omar13 a écrit :
Merci, c est exactement ce que j'ai toujours raconté, que l enseignement qu on trouve dans la bible n'est pas celui de jesus, mais celui d'un faux prophète Paul, l' ennemi de ceux qui utilisent encore l évangile "les ébionitesé, céest a dire les Éthiopiens.
j'ai remarqué que tu cites souvent Ehrman, Bart D, et bien, sache que ce même auteur americain, et concernant les livres bibliques, il affirme ceci:
Les anciens codex bibliques peuvent comporter des différences notables entre eux . Par exemple le récit présent
au sein de l'évangile selon Jean chapitre 8 concernant « la femme adultère » n'est pas présent au sein des codex
datant du 4ème siècle mais apparaît au sein des codex du 5ème et du 6ème siècle . Le nombre de différences entre
les codex étant conséquent , ce point ne sera donc pas abordé présentement .
Bart D. Ehrman , professeur d’histoire des religions aux États-Unis et auteur de nombreux ouvrages sur la
littérature chrétienne , écrivit un livre ( au cours de l'année 2005 ) intitulé : « Misquoting Jesus » , où il
explique les conclusions tirées de la critique textuelle de la bible :
Bart D. Ehrman dit ( « Misquoting Jesus » page 10 ) :
« Non seulement nous n'avons pas les originaux, mais nous n'avons pas les premières copies des originaux,
nous n'avons même pas les copies des copies des originaux , ni même les copies des copies des copies des
originaux . ce que nous avons sont des copies faites plus tard- beaucoup plus tard. dans la plupart des cas , ce
sont des copies rédigées nombreux siècles plus tard, et toutes ces copies sont différentes l'une de l'autre, dans
des milliers d'endroits. comme nous le verrons plus tard dans ce livre, ces copies différent les unes des autres en
tant d'endroits que nous ne savons même pas combien il existe de différences . il est peut-être plus facile de dire :
il existe plus de différence entre nos manuscrits qu'il y a de mots dans le nouveau testament »
c est a dire qu il y a eu de nombreuses falsifications et corrections.
Voici un article sur le sujet :
http://mizab.over-blog.com/2017/03/la-l ... tie-1.html
Pour Bart D. Ehrman, j'ai compilé pas mal de ses citations, mais Karim Hanifi pense qu'il exagère
Karim rejoint ibn Taïmiya selon lequel les trois confessions reconnaissent que leurs textes respectifs ont été falsifiés au niveau du sens et, concernant la religion juive et chrétienne, certains passages furent falsifiés dans les termes, bien qu’ils soient peu nombreux certes en regard de la quantité des textes qui furent conservés.
Voici un article qui en parle :
http://mizab.over-blog.com/2017/03/dial ... e-5/1.html
Après un stand by de trois ans pour se plonger sur le sujet à fond, ce qui en soi est méritoire, Karim Hanifi a revu certaines de ses positions à la baisse concernant la Bible. Il semble désormais rejoindre la position d’ibn Taïmiya selon laquelle la Bible est plus falsifiée sur le fond (au niveau de l’interprétation) que sur la forme, ce qui, il y a quelques années, me value les « foudres » de ses coreligionnaires sur Mejliss el kalam où j’avais exposé cette tendance. Karim promet de clarifier ses positions à l’avenir à travers une longue série de vidéos qui devraient s’étaler sur au moins deux ans. Ses conclusions semblent inédites dans la sphère francophone (les anglo-saxons sont en avance même dans ce domaine !). En attendant, loin d’être un spécialiste, j’estime qu’il reste malgré tout intéressant d’exposer son ancien avis, à plus d’un titre :
Le commun des chrétiens mis à l’écart de ces conflits de clercs n’ont pas accès à certaines réalités liées à leurs références scripturaires (quoi qu’aujourd’hui internet fasse des miracles !) ;
Cette opinion est partagée par un nombre non négligeable de sommités occidentales qu’on ne peut soupçonner, pour la plupart, de parti pris, bien qu’ils ne soient pas toujours les spécialistes attitrés de la Bible, selon Hanifi (ils comptent, malgré tout, des traducteurs, des commentateurs de la Bible, mais aussi des spécialistes profanes) ;
Celle-ci rejoint une tendance très forte du côté des autorités musulmanes qui se sont au non spécialisées dans la critique de la Bible ;
Il s’agit surtout, dans le cadre d’une polémique, de placer l’adversaire face à ses contradictions, et de le réfuter avec ses propres références, indépendamment de savoir qui a tort et qui a raison, quoi que, comme c’est souvent le cas, la vérité est partagée entre les deux camps, voire ni avec les uns ni avec les autres, mais du côté d’une troisième voie (il est possible toutefois de leur concéder en partie leurs conclusions et de renvoyer dos à dos les uns et les autres) ; procédé si cher à ibn Taïmiya qui maitrise l’art chirurgical de sépare le bon grain de l’ivraie ;
Il est intéressant de pointer du doigt le conflit catholiques/protestants non pour les départager dans un premier temps, mais pour démontrer que l’infaillibilité de la Bible ne fait pas l’unanimité au sein même des fervents adeptes des deux côtés qui s’attaquent à coup d’anathèmes mutuelles ; un peu comme les orientalistes qui utilisent en leur faveur l’opposition sunnites/shiites, à la différence où le Coran est réellement intouchable, comme nous allons, plus tard, le démontrer. Par exemple, un auteur à la plume enflammée comme Jean leDuc, reconnait, dans un pamphlet acerbe, que les nuances d’une version à une autre sont fondamentales : qu’on en juge : « il existe une grande différence entre le christianisme du Texte Reçu et celui du texte blasphématoire de la Critique Textuelle compilé par Westcott et Hort. Ces différences ou variantes sont loin d'être insignifiantes, nous dit Barry Burton (Let's Weigh the Evidence: Which Bible is the real Word of God ?): "Le fait réel est que les doctrines essentielles de la Foi chrétienne sont attaquées : la doctrine de la Trinité, de la Divinité de Christ, son Incarnation, l'intégralité et l'inspiration de la Parole de Dieu, et le salut par la grâce par le moyen de la foi en Christ. Existe-t-il d'autres modifications ? OUI. Il existe entre 5,000 et 36,000 changements, dépendant quelle version vous regardée". »[1] Karim lui-même note un nombre élevé de « changements » dans la Néo-Vulgate ; bien que la grande majorité d’entre eux ne soient pas significatifs, ceux-ci, malgré tout, ébranlent à la base la foi chrétienne.
Si cela est clair, Bart Ehrman, célèbre docteur en théologie, historien et spécialiste du Nouveau Testament nous met dans l’ambiance (il incombe de relativiser ses formules chocs qui ont plus pour but de sensibiliser un public incrédule que de s’encombrer de détails « incongrus » ; procédé qui s’inscrit dans une vieille tradition américaine du spectacle) : « Non seulement nous n'avons pas les originaux, mais nous n'avons pas les premières copies des originaux, nous n'avons même pas les copies des copies des originaux, ni même les copies des copies des copies des originaux. Ce que nous avons sont des copies faites plus tard - beaucoup plus tard. Dans la plupart des cas, ce sont des copies rédigées de nombreux siècles plus tard,… »[3]
Le problème ne s’arrête pas là, car les copies que nous possédons posent un autre souci qui n’est pas sans gravité : celles-ci diffèrent les unes des autres. Bart Ehrman continue : « … et toutes ces copies sont différentes de l’une à l’autre, et cela dans de milliers d'endroits. Comme nous le verrons plus tard dans ce livre, ces copies différentes les unes des autres en tant d'endroits que nous ne savons même pas combien il existe de différences. »[4]
Tandis que les hadîth sont préservés mot-à-mot, Ehrman conclut que la Bible est un livre très humain, criblé d'erreurs, dont les plus flagrantes sont les additions et les suppressions scripturales (qu’elles soient intentionnelles ou non).[5]
Heinz Zahrnt corrobore cette théorie : « Les temps de la doctrine non historique d'inspiration verbale comme maintenue par l'Ancienne théologie protestante appartiennent au passé. Dorénavant la Bible est comprise comme un livre historique, écrit et transmis par des hommes et ainsi sujet aux mêmes lois de tradition, aux mêmes erreurs, omissions et altérations que n'importe quelle autre source historique. Les hommes qui l'ont produit n'étaient ni automates, ni instruments de Dieu, mais des écrivains individuels, des hommes en chair et en os, qui avaient leurs propres buts et tendances déterminés en écrivant, qui ont vécu restreints par les horizons limités de leur temps et ont été moulés par les idées de leur environnement. »[6]
Selon l’expression maintenant célèbre de Bart D. Ehrman, « Peut-être est-il plus facile de démontrer ce point en termes comparatifs : il y a plus de différences dans nos manuscrits qu’il n’y a de mots dans le Nouveau Testament. »[7]
http://kustodia.chez.com/versions.htm
Il faut distinguer, comme le fait remarquer Hanifi, entre l’Évangile révélée à Jésus et les textes historiques qui lui sont greffés, de la même manière qu’il incombe de distinguer entre la Thora de Moïse proprement dite et les narrations qui s’y rattachent.
Misquoting Jesus : The Story Behind Who Changed the Bible and Why par Bart D. Ehrman page 10.
[4] Idem.
[5] Ehrman, Bart D. Misquoting Jesus and Lost Christianities.
[6] Zahrnt, Heinz. 1817. The Historical Jesus. (Translated from the German by J. S. Bowden). New York: Harper and Row. p. 42.
[7] Ibid., The New Testament: A Historical Introduction to the Early Christian Writings. p. 12.