D'où la nécessité de distinguer, comme je le fais, deux sortes de "possibles" : les possibles en soi et les possibles hypothétiques.Roseaupensant a écrit :Il est possible qu'un jour je sois milliardaire... mais pour l'instant ce n'est pas le cas. Dommage ! Soit les circonstances ne s'y prêtent pas, soit je ne m'en suis pas donné les moyens ? Mais peut-être suis-je dans l'illusion ? Ce que je crois être possible s'avère en fait impossible ?
1) les possibles en soi forment la trame fondamentale du réel, c'est la pure cohérence structurelle des possibles en soi, c'est-à-dire des possibles mutuellement compatibles.
(Un possible en soi n'est entravé par aucun autre possible.)
2) les possibles hypothétiques correspondent à ce que tu décris, ce sont les choses que nous jugeons possibles en soi mais qui ne le sont pas forcément, je les appelle aussi souvent : "possibles selon nous".
C'est La question !Roseaupensant a écrit :Mais comment savoir si une chose est possible ou impossible ?
Le truc c'est que personne ne le décide. Un possible en soi l'est ou ne l'est pas.Roseaupensant a écrit :Comment ou qui décide si une chose est possible ou non ? Notre raison, nos émotions, notre entêtement ou alors nous nous en remettons à l'avis des autres ? Quelle est la part du hasard (des déterminismes qui nous échappent), quelle est la part de notre volonté ? Quelle est la part d'aveuglement, d'arbitraire ou de clairvoyance ?
Même Dieu, s'il en est un, ne peut que faire des pronostiques et comme nous : ne tirer des faits et de sa connaissance des faits que quelques lois et compréhensions.
Ce qui nous semble possible ne l'est pas forcément en soi et ce que nous le jugions et qui à posteriori s'est vérifié, comme le fait de pouvoir devenir millionnaire dans le cas où l'on le serait devenu par ses propres efforts, ne prouve qu'une chose : que c'était possible en soi qu'on le devienne.
La question qui se pose une fois devenu millionnaire c'est donc : Est-ce qu'il n'aurait pas pu en être différemment ? C'est une vraie question.
(Je suppose pour ma part, mais peut-être que je suppose quelque chose de faux, c'est que ce qui advient pour nous et parfois par notre effort, n'est qu'une ligne de possibles en soi parmi d'autres, et que nos choix nous orientent sur une trame fondamentale des possibles en soi qui contient toutes les possibilités alternatives comme autant de ramifications possibles, notre vécu n'étant que l'un parmi une infinité d'autres plus ou moins parallèles, qui sont peut-être vécus comme le nôtre est vécu.)
C'est cette idée qui a donnée et donne encore le vertige à Anatole Khélif.
Le champ des possibles en soi n'a besoin de rien d'extérieur à lui-même.Roseaupensant a écrit :Transposé à la nature il m'apparaît que le champ des possibles ("en soi") a besoin d'un "moteur" énergique pour que certains de ces possibles puissent enfin se concrétiser, devenir bien réels, "moteur" qui tournerait à vide s'il n'existait pas, aussi, un ordre préétabli, s'inscrivant dans un cadre spatio-temporel.
Il n'y a aucune énergie ni matière qui l'animerait ou le constituerait. En revanche il implique ce qui dans notre expérience subjective apparaît comme correspondant objectivement à ce que nous désignons comme tels. Le mouvement est apparent, il n'existe en soi que comme structures fixes de possibles en soi liées par des "fonction horizontales" (voir la déf .d'A.Khélif).
L'ordre implicite du réel, ce champ des possibles en soi est fixe, immuable, hors de l'espace et du temps, mais contient en lui tous les mouvements apparents, les espaces et les temps propres expérimentés.
Je te rejoins pour dire que ce "moteur", s'il y en a un, est plus a chercher du coté du choix.Roseaupensant a écrit :Sans ce "moteur", sans cet ordre préétabli (une autre façon de parler de volonté, de choix, d'intelligence),...
Là il faut comprendre que choix et "degrés de liberté" (voir la déf. D'A.Khélif) relatifs aux possibles en soi sont intrinsèquement liés.
Il ne faut pas oublier aussi que l'univers qui nous apparaît est celui où la présence d'observateurs, nous en l'occurrence, était possible.Roseaupensant a écrit :...je vois mal comment l'univers aurait pu s'agencer de la sorte (mais sans doute y avait-il d'autres configurations possibles. De toute manière cet univers n'est pas parfait donc il reste perfectible).
(C'est la version faible du principe anthropique.)
S'il y a "quelque chose" plutôt que rien, c'est parce que "quelque chose" et même "ce quelque chose" est possible en soi et parce que "rien" ne l'est pas.Roseaupensant a écrit :Alors pourquoi quelquechose plutôt que rien ? Peut-être parce qu'un lien indéfectible unit le Réel au Virtuel, que l'un ne peut se concevoir sans l'autre. Cela reste une hypothèse, non une Vérité absolue. Mais on est là pour discuter !
Le réel est de trois ordres :
- I :
= Les vérités/réalités "en soi", ------------------- causales
= Les possibles en soi mutuellement compatibles
= La Réalité fondamentale, la Trame causale, le Champ des possibles en soi.
- II :
= Les vérités/réalités "pour nous", --------------- subjectives
= Les perceptions/sensations/ressentis - représentations - notions
= Les vécu subjectifs impliqués.
- III :
= Les vérités/réalités "pour tous", --------------- formelles
= Les abstractions du langage, les généralités
= Les définitions, concepts, théories scientifiques (objectives) et les théorèmes logico-mathématiques