Jésus nous dit de ne pas rabâcher.
Rabâcher ne veut donc pas dire répéter.
On peut répéter en rabâchant tout comme répéter sans rabâcher.
Voici ce que nous dit Jésus dans Mathieu pour le Notre Père :
Mt 6, 7-13 (Tradition Liturgique Kto)
7 Lorsque vous priez, ne rabâchez pas comme les païens : ils s'imaginent qu'à force de paroles ils seront exaucés.
8 Ne les imitez donc pas, car votre Père sait de quoi vous avez besoin avant même que vous l'ayez demandé.
9 Vous donc, priez ainsi :
Notre Père, qui es aux cieux,
que ton nom soit sanctifié.
10 Que ton règne vienne ;
que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
11 Donne-nous aujourd'hui notre pain de ce jour.
12 Remets-nous nos dettes,
comme nous les avons remises nous-mêmes
à ceux qui nous devaient.
13 Et ne nous soumets pas à la tentation,
mais délivre-nous du Mal.
Nous voyons deux choses Jésus nous invite à dire cette prière. Il la donne en exemple et modèle. Il nous invite à ne pas faire des flots de parole, à ne pas rabâcher. Mais dans la prière du Notre Père se trouve : Donne-nous notre pain de CE JOUR ! C'est comme une invitation à demander chaque jour la grâce pour vivre en union avec Dieu. Pour nous Kto nous voyons dans le pain de chaque jour l'Eucharistie (Jésus hostie)
Mais Jésus nous dit aussi
Mt 7, 7-8 (trad liturgique Kto)
Demandez, vous obtiendrez ; cherchez, vous trouverez ; frappez, la porte vous sera ouverte. Celui qui demande reçoit ; celui qui cherche trouve ; et pour celui qui frappe, la porte s'ouvrira.
Il est clair il faut demander, et ce même, instamment et même avec supplique. Cette Parabole illustre mon propos.
Lc 18, (trad de la TOB)
1 Jésus leur dit une parabole sur la nécessité pour eux de prier constamment et de ne pas se décourager. 2 Il leur dit : "Il y avait dans une ville un juge qui n'avait ni crainte de Dieu ni respect des hommes. 3 Et il y avait dans cette ville une veuve qui venait lui dire : Rends-moi justice contre mon adversaire. 4 Il s'y refusa longtemps. Et puis il se dit : Même si je ne crains pas Dieu ni ne respecte les hommes, 5 eh bien ! parce que cette veuve m'ennuie, je vais lui rendre justice, pour qu'elle ne vienne pas sans fin me casser la tête. 6 Le Seigneur ajouta : "Ecoutez bien ce que dit ce juge sans justice. 7 Et Dieu ne ferait pas justice à ses élus qui crient vers lui jour et nuit ? Et il les fait attendre !
Mais, cependant la question reste. Oui mais, n'est-ce pas tout de même rabâcher ??? Cette question n'est pas sans importance, car nous pouvons effectivement tomber dans le rabâchage, et plus vite que ce qu'on ne le croit. Je crois que la véritable question à ce poser lorsqu'on prie quoi que ce soit, c'est : OU EST MON COEUR LORSQUE JE PRIE. On peut dire à quelqu'un je t'aime une fois et cette fois est un rabâchage, car le coeur n'y était pas. On peut dire à quelqu'un 100 fois je t'aime et ce n'est pas du rabâchage, car le coeur et la cinsérité y étaient.
Ici dans la suivante citation biblique nous voyons que Luc associe plusieurs idées que j'ai déjà mises en évidence plus haut.
Lc 11 (trad liturgique Kto)
1 Un jour, quelque part, Jésus était en prière. Quand il eut terminé, un de ses disciples lui demanda : « Seigneur, apprends-nous à prier, comme Jean Baptiste l'a appris à ses disciples. »
2 Il leur répondit : « Quand vous priez, dites :
'Père,
que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne.
3 Donne-nous le pain
dont nous avons besoin pour chaque jour.
4 Pardonne-nous nos péchés,
car nous-mêmes nous pardonnons
à tous ceux qui ont des torts envers nous.
Et ne nous soumets pas à la tentation.' »
5 Jésus leur dit encore : « Supposons que l'un de vous ait un ami et aille le trouver en pleine nuit pour lui demander : 'Mon ami, prête-moi trois pains : 6 un de mes amis arrive de voyage, et je n'ai rien à lui offrir.' 7 Et si, de l'intérieur, l'autre lui répond : 'Ne viens pas me tourmenter ! Maintenant, la porte est fermée ; mes enfants et moi, nous sommes couchés. Je ne puis pas me lever pour te donner du pain', 8 moi, je vous l'affirme : même s'il ne se lève pas pour les donner par amitié, il se lèvera à cause du sans-gêne de cet ami, et il lui donnera tout ce qu'il lui faut.
9 Eh bien, moi, je vous dis : Demandez, vous obtiendrez ; cherchez, vous trouverez ; frappez, la porte vous sera ouverte. 10 Celui qui demande reçoit ; celui qui cherche trouve ; et pour celui qui frappe, la porte s'ouvre.
Alors pour le chapelet, à la lumière de l'évangile, suivant l'esprit avec le quel nous le faisons, c'est tout à fait acceptable et si on veut même conseillé.
Pour ce qui est du chapelet, la tradition dit que c'est saint Dominique qui a introduit le chapelet. Maintenant la prière répétitive remonte au début de la chrétienté avec le Kyrie. Les orthodoxes ont ainsi développé ce qu'on appelle la prière de Jésus (schotky). Ils ont une sorte de chapelet de corde avec 99 noeuds. Sur chaque grain ils disent : "Seigneur Jésus, Fils du Dieu vivant, prends pitié de moi pauvre pécheur". Chez eux le but de cette prière, tout comme le chapelet d'ailleurs, est d'entrer dans la prière continuelle, et ainsi réaliser cette demande de Jésus : "Priez sans cesse".
Il est évident que le but de ces prières répétitives est de s'unir au Sauveur par la prière et ne plus jamais s'arrêter. Car, quel est le but de la vie chrétienne sinon "l'acquisition" (disons plutôt l'ouverture totale à l'Esprit) de l'Esprit-Saint qui prie tout le temps en nous. Etre à Dieu en tout tant, anticiper déjà ici sur terre le Royaume des cieux.