J'm'interroge a écrit :Non, ça c'est une croyance, tu ne peux pas prouver que la "vie" consciente ou pour parler plus simplement : que la conscience tout court soit le fait de fonctions biologiques, dans le sens qu'elle se réduirait à ces fonctions ou pourrait même s'expliquer entiérement par leur mise en avant. La seule chose que l'on peut établir de manière certaine c'est que certains contenus de conscience sont liés à des fontions biologiques, ce qui n'est pas du tout la même affirmation.
Tu ne vois peut-être pas la différence, pourtant elle est énorme.
BenFis a écrit :A ce niveau de définition, je n'ai pas trouvé utile de préciser ce point; car lorsque je dis que la vie consciente est le fait de fonctions biologiques, je ne dis pas que la fonction biologique fabrique la conscience. Cette fonction peut tout aussi bien s'interpréter comme étant l'interrupteur qui laisse passer un courant que comme une ampoule, voire la lumière émise par celle-ci. Peu importe à ce niveau, ce qui compte c'est que le support biologique semble indispensable à la présence d'une "vie consciente".
Si l'âme ou la conscience est définie comme ensemble d'apparaîtres liés, alors elle ne peut pas être assimilée à une sorte de courant qui passerait dans une ampoule.
Maintenant, pour ce qui est de la question du support à une conscience, rien n'est prouvé qu'il soit biologique (ou qu'il ne puisse être que biologique). Ceci, dit, je suis d'accord qu'il ne peut pas rationnellement se concevoir qu'il n'y ait aucun support à la conscience, autrement dit : on ne peut pas rationnellement concevoir qu'en ensemble d'apparaîtres liés ne soient conditionné ou structuré par rien sur le plan fondamental (trame des possibles en soi).
BenFis a écrit :Que se passe-t-il lorsque les fonctions biologiques sont en veille, lors d'un coma profond par ex. peut-on encore parler de « vie consciente » ?
Selon ta définition où l'âme est synonyme de conscience, je dirais que oui.
Perso je ne peux pas affirmer que oui (bien que j'ai d'excellentes raisons de penser que ce soit le cas), par contre je suis certain qu'on ne peut pas prouver le contraire.
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Le vieux chat a écrit :une définition de croyant que j'attends.
En gros tu attends une définition de l'âme qui a toutes les chances de ne pas tenir la route... Pourquoi ? Ne serait-ce pas parce que certaines possibilités hypothétiques entreraient en conflit avec ton propre système de croyances ?
Le mot conflit n'est pas approprié.
Avec les croyants en général, je n'ai pas de conflit, mais de l'incompréhension.
C'est seulement avec les croyants qui nient la réalité et qui diffament avec arrogance les scientifiques que je suis en conflit (parce que pour brandir des prétendues preuves il nient avec légèreté et suffisance le professionnalisme de personnes qui ne sont pourtant pas des guignols).
Ok. C'était une question.
Le vieux chat a écrit :En posant la question qui est le titre de ce sujet, mon but était plus sociologique que philosophique. Notre société et notre culture occidentale se sont imprégnées pendant des siècles de valeurs et de concepts chrétiens qui ne sont pas près de disparaître. Cela m'intéresse de comprendre ce phénomène, pourquoi et comment ils sont apparus, et leur sens. Notamment le concept d'âme est d'une importance certaine puisque ce mot revient souvent dans le discours des croyants.
Ok. Je comprends la démarche.
Le vieux chat a écrit :Pour répondre à ta dernière question l'idée de conflit ne m'est pas venue à l'esprit quand j'ai posé ma question, mais plutôt la crainte de ne pas comprendre ou de comprendre trop partiellement (ce qui va s'avérer probablement):
Pour moi l'âme est un concept religieux.
En te lisant je vois qu'il n'est pas nécessairement religieux. Si je l'avais su, j'aurai rédigé ma question ainsi: "Amis croyants, qu'est-ce qu'est l'âme pour vous?"
Je suggère quand même que pour éviter les confusions tu devrais parler de psyché ou d'unité psychique et pas d'âme.
Oui, tu as sans doute raison. Je vais éviter de parler d'âme en dehors du contexte religieux.
Le vieux chat a écrit :A ce propos tu insistes sur les différences de perception de la réalité d'un individu à l'autre.
J'ajoute que la perception varie aussi chez un même individu selon les conditions extérieures à l'individu (ex: jour ou nuit), selon ses moyens (avec/sans lunettes de soleil, jumelles, microscope), et son état mental (fatigué, déprimé, exalté, stressé).
Tout-à-fait.
Le vieux chat a écrit :Mais en ce qui concerne nos perceptions immédiates partielles et incomplètes (ex: nous ne voyons pas les ondes radio), je ne vois pas de différence de principe entre nous et un calculateur de moteur de voiture, qui percoit des pressions, de températures, les impulsions électriques de l'allumage, la vitesse de rotation du vilbrequin, l'intention du conducteur (via la position de la pédale d'accérateur).
Bien justement, un calculateur ne perçoit rien, il ne fait que traiter des données.
Le vieux chat a écrit :Je ne vois pas le rapport avec le fait que nos perceptions sont partielles et différentes d'un individu à l'autre, et hypothèse que la psyché serait autre chose que notre activité cérébrale.
C'est autre chose, parce que si une activité cérébrale est conçue comme une réalité en soi, alors elle n'apparaît pas en tant que telle mais en tant que perçue. Et si elle est conçue comme quelque chose de perceptible, alors ce n'est lorsqu'elle est observée qu'un élément parmi un ensemble d'autres perçus.
Le vieux chat a écrit :Beaucoup plus étonnantes sont nos capacités d'imagination et de représentation mentale. On peut imaginer ce qu'on nous raconte, ce qu'on lit, ou imaginer par nous-même même des choses qui n'ont pas de rapport avec la réalité.
C'est tentant et même peut-être intuitif d'imaginer que notre pensée et notre conscience auraient une existence propre qui ne dépendrait pas strictement du fonctionnement de notre cerveau, mais il faudrait d'abord définir ce qu'on appelle existence.
L'imagination est indispensable pour entrevoir certaines possibilités. Elle est indispensable à l'avancée de la science et notamment pour concevoir des expériences de pensée.
Je ne pense pas que la conscience soit indépendante d'une réalité fondamentale qui la conditionne et/ou la structure. J'en suis même certain. Ceci dit elle n'a peut-être pas pour support le cerveau comme on pourrait le croire.
Le vieux chat a écrit :Cette psyché serait immatérielle. Peut-on croire à l'existence de substances immatérielles qui ne soient pas un produit direct de notre activité cérébrale? Y-a-t-il d'autre exemples de substances immatérielles, ce qui serait un indice? Un indice d'un dualisme corps-esprit?
Je ne crois en aucune substance, par contre j'affirme ceci :
UNE INTELLIGENCE OU CONSCIENCE NÉCESSITE UN ORDRE STRUCTURAL, MAIS L'INVERSE N'EST PAS VRAI.
TOUT APPARAÎTRE LIÉ, TOUTE COMPRÉHENSION-CONCEPTION, NÉCESSITE UN ORDRE EN SOI LES PERMETTANT.
J'affirme qu'il y a une structure ordonnée en soi. Pas une substance, mais un ordre structurel.
Le vieux chat a écrit :Rien ne le prouve. C'est une pure hypothèse. Rien ne prouve le contraire non plus, parce que c'est clair que notre connaissance du monde est incomplète et partielle, et fort possible quelle ne soit jamais totale.
Ton hypothèse nécessiterait des preuves sérieuses pour être convaincante. Ce qui ne t'empêche pas d'y croire, comme d'autres croient en Dieu, à une cause physique mais extraterrestre de la vie, ou autres.
Je ne crois en rien. Et s'il m'arrive de me mettre à croire en quoi que ce soit, je me réavise très vite.
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