérité n’était pas en un Dieu extérieur, mais cachée au fond de moi. Ma détresse a soudainement trouvée une explication concrète, de noires racines plongeant dans mon histoire personnelle. Tout à coup, la force n’avait plus besoin de m’être prêtée, je n’avais plus qu’à être. Tout à brusquement fait sens, même l’insensé, et le masque de Dieu s’est déchiré pour me révéler ce qu’il y avait derrière : le vide, le néant, le zéro, une ignoble et indifférente inexistence.
Ce fut une expérience structurante. J’ai vécu cette période comme une libération. J’ai définitivement pris contact avec la réalité, et j’ai commencé à vivre pour de bon. J’ai aujourd’hui 46 ans, et je sais qu’il ne fait pas bon vivre les yeux crevés.
Elle traduit une partie de ma pensée. Mais comme il est contre-productif de braquer les gens ouvertement, je vais la supprimer. J'en trouverai une autre, qui ne sera sans doute pas de ton goût non plus.7 archange a écrit :Au fait Humana, je ne suis pas ancienne fumeuse mais ta signature m'est intolérable.