Ce faisant, un repos de temps en temps n'est sûrement pas à négliger... le jour du sabbat est là pour ça.
D'accord ! Donc le Sabbat est en relation avec des considérations terrestres. C'est bien ce que je dis aussi.
Au cas où vous l'ignoreriez, les Christianisme est fondé sur le témoignage de Jésus-Christ et de ses apôtres.
Et sur l'AT, car le NT, n'est que la transcription en grec d'un enseignement juif, et que cet enseignement est déjà dans l'AT, à travers les aspects liés au messianisme. Jérôme, traducteur en latin de la Vulgate, reconnaît avoir ramené de Syrie un évangile selon Matthieu en hébreu.
Maintenant, si vous ne savez pas de quel Dieu je parle, alors autant terminer immédiatement cette petite conversation!
Le texte biblique évoque plusieurs principes divins, et donc, il convient de ne pas se mélanger les pinceaux. Ainsi, en hébreu, il existe une différence entre Elohim au chapitre 1 de la genèse, IHWH-Elohim, le principe éternel agissant dans les mondes éternels et que l'on trouve dans les chapitres 2 et 3, sachant que ce principe éternel est produit dès le début du chapitre 2, et il y a enfin IHWH, qui apparaît après la chute dès le verset 1 du chapitre 4, et qui provient de la séparation en deux d'IHWH-Elohim.
Il y a donc en quelque sorte 3 étapes du côté divin, étapes qui correspondent naturellement à 3 étapes du côté humain. Et je ne vois pas ce qui autoriserait à voir IHWH comme un principe éternel, alors que la signification du tétragramme le place directement dans le temps et non dans l'éternité.
Si le NT évoque un principe Père en rapport avec un royaume éternel, cela ne peut être en réalité que le principe du chapitre 1 Elohim, ou celui du chapitre 2 IHWH-Elohim.
Si tout le monde serait d'accord pour vivre de façon respectueuse envers la vie tout en observant les commandements de Dieu, éh bien peut-être que les choses iraient beaucoup mieux sur cette terre!.. vous ne pensez pas?
Non, je ne suis pas d'accord. Si la vie sur terre était idyllique, qui aurait envie d'un royaume éternel ? Les gens se contenteraient de vivre sur terre, même par cycles entrecoupés de la mort, et ainsi de perdurer non dans l'éternité, mais dans ce qu'on appelle la perpétuité. Cela invaliderait totalement l'intérêt du NT. Dans la mesure où l'homme est coupable de quelque chose, il est normal que notre monde soit quelque part peiné, et cela rassure naturellement sur l'aptitude du monde divin à la justice.
Lorsque tous les Chrétiens se seront mis d'accord sur les doctrines qu'il faudrait croire et sur les lois (et les commandements) qu'il faudrait observer, alors là, et seulement là, on pourra parler d'"unité de la foi" chez les Chrétiens.
Je ne crois pas un seul instant que les Chrétiens aient reçus une mission particulière de définir par des doctrines ce que pourrait bien être leur unité par la foi. Car, habituellement, on évoque la foi comme étant le degré de croyance qui existe en Jésus. Or le mot utilisé dans les versets du NT, n'évoque pas du tout la croyance, mais l'adhérence, c'est-à-dire le collage à Jésus, celui-ci représentant le point d'accroche de la construction du corps mystique, c'est-à-dire de l'ekklésia. Il s'agit pleinement d'un fait corporel et énergétique. Une telle réalité, intérieure à chaque individu, assure par elle-même l'unité des chrétiens, et cela n'est nullement lié à des interprétations dogmatiques plus ou moins à la mode terrestre, mais au parcours que chaque individu accompli en adhérence au Christ, en collage au Christ, c'est-à-dire sous l'influence d'un principe éternel.
En clair, le corps mystique est préparé au niveau individuel par Jésus, puis, après la crucifixion, lorsque ce Jésus quitte le corps pour atteindre les cieux, il est consolidé par le saint-Esprit, qui n'est autre que le principe IHWH-Elohim du chapitre 2 de la genèse. Pourquoi Jésus monte-t-il aux cieux ? Parce que l'adhérence du corps mystique se faisant avec lui, c'est effectivement des cieux qu'il enlèvera l'Eglise en la tirant à lui et en la séparant du corps physique. Imaginez donc un processus corporel d'influence éternelle.
Dans la mesure où la mort est une étape individuelle du corps physique, l'extraction du corps céleste est aussi individuelle.
Par ailleurs, tout cela n'est pas le résultat d'une croyance, mais bien d'une certitude, et dans le NT, il n'est pas mentionné que les apôtres croient. Ils en sont certains. Il y a même dans le mot foi la notion de fidélité.
Ceci étant dit, quelque chose me dit qu'on a un sacré bout de chemin à faire avant de parvenir à cette "unité" tant souhaitée chez les Chrétiens.
Aucun chemin, car cette unité existe depuis la création des mondes. Etant donné qu'il s'agit d'une réalité éternelle, elle n'est donc ni du passé, ni du présent, ni du futur. Elle est donc déjà réalisée de tous temps. Cette construction d'une Eglise vue comme l'unité, est la caractéristique de la sainteté, et tout ce qui est saint en vous va produire les éléments de ce corps mystique. Ce qui n'est pas saint et qui reste corrompu ne sera pas pris. C'est pourquoi il est écrit :
Mat 24,40 Alors, ils seront deux au champs; un sera pris et l’autre laissé.
Moi, je vous trouve plutôt marrant avec toutes vos explications métaphysiques compliquées qui ne riment à rien.
Et oui, c'est à la mode. Certains me comparent à Raymond Devos, et je ne savais pas que j'avais un tel talent ! Cependant, la métaphysique a ceci d'utile, qu'elle permet d'éliminer toutes les doctrines simplistes qui agissent à la façon de slogans, pour tromper plus incroyablement encore les gens. Enfin, cette métaphysique est quand même celle des plus grands commentateurs des écritures. Peut-être étaient-ils jugés comme des comiques eux aussi, et très certainement, il faut y voir là la raison qui les a transformés en martyrs.
Moi, mon espérance est principalement axée sur la "nouvelle création" que Dieu nous a promis.
Je ne vois pas où il est annoncé une nouvelle création. De nouveaux cieux et une nouvelle terre sont seulement des composants de la même création. Aussi, si je vous promets sur votre montre une nouvelle minute, vous n'avez nullement à croire en une nouvelle montre.
Il est tout simplement impossible que notre premier état fut éternel, et ce, pour la simple raison que si tel avait été le cas, éh bien jamais, je dis bien jamais, nous aurions pu perdre cet état éternel! Pourquoi? Éh bien tout simplement parce qu'un état éternel présuppose que nous aurions été créés depuis le début "immortels" et "incorruptibles"!.. chose qui est encore tout à fait impossible puisque la vérité est que le premier couple humain a été créé "corruptible" et "mortel"!
C'est le contraire ! Il est métaphysiquement impossible que le corruptible soit apparu en premier, ou que l'incorruptible soit apparu en premier. Métaphysiquement, le corruptible et l'incorruptible sont obligés d'apparaître en même temps, ou si vous préférez, de façon concomitante. Et c'est le cas de toutes les dualités. Ainsi, le grand ne peut exister sans le petit, ni le beau sans le moche, le lumineux sans l'obscur, l'intelligible sans l'absurde.
Maintenant, dans le chapitre 2 de la genèse, nous lisons que l'Eternel Dieu, c'est-à-dire IHWH-Elohim dans le texte hébreu, est bien reconnu comme l'Eternel. Il produit donc selon sa nature ce qui est éternel, et l'on y voit le jardin d'Eden préfigurer le royaume éternel. De même la création de l'âme ou de la nephesh en hébreu, est aussi éternelle. Or cette âme éternelle et universelle est Adam. Il est donc au départ d'une réalité éternelle, et ce qui est éternel n'a pas de fin, et de même, n'a pas de début. C'est une des caractéristiques de la racine 'ad en hébreu.
Aussi, ce qui est alors corruptible et mortel, ce ne peut être que ce qui n'est pas d'une production éternelle, et cela intervient au chapitre 3. A partir de là, l'âme revêt comme une surcouche, un élément corruptible et mortel. Cet élément mortel nécessite un corps, mais un corps fatigable et qui peine à la tâche. A partir de là, le sabbat a un intérêt lié à la composante mortelle et fatigable.
Selon ce schéma, le corruptible ne précède pas l'incorruptible, et en réalité, le problème ne se pose vraiment qu'à partir de la chute.
Car les cieux s'évanouiront comme une fumée, la terre tombera en lambeaux comme un vêtement, et ses habitants périront comme des mouches
Oui, et on pourrait rajouter dans le même style, les feuilles tomberont des arbres et les végétaux mourront jusqu'au nouveau printemps. Isaïe nous évoque les cycles temporels, et effectivement, d'un cycle à l'autre, on ne se souvient pas dans un cycle des choses des cycles antérieurs. C'est qu'Isaïe est ici messager d'IHWH, le principe qui est temporel. Ce principe réapparaît à chaque cycle, de façon perpétuelle. Cela lui donne un aspect presque éternel, et, dans la tradition juive, IHWH est vu comme éternel, par l'apport du mot Adonaï qui est tiré de la racine hébraïque 'ad. Il est donc Seigneur de cycle en cycle, mais entre deux cycles, il disparaît, car seul le principe éternel agit, comme on le voit dans le livre de l'apocalypse de Jean, où IHWH est remercié :
Apocalypse 11:17 disant: «Nous te remercions, IHVH–Adonaï Elohîms Sebaot, l’Étant et l’Était… Tu as pris le dynamisme, le tien, le grand, et tu commences à régner.
Ce verset est très spécial, car il évoque IHWH au passé et au présent, mais pas au futur. Par ailleurs, ce principe dont le nom est calé sur l'individuel, et qui signifie "Je suis", devient ici le Dieu de la multitude, Elohim-Sebaots, au-delà de l'individuel. Ce principe cesse d'être IHWH et devient alors IHWH-Elohim, le principe régnant des mondes éternels. Le futur ne sera qu'un prochain cycle d'existence temporelle pour lequel IHWH sera à nouveau le principe individuel.
Ce n'est ni à prendre, ni à laisser, car nous n'avons pas le choix, si ce n'est d'être le plus conforme à l'éternité, de façon à régner avec l'éternel, plutôt que de subir les contraintes temporelles.