D'après la Bibliothèque en ligne de la Watchtower, dans l'article : "Le nom divin Jéhovah a-t-il sa place dans le Nouveau Testament ?" (
http://wol.jw.org/fr/wol/d/r30/lp-f/2008567)
QUE le nom de Dieu figure dans la Bible a-t-il de l’importance ? Manifestement, cela en a pour Dieu. Son nom, représenté par les quatre caractères hébraïques connus sous le nom de Tétragramme, apparaît près de 7 000 fois dans le texte hébreu original de ce qu’on appelle couramment l’Ancien Testament*.
Les biblistes reconnaissent que le nom personnel de Dieu figure dans l’Ancien Testament, ou Écritures hébraïques. En revanche, beaucoup sont d’avis qu’il n’apparaissait pas dans les manuscrits grecs originaux du Nouveau Testament.
Que faire, dès lors, quand un passage de l’Ancien Testament contenant le Tétragramme a été repris par un des rédacteurs du Nouveau Testament ? Dans ce cas, la plupart des traducteurs optent pour le terme “ Seigneur ” plutôt que d’employer le nom personnel de Dieu. Les Saintes Écritures — Traduction du monde nouveau n’adoptent pas cette pratique répandue. Elles emploient le nom Jéhovah 237 fois dans les Écritures grecques chrétiennes ou Nouveau Testament.
Quels problèmes les traducteurs de la Bible rencontrent-ils quand il leur faut décider d’employer ou non le nom de Dieu dans le Nouveau Testament ? Qu’est-ce qui justifie l’utilisation du nom divin dans cette partie des Saintes Écritures ? Et quel intérêt revêt pour nous l’emploi du nom de Dieu dans la Bible ?
Un dilemme pour les traducteurs
Les écrits du Nouveau Testament dont nous disposons aujourd’hui ne sont pas les originaux. Les manuscrits originaux de Matthieu, de Jean, de Paul, etc., ont été abondamment utilisés, et se sont forcément détériorés très vite. On en a donc fait des copies qui, une fois hors d’usage, ont été à leur tour recopiées. Les milliers de copies du Nouveau Testament conservées à ce jour ont, pour la plupart, été exécutées au moins deux siècles après la rédaction des originaux. Or, à cette époque, ceux qui copièrent les manuscrits remplacèrent le Tétragramme par Kurios, mot grec signifiant “ Seigneur ”, ou eurent pour modèles des manuscrits dans lesquels cette substitution avait été faite*.
Sachant cela, le traducteur se doit de vérifier s’il existe des preuves suffisantes attestant que le Tétragramme figurait dans les manuscrits grecs originaux.
Cet article spécifie bien que :
- 1) nous ne disposons plus des manuscrits originaux du Nouveau Testament ("
Les écrits du Nouveau Testament dont nous disposons aujourd’hui ne sont pas les originaux.") ;
- 2) (ré)introduire le nom de Dieu dans le Nouveau Testament est appréciation, et dilemme même, de traducteur ("
Quels problèmes les traducteurs de la Bible rencontrent-ils quand il leur faut décider d’employer ou non le nom de Dieu dans le Nouveau Testament ? (...) le traducteur se doit de vérifier s’il existe des preuves suffisantes attestant que le Tétragramme figurait dans les manuscrits grecs originaux") .
Ce qui sous-entend, évidemment, que le texte des copies du Nouveau Testament qui servent de base à nos traductions
ne contient pas le Tétragramme ou sa transcription en grec. Où serait donc le dilemme, les problèmes, la nécessité de vérifier s'il existe des preuves suffisantes... si le texte soumis aux traducteurs portait יהוה ou un équivalent grec ?
Autrement dit, les traducteurs de la "Traduction du Monde Nouveau" ont décidé, à 237 reprises, de ne pas traduire le texte qu'ils avaient sous les yeux (ne contenant pas le Tétragramme ou sa transcription grecque) mais de traduire le texte tel qu'ils pensaient que l'original (perdu) aurait dû se présenter s'il n'avait pas été corrompu.
A ce compte-là (des copies falsifiées qu'il faut rétablir dans leur supposé état originel, perdu), qu'est-ce que les traducteurs devraient aussi penser à corriger au texte qu'ils sont censés traduire ?
Un exemple clair me semble être donné avec le passage de Matthieu 28:19, dans lequel Jésus exhorte ses disciples à aller baptiser "au nom du Père et du Fils et de l'esprit saint".
Comme les Témoins de Jéhovah l'affirmeront sans doute, comme le soutient en tout cas l'article ci-dessus de la Bibliothèque en ligne de la Watchtower, le nom du Père est sans conteste Jéhovah (même si ce passage de Matthieu ne le dit pas), qu'il faut connaître, faire connaître, proclamer... De même, le nom du Fils est Jésus.
Mais quel est donc le nom de l'esprit saint ? Pourquoi n'est-il pas mentionné dans le Nouveau Testament, alors que, visiblement, il est tout aussi important, d'après l'injonction christique, de le connaître et de le diffuser que le nom du Père ? (Au "comment baptiseront-ils au nom du Père sans connaître son nom, à savoir Jéhovah" doit répondre le "comment baptiseront-ils au nom du saint-esprit sans connaître son nom, à savoir ???).
Serait-ce parce que ceux qui copièrent les manuscrits (originaux) remplacèrent aussi son nom par une expression générique ou eurent pour modèles des manuscrits dans lesquels cette substitution avait été faite ?
A partir du moment où l'on suppose une substitution par rapport à l'original dans les copies antiques servant de base à nos traductions modernes, la porte est alors ouverte pour toutes les interrogations : Et si les originaux du NT avaient été explicites sur le mariage de Jésus et de Marie-Madeleine et sur leur descendance mais que les copistes avaient gommé aussi cet aspect-là ?
Et que dire des mots "Trinité", "Pape", "Purgatoire"... Se pourrait-il qu'ils aient figuré dans les manuscrits originaux du Nouveau Testament et qu'ils aient pareillement disparu dans la purge survenue à ce moment indéterminé (et non-documenté) de l'Histoire qui a transformé le texte original en ces copies frelatées dont nous disposons seules aujourd'hui ?
En bref, s'agit-il encore de correction ? Ou de réécriture ?
Pour conclure, je reprendrai ce que disait le "Réveillez-vous !" de novembre 2007, page 12 (
http://wol.jw.org/fr/wol/d/r30/lp-f/102 ... ible&p=par)
"
Il n’a encore été découvert aucun manuscrit original de la Bible. Toutefois, il en reste des milliers de copies manuscrites, complètes ou partielles. Certaines sont très anciennes. Le message des textes originaux a-t-il été modifié au fil des copies ? Le bibliste William Green a déclaré à propos des Écritures hébraïques : “ On peut dire avec certitude qu’aucune autre œuvre de l’Antiquité n’a été transmise avec autant d’exactitude. ” Au sujet des Écritures grecques chrétiennes, une autorité en matière de manuscrits bibliques, Sir Frederic Kenyon, a affirmé : “ L’intervalle qui sépare la date de rédaction des manuscrits originaux de celle des documents les plus anciens que nous possédions devient si minime qu’il est en fait négligeable et que les dernières raisons permettant de laisser subsister un doute sur l’intégrité du texte qui nous est parvenu s’en trouvent désormais dissipées. L’authenticité et l’intégrité générale des livres du Nouveau Testament peuvent être considérées comme établies. ” Il a ajouté : “ On ne dira jamais assez que, substantiellement, le texte de la Bible est sûr. [...] On ne peut en dire autant d’aucun autre livre de l’Antiquité. ”
Contrairement à Mr Kenyon, avez-vous donc un doute sur l'intégrité du texte qui nous est parvenu ? Croyez-vous vraiment qu'il contiendrait des substitutions d'importance et que, sauf (ré)introductions nécessaires de la part des traducteurs, il ne se lirait pas comme l'original perdu ? Affirmeriez-vous : "On ne dira jamais assez que, substantiellement, le texte de la Bible est sûr... à condition de le corriger comme nous l'entendons ?"
Au final, dans cette histoire du nom divin dans le Nouveau Testament, nous sommes sûrs que : 1) nous ne possédons pas les manuscrits originaux du NT ; 2) l'étude des milliers de copies dont nous disposons fonde la conclusion des biblistes "qu’aucune autre œuvre de l’Antiquité n’a été transmise avec autant d’exactitude" ; 3) ni le Tétragramme ni un équivalent ou une transcription en grec ne figurent dans ces milliers de copies du NT qui servent de base à nos traductions modernes.
Tout le reste n'est que "dilemme", interprétation ou réécriture.
Si l'on s'en tient au texte fiable qui nous est parvenu, le Nom de Dieu YHWH ne figure pas dans le Nouveau Testament.