Bonjour J'm'interroge,
J’ai dû réaliser tardivement que vous m’aviez répondu…
J'm'interroge a écrit : ↑28 juil.21, 09:26Si je dis "ni inférieur à 102, ni supérieur à 108", je définis bien un encadrement.
C’est vrai ! vous définissez un truc qui n’existait pas : à savoir un encadrement !
Hormis cet encadrement, il faudrait rajouter que vous parlez d’un nombre et si vous voulez avoir l’impression d’avoir cerné une réalité il vaut mieux se situer chez les entiers.
J'm'interroge a écrit :Si je dis "cet homme n'est ni stupide, ni un lâche", je le définis bien comme un homme doté d'intelligence et courageux.
Voyez ! vous en convenez, il vous faut préciser qu’il s’agit d’un homme.
Sans savoir de quoi on parle les "ni ni" (ou n’importe quoi d’autre "définition" en pure compréhension) ne définissent rien. C’est une des leçons du paradoxe de Bertrand Russel.
Dans votre affirmation "ni ni", vous nous situez dans un espace plutôt flou en écrivant que c’est une réalité.
Or, la question est précisément de savoir ce que pourrait être une réalité qui n’est ni ceci ni cela.
J'm'interroge a écrit :C'est pourtant simple : il y a bien un ordre en soi extérieur aux perceptions et cognitions (computations cérébrales et autres), cause de l'ordre des perceptions "clavier".
Poser l’existence d’un ordre dont ne connaît rien est légitime quand cette hypothèse s’avère productive.
J'm'interroge a écrit : ↑28 juil.21, 09:26Alors comment expliques-tu la cohérence de nos perceptions ?
Par Dieu ?
D.ieu, béni soit-Il, serait-Il un nouveau point Godwin ?
J'm'interroge a écrit :Ne pas le supposer reviendrait soit à ne rien expliquer, soit à trouver des explications beaucoup plus fantaisistes et donc bien moins parcimonieuses, tu peux t'y essayer.
1 ) Voulez-vous dire qu’une explication sans fondement est préférable à l’absence d’explication ?
2 ) Une tentative d’explication banale et parcimonieuse est de se passer du dualisme.
(Au risque de la caricature, le principe du dualisme est de poser que la distinction matière/esprit est pertinente.)
Le refus banal de cette distinction invérifiable me paraît parcimonieux.
Dans cette perspective, nos perceptions ne sont que des facettes de l’existence même, nos perceptions du clavier sont cohérentes car chacune d’elles est une des modalités d’existence du clavier.
Le clavier existe bien, mais son existence n’est pas d’une autre nature que nos perceptions.
Dès lors, je crains que la notion de "clavier en soi" opère aussi une distinction non parcimonieuse.
J'm'interroge a écrit :L'inverse ce serait que le soleil en soi, l'astre, qui existe fondamentalement, serait une perception ou une forme imaginaire (ou représentation mentale) ou une abstraction et rien d'autre.
1 ) Qu’entendez-vous par "abstraction" ?
2 ) "...et rien d'autre..." Qu’est-ce que cela pourrait être « d’autre » ?
J'm'interroge a écrit :C'est pourtant simple : il y a bien un ordre en soi extérieur aux perceptions et cognitions (computations cérébrales et autres), cause de l'ordre des perceptions "clavier". (En effet, si ce n'était pas le cas l'on ne devrait pas parler de perceptions, mais d'imagination.)
Je ne trouve pas si simple de postuler deux ordres.
Nos perceptions sont-elles vraiment d’une tout autre nature que les produits de notre imagination ? Ne s’agit-il pas computations cérébrales et autres ?
Pourquoi cet ordre serait-il extérieur si la notion d’extérieur n’a pas de sens ?
J'm'interroge a écrit : ↑28 juil.21, 09:26
Elles sont liées par des degrés de proximités (analogies), en termes d'ordre de présentations, en termes de référencements, que sais-je encore...
OK.
Votre "liaison" est donc un produit du cerveau ou d’un truc similaire.
J'm'interroge a écrit :
Je ne postule rien en disant que la réalité mentale est. C'est l'évidence la plus immédiate. Un contenu conscient quel qu'il soit s'impose tel qu'il est.
Bien sûr la réalité mentale est (ou existe ? faites-vous la différence ?)…
Ma question est de savoir si votre proclamation d’une "évidence la plus immédiate" efface la distance entre telle "réalité mentale en soi" et telle "réalité mentale" dont je prends conscience.
pauline a écrit :Cette audace consiste à supposer un immense isomorphisme entre notre réel et le réel en soi.
J'm'interroge a écrit :Je ne le suppose pas et d'ailleurs je ne le crois pas. .
D’accord, mais sans cette correspondance qu’est-ce qui vous permet de songer qu’un clavier en soi est associé à votre clavier ?
S’il n’y a pas de correspondance, j’en déduis que le "clavier en soi" n’existe peut-être pas du tout.
Mais c’est très volontiers que je peux supprimer la notion de bijection en admettant l’éventualité que le « réel en soi » soit "plus gros" que notre réel et/ou qu’il y ait plusieurs "clavier en soi"…
J'm'interroge a écrit :Exemple : une étoile filante. On s'accorde pour dire qu'une étoile filante c'est fugitif. Mais le phénomène observé c'est en réalité des ensembles de perceptions dans un ordre successif, jamais les mêmes. Le météore est lui-même un autre à chaque instant.
1 ) Parlez-vous du météore en soi ou d’un phénomène ?
2 ) Pour le météore en soi… il faut craindre que rien ne nous prouve sa permanence ou son unicité.
A priori
seul le "météore perçu" possède la vertu de la permanence, permanence qui est pourrait très bien être un artefact de notre cerveau.
J'm'interroge a écrit :un objet ou un phénomène qui se maintiendrait dans une durée donnée, mais il n'y a rien de tel en réalité.
1 ) parlez-vous de la réalité en soi ?
2 ) Qu’en savez-vous ? Nous en ignorons tout.
En soulevant la question de la continuité que nous projetons sur le réel, vous ne contestez ni l’universalité éventuelle de la fugitivité ni l’illusion de la continuité dont je parle.
Toutefois, le passé semble un exemple de ce qui se maintient.
pauline a écrit :Le fugitif n’est déjà plus quand vous le percevez.
J'm'interroge a écrit :Comment sais-tu qu'il n'est plus là ?
1 ) Vous avez raison de souligner que nous échangeons sur un domaine où la certitude est rare.
Donc je ne sais pas.
2 ) Tout ce que je sais c’est que je n’assiste qu’à des phénomènes qui sont tous uniques et datés.
Dès lors, il est possible qu’il y ait permanence d’un truc, mais j’en ignore tout, il est possible qu'il n'y ait pas de permanence voire pas d'unicité.
J'm'interroge a écrit :Selon moi chaque configuration mentale "instantanée" de perceptions, d'affects et de représentations est unique mais inséparable de toutes les autres qui lui sont liées.
Oui, nous fabriquons de l’inséparable avec notre passé.
J'm'interroge a écrit :Dans ce "bas monde" uniquement ?
Je n’en connais pas d’autres.
J'm'interroge a écrit :Façon de parler, mais 2 dés jointifs sur une table, sont séparables l'un de l'autres sans qu'il soient initialement liés.
Tout est façon de parler.
En toute rigueur, selon les tensions de surface, les deux dés sont séparés de quelques angströms, ce qui qualitativement n’est pas différent de quelques années-lumière.
Vos dés sont radicalement séparés mais éloignables.
C’est votre construction mentale "2 dés joints" qui est
séparable, mais c’est vous qui
les avez liés intellectuellement.
J'm'interroge a écrit :Pour parler de 2 choses A et B séparées il faut considérer A et B. A et B, soit A et B inséparablement. C'est contradictoire.
1 ) Vous venez de séparer 2 dés… donc j’en déduis que l’on peut parler de 2 choses séparées.
2 ) Vous avez introduit le mot "inséparable", si 2 choses ne peuvent être séparés, que signifie votre "inséparable" ?
J'm'interroge a écrit :J'ajoute que ce qui est inconnaissable dans et par certaines configurations cognitives peut néanmoins parfois l'être dans et par d'autres...
Pouvez-vous nous partager quelques exemples probants.
J'm'interroge a écrit :Je considère que la perception elle-même est conscience, même si ça peut sonner étrangement.
C’est cohérent avec votre vision restreinte de la perception.
J'm'interroge a écrit :Une perception subliminale est un type de perception. Ou alors il ne faut pas parler de perception si c'en n'est pas une, mais de stimuli subliminaux et d'intégrations inconscientes de données sensorielles.
<…>
Perception : organisation (ou disposition) de qualia (plur.) issue du traitement brut de données sensorielles.
Si vous voulez…
Mais alors la mystérieuse cohérence que vous percevez est peut-être un artefact du "traitement brut".
D’un point de vue anthropologique, l’incohérence semble rendre la vie difficile, alors il est bon de songer que notre toucher et notre vue du clavier sont cohérentes, et la synesthésie nous y aide.
J'm'interroge a écrit :l'esprit n'est pas en toutes ses facultés ou opérations un percevant, puisqu'il n'est pas conscience en toutes ses facultés ou opérations.
OK.
J'm'interroge a écrit :L'esprit c'est l'intelligence (intégrative, délibérative et autonomisée) en soi (fondamentalement) structurée, ordinatrice des contenus conscients, ceux-ci étant les mémoires instantanés atemporelles et qualitatives de l'esprit (qualia).
1 ) Pourquoi parler de "en soi" ici ?
2 ) "Intelligence en soi" ? Définir un mot par un autre indéfini est embarrassant.
3 ) L’intelligence est-elle une aptitude ? mais une aptitude de quoi ?
4 ) "Intelligence est-elle un synonyme de "esprit" ?
J'm'interroge a écrit :La conscience est un ensemble de vécus liés
Les participes passés "vécus" et "liés" nous renvoient à l’illusion de la permanence et/ou de la continuité.
Tout se passe dans le passé.
J'm'interroge a écrit :La conscience ce n'est rien d'autre qu'un ensemble de dispositions de qualia, c'est le vécu mental subjectif propre à chaque esprit, c'est la dimension mentale qui est la mémoire instantanée exprimée (le "soft"), correspondant à l'd'engramme des données de fins de traitements par un esprit ("hard"), qui je le rappelle : est une structure de la réalité fondamentale, celle d'une intelligence délibérative autonomisée.
C’est intéressant.
Vos "soft" et "hard" sont éclairants.
Du moins, je crois avoir mieux compris.
naguère pauline a écrit :Poser qu’elle < la perception > serait une réalité en soi est une hypothèse lourde.
J'm'interroge a écrit :si tu as des arguments qui me prouveraient le contraire, ça m'intéresserait de les connaître.
Chez vous, la perception est un produit, c’est le fruit d’un double traitement, dès lors si la perception est une réalité en soi alors tous les produits de traitements sont des réalités en soi, ce qui renforce l’intérêt du non-dualisme.
J'm'interroge a écrit :J'ai toujours défini les perceptions comme des réalités strictement mentales produites d'opérations cognitives en soi
Alors toutes les réalités mentales sont des réalités en soi.
naguère J'm'interroge a écrit :La perception est toujours une conscience.
en réponse pauline a écrit :Alors c’est votre définition de "perception".
J'm'interroge a écrit :Non ceci est une propriété. Comme quand on dit qu'un carré est quadrilatère.
Tiens… j’aurais juré que c’est un élément de la définition courante du carré : «
un carré est un quadrilatère qui… »
J'm'interroge a écrit :toute conscience n'est pas nécessairement perceptive.
Là encore, quelques exemples éclairants seraient les bienvenus.
J'm'interroge a écrit : puisqu'entre un cerveau qui est une structure locale physique et une conscience qui est une structure non localisable dans le cerveau, il y a nécessairement une autre structure fondamentale : l'esprit qui lui* est associé.
Je ne sais pas.
J'ignore la pertinence de la localisation. Pour localiser, il faut avoir une idée de l'espace et de la distance.
1 ) Est-ce que la conscience existe toujours quand on a détruit le cerveau ?
2 ) Entre la cause et l’effet, y a-t-il nécessairement un intermédiaire ?
3 ) Le cerveau et ses acolytes gèrent les différents traitements de l’information, le résultat est organisé, y a-t-il un intermédiaire entre le cerveau et ce qu’il produit ?
J'm'interroge a écrit :Par ce que ces autres structures en soi non cérébrales que sont les esprits, ne sont pas des structures cérébrales et que nous ne les observerons jamais dans un labo de physique.
La non-observabilité ne prouve pas qu’elles existent.
J'm'interroge a écrit :Parce qu'un possible en soi l'est en réalité, il est réellement possible, ou dit autrement : pas seulement possible par hypothèse, auquel cas il ne serait qu'un possible hypothétique.
Vous nous expliquez pourquoi vous ressentez le besoin de distinguer deux sortes de "possible", cela n’explique pas du tout pourquoi l’expression "possible en soi" intervient dans votre discours.
Qu’est-ce qui est "possible en soi" à part ce qui est ou bien ce qui est certain ?
quelques exemples ???
Très cordialement
Votre sœur pauline