Je te présente toute mes excuses si je t'ai parue intrusive ou si j'ai laissé sourdre des allusions sur ta personne même.AM a écrit : je ne crois pas en une divinité parce que je souffre ou suis mal dans ma peau comme tu as l'air de l'insinuer !
J'essaie de rester au niveau des idées mais ma maladresse est légendaire et je suis navrée si tu as ressenti cela au fil de mes propos.
Je n'aurais jamais pu suggérer que tu es plus mal dans ta peau que moi, d'ailleurs.
En effet, la mort dans la Bible n'a pas le même sens dans le Testament Premier que dans le Nouveau.AM a écrit : Tu es loin du Dieu biblique là, celui qui a envoyé le déluge (un génocide à grande échelle, ou plutôt un infanticide à grande échelle).
Avant le Christ, la mort est une fin, c'est vers le premier siècle avant Jésus Christ que l'idée de Résurrection commence à effleurer Israël...
Après le Christ elle se révèle un passage. Et la mort/résurrection de notre Seigneur a brisé les portes du vieux Shéol hébreu.
Le Nouveau Testament éclaire donc la mort sous un nouveau jour et offre ainsi un autre regard sur les innombrables morts du Testament Premier. Car rien dans le Testament Premier ne vient confirmer l'impression que pour YHWH la mort est une fin absolue.
De saint Paul à sainte Thérèse de l'Enfant Jésus la mort est un BIEN, car c'est la fin d'un exil éprouvant où l'humain se débat contre la souffrance, le mal et les tentations. Saint Pierre parle de son prochain "exode" (et saint Luc emploie aussi ce mot) pour exprimer que la mort est le passage de la captivité, de l'enfer de la servitude à la terre promise.
La mort est un scandale absolu car elle n'a aucun sens et parce qu'elle n'est pas voulue par D-ieu, béni soit-Il, mais si elle intervient après la chute d'Adam ce n'est par pour le sanctionner mais pour le libérer, poser une limite naturelle à la transgression, endiguer la souffrance, le désordre, le refus de l'amour de D-ieu, béni soit-Il. Bref ! nous faire quitter le monde déchu, le monde englué dans les suites de la transgression primmordiale.
Saint François d'Assise chante la mort dans son Cantique à Frère Soleil :
Loué sois-tu, mon Seigneur,
pour notre soeur la mort corporelle,
à qui nul homme vivant ne peut échapper.
Malheur à ceux qui meurent en état de péché mortel !
Bienheureux ceux qu’elle trouvera conforme
à tes très saintes volontés,
car la seconde mort ne leur fera point de mal.
Il faut distinguer la mort du martyre :
Si D-ieu interrompt tôt ou tard la vie terrestre de chacun de nous pour notre libération, (tous nous trépasserons, avec ou sans déluge) je ne crois pas qu'Il ne se soit jamais complu dans le martyre de ses ennemis ou de ses amis.
Certes, on peut refuser de lire le Premier Testament à la lumière du Premier. On peut y voir une antinomie irréconciliable et tenter d'oublier que Jésus est Juif et qu'Il s'adresse à des Juifs.
Pour moi l'antinomie est productrice de sens, elle est d'abord dynamisme. Lire en continuité la Bible révèle un mouvement, une évolution, un travail de maturation.