Voici une tentative un peu pâlichonne pour discréditer Daniel.
- Quand Daniel confond le roi Nabuchodonosor avec Nabonide.
Belshazzar n’était pas le fils de Nabuchodonosor, comme l’affirme (clairement et explicitement) le livre de Daniel, mais de Nabonide. Ceci nous incite donc à chercher dans le Nabuchodonosor de Daniel des traits de personnalité et événements associés à Nabonide, puisque Daniel les confond. L'auteur du livre de Daniel est (par moment) dans une grande CONFUSION historique, par exemple la retraite de Nabonide au milieu du désert d’Arabie est à l’origine de la folie de Nabuchodonosor, déposé de son trône et exilé loin des hommes pendant sept ans, broutant de l’herbe avec les animaux de la steppe (Daniel 4-5). La « prière de Nabonide » rappelle cet épisode de l’exil à Tayma et contient même des correspondances textuelles précises avec Daniel.
Il ne fait donc aucun doute que la prière préserve une tradition plus ancienne et qu’il y eut substitution de Nabonide par Nabuchodonosor au cours de la transmission de cette légende dans le livre de Daniel.
La prière du roi de Babylonie
Voici d'autre part le texte de l'inscription découverte dans la grotte IV de Qumran :
« Paroles de la prière faite par Nabonide, roi d'Assyrie et de Babylonie, roi grand, lorsqu'il fut frappé d'une inflammation maligne, par décret du Dieu Très-Haut, dans la ville de Témâ :
J'ai été frappé d'une inflammation maligne pour une période de sept ans et Je fus relégué loin des hommes. Mais quand j'eus confessé mes péchés et mes fautes, Dieu m'accorde un devin. C'était un Juif des exilés de Babylonie. Il donne son explication et ordonne par écrit de rendre honneur et grande gloire au nom du Dieu Très-Haut. Et Il écrivit ainsi : Alors que tu étais frappé d'une inflammation maligne, dans la ville de Témâ, par décret du Dieu Très-Haut, durent sept ans, tu priais les dieux faits d'argent et d'or, de bronze, de fer, de bois, de pierre, d'argile... »
Analysons le plus historiquement possible ce texte.
Un texte de Qumran reproduit une prière faite par Nabonide concernant une inflammation maligne qui aurait duré 7 années. Un juif exilé, un devin, agit pour le guérir au nom du Très Haut et y parvient.
Et la conclusion de l'auteur de texte est :
Il ne fait donc aucun doute que la prière préserve une tradition plus ancienne et qu’il y eut substitution de Nabonide par Nabuchodonosor au cours de la transmission de cette légende dans le livre de Daniel.
Hop hop hop, ne nous emballons pas. Tout ce que nous avons, c'est ce texte, le reste est pour l'instant "suppositions"
Alors, en bon historien posons nous les bonnes questions ?
Qu'est ce qui prouve qu'il y a une tradition plus ancienne ? Y a t'il des traces qui démontre cette ancienneté car pour affirmer en disant qu'il n'y a aucun doute, il faut de quoi éliminer les doutes.
Or, n'est-ce pas un doute légitime que de penser qu'avant d'affirmer qu'il s'agit d'une tradition plus ancienne, il faut l'avoir trouvée, cette tradition ?
Vous ne trouvez pas que c'est la moindre des choses ?
Ensuite, au nom de quelle logique historique, ce serait ce texte qui dirait vrai et pas celui de Daniel ? Qu'est ce qui, dans le texte, fait privilégier cet auteur à la place de Daniel, si préférence il y a ?
De même, en admettant un évènement antérieur qui aurait produit ce texte, l'hypothèse suivante est tout à fait possible :
Daniel aurait dit la vérité sur cet épisode, cela aurait créé la tradition dont parle Homère, et c'est sur ces faits réels que le texte sur Nabonide aurait été écrit en confondant Nabonide et Nébucadnezar..
On va me dire que je n'ai pas de preuve, et c'est vrai ! J'en sais rien, Mais Homère n'en a pas plus pour sa thèse.
Sa phrase "Il ne fait donc aucun doute" est de l'esbrouffe, il n'est pas capable de le prouver.
- Toutefois, d'autres manuscrits trouvés à Qumrân et comportant de nombreuses similitudes avec le récit de Daniel ont amené les chercheurs à émettre l'hypothèse d'un « cycle de Daniel », qui comporterait de nombreuses histoires en plus de celles qui ont survécu dans nos Bibles. Ces histoires auraient servi de matériau au compilateur final. Ainsi, le manuscrit 4Q242, dit « Prière de Nabonide », comporte des correspondances nombreuses et significatives avec le chapitre 4 du Livre de Daniel. Ces similitudes ont convaincu la plupart des spécialistes que l'histoire relatée par le manuscrit est, d'une façon ou d'une autre, liée à l'épisode biblique. Si cette théorie est juste, cela signifierait qu'avec ce rouleau a été découverte une source jusque-là inconnue de la Bible. L'histoire du Livre de Daniel commencerait alors avant l'an 200 avant l'ère chrétienne, et pourrait même être d'un ou deux siècles plus ancienne. D'autres manuscrits, comme « Vision de Daniel » (4Q243, 4Q244, 4Q245) et la « Vision des quatre arbres » (4Q552, 4Q553), présentent des récits semblables au texte reçu.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Livre_de_Daniel
J'ai surligné le mot hypothèse et les verbes au conditionnel. De toute évidence, nous sommes donc en pleine théorie ici.
Et vous notez que c'est sur la base du texte que nous avons lu sur Nabonide.
Notez une seule certitude dans ce texte :
Ces similitudes ont convaincu la plupart des spécialistes que l'histoire relatée par le manuscrit est, d'une façon ou d'une autre, liée à l'épisode biblique.
Qu'est ce que cela démontre ? des chercheurs ont pensé à une hypothèse qui reste une hypothèse, et ce n'est pas parce qu'ils ont une certitude sur un détail, certitude que j'ai moi aussi, que la théorie est devenue réalité.
De mon côté, je ne suis pas étonné que ce qui est arrivé à Nébucadnezar ait créé un véritable choc qui devait se retrouver dans d'autres écrits autre que ceux de Daniel.
Si cette prière est de Nabonide, il n'y a rien d'anormal qu'il ait voulu s'attribuer ce qu'avait vécu le grand roi Nébucadnezar, car c'est quand même gratifiant que d'être ainsi traité par Dieu.
Toute cette tentative illustre une chose : avant de s'emballer dans une hypothèse, il faut d'abord vérifier ce que l'on a, et ici c'est un texte.
Il faut ensuite dresser tous les "possibles" et éliminer "les impossibles".
Dès lors où il y a deux possibles, on bascule dans l'hypothèse, c'est comme ça, on ne peut plus utiliser une expression comme " Il ne fait donc aucun doute " car par définition, le fait qu'il y ait au moins 2 hypothèses crée le doute, c'est l'une ou l'autre.
J'ai tout plein d'arguments de ce type, mais j'élimine ceux qui génèrent 2 solutions. Et c'est normal, ou alors je le dis comme un peu plus haut.
La leçon de toute cette explication ? Bof ! pas de quoi casser 3 pattes à un canard !