Re: Le Royaume de Dieu. Son but, son sens, son histoire
Posté : 18 juil.13, 04:35
La bible est un tout. Vouloir séparer le message aux Israélites du message aux Chrétiens est une erreur monumentale.
La meilleure preuve que nous ayons est la constante référence à l'AT de Jésus d'abord, puis de tous les écrivains du NT ensuite.
Le Christianisme ne se comprend qu'à la lumière des textes anciens confiés au peuple d’Israël.
Les prophéties sur Jésus sont très nombreuses dans l'AT, plus de 100, et il serait curieux, voir anormal, que Dieu n'ait pas dévoilé une partie de son projet au peuple d'Israel même s'il ne le comprenait pas.
Ce sera le premier axe de mes explications. Le rôle de l'AT..
On peut, comme beaucoup, rejeter comme purement anecdotique le témoignage de l'AT, comme s'il fallait couper le cordon ombilical reliant Christianisme et Judaisme. Mais ce n'est absolument pas ce que pensait Jésus qui citera, très souvent de mémoire, des textes complets de l'AT pour décrire ce qu'il réalisait ou vivait.
Les écrivains des 4 évangiles citeront des centaines de fois ces écrits du passé qui annonçaient et éclairaient ce qu'ils vivaient aussi.
Paul écrira : " Car toutes les choses qui ont été écrites jadis ont été écrites pour notre instruction afin que grâce (...) à la consolation des Écritures, nous ayons l'espérance." Romains 15:4.
Pierre confirmera: " Nous avons donc la parole prophétique rendue plus certaine, et vous faites bien d'y prêter attention comme à une lampe. Car nous savons d'abord ceci, qu'aucune prophétie de l'Ecriture ne provient d'un interprétation personnelle. Car la prophétie n'a jamais été apportée par la volonté de l'homme, mais des hommes ont parlé de la part de Dieu comme s'ils étaient portés par de l'esprit-saint " 2 Pierre 1:19-21.
Nous allons donc rechercher le fil conducteur qui relie AT et NT.
Nous trouvons une première approche lorsque Dieu conclut une alliance avec la nation d’Israël par un médiateur, Moise.
La question est de savoir pourquoi Dieu choisit de n'entrer en relation qu'avec une seule nation, Israël.
En effet, beaucoup d'autres peuples n'étaient pas moins méritants que celui-là et une simple mise au norme aux lois de Dieu aurait pu les aider à faire l'affaire.
Israel est choisi, non pas pour ses propres mérites, mais suite à une promesse de Dieu faite à un homme remarquable, Abraham.
A cet homme Dieu promet ceci: " Et par ta postérité se béniront à coup sur toutes les nations de la terre " Genèse 22:17.
Cette promesse résume parfaitement le message de la bible complète.
Une postérité arrivera à Abraham. Elle sera bénie et agréée par Dieu. Et surtout toutes les nations et donc toute l'humanité profitera des bénédictions qui passeront par cette postérité.
Nous voyons donc que le choix d’Israël répond à un dessein, un plan qui fait de la postérité un moyen plutôt qu'un but. Comme le premier étage d'une fusée bien plus grande et qui ira beaucoup plus loin que celui-ci.
Revenons au moment où Dieu réalise une première partie de sa promesse faite à Abraham. Il choisit ce peuple et lui annonce ce qu'il veut faire de lui : " Et vous deviendrez pour moi un royaume de prêtres et une nation sainte ". Exode 19:6.
L'instant est important. Le contexte nous apprend que ce peuple campait en face de la montagne, le fameux Sinaï.
Pourtant, ce que Dieu exprime ici ne se réalisera pas sur ce peuple,.
Ce sera de la faute d’Israël et Dieu le savait à l'avance.
Il n'était pas prévu que cette nation devienne un Royaume et surtout seule une minorité de celle-ci, dans la tribu de Lévi, accéderait à la fonction de prêtre.
En effet, un peu plus tard, les Israélites expriment le désir d'avoir un roi sur eux comme les autres peuples. La réponse de Jéhovah indique que tel n'était pas son dessein immédiat même s'il accède à leur demande.
De même, 12 tribus se partageront la terre promise et une 13ème, les Lévites, se verra confier l'exercice du culte au temple. Parmi eux un certain nombre de prêtres qui ne constitueront qu'une minorité.
Ainsi, la structure de ce peuple ne correspond pas à la notion d'un royaume de prêtres. Dans l'hypothèse où ils auraient respecté l'alliance avec Jéhovah, des changements auraient été nécessaires dans l'organisation et la structure de ce peuple.
Mais ils échoueront et Dieu le saura très vite, peut-être même avant. Romains 9 est une explication de Paul sur cette triste réalité, il dit notamment au verset 25, démontrant la décision de Dieu de susciter un autre peuple : " C'est comme il le dit aussi dans Hoschéa " ceux qui n'étaient pas mon peuple, je les appellerai mon peuple, et bien-aimée, celle qui n'était pas bien-aimée".
Or, Paul, au verset 23 et 24, déclare que Dieu a appelé à l'avance, et donc par anticipation, des chrétiens juifs et non juifs pour constituer ce peuple dont le chapitre indique qu'il remplace l'Israel selon la chair, reprenant même ce nom, Israel, pour l'attribuer définitivement à ce nouveau peuple. Verset 6. " Car ce n'est pas comme si la Parole avait échoué. Car ce ne sont pas tous ceux qui sont issus d’Israël qui sont véritablement Israël ".
Le verset 7 finit de nous convaincre : " Ce n'est pas non plus parce qu'ils sont la semence d'Abraham qu'ils sont tous ses enfants ".
Il y aurait donc un véritable Israël et donc un autre Israël qui aurait perdu toute prétention à porter ce nom alors que dans le cas contraire, ils auraient bénéficié de ce que Dieu avait promis au patriarche.
En 1513, au Sinaï, le Royaume de prêtres était encore à venir.
Néanmoins nous retrouvons en Exode 19:6 l'idée de l'universalité de l'action future de la postérité d'Abraham. En effet, un prêtre permettait le lien en l'homme et Dieu. Une nation complète de prêtres ne pouvait intercéder que pour d'autres nations non incluses dans la prêtrise. La postérité permettrait donc à travers la prêtrise et un Royaume la bénédiction de l'humanité.
Nous venons de parler de 2 alliances, l'alliance Abrahamique et l' Alliance Mosaïque.
Parlons d'une 3ème alliance contractée entre Dieu et David. En effet au Psa 89:3, Dieu exprime cet engagement : " J'ai conclu une alliance avec celui que j'ai choisi, j'ai juré à David mon serviteur, pour toujours j'établirai solidement ta postérité, oui je bâtirai ton trône de génération en génération. "
Et de fait le trône des rois issus de David sera appelé le trône de Jéhovah.
Ainsi, ce futur royaume de prêtres que Dieu promettait en choisissant Israël comme peuple au mont Sinaï voyait petit à petit ses éléments prendre leur place.. Il y aurait bien un royaume confié à un descendant de David et des prêtres préfigurés par le service des Lévites au temple.
Au travers de ces alliances, toutes tournées vers l'avenir, on devine un projet, un scénario qui se met en place petit à petit selon un calendrier qui semble implacable..
Pendant ce temps là, des prophéties commencent à apparaître pour définir l'étendue et l'action de ce futur Royaume. Daniel sera l'un des prophètes qui se verra confié des éléments de plus en plus précis sur ce Royaume.
Daniel 2 et 7 sont deux exemples révélateurs et intéressants.
Daniel 2 nous dépeint une succession de Royaumes qui doivent se succéder à partir de celui de Nébucadnezar jusqu'à ce qu'un Royaume qui serait issu de Dieu vienne les fracasser et prendre leur place sur la terre. Daniel 2:44-45.
Daniel 7 se situe à la constitution de ce Royaume au ciel avant son action terrestre. Le verset 22 fait référence à des Saints qui recevraient un jugement favorable de Dieu et qui obtiendraient de prendre possession du Royaume au côté d'un fils de l'homme (verset 13). Ce Royaume est le même qu'au chapitre 2 et est défini de la même façon quand à sa durée. (Daniel 2:44 et 7:14).
Question : se pourrait-il que nous ayons ici le fameux Royaume de prêtres annoncé en Exode 19:6.
Nous verrons que oui..
Auparavant, d'autres prophéties avaient déjà annoncé la couleur. Psaumes 2 est un chapitre complet dédié à l'action de Dieu à travers un personnage qu'il appelle son fils. Et Psaume 110:1, repris de nombreuses fois par les chrétiens et par Jésus en personne, il donne une notion de chronologie lié à l'action d'un personnage appelé Seigneur.
Résumons. Depuis l'origine, Dieu se prépare une postérité (Genèse 3:15) qui a pour but d'écraser la tête de Satan et d'assurer la bénédiction de l'humanité. Au fil du temps, Dieu choisit un homme (Abraham), puis une famille (Isaac et Jacob), puis une nation (Israël) avec laquelle il entre en alliance dans le but d'en faire un Royaume de prêtres. Plus le temps avance, plus le choix de Dieu se fait précis: il oint David pour assurer l'existence d'un trône qu'il protégerait jusqu'à la venue d'un Christ.
Trois solutions s'offrent à nous au regard de l'histoire.
1) soit Dieu n'a pas réussi à faire ce qu'il voulait avec la nation d’Israël.
2) soit ce qu'il prévoyait pour cette nation est encore à venir..
3) soit cette nation n'était qu'un tremplin, un moyen pour amener à l'existence le vrai "Israël" auquel Dieu pensait depuis le début.
Les croyants excluront la première solution .
La seconde est à la mode dans le monde Evangélique.
La troisième sera développée ci-dessous.
Nous avons vu que Dieu contracte une alliance avec la nation d’Israël dans le but d'en faire un Royaume de prêtres.
Cela nous amène à une affirmation faite par Pierre en 1 Pierre 2:9: " mais vous vous êtes une race choisie, une prêtrise royale, un peuple destiné à être une propriété particulière (...) car autrefois vous n'étiez pas un peuple mais vous êtes maintenant le peuple de Dieu. "
Pierre s'adresse à des chrétiens juifs et non juifs et il semble penser que ce rassemblement de personnes issues de toutes nations constitue un peuple, celui de Dieu, qui aurait les caractéristiques d'être un Royaume de prêtres, le même libellé que celui promis à Israël devant le mont Sinaï. Serait-ce une impression ou pouvons nous trouver d'autres éléments allant dans ce sens ?
Paul écrira beaucoup sur les juifs et les alliances. Par exemple en Galates 3, il parlera particulièrement de la postérité d'Abraham et la définira avec précision. Au verset 16 il dit: " Or les promesses ont été énoncées à l'adresse d'Abraham et de sa postérité. On ne dit pas " et aux postérités " comme pour beaucoup, mais comme pour une seule ; " et à ta postérité" qui est Christ ".
Jusqu'ici rien de surprenant, nous pressentions tous que Jésus constituait tout ou partie de la postérité d'Abraham, néanmoins Paul va plus loin au verset 28: " Il n'y a ni juif, ni grec, ni esclave ni homme libre, il n'y a ni mâle ni femelle, car vous êtes tous une seule personne en union avec Christ Jésus. D'autre part, si vous appartenez à Christ, vous êtes vraiment la semence d'Abraham, héritiers par rapport à une promesse."
Beaucoup de renseignements ici. Les chrétiens auxquels Paul s'adresse ici sont Juifs, non juifs, libres ou esclaves, hommes et femmes. Et pourtant tous constituent la fameuse postérité d'Abraham pour le simple fait qu'ils appartiennent à Christ.
Cette union avec Jésus fait donc de ces humains les héritiers de la promesse reçue par le patriarche. C'est donc par eux, Jésus inclus, que se béniront toutes les nations de la terre.
On comprend pourquoi Pierre les appellera du nom de "peuple de Dieu" ou de "prêtrise royale", deux expressions réservées jusque là à la seule nation d’Israël.
Qu'est ce qui fait une postérité ? Par définition, c'est d'abord par le sang que se définit la filiation. Mais pas seulement. Lorsqu'un individu est adopté officiellement par un Père, il devient son fils à part entière et héritera, au même titre que les enfants biologiques de ce Père, des biens que celui-ci aura laissé pour ses enfants.
Romains 8 traite de cette adoption par Dieu.
Verset 14 et 15. " Car tous ceux qui sont conduits par l'esprit de Dieu, ceux là sont fils de Dieu. Car vous n'avez pas reçu un esprit d'esclavage (...) mais vous avez reçu un esprit d'adoption, comme fils, par lequel nous crions :"abba, Père "
Les chrétiens auxquels Paul écrit ici sont identiques aux Galates et à ceux qui faisaient l'objet d'une lettre de Pierre. Ils étaient issus de toutes les nations. Or, à ces grecs, romains ou juifs, Paul explique qu'ils ont été adoptés par Dieu ce qui les autorise à l'appeler Père. Ce sont des fils de Dieu, adoptés par lui, et donc des frères de Jésus.
Paul le confirmera en Hébreux 2:11. " car celui qui sanctifie (Jésus) comme ceux qui sont sanctifiés sont tous issus d'un seul, et c'est pour ce motif qu'il n'a pas honte de les appeler "frères".
Voila la raison qui fait que non seulement Jésus est la postérité d'Abraham, mais que ses frères, adoptés par Dieu, peuvent aussi être compté dans cette postérité. Jésus et ses "frères" sont la postérité annoncée depuis si longtemps.
Il semble donc que la fameuse nation future d'Israel, objet des prophéties et des alliances, soit autre chose que la descendance naturelle d'Abraham et que la notion de "fils" ou "postérité" soit plus compliquée que cela.
Paul ira plus loin : " car n'est pas juif celui qui l'est au-dehors, ni n'est circoncision celle qui l'est au dehors, sur la chair. Mais est Juif qui l'est au dedans, et sa circoncision c'est celle du coeur par l'esprit et ni par un code écrit. "
Ainsi, l'appartenance au peuple d'Israel attendu par Dieu ne passe pas par la filiation naturelle avec Abraham.
Il y aura quand même, pendant un temps, une forme de priorité laissée aux juifs pour constituer la nouvelle nation d'Israel, même s'ils devaient, eux aussi, être adoptés par Dieu par l'action de son esprit-saint. Néanmoins, cet avantage n'aurait qu'un temps.
La parabole de l'olivier naturelle et de l'olivier sauvage est là pour nous l'expliquer. Nous y reviendrons si nécessaire.
Qu'est ce que j'essais de démontrer au final.
Que Dieu a depuis l'origine prévu un Royaume que dirigera son fils assisté d'un nombre significatif de Chrétiens, qu'il (Dieu) choisira pour qu'ils deviennent ses fils et donc, avec Jésus, la véritable postérité d'Abraham. Ces hommes ou ces femmes, issus de toutes les nations seront adoptés par Dieu par action de son esprit saint. Ce sont les "saints" dont a parlé Daniel dans son chapitre 7.
Le rôle de ce royaume est de diriger la terre après avoir éliminer tous les royaumes humains illégitimes pour assurer le bonheur des humains, sur terre. Ainsi, toutes les nations seront bénies par le moyen de cette postérité constituant ce Royaume de prêtres.
La nation d’Israël n'a été qu'un tuteur, un moyen prévu par Dieu pour conduire une nation à Christ mais aussi pour préfigurer son projet. Mais c'est tout. Elle a manqué son rendez-vous avec Dieu au premier siècle et n'aura pas de seconde chance puisque la véritable nation d’Israël, celle que Dieu attendait, est déjà constituée.
Cette nation d’Israël selon la chair devait accepter Jésus et chacun de ses membres, individuellement, devait démontrer sa foi en Dieu. Il n'y avait pas d'automaticité du salut par une naissance naturelle dans ce peuple.
Ce qui se passe jusqu'au choix par Dieu du premier non-juif, aurait pu se poursuivre jusqu'à ce que le nombre complet des membres de ce royaume de prêtres soit atteint, et ainsi tous auraient été Israélites de naissance. Il n'y aurait eu aucune injustice car telle était la chose promise depuis longtemps: si vous obéissez, je vous choisirai..
Plusieurs textes nous permettent de comprendre cette transition vers un autre Israël que l’Israël selon la chair.
Ephésiens 1:3: " Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ, car il nous a bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes en union avec Christ, tout comme il nous a choisis en union avec lui avant la fondation du monde, pour que nous soyons saints et sans tache devant lui dans l’amour. Car il nous a destinés d’avance à être adoptés comme fils pour lui-même "
Ainsi, des chrétiens sont choisis et ce projet date d'avant l'existence même d'Israel. Nous retrouvons ici la notion d'adoption, par Dieu, comme fils, de ces saints.
Romains 11:7. " La chose même qu’Israël recherche réellement, il ne l’a pas obtenue, mais ceux qui ont été choisis l’ont obtenue."
Une nouvelle fois, Dieu a choisi ceux qui obtiennent l'héritage de la promesse. Et parmi eux des hommes et des femmes de toutes les nations.
Révélation 17:14. " Ceux-ci lutteront contre l’Agneau, mais, parce qu’il est Seigneur des seigneurs et Roi des rois, l’Agneau les vaincra. Et [ils vaincront], ceux qui sont avec lui, appelés, et choisis, et fidèles "
Nous retrouvons un groupe de chrétiens appelés et choisis qui doivent vaincre au côté de Jésus.
Des choisis.
L'emploi de certaines expressions dans le NT indique que Dieu se réserve la possibilité de choisir ceux qui constituent la postérité d'Abraham. Nous sommes loin du fait que la simple appartenance à la famille Israélite puisse suffire.
Le mot "choisis" apparaît 19 fois pour désigner les chrétiens auxquels s'adressent le NT. Le mot " appelés" apparait plus de 30 fois.
Il semble évident que Dieu rassemble un groupe dès le premier siècle.
Nous allons voir dans la suite que le nombre des membres de ce peuple est défini.
Pour éviter toute incompréhension à ce stade de l'explication, je rappelle l'objet de la promesse faire à Abraham. Toutes les nations de la terre seront bénies par cette postérité..
Reportons nous à l'explication très importante de Paul en Romains 9.
Paul utilise une image. Deux arbres : un olivier cultivé et un olivier sauvage. Sur l'olivier cultivé se trouvent un certain nombre de branches issues de cet arbre, les Israélites selon la chair.
Paul explique que Dieu décide d'arracher certaines branches à cause de leur manque de foi. (verset 20). Il faut donc plus qu'une filiation naturelle avec Abraham pour rester uni à cet arbre béni.
Et que se passe t'il ?
S'il ne s'agissait que de la nation d’Israël, et s'il fallait en plus avoir foi en Jésus pour rester sur l'arbre, alors tout simplement, cet arbre continuerait d'exister avec des branches en moins mais resterait lié strictement à l’Israël selon la chair. Point ! Les branches restantes seraient les Israélites selon la chair devenus chrétiens.. Il y en aura beaucoup au premier siècle.
Mais ce n'est pas ce qui se passe. Dieu décide de remplacer les branches arrachés, (des juifs selon la chair) pour les remplacer par des branches issues d'un olivier sauvage, les gens des nations.
Il apparaît que Dieu a le soucis de conserver le nombre prévu de branches sur son olivier cultivé même s'il doit greffer sur cet arbre des branches d'un autre arbre étranger à la nation d’Israël selon la chair.
Dieu indique aussi que rien n'est définitif pour les juifs. S'ils ont, en tant que nation, perdu une sorte de priorité naturelle à faire partie de cet arbre, si leur manque de foi a fait que Dieu les a arrachés pour les remplacer par d'autres, non juifs, il leur est permis néanmoins, mais individuellement et sans que leur naissance ne leur donne à nouveau la priorité, d'être re-greffés sur cet arbre (verset 24). Néanmoins, c'est la foi en Christ, et la foi seule qui leur permettra cette possibilité. (verset 23)
On peut noter au passage que Paul situe cette action d'élagage de Dieu à son époque puisque il parle aux chrétiens Romains, et par extension à tous les chrétiens non-juifs, en leur confirmant qu'ils ont été greffés en lieu et place des Israélites selon la chair. (verset 17,18,19)
Il ressort de ce texte qu'il semble bien que cet arbre, ayant une rapport direct avec la postérité promise à Abraham, soit finalement constitué de branches issues de toutes les nations, et surtout que Dieu a le soucis de conserver le même nombre de branches qu'il avait prévues en opérant des remplacements individuels en cas de défaillance.
Nous verrons que cela se confirme dans d'autres textes.
Résumons.
Dieu prépare une postérité depuis l'Eden. Genèse 3:15. Il décide de choisir Abraham, puis Isaac, puis Jacob, puis Juda, puis Jesse, puis David pour mener à bien ce projet.
Cette postérité a pour but d'assurer la bénédiction des nations et donc de toute l'humanité.
Les Israélites pensent être cette postérité, or Paul indique que Jésus en est l'élément principal et que ceux que Dieu adopte comme fils grâce à leur foi sont aussi membres de cette postérité en qualité de frères du Christ.
L'ensemble de ces éléments doit donc assurer le bien-être de l'humanité selon la prophétie.
Nous avons donc ici un groupe à part du reste de l'humanité.
Ce groupe devait être rassemblé pendant des millénaires. En effet, si ses premiers membres sont rassemblés au premier siècle, Paul indique que lors de l’avènement du Christ, pendant sa parousie ou présence, des chrétiens constituant ce groupe vivraient encore sur la terre. I Thess 4:16-17.
Mieux Révélation confirme que Dieu n'interviendra pas avant que le nombre complet de ces oints ou choisis ne soit atteint. Rév 7:1-3.
Rév 6:11 fait référence au nombre complet de ces éléments de la postérité.
Nous avançons sur l'idée d'un nombre défini pour cette postérité.
Un autre élément de réflexion. Dans sa prophétie sur les derniers jours en Mat 24 et 25 Jésus se transpose au moment où, investi du pouvoir royal, il vient juger les habitants de la terre.
Mat 25:31 " Quand le fils de l'homme arrivera dans sa gloire (...) il s'assiéra sur son trône. Et toutes les nations seront rassemblées devant lui, et il séparera les gens les uns des autres ".
Et voici ce qui détermine Jésus dans son choix: verset 40 et 45" Dans la mesure ou vous l'avez (ou ne l'avez pas fait) à l'un des plus petits de mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait (ou non) "
Nous retrouvons dans cette prophétie tous les éléments de la promesse faite à Abraham. La postérité (Jésus et ses frères), et les nations qui sont bénies ( pour ceux qui le méritent ).
On remarque que des humains seront sauvés, non pas parce qu'ils sont frères du Christ, mais parce qu'ils viennent en aide aux frères du Christ. Nous avons donc deux groupes bien définis et séparés, l'un étant sauvé par son action en faveur de l'autre.
Nous arrivons petit à petit à la notion de double espérance.
La meilleure preuve que nous ayons est la constante référence à l'AT de Jésus d'abord, puis de tous les écrivains du NT ensuite.
Le Christianisme ne se comprend qu'à la lumière des textes anciens confiés au peuple d’Israël.
Les prophéties sur Jésus sont très nombreuses dans l'AT, plus de 100, et il serait curieux, voir anormal, que Dieu n'ait pas dévoilé une partie de son projet au peuple d'Israel même s'il ne le comprenait pas.
Ce sera le premier axe de mes explications. Le rôle de l'AT..
On peut, comme beaucoup, rejeter comme purement anecdotique le témoignage de l'AT, comme s'il fallait couper le cordon ombilical reliant Christianisme et Judaisme. Mais ce n'est absolument pas ce que pensait Jésus qui citera, très souvent de mémoire, des textes complets de l'AT pour décrire ce qu'il réalisait ou vivait.
Les écrivains des 4 évangiles citeront des centaines de fois ces écrits du passé qui annonçaient et éclairaient ce qu'ils vivaient aussi.
Paul écrira : " Car toutes les choses qui ont été écrites jadis ont été écrites pour notre instruction afin que grâce (...) à la consolation des Écritures, nous ayons l'espérance." Romains 15:4.
Pierre confirmera: " Nous avons donc la parole prophétique rendue plus certaine, et vous faites bien d'y prêter attention comme à une lampe. Car nous savons d'abord ceci, qu'aucune prophétie de l'Ecriture ne provient d'un interprétation personnelle. Car la prophétie n'a jamais été apportée par la volonté de l'homme, mais des hommes ont parlé de la part de Dieu comme s'ils étaient portés par de l'esprit-saint " 2 Pierre 1:19-21.
Nous allons donc rechercher le fil conducteur qui relie AT et NT.
Nous trouvons une première approche lorsque Dieu conclut une alliance avec la nation d’Israël par un médiateur, Moise.
La question est de savoir pourquoi Dieu choisit de n'entrer en relation qu'avec une seule nation, Israël.
En effet, beaucoup d'autres peuples n'étaient pas moins méritants que celui-là et une simple mise au norme aux lois de Dieu aurait pu les aider à faire l'affaire.
Israel est choisi, non pas pour ses propres mérites, mais suite à une promesse de Dieu faite à un homme remarquable, Abraham.
A cet homme Dieu promet ceci: " Et par ta postérité se béniront à coup sur toutes les nations de la terre " Genèse 22:17.
Cette promesse résume parfaitement le message de la bible complète.
Une postérité arrivera à Abraham. Elle sera bénie et agréée par Dieu. Et surtout toutes les nations et donc toute l'humanité profitera des bénédictions qui passeront par cette postérité.
Nous voyons donc que le choix d’Israël répond à un dessein, un plan qui fait de la postérité un moyen plutôt qu'un but. Comme le premier étage d'une fusée bien plus grande et qui ira beaucoup plus loin que celui-ci.
Revenons au moment où Dieu réalise une première partie de sa promesse faite à Abraham. Il choisit ce peuple et lui annonce ce qu'il veut faire de lui : " Et vous deviendrez pour moi un royaume de prêtres et une nation sainte ". Exode 19:6.
L'instant est important. Le contexte nous apprend que ce peuple campait en face de la montagne, le fameux Sinaï.
Pourtant, ce que Dieu exprime ici ne se réalisera pas sur ce peuple,.
Ce sera de la faute d’Israël et Dieu le savait à l'avance.
Il n'était pas prévu que cette nation devienne un Royaume et surtout seule une minorité de celle-ci, dans la tribu de Lévi, accéderait à la fonction de prêtre.
En effet, un peu plus tard, les Israélites expriment le désir d'avoir un roi sur eux comme les autres peuples. La réponse de Jéhovah indique que tel n'était pas son dessein immédiat même s'il accède à leur demande.
De même, 12 tribus se partageront la terre promise et une 13ème, les Lévites, se verra confier l'exercice du culte au temple. Parmi eux un certain nombre de prêtres qui ne constitueront qu'une minorité.
Ainsi, la structure de ce peuple ne correspond pas à la notion d'un royaume de prêtres. Dans l'hypothèse où ils auraient respecté l'alliance avec Jéhovah, des changements auraient été nécessaires dans l'organisation et la structure de ce peuple.
Mais ils échoueront et Dieu le saura très vite, peut-être même avant. Romains 9 est une explication de Paul sur cette triste réalité, il dit notamment au verset 25, démontrant la décision de Dieu de susciter un autre peuple : " C'est comme il le dit aussi dans Hoschéa " ceux qui n'étaient pas mon peuple, je les appellerai mon peuple, et bien-aimée, celle qui n'était pas bien-aimée".
Or, Paul, au verset 23 et 24, déclare que Dieu a appelé à l'avance, et donc par anticipation, des chrétiens juifs et non juifs pour constituer ce peuple dont le chapitre indique qu'il remplace l'Israel selon la chair, reprenant même ce nom, Israel, pour l'attribuer définitivement à ce nouveau peuple. Verset 6. " Car ce n'est pas comme si la Parole avait échoué. Car ce ne sont pas tous ceux qui sont issus d’Israël qui sont véritablement Israël ".
Le verset 7 finit de nous convaincre : " Ce n'est pas non plus parce qu'ils sont la semence d'Abraham qu'ils sont tous ses enfants ".
Il y aurait donc un véritable Israël et donc un autre Israël qui aurait perdu toute prétention à porter ce nom alors que dans le cas contraire, ils auraient bénéficié de ce que Dieu avait promis au patriarche.
En 1513, au Sinaï, le Royaume de prêtres était encore à venir.
Néanmoins nous retrouvons en Exode 19:6 l'idée de l'universalité de l'action future de la postérité d'Abraham. En effet, un prêtre permettait le lien en l'homme et Dieu. Une nation complète de prêtres ne pouvait intercéder que pour d'autres nations non incluses dans la prêtrise. La postérité permettrait donc à travers la prêtrise et un Royaume la bénédiction de l'humanité.
Nous venons de parler de 2 alliances, l'alliance Abrahamique et l' Alliance Mosaïque.
Parlons d'une 3ème alliance contractée entre Dieu et David. En effet au Psa 89:3, Dieu exprime cet engagement : " J'ai conclu une alliance avec celui que j'ai choisi, j'ai juré à David mon serviteur, pour toujours j'établirai solidement ta postérité, oui je bâtirai ton trône de génération en génération. "
Et de fait le trône des rois issus de David sera appelé le trône de Jéhovah.
Ainsi, ce futur royaume de prêtres que Dieu promettait en choisissant Israël comme peuple au mont Sinaï voyait petit à petit ses éléments prendre leur place.. Il y aurait bien un royaume confié à un descendant de David et des prêtres préfigurés par le service des Lévites au temple.
Au travers de ces alliances, toutes tournées vers l'avenir, on devine un projet, un scénario qui se met en place petit à petit selon un calendrier qui semble implacable..
Pendant ce temps là, des prophéties commencent à apparaître pour définir l'étendue et l'action de ce futur Royaume. Daniel sera l'un des prophètes qui se verra confié des éléments de plus en plus précis sur ce Royaume.
Daniel 2 et 7 sont deux exemples révélateurs et intéressants.
Daniel 2 nous dépeint une succession de Royaumes qui doivent se succéder à partir de celui de Nébucadnezar jusqu'à ce qu'un Royaume qui serait issu de Dieu vienne les fracasser et prendre leur place sur la terre. Daniel 2:44-45.
Daniel 7 se situe à la constitution de ce Royaume au ciel avant son action terrestre. Le verset 22 fait référence à des Saints qui recevraient un jugement favorable de Dieu et qui obtiendraient de prendre possession du Royaume au côté d'un fils de l'homme (verset 13). Ce Royaume est le même qu'au chapitre 2 et est défini de la même façon quand à sa durée. (Daniel 2:44 et 7:14).
Question : se pourrait-il que nous ayons ici le fameux Royaume de prêtres annoncé en Exode 19:6.
Nous verrons que oui..
Auparavant, d'autres prophéties avaient déjà annoncé la couleur. Psaumes 2 est un chapitre complet dédié à l'action de Dieu à travers un personnage qu'il appelle son fils. Et Psaume 110:1, repris de nombreuses fois par les chrétiens et par Jésus en personne, il donne une notion de chronologie lié à l'action d'un personnage appelé Seigneur.
Résumons. Depuis l'origine, Dieu se prépare une postérité (Genèse 3:15) qui a pour but d'écraser la tête de Satan et d'assurer la bénédiction de l'humanité. Au fil du temps, Dieu choisit un homme (Abraham), puis une famille (Isaac et Jacob), puis une nation (Israël) avec laquelle il entre en alliance dans le but d'en faire un Royaume de prêtres. Plus le temps avance, plus le choix de Dieu se fait précis: il oint David pour assurer l'existence d'un trône qu'il protégerait jusqu'à la venue d'un Christ.
Trois solutions s'offrent à nous au regard de l'histoire.
1) soit Dieu n'a pas réussi à faire ce qu'il voulait avec la nation d’Israël.
2) soit ce qu'il prévoyait pour cette nation est encore à venir..
3) soit cette nation n'était qu'un tremplin, un moyen pour amener à l'existence le vrai "Israël" auquel Dieu pensait depuis le début.
Les croyants excluront la première solution .
La seconde est à la mode dans le monde Evangélique.
La troisième sera développée ci-dessous.
Nous avons vu que Dieu contracte une alliance avec la nation d’Israël dans le but d'en faire un Royaume de prêtres.
Cela nous amène à une affirmation faite par Pierre en 1 Pierre 2:9: " mais vous vous êtes une race choisie, une prêtrise royale, un peuple destiné à être une propriété particulière (...) car autrefois vous n'étiez pas un peuple mais vous êtes maintenant le peuple de Dieu. "
Pierre s'adresse à des chrétiens juifs et non juifs et il semble penser que ce rassemblement de personnes issues de toutes nations constitue un peuple, celui de Dieu, qui aurait les caractéristiques d'être un Royaume de prêtres, le même libellé que celui promis à Israël devant le mont Sinaï. Serait-ce une impression ou pouvons nous trouver d'autres éléments allant dans ce sens ?
Paul écrira beaucoup sur les juifs et les alliances. Par exemple en Galates 3, il parlera particulièrement de la postérité d'Abraham et la définira avec précision. Au verset 16 il dit: " Or les promesses ont été énoncées à l'adresse d'Abraham et de sa postérité. On ne dit pas " et aux postérités " comme pour beaucoup, mais comme pour une seule ; " et à ta postérité" qui est Christ ".
Jusqu'ici rien de surprenant, nous pressentions tous que Jésus constituait tout ou partie de la postérité d'Abraham, néanmoins Paul va plus loin au verset 28: " Il n'y a ni juif, ni grec, ni esclave ni homme libre, il n'y a ni mâle ni femelle, car vous êtes tous une seule personne en union avec Christ Jésus. D'autre part, si vous appartenez à Christ, vous êtes vraiment la semence d'Abraham, héritiers par rapport à une promesse."
Beaucoup de renseignements ici. Les chrétiens auxquels Paul s'adresse ici sont Juifs, non juifs, libres ou esclaves, hommes et femmes. Et pourtant tous constituent la fameuse postérité d'Abraham pour le simple fait qu'ils appartiennent à Christ.
Cette union avec Jésus fait donc de ces humains les héritiers de la promesse reçue par le patriarche. C'est donc par eux, Jésus inclus, que se béniront toutes les nations de la terre.
On comprend pourquoi Pierre les appellera du nom de "peuple de Dieu" ou de "prêtrise royale", deux expressions réservées jusque là à la seule nation d’Israël.
Qu'est ce qui fait une postérité ? Par définition, c'est d'abord par le sang que se définit la filiation. Mais pas seulement. Lorsqu'un individu est adopté officiellement par un Père, il devient son fils à part entière et héritera, au même titre que les enfants biologiques de ce Père, des biens que celui-ci aura laissé pour ses enfants.
Romains 8 traite de cette adoption par Dieu.
Verset 14 et 15. " Car tous ceux qui sont conduits par l'esprit de Dieu, ceux là sont fils de Dieu. Car vous n'avez pas reçu un esprit d'esclavage (...) mais vous avez reçu un esprit d'adoption, comme fils, par lequel nous crions :"abba, Père "
Les chrétiens auxquels Paul écrit ici sont identiques aux Galates et à ceux qui faisaient l'objet d'une lettre de Pierre. Ils étaient issus de toutes les nations. Or, à ces grecs, romains ou juifs, Paul explique qu'ils ont été adoptés par Dieu ce qui les autorise à l'appeler Père. Ce sont des fils de Dieu, adoptés par lui, et donc des frères de Jésus.
Paul le confirmera en Hébreux 2:11. " car celui qui sanctifie (Jésus) comme ceux qui sont sanctifiés sont tous issus d'un seul, et c'est pour ce motif qu'il n'a pas honte de les appeler "frères".
Voila la raison qui fait que non seulement Jésus est la postérité d'Abraham, mais que ses frères, adoptés par Dieu, peuvent aussi être compté dans cette postérité. Jésus et ses "frères" sont la postérité annoncée depuis si longtemps.
Il semble donc que la fameuse nation future d'Israel, objet des prophéties et des alliances, soit autre chose que la descendance naturelle d'Abraham et que la notion de "fils" ou "postérité" soit plus compliquée que cela.
Paul ira plus loin : " car n'est pas juif celui qui l'est au-dehors, ni n'est circoncision celle qui l'est au dehors, sur la chair. Mais est Juif qui l'est au dedans, et sa circoncision c'est celle du coeur par l'esprit et ni par un code écrit. "
Ainsi, l'appartenance au peuple d'Israel attendu par Dieu ne passe pas par la filiation naturelle avec Abraham.
Il y aura quand même, pendant un temps, une forme de priorité laissée aux juifs pour constituer la nouvelle nation d'Israel, même s'ils devaient, eux aussi, être adoptés par Dieu par l'action de son esprit-saint. Néanmoins, cet avantage n'aurait qu'un temps.
La parabole de l'olivier naturelle et de l'olivier sauvage est là pour nous l'expliquer. Nous y reviendrons si nécessaire.
Qu'est ce que j'essais de démontrer au final.
Que Dieu a depuis l'origine prévu un Royaume que dirigera son fils assisté d'un nombre significatif de Chrétiens, qu'il (Dieu) choisira pour qu'ils deviennent ses fils et donc, avec Jésus, la véritable postérité d'Abraham. Ces hommes ou ces femmes, issus de toutes les nations seront adoptés par Dieu par action de son esprit saint. Ce sont les "saints" dont a parlé Daniel dans son chapitre 7.
Le rôle de ce royaume est de diriger la terre après avoir éliminer tous les royaumes humains illégitimes pour assurer le bonheur des humains, sur terre. Ainsi, toutes les nations seront bénies par le moyen de cette postérité constituant ce Royaume de prêtres.
La nation d’Israël n'a été qu'un tuteur, un moyen prévu par Dieu pour conduire une nation à Christ mais aussi pour préfigurer son projet. Mais c'est tout. Elle a manqué son rendez-vous avec Dieu au premier siècle et n'aura pas de seconde chance puisque la véritable nation d’Israël, celle que Dieu attendait, est déjà constituée.
Cette nation d’Israël selon la chair devait accepter Jésus et chacun de ses membres, individuellement, devait démontrer sa foi en Dieu. Il n'y avait pas d'automaticité du salut par une naissance naturelle dans ce peuple.
Ce qui se passe jusqu'au choix par Dieu du premier non-juif, aurait pu se poursuivre jusqu'à ce que le nombre complet des membres de ce royaume de prêtres soit atteint, et ainsi tous auraient été Israélites de naissance. Il n'y aurait eu aucune injustice car telle était la chose promise depuis longtemps: si vous obéissez, je vous choisirai..
Plusieurs textes nous permettent de comprendre cette transition vers un autre Israël que l’Israël selon la chair.
Ephésiens 1:3: " Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ, car il nous a bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes en union avec Christ, tout comme il nous a choisis en union avec lui avant la fondation du monde, pour que nous soyons saints et sans tache devant lui dans l’amour. Car il nous a destinés d’avance à être adoptés comme fils pour lui-même "
Ainsi, des chrétiens sont choisis et ce projet date d'avant l'existence même d'Israel. Nous retrouvons ici la notion d'adoption, par Dieu, comme fils, de ces saints.
Romains 11:7. " La chose même qu’Israël recherche réellement, il ne l’a pas obtenue, mais ceux qui ont été choisis l’ont obtenue."
Une nouvelle fois, Dieu a choisi ceux qui obtiennent l'héritage de la promesse. Et parmi eux des hommes et des femmes de toutes les nations.
Révélation 17:14. " Ceux-ci lutteront contre l’Agneau, mais, parce qu’il est Seigneur des seigneurs et Roi des rois, l’Agneau les vaincra. Et [ils vaincront], ceux qui sont avec lui, appelés, et choisis, et fidèles "
Nous retrouvons un groupe de chrétiens appelés et choisis qui doivent vaincre au côté de Jésus.
Des choisis.
L'emploi de certaines expressions dans le NT indique que Dieu se réserve la possibilité de choisir ceux qui constituent la postérité d'Abraham. Nous sommes loin du fait que la simple appartenance à la famille Israélite puisse suffire.
Le mot "choisis" apparaît 19 fois pour désigner les chrétiens auxquels s'adressent le NT. Le mot " appelés" apparait plus de 30 fois.
Il semble évident que Dieu rassemble un groupe dès le premier siècle.
Nous allons voir dans la suite que le nombre des membres de ce peuple est défini.
Pour éviter toute incompréhension à ce stade de l'explication, je rappelle l'objet de la promesse faire à Abraham. Toutes les nations de la terre seront bénies par cette postérité..
Reportons nous à l'explication très importante de Paul en Romains 9.
Paul utilise une image. Deux arbres : un olivier cultivé et un olivier sauvage. Sur l'olivier cultivé se trouvent un certain nombre de branches issues de cet arbre, les Israélites selon la chair.
Paul explique que Dieu décide d'arracher certaines branches à cause de leur manque de foi. (verset 20). Il faut donc plus qu'une filiation naturelle avec Abraham pour rester uni à cet arbre béni.
Et que se passe t'il ?
S'il ne s'agissait que de la nation d’Israël, et s'il fallait en plus avoir foi en Jésus pour rester sur l'arbre, alors tout simplement, cet arbre continuerait d'exister avec des branches en moins mais resterait lié strictement à l’Israël selon la chair. Point ! Les branches restantes seraient les Israélites selon la chair devenus chrétiens.. Il y en aura beaucoup au premier siècle.
Mais ce n'est pas ce qui se passe. Dieu décide de remplacer les branches arrachés, (des juifs selon la chair) pour les remplacer par des branches issues d'un olivier sauvage, les gens des nations.
Il apparaît que Dieu a le soucis de conserver le nombre prévu de branches sur son olivier cultivé même s'il doit greffer sur cet arbre des branches d'un autre arbre étranger à la nation d’Israël selon la chair.
Dieu indique aussi que rien n'est définitif pour les juifs. S'ils ont, en tant que nation, perdu une sorte de priorité naturelle à faire partie de cet arbre, si leur manque de foi a fait que Dieu les a arrachés pour les remplacer par d'autres, non juifs, il leur est permis néanmoins, mais individuellement et sans que leur naissance ne leur donne à nouveau la priorité, d'être re-greffés sur cet arbre (verset 24). Néanmoins, c'est la foi en Christ, et la foi seule qui leur permettra cette possibilité. (verset 23)
On peut noter au passage que Paul situe cette action d'élagage de Dieu à son époque puisque il parle aux chrétiens Romains, et par extension à tous les chrétiens non-juifs, en leur confirmant qu'ils ont été greffés en lieu et place des Israélites selon la chair. (verset 17,18,19)
Il ressort de ce texte qu'il semble bien que cet arbre, ayant une rapport direct avec la postérité promise à Abraham, soit finalement constitué de branches issues de toutes les nations, et surtout que Dieu a le soucis de conserver le même nombre de branches qu'il avait prévues en opérant des remplacements individuels en cas de défaillance.
Nous verrons que cela se confirme dans d'autres textes.
Résumons.
Dieu prépare une postérité depuis l'Eden. Genèse 3:15. Il décide de choisir Abraham, puis Isaac, puis Jacob, puis Juda, puis Jesse, puis David pour mener à bien ce projet.
Cette postérité a pour but d'assurer la bénédiction des nations et donc de toute l'humanité.
Les Israélites pensent être cette postérité, or Paul indique que Jésus en est l'élément principal et que ceux que Dieu adopte comme fils grâce à leur foi sont aussi membres de cette postérité en qualité de frères du Christ.
L'ensemble de ces éléments doit donc assurer le bien-être de l'humanité selon la prophétie.
Nous avons donc ici un groupe à part du reste de l'humanité.
Ce groupe devait être rassemblé pendant des millénaires. En effet, si ses premiers membres sont rassemblés au premier siècle, Paul indique que lors de l’avènement du Christ, pendant sa parousie ou présence, des chrétiens constituant ce groupe vivraient encore sur la terre. I Thess 4:16-17.
Mieux Révélation confirme que Dieu n'interviendra pas avant que le nombre complet de ces oints ou choisis ne soit atteint. Rév 7:1-3.
Rév 6:11 fait référence au nombre complet de ces éléments de la postérité.
Nous avançons sur l'idée d'un nombre défini pour cette postérité.
Un autre élément de réflexion. Dans sa prophétie sur les derniers jours en Mat 24 et 25 Jésus se transpose au moment où, investi du pouvoir royal, il vient juger les habitants de la terre.
Mat 25:31 " Quand le fils de l'homme arrivera dans sa gloire (...) il s'assiéra sur son trône. Et toutes les nations seront rassemblées devant lui, et il séparera les gens les uns des autres ".
Et voici ce qui détermine Jésus dans son choix: verset 40 et 45" Dans la mesure ou vous l'avez (ou ne l'avez pas fait) à l'un des plus petits de mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait (ou non) "
Nous retrouvons dans cette prophétie tous les éléments de la promesse faite à Abraham. La postérité (Jésus et ses frères), et les nations qui sont bénies ( pour ceux qui le méritent ).
On remarque que des humains seront sauvés, non pas parce qu'ils sont frères du Christ, mais parce qu'ils viennent en aide aux frères du Christ. Nous avons donc deux groupes bien définis et séparés, l'un étant sauvé par son action en faveur de l'autre.
Nous arrivons petit à petit à la notion de double espérance.