vic a écrit :De toutes façons on ne peut pas fonder une vérité sur la croyance d'autorité sans devenir ridicule . Hors dans la croyance religieuse , il faut faire de ce dieu imaginaire une autorité suprême . Hors ce dieu personne ne l'a jamais rencontré face à face , l'imaginaire va bon train .Un athée , c'est avant tout une personne qui se désolidarise de ce principe de fonctionnement de croyance d'autorité pour déterminer la réalité objective .Un athée , ce dieu , il n'a aucune raison d'y croire , parce que le principe de croyance d'autorité demandé est absurde .
D’abord un athée c’est avant tout quelqu’un qui croit à une inexistence. Or les athées Raeliens ou communistes usent de l’argument d’autorité pour leur croyance, puisque Rael a des connaissances spéciales (compétences) et n’est pas menteur selon eux, ou que le parti communiste détient les lois de l’histoire et la juste pensée des prolétaires qui sont l’ avenir de l’histoire et de l’humanité (comme le journal!...)
Ensuite en tentant de ranger Einstein (comme fait explicitement et abusivement Dawkins) ou les scientifiques dans l’athéisme, c’est faire usage (comme tout le monde) d’un argument d’autorité implicite. L’argument d’autorité est littéralement partout dans les textes athées (références aux hommes de science, à Lénine, Mao, la tradition communiste, anarchiste etc etc)
Puis la croyance d’autorité ne concerne que la foi (confiance en la parole d’un autre qu’on juge crédible, généralement sur fondement inductif, sa personnalité générale, son comportement passé etc). Le Dieu des philo n’est pas lié esssentiellement à l’argument d’autorité.
Tout le monde fonde souvent une vérité (comme la mort de César le 15 mars ou la présence d’un ours dans la foret) par la seule confiance en la parole d’autres personnes, ce qui est un argument d’autorité (qui roule sur les auctores). Il est totalement déraisonnable et impraticable de s’en abstenir. Ce que tu essaiye de dire probalement, ce que tout le monde concède, c’est qu’on ne peut pas prouver démonstrativement une vérité par ca. Mais tout ce qu’on dit c’est qu’on croit raisonnablement. Voir ici
https://www.forum-religion.org/viewtopic.php?t=66851
Comme il est impossible et déraisonnable de ne jamais utiliser l’argument d’autorité, tu veux probablement dire que c’est seulement en religion que c’est invalide. Mais la seule différence c’est qu’en religion la matière crue sort généralement de l’ordinaire en partie. Mais la matière extraordinaire ne fait qu’inciter à la prudence, elle n’invalide pas; simplement il faudra une crédibilité extraordinaire à l’auctoritas pour être à la hauteur. Elément de plus : ce n’est pas seulement en religion, mais aussi en matière profane que la matière des propositions est parfois extraordinaire (e.g. un tsunami en Bretagne annoncé etc).
C’est perdre son temps que de rejeter tout argument d’autorité quel qu’il soit pour appuyer une croyance (pas un savoir).
https://www.forum-religion.org/viewtopic.php?t=67067
Enfin, faut pas confondre 2 arguments d’autorité distincts :
-L’autorité divine : Dieu est parfait donc infaillible
-l’autorité d’un prophète historique (pas imaginaire donc) qui prétend à des messages divins, qui n’est pas a priori infaillible, et dont on doit juger de la crédibilité avant de lui faire confiance. C’est de ce 2e argument dont il est question quand on affirme Dieu par confiance (foi). Quand on l’affirme par philo, comme en raison pratique chez Kant, ce n’est plus de la foi.
Saint Glinglin a écrit : ↑25 mai22, 22:12
Et donc on peut condamner sans preuve un innocent sans alibi ?
Ce point a été traité ici :
https://www.forum-religion.org/viewtopi ... e#p1071163
Fausse analogie: on sait très bien qu'en réalité le coupable (supposé en fait) est coupable, il n'est que CONSIDERE innocent (sans l'être nécessairement). ce n'est qu'une règle purement prudentielle et pratique, rien à voir avec l'épistémologie générale ou la logique.
.....
Jutement, même s’il est coupable, il n’est que considéré prudentiellement non-coupable. En réalité, s’il est coupable il l’est. On pourrait très bien dans un autre type de système prudentiel, considérer les non-coupables comme des coupables jusqu’à preuve du contraire. C’est d’ordre purement prudentiel donc c’est une décision.
Détail intéressant : le pari de Pascal est aussi prudentiel, et en sens inverse. De la même manière que des juristes peuvent prendre la décision prudente de considérer non-coupable un coupable faute de preuve pcq il y va de l’intérêt de la société, Pascal dit qu’on doit considérer Dieu comme existant même si ce n’était pas le cas, dans l’intérêt de la personne et de sa destinée
On peut ajouter : en stricte logique ceci est un sophisme ad ignorantiam (appel à l’ignorance) :
« Celui dont on n’ a pas prouvé qu’il a commis tel acte n’a pas commis cet acte »
Car ca veut dire on ignore qu’il a fait ca, donc on sait qu’ il ne l’a pas fait.
Ne pas savoir P entrainerait savoir Non P.
La vraie formulation technique et exacte doit être :
« Celui dont on n’a pas prouvé qu’il a commis cet acte, on considère qu’il ne l’a pas commis même s’il est vrai qu’il l’a commis »
La formule de l’objection «donc on peut condamner sans preuve un innocent sans alibi » commet le même sophisme en sens inverse , et non on peut pas. Donc aussi bien celui qui affirme P que celui qui affirme non P ont chacun charge de preuve (et la preuve d’inexistence de Dieu semble plus lourde :
https://www.forum-religion.org/posting. ... &p=1443712)
Et donc dire que l’athée fort a charge de preuve n’implique aucunement que le théiste fort n’en ait pas. En revanche L’athée fort a certainement plus de charge que le théiste faible qui se borne à ne pas croire que Dieu n’existe pas (ou que le réel total soit sans Dieu).