Pas une seule faute d'orthographe ? Ce texte aurait largement mérité d'être placé en citation avec ses références.
Monseigneur Schooyans est connu pour sa vision très complotiste des évènements du monde, vision, qui exprime plus une tendance sataniste en vogue auprès des milieux de la grande finance et des cercles du pouvoir, et pour laquelle il a raison d'attirer l'attention. Cependant, il ne faut pas accepter tous les amalgames qu'il établit en confondant diverses notions, afin de tout placer dans le même moule, face auquel il ne resterait plus que la dogmatique de l'Eglise catholique. Ainsi, il fait curieusement silence de l'infiltration de la mafia internationale au sein de la curie romaine, et par ailleurs, il feint d'ignorer l'infiltration de l'Opus Déi dans divers gouvernements européens dont le gouvernement belge et aussi le gouvernement français.
En ce qui concerne l'arianisme, je suis loin de partager son point de vue. D'abord Paul de Samosate avait adopté la plupart des idées d'Origène, et, c'est le courant arien qui a établi historiquement la notion de la Trinité, dans un mode subordinationiste, où le fils est subordonné au Père, ce qui ressort aisément de la lecture des évangiles. De ce fait, il ne pouvait être consubstantiel à Dieu, principe transcendant, répondant à la pensée platonicienne. Par ailleurs, la prépondérance en métaphysique de l'apophatisme (tendance à affirmer ce que Dieu n'est pas plutôt que ce qu'il est) montre toute la notion de l'Infini et de l'Absolu qu'on lui reconnaît à cette époque dans toutes les traditions, dans son état de Non-Etre et de Cause de l'Etre. Dans ces conditions, Jésus n'est alors que l'incarnation dans un homme de la Parole divine. Cela est en substance le résultat du prologue de l'évangile de Jean. C'est aussi cette position qu'Arius va défendre, sans rien inventer lui-même.
C'est alors que les anti-subordinationistes décident de se décréter seuls trinitaires, reconnaissant aux ariens le statut de polythéistes, du fait que Jésus serait un dieu moindre que Dieu. Etant lui-même créature, le salut serait ainsi dans les mains d'une créature et non plus de Dieu. De ce fait, Jésus est désigné tel le Père et consubstantiel, et cela, à contrario des écritures elles-mêmes. Je ne vois donc pas quelle critique serait si incontestable de la part de l'ECAR face à une doctrine qui colle mieux aux écritures que la sienne. Que cela soit un danger, c'est certainement vrai, mais pas pour le genre humain comme le dit Schooyans, mais bien pour l'Eglise elle-même.
Texte a écrit :Le New Age n'est pas seulement une secte: il " divulgue une gnose, un savoir plus ou moins, ésotérique réservé à des initiés
Il faut simplement rappeler à son auteur, qu'il faut 8 années d'études pour devenir prêtre, du moins en France. Jésus n'a eu que 3 ans pour former les siens, et rien ne permet d'affirmer que ses disciples directs n'ont recu que ce qui en a été écrit. Par ailleurs, le Nouvel Age est composé d'un ensemble de mouvements et non d'un seul, et entre ces mouvements, il y a des enseignements très divers.
Texte a écrit :À vrai dire, cet homme-là est un surhomme qui, par des méthodes et des techniques appropriées, va explorer les ressources jusqu’ici insoupçonnées de son corps, de son psychisme, de l'univers lui-même.
C'est à désespérer de l'Eglise catholique, parce que même dans ses rangs, il y a eu suffisamment de mystiques authentiques capables de témoigner. Ainsi, les écrits de Thérèse d'Avila, de Jean de la Croix, et de nombreux autres, ne font que parler de réalités qu'ils ont vécues. Et si ces réalités sont aussi décrites par d'autres mystiques dans le monde, il n'est pas totalement déraisonnable de songer à confronter ces expériences et ces témoignages. Ainsi, le besoin de rapprocher l'Orient et l'Occident est une démarche déjà très ancienne, qui a connu un regain avec les poêtes arabes, et qui, depuis le 17° siècle, se développe dans les milieux orientalistes et aussi de diverses sociétés secrètes. A travers ces contacts, les mystiques chrétiens sont traduits en Orient, et les mystiques orientaux sont mieux connus en Occident. Il n'y a jamais été question d'un "surhomme", et je pense, que Schooyans est un peu trop rapide à rejeter ce qui peut en sortir de réellement intéressant pour l'être humain dans la conduite de ses choix libres.
Texte a écrit :Mais il le contournera par la recherche du plaisir, l'expérience de certaines drogues et, en tout cas, l'immersion dans le grand tout cosmique. La croyance en la réincarnation excusera la violence de l'avortement ou de la guerre: la réincarnation en une vie ultérieure ôte toute importance aux formes de violence ponctuant l'existence actuelle.
De toute évidence, le père Schooyans, l’Académie pontificale des sciences sociales et de l’Institut royal des relations internationales de Bruxelles n'ont rien compris à la réincarnation. Par ailleurs, la recherche du plaisir n'est pas le trait majeur de tous ceux qui en Occident, s'intéressent aux spiritualités orientales. Quant à l'immersion dans le grand Tout cosmique, c'est déjà une réalité, puisque, comme vous le savez, le cosmos est le contraire du chaos. L'Etre ne peut exister que dans un cosmos, c'est-à-dire un état ordonné des possibilités d'existence. Si cet état ordonné s'accompagne de lois et de règles d'évolution, alors tout ce qui existe y est soumis, et les néospiritualités n'y peuvent rien rajouter par rapport aux anciennes. C'est là un argument pour rien. Hans Kung, comme prêtre réformateur, a été interdit par le Vatican d'enseignement. Aujourd'hui, il enseigne toujours. Est-ce que cela n'est pas révélateur d'un malaise interne à l'Eglise romaine ? Est-ce qu'il n'y a pas d'évêques réincarnationistes aujourd'hui ?
Texte a écrit :fer de lance d'un projet sans précédent de colonisation mentale généralisée " d'un impérialisme délirant requérant la soumission des esprits à l'autorité de ceux qui le produisent.
N'est-ce pas là aussi la position que s'est donnée l'ECAR à travers les siècles ? Est-ce que le désaccord avec cette église est réellement incompatible avec la foi ? L'ECAR n'a -t-elle pas fait plus qu'aliéner les gens, les menaçant d'excommunication ou du bûcher ? N'a-t-elle jamais exercé de pressions ? N'a-t-elle jamais dégradé le respect de la vie humaine ?
Face à une si mauvaise argumentation, on doit relever malgré tout que le choix d'une pratique relève de sa compréhension. Rien ne devrait être imposé sans explication, surtout à une époque où nous disposons de la précision des langages, et de moyens de communiquer vraiment. Le danger des néospiritualités syncrétistes est dans la concordance qu'elles peuvent faire entre des notions différentes rattachées à plusieurs traditions. Ainsi, certaines pratiques corporelles peuvent être très nocives pour l'intégrité mentale et il est très recommandé de les aborder avec un moniteur. Il est aussi recommandé de rester dans la cadre de sa tradition, bien que cela n'est nullement un empêchement à certains exercices, comme par exemple Vipassana. Toutefois, les progrés de la connaissance sur la conscience et son interaction à la matière montre que l'on évolue vers un rapprochement entre religions occidentales et orientales d'une part, et la science, d'autre part.
Le second danger, est d'inciter à croire à une perspective terrestre du salut, car une telle idée est métaphysiquement difficile à défendre. Le mariage mystique entre l'être individuel et l'Etre universel est comparable à l'assemblage des cellules à un même corps. C'est la raison pour laquelle, la réalité des traditions se décline comme étant la construction d'un corps mystique, à savoir d'un nouveau cosmos, où les réalités matérielles ne seront pas nécessairement dualistes, comme elle le sont dans ce monde-ci. C'est la notion de l'assomption de la matière que si peu de catholiques sont capables d'expliquer. D'ailleurs, savent-ils qu'ils construisent en eux un corps céleste ? Quel pourcentage de prêtres enseignent cette notion ? Pour avoir moi-même discuté avec une vingtaine d'entre eux de l'enfant céleste, j'ai pu constater leur propre ignorance, malgré 8 ans d'étude et pour certains plus de 30 ans d'exercice. Je crois que l'ECAR doit vraiment s'interroger sur ce qu'elle propose.