Re: Pourquoi la trinité chrétienne est le monothéisme parfai
Posté : 20 avr.17, 23:22
Témoignage d’un converti
Un savant chrétien converti à l’Islam du nom de Hasan ibn Ayoub expliqua à son frère ‘Ali la raison de sa conversion, dans une longue lettre que l’on peut retrouver dans el jawâb e-sahîh li man baddala dîn el Masîh d’ibn Taïmiya (4/78-152). Ce livre a fait l’objet d’une recension dans le cadre d’une thèse ès doctorat à l’Université Islamique Mohammed ibn Saoud à Riadh (KSA). Il compte six volumes consacrés à la réfutation d’une lettre écrite par un auteur chrétien du nom de Paul d’Antioche ayant vécu au 12ème siècle de l’ère grégorienne. Grand voyageur et fin connaisseur de la langue arabe, Le moine Paul était très familier à la culture coranique. Cette lettre écrite dans la Langue d’Omar porte le titre : el kitâb el muntîqî li dawlat khânî el Mubahrin ‘an i’tiqâd e-sahîh wa e-raï el mustaqîm. Cet écrit fit beaucoup d’écho dans les milieux chrétiens, et se répandit même en terre musulmane. Il ne pouvait échapper à la vigilance d’ibn Taïmiya connu pour ses multiples réfutations aux diverses sectes et hérésies musulmanes.
Paul s’inspira de certains versets du Coran pour appuyer entre autre la bonne pertinence du crédo chrétien basé – faut-il le rappeler – sur la trinité et l’incarnation de la divinité dans le corps de Jésus…
L’évêque Paul essayait déjà au 12ème siècle de convaincre les musulmans à coup de verset du Coran, que la trinité ne va pas en opposition avec le principe du monothéisme. Dans sa réponse qui tient en six volumes de nos livres actuels, Sheïkh el Islam fustige un à un les éléments qui composent la lettre de Paul, et détruit la trinité selon de multiples points de vue. Fort de son érudition hors du commun, il avance sur le sujet des hypothèses auxquelles les chrétiens eux-mêmes n’ont même pas pensé. Ces derniers doivent certainement les étudier aujourd’hui pour se défendre tant ils se sont rendu compte de l’incohérence de leur croyance et de la faiblesse de leurs arguments. Mais voilà qu’aujourd’hui nous apprenons que les musulmans ont mal assimilé le principe de la trinité…
Je ne voudrais pas discuter ici des implications que ces propos entraînent, alors allons à l’essentiel et laissons-nous entraîner par ce raisonnement.
Supposons, en effet, que les musulmans à l’image d’ibn Taïmiya ne soient pas suffisamment subtils pour pénétrer les mystères d’une religion qu’ils côtoient depuis des siècles, mais que dire de Paul d’Antioche qui essaye en vain de nous faire admettre que la divinité de Jésus n’est pas contraire au principe du monothéisme ? Que dire aussi de Hasan ibn Ayyûb (malheureusement les auteurs de la recension n’ont pas mis la main sur sa biographie, mais ils datent son époque qu’ils font remonter environ au 4ème siècle de l’Hégire), l’un de leurs anciens savants pour qui la religion chrétienne n’a aucun mystère ? Son intelligence se serait-elle éteinte au contact de l’Islam, cette religion dont le crédo est naturel, clair, logique, et accessible à tous, non à une classe privilégiée d’intellectuels et d’ecclésiastiques ? Mais arrêtons-nous plutôt sur quelques passages de la lettre qu’il adresse à son frère et qu’il entame, en mettant le doigt sur l’aspect psychologique de sa conversion, par les paroles suivantes :
« Depuis vingt ans, je vivais dans le doute et la peur d’avouer ma pensée quand j’étais confronté à des paroles qui écorchaient l’Unicité de Dieu Tout-Puissant, comme celles à propos des trois hypostases et autres. Les arguments que j’entendais pour appuyer ces concepts ne pouvaient tenir debout. Quand je me suis plus penché sur la question et quand j’ai plus approfondi mes recherches, je fus confronté à une plus grande incohérence que je ne pouvais tolérer en moi-même. En revanche, quand je pensais à l’Islam, je trouvais que cette religion avait des fondements bien établis, et des lois magnifiques…
Je ne pouvais pourtant quitter la religion à laquelle j’étais accoutumé, et qui a compté une longue période de ma vie. J’étais trop attaché à la compagnie, des père et mère, des frères, des sœurs, des voisins et des gens bien-aimés qui entouraient ma vie. C’est pourquoi, je retardais toujours l’échéance, et je ne pouvais prendre une décision tranchante, mais je continuais mes recherches dans les livres des prophètes de la Thora, des Évangiles, les Psaumes, les Livres des prophètes, et même dans le Coran. Je ne laissais échapper aucune lecture. Je méditais sur tous les principes de la religion chrétienne, mais je n’y trouvais pas la vérité, et ils ne pouvaient remédier au doute qui me hantait. J’ai alors pris la décision de partir physiquement vers Allah Tout-Puissant, dans le but de sauver ma religion, loin des richesses et des honneurs dans lesquelles je jouissais. Aujourd’hui, je loue Allah pour m’avoir guidé !
« Je me suis alors penché sur les tendances chrétiennes, poursuit Hasan ibn Ayyûb, j’ai trouvé que l’une d’entre elles, connus sous le nom d’arianisme, se conformait à l’Unicité de Dieu et reconnaissait que Jésus – à lui le Salut – était un simple serviteur. Les arianistes n’assumaient nullement, contrairement aux autres tendances chrétiennes, qu’il pouvait être Dieu, qu’il se distinguait par une prophétie spéciale, etc. Ils étaient attachés à l’Évangile du Messie, reconnaissaient les enseignements des apôtres, et de ceux qui les véhiculaient. En fait, cette tendance est proche de la vérité bien qu’ils ne reconnaissent pas la prophétie de Mohammed () et ses enseignements qu’incarnent le Coran et la sunna.
J’ai eu à faire ensuite aux jacobites qui prétendent que le Christ est une seule nature composée de deux natures différentes ; une nature humaine et une nature divine. Ces deux natures ont fusionné de la même façon que l’âme fusionne avec le corps pour devenir un seul être humain, une seule entité, et une seule personne. Cette nature unique et cette personne unique, Jésus, est à la fois un dieu dans toute son essence et un homme dans toute son essence ; c’est une seule et unique nature et personne qui provient de deux natures différentes. Ils prétendent notamment que Marie a engendré Dieu. Dieu aurait connu la mort et aurait été sacrifié dans sa forme humaine. Il aurait ensuite été mis en tombe et il aurait ressuscité d’entre les morts pour monter au ciel. Leur blasphème est trop flagrant pour qu’on le réfute. D’ailleurs, d’autres sectes chrétiennes à l’exemple des nestoriens et des melkites, nous le concèdent.
Puis, je me suis intéressé à la secte melkite, dont les romains sont les représentants, et qui comptent le plus grand nombre d’adeptes parmi les chrétiens. Ceux-ci disent que le Fils prééternel est le verbe par qui Dieu a pris forme humaine dans le ventre de Marie comme n’importe quel humain. Il a insufflé à ce corps une âme, l’intelligence, et le savoir comme pour les autres hommes. Il est à la fois un homme par son âme et son corps qui constituent l’entité humaine, et un dieu par l’entité divine qui caractérise également son Père, bien qu’il garde son entité terrestre à l’exemple d’Abraham et de David. C’est une seule personne qui ne peut augmenter et qui garde son caractère divin de la même façon qu’il garde son caractère homo sapience dans lequel il a pris forme à travers Marie. C’est une seule et même personne issue de deux natures différentes, mais dont le tout forme une seule nature, et possédant une pleine volonté. De par sa nature divine, il détient une volonté divine à l’exemple du Père et de l’Esprit, et de par sa nature humaine, il détient une volonté humaine à l’exemple d’Abraham et de David.
Ils disent notamment que Marie a enfanté Dieu, et que le Christ est un nom regroupant à la fois l’origine divine et l’origine humaine qui a goûté à la mort. Selon eux, Dieu n’est pas mort. Seule la partie humaine qui fut engendrée par Marie a trépassé. C’est un dieu parfait par sa nature divine, et un homme parfait par sa nature humaine ; il a à la fois une volonté divine et une volonté humaine, sauf qu’il s’agit d’une seule personne. Nous ne pouvons pas dire qu’il est deux personnes, osent-ils, sinon cela nous obligerait à admettre qu’il est composé de quatre hypostases.
Selon cette tendance, qui s’aligne avec les jacobites, Marie a enfanté Dieu. À leurs yeux, le Christ – chez les chrétiens ce nom désigne à la fois l’homme et la divinité – est décédé, alors qu’en même temps Dieu n’est pas mort. Comment peut-il être à la fois être vivant et mort ? Peut-on à la fois être debout et assis ? Y a-t-il une différence entre les deux tendances si ce n’est qu’au niveau de la nature du Christ ?
Je me suis arrêté enfin sur la tendance des nestoriens. Selon ces derniers, le Messie est composé de deux personnes et de deux natures ayant une volonté unique. La nature divine qui a incarné le Christ est différente de sa nature humaine. La nature divine a fusionné avec la nature humaine du Christ par l’intermédiaire du Verbe pour devenir deux natures ayant une seule direction et une seule volonté. Sa nature divine ne peut augmenter ni diminuer et elle ne peut se mélanger avec autre chose, mais sa nature humaine peut augmenter ou diminuer. Ainsi, le Christ est à la fois un dieu et un homme. Un dieu par son entité divine et un homme par son entité humaine qui est sujet à la diminution et à l’augmentation.
Ils disent que Marie a engendre la nature humaine du Christ et que sa nature divine ne s’est plus séparée de lui depuis sa fusion avec sa nature humaine. Les jacobites allèguent ouvertement que Marie a engendré Dieu qui aurait connu la souffrance, la crucifixion et la mort, avant de ressusciter trois jours après sa disparition. Les autres tendances chrétiennes reconnaissent eux-mêmes l’abomination de cette hérésie.
Les melkites n’ont jamais affiché un tel crédo ; ils ont alors tenu un discours qui du moins en apparence paraît plus modéré. Ils affirment en effet que le Messie est une seule personne ayant deux natures différentes. Chacune de ses deux natures a sa propre volonté. En tant que dieu, il a une volonté propre comme le Père et l’Esprit et en tant qu’homme, il a une volonté propre comme Abraham et David. Ils font ainsi apparaître à ceux qui les écoutent qu’ils sont parvenus à dissocier entre la nature humaine et la nature divine du Christ, mais en fait ils reviennent au crédo des jacobites disant que Marie a engendré dieu ; et nul doute dans leur esprit que le Christ est le nom pour désigner dieu et l’homme ; l’homme serait mort dans son corps mais Dieu serait resté vivant. L’être qui est sorti du ventre de Marie a connu la mort par son entité humaine. Comment un mort peut-il ainsi ne pas mourir ? Y a-t-il une différence entre les deux tendances si ce n’est qu’au niveau de la nature du Christ ?
S’ils reconnaissent que Marie a enfanté Dieu et que celui qui est sorti de son ventre est le Christ, en sachant que ce nom désigne les deux natures à la fois, alors est-ce que l’accouchement et la mort concernent autre chose que ces deux entités à la fois ? Comment un homme doué de raison peut-il adoré un être qui fut enfanté par une femme, qui a connu la mort et tous les inconvénients qui sont propres à l’homme ? »
Un savant chrétien converti à l’Islam du nom de Hasan ibn Ayoub expliqua à son frère ‘Ali la raison de sa conversion, dans une longue lettre que l’on peut retrouver dans el jawâb e-sahîh li man baddala dîn el Masîh d’ibn Taïmiya (4/78-152). Ce livre a fait l’objet d’une recension dans le cadre d’une thèse ès doctorat à l’Université Islamique Mohammed ibn Saoud à Riadh (KSA). Il compte six volumes consacrés à la réfutation d’une lettre écrite par un auteur chrétien du nom de Paul d’Antioche ayant vécu au 12ème siècle de l’ère grégorienne. Grand voyageur et fin connaisseur de la langue arabe, Le moine Paul était très familier à la culture coranique. Cette lettre écrite dans la Langue d’Omar porte le titre : el kitâb el muntîqî li dawlat khânî el Mubahrin ‘an i’tiqâd e-sahîh wa e-raï el mustaqîm. Cet écrit fit beaucoup d’écho dans les milieux chrétiens, et se répandit même en terre musulmane. Il ne pouvait échapper à la vigilance d’ibn Taïmiya connu pour ses multiples réfutations aux diverses sectes et hérésies musulmanes.
Paul s’inspira de certains versets du Coran pour appuyer entre autre la bonne pertinence du crédo chrétien basé – faut-il le rappeler – sur la trinité et l’incarnation de la divinité dans le corps de Jésus…
L’évêque Paul essayait déjà au 12ème siècle de convaincre les musulmans à coup de verset du Coran, que la trinité ne va pas en opposition avec le principe du monothéisme. Dans sa réponse qui tient en six volumes de nos livres actuels, Sheïkh el Islam fustige un à un les éléments qui composent la lettre de Paul, et détruit la trinité selon de multiples points de vue. Fort de son érudition hors du commun, il avance sur le sujet des hypothèses auxquelles les chrétiens eux-mêmes n’ont même pas pensé. Ces derniers doivent certainement les étudier aujourd’hui pour se défendre tant ils se sont rendu compte de l’incohérence de leur croyance et de la faiblesse de leurs arguments. Mais voilà qu’aujourd’hui nous apprenons que les musulmans ont mal assimilé le principe de la trinité…
Je ne voudrais pas discuter ici des implications que ces propos entraînent, alors allons à l’essentiel et laissons-nous entraîner par ce raisonnement.
Supposons, en effet, que les musulmans à l’image d’ibn Taïmiya ne soient pas suffisamment subtils pour pénétrer les mystères d’une religion qu’ils côtoient depuis des siècles, mais que dire de Paul d’Antioche qui essaye en vain de nous faire admettre que la divinité de Jésus n’est pas contraire au principe du monothéisme ? Que dire aussi de Hasan ibn Ayyûb (malheureusement les auteurs de la recension n’ont pas mis la main sur sa biographie, mais ils datent son époque qu’ils font remonter environ au 4ème siècle de l’Hégire), l’un de leurs anciens savants pour qui la religion chrétienne n’a aucun mystère ? Son intelligence se serait-elle éteinte au contact de l’Islam, cette religion dont le crédo est naturel, clair, logique, et accessible à tous, non à une classe privilégiée d’intellectuels et d’ecclésiastiques ? Mais arrêtons-nous plutôt sur quelques passages de la lettre qu’il adresse à son frère et qu’il entame, en mettant le doigt sur l’aspect psychologique de sa conversion, par les paroles suivantes :
« Depuis vingt ans, je vivais dans le doute et la peur d’avouer ma pensée quand j’étais confronté à des paroles qui écorchaient l’Unicité de Dieu Tout-Puissant, comme celles à propos des trois hypostases et autres. Les arguments que j’entendais pour appuyer ces concepts ne pouvaient tenir debout. Quand je me suis plus penché sur la question et quand j’ai plus approfondi mes recherches, je fus confronté à une plus grande incohérence que je ne pouvais tolérer en moi-même. En revanche, quand je pensais à l’Islam, je trouvais que cette religion avait des fondements bien établis, et des lois magnifiques…
Je ne pouvais pourtant quitter la religion à laquelle j’étais accoutumé, et qui a compté une longue période de ma vie. J’étais trop attaché à la compagnie, des père et mère, des frères, des sœurs, des voisins et des gens bien-aimés qui entouraient ma vie. C’est pourquoi, je retardais toujours l’échéance, et je ne pouvais prendre une décision tranchante, mais je continuais mes recherches dans les livres des prophètes de la Thora, des Évangiles, les Psaumes, les Livres des prophètes, et même dans le Coran. Je ne laissais échapper aucune lecture. Je méditais sur tous les principes de la religion chrétienne, mais je n’y trouvais pas la vérité, et ils ne pouvaient remédier au doute qui me hantait. J’ai alors pris la décision de partir physiquement vers Allah Tout-Puissant, dans le but de sauver ma religion, loin des richesses et des honneurs dans lesquelles je jouissais. Aujourd’hui, je loue Allah pour m’avoir guidé !
« Je me suis alors penché sur les tendances chrétiennes, poursuit Hasan ibn Ayyûb, j’ai trouvé que l’une d’entre elles, connus sous le nom d’arianisme, se conformait à l’Unicité de Dieu et reconnaissait que Jésus – à lui le Salut – était un simple serviteur. Les arianistes n’assumaient nullement, contrairement aux autres tendances chrétiennes, qu’il pouvait être Dieu, qu’il se distinguait par une prophétie spéciale, etc. Ils étaient attachés à l’Évangile du Messie, reconnaissaient les enseignements des apôtres, et de ceux qui les véhiculaient. En fait, cette tendance est proche de la vérité bien qu’ils ne reconnaissent pas la prophétie de Mohammed () et ses enseignements qu’incarnent le Coran et la sunna.
J’ai eu à faire ensuite aux jacobites qui prétendent que le Christ est une seule nature composée de deux natures différentes ; une nature humaine et une nature divine. Ces deux natures ont fusionné de la même façon que l’âme fusionne avec le corps pour devenir un seul être humain, une seule entité, et une seule personne. Cette nature unique et cette personne unique, Jésus, est à la fois un dieu dans toute son essence et un homme dans toute son essence ; c’est une seule et unique nature et personne qui provient de deux natures différentes. Ils prétendent notamment que Marie a engendré Dieu. Dieu aurait connu la mort et aurait été sacrifié dans sa forme humaine. Il aurait ensuite été mis en tombe et il aurait ressuscité d’entre les morts pour monter au ciel. Leur blasphème est trop flagrant pour qu’on le réfute. D’ailleurs, d’autres sectes chrétiennes à l’exemple des nestoriens et des melkites, nous le concèdent.
Puis, je me suis intéressé à la secte melkite, dont les romains sont les représentants, et qui comptent le plus grand nombre d’adeptes parmi les chrétiens. Ceux-ci disent que le Fils prééternel est le verbe par qui Dieu a pris forme humaine dans le ventre de Marie comme n’importe quel humain. Il a insufflé à ce corps une âme, l’intelligence, et le savoir comme pour les autres hommes. Il est à la fois un homme par son âme et son corps qui constituent l’entité humaine, et un dieu par l’entité divine qui caractérise également son Père, bien qu’il garde son entité terrestre à l’exemple d’Abraham et de David. C’est une seule personne qui ne peut augmenter et qui garde son caractère divin de la même façon qu’il garde son caractère homo sapience dans lequel il a pris forme à travers Marie. C’est une seule et même personne issue de deux natures différentes, mais dont le tout forme une seule nature, et possédant une pleine volonté. De par sa nature divine, il détient une volonté divine à l’exemple du Père et de l’Esprit, et de par sa nature humaine, il détient une volonté humaine à l’exemple d’Abraham et de David.
Ils disent notamment que Marie a enfanté Dieu, et que le Christ est un nom regroupant à la fois l’origine divine et l’origine humaine qui a goûté à la mort. Selon eux, Dieu n’est pas mort. Seule la partie humaine qui fut engendrée par Marie a trépassé. C’est un dieu parfait par sa nature divine, et un homme parfait par sa nature humaine ; il a à la fois une volonté divine et une volonté humaine, sauf qu’il s’agit d’une seule personne. Nous ne pouvons pas dire qu’il est deux personnes, osent-ils, sinon cela nous obligerait à admettre qu’il est composé de quatre hypostases.
Selon cette tendance, qui s’aligne avec les jacobites, Marie a enfanté Dieu. À leurs yeux, le Christ – chez les chrétiens ce nom désigne à la fois l’homme et la divinité – est décédé, alors qu’en même temps Dieu n’est pas mort. Comment peut-il être à la fois être vivant et mort ? Peut-on à la fois être debout et assis ? Y a-t-il une différence entre les deux tendances si ce n’est qu’au niveau de la nature du Christ ?
Je me suis arrêté enfin sur la tendance des nestoriens. Selon ces derniers, le Messie est composé de deux personnes et de deux natures ayant une volonté unique. La nature divine qui a incarné le Christ est différente de sa nature humaine. La nature divine a fusionné avec la nature humaine du Christ par l’intermédiaire du Verbe pour devenir deux natures ayant une seule direction et une seule volonté. Sa nature divine ne peut augmenter ni diminuer et elle ne peut se mélanger avec autre chose, mais sa nature humaine peut augmenter ou diminuer. Ainsi, le Christ est à la fois un dieu et un homme. Un dieu par son entité divine et un homme par son entité humaine qui est sujet à la diminution et à l’augmentation.
Ils disent que Marie a engendre la nature humaine du Christ et que sa nature divine ne s’est plus séparée de lui depuis sa fusion avec sa nature humaine. Les jacobites allèguent ouvertement que Marie a engendré Dieu qui aurait connu la souffrance, la crucifixion et la mort, avant de ressusciter trois jours après sa disparition. Les autres tendances chrétiennes reconnaissent eux-mêmes l’abomination de cette hérésie.
Les melkites n’ont jamais affiché un tel crédo ; ils ont alors tenu un discours qui du moins en apparence paraît plus modéré. Ils affirment en effet que le Messie est une seule personne ayant deux natures différentes. Chacune de ses deux natures a sa propre volonté. En tant que dieu, il a une volonté propre comme le Père et l’Esprit et en tant qu’homme, il a une volonté propre comme Abraham et David. Ils font ainsi apparaître à ceux qui les écoutent qu’ils sont parvenus à dissocier entre la nature humaine et la nature divine du Christ, mais en fait ils reviennent au crédo des jacobites disant que Marie a engendré dieu ; et nul doute dans leur esprit que le Christ est le nom pour désigner dieu et l’homme ; l’homme serait mort dans son corps mais Dieu serait resté vivant. L’être qui est sorti du ventre de Marie a connu la mort par son entité humaine. Comment un mort peut-il ainsi ne pas mourir ? Y a-t-il une différence entre les deux tendances si ce n’est qu’au niveau de la nature du Christ ?
S’ils reconnaissent que Marie a enfanté Dieu et que celui qui est sorti de son ventre est le Christ, en sachant que ce nom désigne les deux natures à la fois, alors est-ce que l’accouchement et la mort concernent autre chose que ces deux entités à la fois ? Comment un homme doué de raison peut-il adoré un être qui fut enfanté par une femme, qui a connu la mort et tous les inconvénients qui sont propres à l’homme ? »